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Diodore de Sicile : Bibliothèque historique : livre XVII (partie 1) (bilingue)

<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Transitional//EN" "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-transitional.dtd"> <html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml"><!-- InstanceBegin template="/Templates/platon.dwt" codeOutsideHTMLIsLocked="false" --> <head> <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=UTF-8" /> <!-- InstanceBeginEditable name="doctitle" --> <title>Diodore de Sicile : Bibliothèque historique : livre XVII (partie 1) (bilingue)</title> <!-- InstanceEndEditable --> <link href="../../../platon2/platon2/css.css" rel="stylesheet" type="text/css" /> <style type="text/css"> <!-- p, h4 { font-size:14px; } --> </style> <!-- InstanceBeginEditable name="head" --><!-- InstanceEndEditable --> </head> <body> <div style="margin-bottom:24px; height: 70px; width:1137px; margin-left:0px; margin-right:0px; margin-top:0px"><table width="100%" border="0" align="left" cellpadding="0" cellspacing="0"> <tr> <td><div align="left"><font face="Arial Unicode MS"><a href="http://remacle.org/"><strong>RETOUR &Agrave; L&rsquo;ENTR&Eacute;E DU SITE</strong></a></font></div></td> <td><div align="right"><font face="Arial Unicode MS"><a href="index.htm"><strong>TABLE DES MATI&Egrave;RES DE DIODORE DE SICILE</strong> </a> </font> </div></td> </tr> </table> </div> <div style="margin:0px; margin-bottom:24px; height:300px;"> <font face="Arial Unicode MS"><img src="http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre20.gif" alt="Platon traduit par Victor Cousin Tome I" width="180" height="300" align="left" style="margin-right:24px" /> </font> <h1><font face="Arial Unicode MS" size="6">DIODORE DE SICILE</font></h1> <h1><font face="Arial Unicode MS"><font size="5" face="Arial Unicode MS"> <span style="font-family: &quot;Arial Unicode MS&quot;;"> BIBLIOTHÈQUE HISTORIQUE</span>.</font><b><font size="4" color="#800000" face="Arial Unicode MS"> </font></b><!-- InstanceBeginEditable name="titre" --> </font> </h1> <h1><font size="4" face="Arial Unicode MS">TOME TROISIEME : LIVRE XVII -1ere partie</font></h1> <h3><font face="Arial Unicode MS">Traduction fran&ccedil;aise : FERD. HOEFER</font></h3> <p><a href="livre16.htm">livre 16</a> -<a href="livre17b.htm"> livre 17 - 2eme partie</a></p> <p>&nbsp;</p> <h3>&nbsp;</h3></div> <div style="width:70%; background-color: #FFFFFF; border:2px; border-color:#330000; border-style:solid; margin-left:204px;"> <p style="text-align: center"><b><font face="Verdana" size="4">DIODORE DE SICILE.</font></b></p> <p style="text-align: center"><b><font face="Arial Unicode MS">LIVRE DIX-SEPTIÈME.</font></b></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px; text-align:center"> <b><font face="Arial Unicode MS">PREMIERE PARTIE (<a name="01" href="#01a">01</a>).</font></b></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px; text-align:center"> <b><font face="Arial Unicode MS">SOMMAIRE.</font></b></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Alexandre succède au roi Philippe, et règle les affaires du royaume. — Il soumet les peuples insurgés. — Il rase Thèbes, frappe de terreur les Grecs, et est nommé chef absolu de la Grèce. — Il passe en Asie et bat les satrapes aux bords du fleuve Granique, en Phrygie. — Il prend d&#39;assaut Milet et Halicarnasse. — Combat entre Darius et Alexandre, à Issus, en Cilicie; victoire d&#39;Alexandre. — Siège de Tyr; occupation de l&#39;Egypte; voyage du roi au temple d&#39;Amman.— Bataille d&#39;Arbèles entre Alexandre et Darius; victoire d&#39;Alexandre. — Combat entre Antipater et les Lacédémoniens; victoire d&#39;Antipater. — Prise d&#39;Arbèles par Alexandre, qui recueille beaucoup de richesses. — L&#39;armée se repose à Babylone; les braves sont récompensés. — Arrivée des mercenaires et des alliés. — Revue de l&#39;armée. — Alexandre prend Suse et les trésors qui s&#39;y trouvent. — Il s&#39;empare des défilés et se rend maître de ce qu&#39;on appelle les Portes. — II devient le bienfaiteur des Grecs mutilés, prend Persépolis et saccage la ville. — Il incendie, pendant une orgie, le palais du roi. — Darius est tué par Bessus. —. Alexandre s&#39;avance vers l&#39;Hyrcanie; récit des choses singulières qui s&#39;y produisent. — Alexandre marche contre les Mardes, et dompte cette nation. — Thalestris, reine des Amazones, approche d&#39;Alexandre. — Le roi, se croyant invincible, imite les mœurs luxurieuses des Perses. — Expédition d&#39;Alexandre contre les Ariens rebelles; prise de Pétra. — Conspiration contre le roi ; châtiment des conspirateurs, dont les plus célèbres sont Parménion et Philotas. — Expédition d&#39;Alexandre contre les Paropamisades ; détails de cette expédition. — Combat singulier chez les Ariens; soumission de ce peuple. — Mort de Bessus, meurtrier de Darius (<a name="02" href="#02a">02</a>). — Alexandre prend d&#39;assaut un rocher jusqu&#39;alors inexpugnable, appelé Pétra. — Il se réunit à Taxile, roi des Indiens; il est vainqueur de Porus dans une grande bataille, s&#39;empare de sa personne et lui rend le royaume par générosité. — Description des serpents énormes et des productions naturelles de cette contrée. — Il soumet les nations voisines, les unes par la persuasion, les autres par la force. — Il subjugue le pays appartenant à Sopithès. — Sur les bonnes institutions des villes de ce pays. — Excellente race des chiens donnés à Alexandre. — Histoire du roi des Indiens. — Désobéissance des Macédoniens au moment où Alexandre se propose de passer le Gange et de combattre les Gandarides. — Le roi met un terme à son expédition et visite les autres contrées de l&#39;Inde; il faillit mourir d&#39;un coup de flèche. — Il traverse l&#39;indus et navigue vers l&#39;océan méridional. — Combat singulier par un défi. — Soumission des Indiens occupant les deux rives du fleuve jusqu&#39;à l&#39;Océan. — Traditions et coutumes des indigènes; leur vie sauvage. — L&#39;expédition navale, envoyée dans l&#39;Océan, rejoint Alexandre campé au bord de la mer; détail de cette navigation. — Reprise de l&#39;expédition navale ; on longe les côtes dans une grande étendue. — Les Perses choisissent trente mille jeunes gens, les instruisent dans l&#39;art militaire et les opposent à la phalange macédonienne. — Harpalus, incriminé à cause de son luxe et de ses dépenses excessives, s&#39;enfuit de Babylone, et devient le suppliant du peuple d&#39;Athènes. — En s&#39;échappant de l&#39;Attique, il est tué ; il avait déposé chez les Athéniens sept cents talents d&#39;argent; il en laisse quatre mille, ainsi que huit mille mercenaires, près de Ténarum, en Laconie. — Alexandre acquitte les dettes des vétérans macédoniens, dépense dix mille talents, et les renvoie dans leur patrie. — Les Macédoniens se révoltent; châtiment des auteurs du complot. .— Peuceste amène à Alexandre dix mille archers et frondeurs perses choisis. — Le roi organise ses troupes et mêle les Perses aux Macédoniens..— Les enfants de troupes, au nombre de dix mille, sont tous élevés et instruits aux frais du roi. — Léosthène commence à entreprendre une guerre contre les Macédoniens. — Alexandre marche contre les Cosséens. — Les Chaldéens prédisent à Alexandre, qui se dirige sur Babylone, qu&#39;il mourrait s&#39;il entrait dans la ville. — Le roi s&#39;effraye d&#39;abord de cette prédiction, et évite d&#39;entrer dans Babylone; mais, plus tard, persuadé par les philosophes grecs, il entre dans cette ville. — Du grand nombre des députations qui s&#39;y rendent. — Funérailles d&#39;Hephaestion ; les grandes sommes qui y sont dépensées. — Présages concernant Alexandre; sa mort. &nbsp;</font></p> <p><font face="Arial Unicode MS"><!-- InstanceEndEditable --></font></div> <p>&nbsp;</p> <div align="center"> <table border="0" width="83%" id="table1" cellspacing="0"> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">&nbsp;[1] Ἡ μὲν πρὸ ταύτης βύβλος, οὖσα τῆς ὅλης συντάξεως ἑξκαιδεκάτη, τὴν ἀρχὴν ἔσχεν ἀπὸ τῆς Φιλίππου τοῦ ᾿Αμύντου βασιλείας· περιελήφθησαν δ&#39; ἐν αὐτῇ πράξεις αἱ μὲν τοῦ Φιλίππου πᾶσαι μέχρι τῆς τελευτῆς, αἱ δὲ τῶν ἄλλων βασιλέων τε καὶ ἐθνῶν καὶ πόλεων ὅσαι γεγόνασι κατὰ τοὺς τῆς βασιλείας ταύτης χρόνους, ὄντας ἐτῶν εἴκοσι καὶ τεσσάρων. (2) Ἐν ταύτῃ δὲ τὰς συνεχεῖς πράξεις ἀναγράφοντες ἀρξόμεθα μὲν ἀπὸ τῆς ᾿Αλεξάνδρου βασιλείας, περιλαβόντες δὲ τὰ τούτῳ τῷ βασιλεῖ πραχθέντα μέχρι τῆς τελευτῆς συναναγράψομεν καὶ τὰ ἅμα τούτοις συντελεσθέντα ἐν τοῖς γνωριζομένοις μέρεσι τῆς οἰκουμένης· οὕτω γὰρ μάλιστα ὑπολαμβάνομεν τὰς πράξεις εὐμνημονεύτους ἔσεσθαι, κεφαλαιωδῶς τεθείσας καὶ συνεχὲς ἐχούσας ταῖς ἀρχαῖς τὸ τέλος. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(3) Ἐν ὀλίγῳ δὲ χρόνῳ μεγάλας πράξεις οὗτος ὁ βασιλεὺς κατειργάσατο καὶ διὰ τὴν ἰδίαν σύνεσίν τε καὶ ἀνδρείαν ὑπερεβάλετο τῷ μεγέθει τῶν ἔργων πάντας τοὺς ἐξ αἰῶνος τῇ μνήμῃ παραδεδομένους βασιλεῖς· (4) Ἐν ἔτεσι γὰρ δώδεκα καταστρεψάμενος τῆς μὲν Εὐρώπης οὐκ ὀλίγα, τὴν δὲ ᾿Ασίαν σχεδὸν ἅπασαν εἰκότως περιβόητον ἔσχε τὴν δόξαν καὶ τοῖς παλαιοῖς ἥρωσι καὶ ἡμιθέοις ἰσάζουσαν. Ἀλλὰ γὰρ οὐκ ἀναγκαῖον ἡμῖν ἐν τῷ προοιμίῳ προλαμβάνειν τι τῶν κατωρθωμένων τούτῳ τῷ βασιλεῖ· αὐταὶ γὰρ αἱ κατὰ μέρος πράξεις ἱκανῶς μηνύσουσι τὸ μέγεθος τῆς δόξης αὐτοῦ. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(5) ᾿Αλέξανδρος οὖν γεγονὼς κατὰ πατέρα μὲν ἀφ&#39; ῾Ηρακλέους, κατὰ δὲ μητέρα τῶν Αἰακιδῶν οἰκείαν ἔσχε τὴν φύσιν καὶ τὴν ἀρετὴν τῆς τῶν προγόνων εὐδοξίας. Ἡμεῖς δὲ τοὺς ἁρμόττοντας τῇ γραφῇ χρόνους παραθέντες ἐπὶ τὰς οἰκείας τῆς ὑποκειμένης ἱστορίας πράξεις τρεψόμεθα. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[2] Ἐπ&#39; ἄρχοντος γὰρ ᾿Αθήνησιν Εὐαινέτου ῾Ρωμαῖοι κατέστησαν ὑπάτους Λεύκιον Φούριον καὶ Γάιον Μάνιον. Ἐπὶ δὲ τούτων ᾿Αλέξανδρος διαδεξάμενος τὴν βασιλείαν πρῶτον μὲν τοὺς φονεῖς τοῦ πατρὸς τῆς ἁρμοζούσης τιμωρίας ἠξίωσε, μετὰ δὲ ταῦτα τῆς ταφῆς τοῦ γονέως τὴν ἐνδεχομένην ἐπιμέλειαν ποιησάμενος κατέστησε τὰ κατὰ τὴν ἀρχὴν πολὺ κάλλιον ἢ πάντες προσεδόκησαν. (2) Νέος γὰρ ὢν παντελῶς καὶ διὰ τὴν ἡλικίαν ὑπό τινων καταφρονούμενος πρῶτον μὲν τὰ πλήθη οἰκείοις λόγοις παρεστήσατο πρὸς εὔνοιαν· ἔφη γὰρ ὄνομα μόνον διηλλάχθαι βασιλέως, τὰς δὲ πράξεις χειρισθήσεσθαι μηδὲν καταδεέστερον τῆς ἐπὶ τοῦ πατρὸς γενομένης οἰκονομίας· ἔπειτα ταῖς πρεσβείαις χρηματίσας φιλανθρώπως παρεκάλεσε τοὺς ῞Ελληνας τηρεῖν τὴν πρὸς αὐτὸν πατροπαράδοτον εὔνοιαν. (3) Τῶν δὲ στρατιωτῶν πυκνὰς ποιησάμενος ἐξοπλισίας μελέτας τε καὶ γυμνασίας πολεμικὰς εὐπειθῆ κατεσκεύασε τὴν δύναμιν. Ἔχων δὲ τῆς βασιλείας ἔφεδρον ῎Ατταλον τὸν ἀδελφὸν Κλεοπάτρας τῆς ἐπιγαμηθείσης ὑπὸ Φιλίππου τοῦτον ἔκρινεν ἐκ τοῦ ζῆν μεταστῆσαι· καὶ γὰρ ἐτύγχανε παιδίον ἐκ τῆς Κλεοπάτρας γεγονὸς τῷ Φιλίππῳ τῆς τελευτῆς τοῦ βασιλέως ὀλίγαις πρότερον ἡμέραις. (4) Ὁ δ&#39; ῎Ατταλος προαπεσταλμένος ἦν εἰς τὴν ᾿Ασίαν στρατηγὸς τῶν δυνάμεων μετὰ Παρμενίωνος, εὐεργετικὸς δ&#39; ὢν καὶ ταῖς ὁμιλίαις ἐκθεραπεύων τοὺς στρατιώτας μεγάλης ἐτύγχανεν ἀποδοχῆς ἐν τῷ στρατοπέδῳ. Εὐλόγως οὖν τοῦτον εὐλαβεῖτο μήποτε τῆς ἀρχῆς ἀντιποιήσηται, συνεργοὺς λαβὼν τῶν ῾Ελλήνων τοὺς ἐναντιουμένους ἑαυτῷ. (5) Διόπερ τῶν φίλων προχειρισάμενος ῾Εκαταῖον ἐξαπέστειλεν εἰς τὴν ᾿Ασίαν μετὰ τῶν ἱκανῶν στρατιωτῶν, δοὺς ἐντολὰς μάλιστα μὲν ἀγαγεῖν ζῶντα τὸν ῎Ατταλον, ἐὰν δὲ τοῦτο μὴ δύνηται κατεργάσασθαι, δολοφονῆσαι τὸν ἄνδρα τὴν ταχίστην. (6) Οὗτος μὲν οὖν διαβὰς εἰς τὴν ᾿Ασίαν καὶ συμμίξας τοῖς περὶ τὸν Παρμενίωνα καὶ ῎Ατταλον ἐπετήρει τὸν καιρὸν τῆς προκεχειρισμένης πράξεως. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[3] ᾿Αλέξανδρος δὲ πυθόμενος πολλοὺς τῶν ῾Ελλήνων μετεώρους εἶναι πρὸς καινοτομίαν εἰς πολλὴν ἀγωνίαν ἐνέπιπτεν. (2) ᾿Αθηναῖοι μὲν γὰρ Δημοσθένους δημαγωγοῦντος κατὰ τῶν Μακεδόνων τήν τε Φιλίππου τελευτὴν ἀσμένως ἤκουσαν καὶ τῆς ἡγεμονίας τῶν ῾Ελλήνων οὐκ ἐξεχώρουν τοῖς Μακεδόσι, διαπρεσβευσάμενοι δὲ πρὸς ῎Ατταλον ἐν ἀπορρήτοις συνετίθεντο κοινοπραγίαν καὶ πολλὰς τῶν πόλεων προετρέποντο τῆς ἐλευθερίας ἀντέχεσθαι· (3) Αἰτωλοὶ δὲ κατάγειν τοὺς ἐξ ᾿Ακαρνανίας φυγάδας ἐψηφίσαντο διὰ Φιλίππου πεῖραν εἰληφότας τῆς φυγῆς. ᾿Αμβρακιῶται δὲ πεισθέντες ᾿Αριστάρχῳ τὴν μὲν ὑπὸ Φιλίππου κατασταθεῖσαν φρουρὰν ἐξέβαλον, τὴν δὲ πόλιν ἐποίησαν δημοκρατεῖσθαι· (4) Ὁμοίως δὲ τούτοις Θηβαῖοι τὴν μὲν ἐν τῇ Καδμείᾳ φρουρὰν ἐκβαλεῖν ἐψηφίσαντο, τῷ δ&#39; ᾿Αλεξάνδρῳ μὴ συγχωρεῖν τὴν τῶν ῾Ελλήνων ἡγεμονίαν. ᾿Αρκάδες δὲ οὔτε Φιλίππῳ συνεχώρησαν τὴν ἡγεμονίαν μόνοι τῶν ῾Ελλήνων οὔτ&#39; ᾿Αλεξάνδρῳ προσέσχον· (5) Τῶν δ&#39; ἄλλων Πελοποννησίων ᾿Αργεῖοι καὶ ᾿Ηλεῖοι καὶ Λακεδαιμόνιοι καί τινες ἕτεροι πρὸς τὴν αὐτονομίαν ὥρμησαν. Τῶν δὲ ὑπεροικούντων τὴν Μακεδονίαν ἐθνῶν οὐκ ὀλίγα πρὸς ἀπόστασιν ὥρμα καὶ πολλὴ ταραχὴ κατεῖχε τοὺς τῇδε κατοικοῦντας βαρβάρους. (6) Ἀλλ&#39; ὅμως τηλικούτων πραγμάτων καὶ τοσούτων φόβων κατεχόντων τὴν βασιλείαν ᾿Αλέξανδρος νέος ὢν παντελῶς ἅπαντα τὰ κατὰ τὴν ἀρχὴν δυσχερῆ παραδόξως καὶ συντόμως κατεστήσατο· οὓς μὲν γὰρ πειθοῖ διὰ τῆς ὁμιλίας προσηγάγετο, οὓς δὲ φόβῳ διωρθώσατο, τινὰς δὲ βίᾳ χειρωσάμενος ὑπηκόους ἐποιήσατο. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[4] Πρώτους δὲ Θετταλοὺς ὑπομνήσας τῆς ἀρχαίας ἀφ&#39; ῾Ηρακλέους συγγενείας καὶ λόγοις φιλανθρώποις, ἔτι δὲ μεγάλαις ἐπαγγελίαις μετεωρίσας ἔπεισε τὴν πατροπαράδοτον ἡγεμονίαν (τῆς ῾Ελλάδος) αὐτῷ συγχωρῆσαι κοινῷ τῆς Θετταλίας δόγματι. (2) Μετὰ δὲ τούτους τὰ συνορίζοντα τῶν ἐθνῶν εἰς τὴν ὁμοίαν εὔνοιαν προσαγαγόμενος παρῆλθεν εἰς Πύλας καὶ τὸ τῶν ᾿Αμφικτυόνων συνέδριον συναγαγὼν ἔπεισεν ἑαυτῷ κοινῷ δόγματι δοθῆναι τὴν τῶν ῾Ελλήνων ἡγεμονίαν. (3) Τοῖς δ&#39; ᾿Αμβρακιώταις διαπρεσβευομένοις (καὶ) φιλανθρώπως ὁμιλήσας ἔπεισεν αὐτοὺς βραχεῖ προειληφέναι τὴν μέλλουσαν ὑπ&#39; αὐτοῦ δίδοσθαι μετὰ προθυμίας αὐτονομίαν. (4) Πρὸς δὲ τὴν κατάπληξιν τῶν ἀπειθούντων ἦγε τὴν δύναμιν τῶν Μακεδόνων κεκοσμημένην καταπληκτικῶς. Ὀξείαις δὲ ταῖς ὁδοιπορίαις χρησάμενος ἧκεν εἰς τὴν Βοιωτίαν καὶ πλησίον τῆς Καδμείας καταστρατοπεδεύσας ἐπέστησε πολὺν φόβον τῇ πόλει τῶν Θηβαίων. (5) Καθ&#39; ὃν δὴ χρόνον ᾿Αθηναῖοι πυθόμενοι τὴν εἰς Βοιωτίαν πάροδον τοῦ βασιλέως τῆς προϋπαρχούσης καταφρονήσεως ἀπέστησαν· ἡ γὰρ ὀξύτης τοῦ νεανίσκου καὶ ἡ διὰ τῶν πράξεων ἐνέργεια τοὺς ἀλλοτριοφρονοῦντας μεγάλως ἐξέπληττεν. (6) Διόπερ ᾿Αθηναῖοι τὰ μὲν ἀπὸ τῆς χώρας ἐψηφίσαντο κατακομίζειν, τῶν δὲ τειχῶν τὴν ἐνδεχομένην ἐπιμέλειαν ποιεῖσθαι. Πρὸς δὲ τὸν ᾿Αλέξανδρον πρέσβεις ἐξαπέστειλαν, ἀξιοῦντες συγγνώμην ἔχειν, εἰ τὴν ἡγεμονίαν μὴ ταχέως συγχωροῦσιν. (7) Ἐν δὲ τοῖς πρέσβεσι καὶ Δημοσθένης ἐκπεμφθεὶς οὐ συνῆλθε μετὰ τῶν ἄλλων πρὸς τὸν ᾿Αλέξανδρον, ἀλλ&#39; ἐκ τοῦ Κιθαιρῶνος ἀνέκαμψεν εἰς τὰς ᾿Αθήνας, εἴτε διὰ τὰ πεπολιτευμένα κατὰ Μακεδόνων φοβηθείς, εἴτε βουλόμενος τῷ βασιλεῖ τῶν Περσῶν ἄμεμπτον αὑτὸν διαφυλάττειν. (8) Πολλὰ γὰρ χρήματά φασιν αὐτὸν εἰληφέναι παρὰ Περσῶν, ἵνα πολιτεύηται κατὰ Μακεδόνων· περὶ ὧν καὶ τὸν Αἰσχίνην φασὶν ὀνειδίζοντα τῷ Δημοσθένει κατά τινα λόγον τὴν δωροδοκίαν εἰπεῖν,νῦν μέντοι τὴν δαπάνην ἐπικέκλυκεν αὐτοῦ τὸ βασιλικὸν χρυσίον. Ἔσται δὲ οὐδὲ τοῦθ&#39; ἱκανόν· οὐδεὶς γὰρ πώποτε πλοῦτος τρόπου πονηροῦ περιεγένετο. (9) Ὁ δὲ ᾿Αλέξανδρος τοῖς πρέσβεσι τῶν ᾿Αθηναίων φιλανθρώπους ἀποκρίσεις δοὺς ἀπέλυσε τοῦ πολλοῦ φόβου τὸν δῆμον. Τοῦ δ&#39; ᾿Αλεξάνδρου παραγγείλαντος εἰς Κόρινθον ἀπαντᾶν τάς τε πρεσβείας καὶ τοὺς συνέδρους, ἐπειδὴ συνῆλθον οἱ συνεδρεύειν εἰωθότες, διαλεχθεὶς ὁ βασιλεὺς καὶ λόγοις ἐπιεικέσι χρησάμενος ἔπεισε τοὺς ῞Ελληνας ψηφίσασθαι στρατηγὸν αὐτοκράτορα τῆς ῾Ελλάδος εἶναι τὸν ᾿Αλέξανδρον καὶ συστρατεύειν ἐπὶ τοὺς Πέρσας ὑπὲρ ὧν εἰς τοὺς ῞Ελληνας ἐξήμαρτον. Τυχὼν δὲ ταύτης τῆς τιμῆς ὁ βασιλεὺς ἐπανῆλθε μετὰ τῆς δυνάμεως εἰς Μακεδονίαν. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[5] Ἡμεῖς δ&#39; ἐπεὶ τὰ κατὰ τὴν ῾Ελλάδα διήλθομεν, μεταβιβάσομεν τὸν λόγον ἐπὶ τὰς κατὰ τὴν ᾿Ασίαν πράξεις. Μετὰ γὰρ τὴν Φιλίππου τελευτὴν ῎Ατταλος τὸ μὲν πρῶτον ἐπεχείρει νεωτερίζειν καὶ πρὸς ᾿Αθηναίους συνετίθετο κοινοπραγίαν κατ&#39; ᾿Αλεξάνδρου, ὕστερον δὲ μετανοήσας τὴν μὲν ἀποδοθεῖσαν αὐτῷ παρὰ Δημοσθένους ἐπιστολὴν τηρήσας ἀπέστειλε πρὸς ᾿Αλέξανδρον καὶ λόγοις φιλανθρώποις ἐπειρᾶτο τὰς καθ&#39; αὑτοῦ διαβολὰς ἀποτρίβεσθαι· (2) Τοῦ δ&#39; ῾Εκαταίου κατὰ τὰς τοῦ βασιλέως ἐντολὰς δολοφονήσαντος τὸν ῎Ατταλον ἡ μὲν κατὰ τὴν ᾿Ασίαν τῶν Μακεδόνων δύναμις ἐπαύσατο τοῦ μετεωρίζεσθαι πρὸς ἀπόστασιν, τοῦ μὲν ᾿Αττάλου πεφονευμένου, τοῦ δὲ Παρμενίωνος οἰκειότατα διακειμένου πρὸς ᾿Αλέξανδρον.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(3) Περὶ δὲ τῆς τῶν Περσῶν βασιλείας μέλλοντας ἡμᾶς ἀναγράφειν ἀναγκαῖόν ἐστι βραχὺ τοῖς χρόνοις προαναλαβεῖν τὴν ἱστορίαν. Φιλίππου γὰρ ἔτι βασιλεύοντος ἦρχε τῶν Περσῶν ῏Ωχος καὶ προσεφέρετο τοῖς ὑποτεταγμένοις ὠμῶς καὶ βιαίως. Μισουμένου δὲ αὐτοῦ διὰ τὴν χαλεπότητα τῶν τρόπων Βαγώας ὁ χιλίαρχος, εὐνοῦχος μὲν ὢν τὴν ἕξιν, πονηρὸς δὲ καὶ πολεμικὸς τὴν φύσιν, ἀνεῖλε φαρμάκῳ τὸν ῏Ωχον διά τινος ἰατροῦ, τὸν δὲ νεώτατον τῶν υἱῶν τοῦ βασιλέως ᾿Αρσὴν εἰσήγαγεν εἰς τὴν βασιλείαν. (4) Ἀνεῖλε δὲ καὶ τοὺς ἀδελφοὺς τοῦ βασιλέως, ὄντας νέους παντελῶς, ὅπως μονωθεὶς ὁ νεανίσκος μᾶλλον ὑπήκοος αὐτῷ γένηται. Τοῦ δὲ μειρακίου ταῖς γενομέναις παρανομίαις προσκόπτοντος καὶ φανεροῦ καθεστῶτος ὅτι τιμωρήσεται τὸν αὐθέντην τῶν ἀνομημάτων φθάσας αὐτοῦ τὰς ἐπιβουλὰς ὁ Βαγώας ἀνεῖλε τὸν ᾿Αρσὴν μετὰ τῶν τέκνων τρίτον ἔτος ἤδη βασιλεύοντα. (5) Ἑρήμου δ&#39; ὄντος τοῦ βασιλέως οἴκου καὶ μηδενὸς ὄντος τοῦ κατὰ γένος διαδεξομένου τὴν ἀρχήν, προχειρισάμενος ἕνα τῶν φίλων Δαρεῖον ὄνομα τούτῳ συγκατεσκεύασε τὴν βασιλείαν. Οὗτος δ&#39; ἦν υἱὸς μὲν ᾿Αρσάνου τοῦ ᾿Οστάνου, ὃς ἦν ἀδελφὸς ᾿Αρταξέρξου τοῦ Περσῶν βασιλεύσαντος. (6) Ἴδιον δέ τι συνέβη περὶ τὸν Βαγώαν γενέσθαι καὶ μνήμης ἄξιον· χρώμενος γὰρ τῇ συνήθει μιαιφονίᾳ τὸν Δαρεῖον ἐπεβάλετο διὰ φαρμακείας ἀνελεῖν· μηνυθείσης δὲ τῆς ἐπιβουλῆς ὁ βασιλεὺς ὡς ἐπί τινι φιλανθρωπίᾳ προσκαλεσάμενος τὸν Βαγώαν καὶ δοὺς τὸ ποτήριον ἠνάγκασε πιεῖν τὸ φάρμακον. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[6] Ἠξιώθη δὲ τῆς βασιλείας ὁ Δαρεῖος δοκῶν πολὺ προέχειν ἀνδρείᾳ Περσῶν· ᾿Αρταξέρξου γάρ ποτε τοῦ βασιλέως πολεμοῦντος πρὸς Καδουσίους καί τινος τῶν Καδουσίων ἐπ&#39; ἀλκῇ καὶ ἀνδρείᾳ διαβεβοημένου προκαλεσαμένου τὸν βουλόμενον Περσῶν μονομαχῆσαι ἄλλος μὲν οὐδεὶς ἐτόλμησεν ὑπακοῦσαι, μόνος δὲ Δαρεῖος ὑποστὰς τὸν κίνδυνον τὸν προκαλεσάμενον ἀπέκτεινεν καὶ ὑπὸ μὲν τοῦ βασιλέως μεγάλαις ἐτιμήθη δωρεαῖς, παρὰ δὲ τοῖς Πέρσαις τὸ πρωτεῖον τῆς ἀνδρείας ἀπηνέγκατο. (2) Διὰ ταύτην δὴ τὴν ἀνδραγαθίαν ἄξιος τῆς βασιλείας νομισθεὶς παρέλαβε τὴν ἀρχὴν περὶ τούτους τοὺς χρόνους, ἐν οἷς Φιλίππου τελευτήσαντος διεδέξατο τὴν βασιλείαν ᾿Αλέξανδρος. (3) Τοιοῦτον δ&#39; ἄνδρα τῆς τύχης παραδούσης ἀντίπαλον τῇ κατ&#39; ᾿Αλέξανδρον ἀρετῇ συνέβη πολλοὺς καὶ μεγάλους ἀγῶνας συστῆναι περὶ τοῦ πρωτείου. Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων αἱ κατὰ μέρος πράξεις ἕκαστα δηλώσουσιν· ἡμεῖς δ&#39; ἐπὶ τὸ συνεχὲς τῆς ἱστορίας τρεψόμεθα. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[7] Δαρεῖος γὰρ παραλαβὼν τὴν βασιλείαν πρὸ μὲν τῆς Φιλίππου τελευτῆς ἐφιλοτιμεῖτο τὸν μέλλοντα πόλεμον εἰς τὴν Μακεδονίαν ἀποστρέψαι· ἐκείνου δὲ τελευτήσαντος ἀπελύθη τῆς ἀγωνίας, καταφρονήσας τῆς ᾿Αλεξάνδρου νεότητος. (2) Ἐπεὶ δ&#39; ἡ διὰ τῶν πράξεων ἐνέργεια καὶ ὀξύτης ἐποίησε μὲν τὴν τῶν ῾Ελλήνων ἡγεμονίαν πᾶσαν ἀναλαβεῖν καὶ τὴν ἀρετὴν τοῦ νεανίσκου γενέσθαι περιβόητον, τότε δὴ νουθετηθεὶς τοῖς ἔργοις ὁ Δαρεῖος ἐπιμέλειαν μεγάλην ἐποιεῖτο τῶν δυνάμεων, τριήρεις τε πολλὰς κατασκευαζόμενος καὶ (πολλὰς) δυνάμεις ἀξιολόγους συνιστάμενος, ἡγεμόνας τε τοὺς ἀρίστους προκρίνων, ἐν οἷς ὑπῆρχε καὶ Μέμνων ὁ ῾Ρόδιος, διαφέρων ἀνδρείᾳ καὶ συνέσει στρατηγικῇ. (3) Τούτῳ δὲ δοὺς ὁ βασιλεὺς μισθοφόρους πεντακισχιλίους προσέταξε παρελθεῖν ἐπὶ πόλιν Κύζικον καὶ πειρᾶσθαι ταύτην χειρώσασθαι. Οὗτος μὲν οὖν μετὰ τοσούτων στρατιωτῶν προῆγε διὰ τῆς ῎Ιδης. (4) Τὸ δ&#39; ὄρος τοῦτο μυθολογοῦσί τινες τυχεῖν ταύτης τῆς προσηγορίας ἀπὸ τῆς Μελισσέως ῎Ιδης. Μέγιστον δ&#39; ὑπάρχον τῶν κατὰ τὸν ῾Ελλήσποντον ἔχει κατὰ τὸ μέσον ἄντρον θεοπρεπές, ἐν ᾧ φασι κριθῆναι τὰς θεὰς ὑπ&#39; ᾿Αλεξάνδρου. (5) Γενέσθαι δ&#39; ἐν τούτῳ λέγεται καὶ τοὺς ᾿Ιδαίους Δακτύλους, οὓς σίδηρον ἐργάσασθαι πρώτους, μαθόντας τὴν ἐργασίαν παρὰ τῆς τῶν θεῶν μητρός. Ἴδιον δέ τι καὶ παράδοξον συμβαίνει γίνεσθαι περὶ τοῦτο τὸ ὄρος. (6) Κατὰ γὰρ τὴν τοῦ κυνὸς ἐπιτολὴν ἐπ&#39; ἄκρας τῆς κορυφῆς διὰ τὴν νηνεμίαν τοῦ περιέχοντος ἀέρος ὑπερπετῆ γίνεσθαι τὴν ἄκραν τῆς τῶν ἀνέμων πνοῆς, ὁρᾶσθαι δὲ τὸν ἥλιον ἔτι νυκτὸς οὔσης ἀνατέλλοντα, τὰς ἀκτῖνας οὐκ ἐν κυκλοτερεῖ σχήματι γεγραμμένον, ἀλλὰ τὴν φλόγα κατὰ πολλοὺς τόπους ἔχοντα διεσπαρμένην, ὥστε δοκεῖν πυρὰ πλείω θιγγάνειν τοῦ τῆς γῆς ὁρίζοντος. (7) Μετ&#39; ὀλίγον δὲ συνάγεται ταῦτα πρὸς ἓν μέγεθος, ἕως ἂν γένηται τρίπλεθρον διάστημα· καὶ τότ&#39; ἤδη τῆς ἡμέρας ἐπιλαβούσης τὸ φαινόμενον τοῦ ἡλίου μέγεθος πληρωθὲν τὴν τῆς ἡμέρας διάθεσιν κατασκευάζει. (8) Ὁ δ&#39; οὖν Μέμνων διελθὼν τὴν ὀρεινὴν ἄφνω τῇ πόλει τῶν Κυζικηνῶν προσέπεσεν καὶ παρ&#39; ὀλίγον αὐτῆς ἐκυρίευσεν· ἀποπεσὼν δὲ τῆς ἐπιβολῆς τὴν χώραν αὐτῶν ἐπόρθησε καὶ πολλῶν λαφύρων ἐκυρίευσεν. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(9) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις Παρμενίων Γρύνιον μὲν πόλιν ἑλὼν κατὰ κράτος ἐξηνδραποδίσατο, Πιτάνην δὲ πολιορκοῦντος αὐτοῦ Μέμνων ἐπιφανεὶς καὶ καταπληξάμενος τοὺς Μακεδόνας ἔλυσε τὴν πολιορκίαν. (10) Μετὰ δὲ ταῦτα Κάλλας μὲν ἔχων Μακεδόνας καὶ μισθοφόρους στρατιώτας ἐν τῇ Τρῳάδι συνῆψε μάχην πρὸς τοὺς Πέρσας, ὄντας πολλαπλασίους, καὶ λειφθεὶς ἀπεχώρησεν εἰς τὸ ῾Ροίτειον. Καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν ᾿Ασίαν ἐν τούτοις ἦν. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[8]᾿Αλέξανδρος δὲ τὰς κατὰ τὴν ῾Ελλάδα ταραχὰς καταπαύσας ἐστράτευσεν ἐπὶ τὴν Θρᾴκην καὶ πολλὰ μὲν ἔθνη Θρᾴκια ταραττόμενα καταπληξάμενος ὑποταγῆναι κατηνάγκασεν, ἐπῆλθεν δὲ καὶ τὴν Παιονίαν καὶ τὴν ᾿Ιλλυρίδα καὶ τὰς ὁμόρους ταύταις χώρας καὶ πολλοὺς τῶν κατοικούντων βαρβάρων ἀφεστηκότας χειρωσάμενος ὑπηκόους πάντας τοὺς πλησιοχώρους βαρβάρους ἐποιήσατο. (2) Περὶ ταῦτα δ&#39; ὄντος αὐτοῦ παρῆσάν τινες ἀπαγγέλλοντες πολλοὺς τῶν ῾Ελλήνων νεωτερίζειν καὶ πολλὰς τῆς ῾Ελλάδος πόλεις πρὸς ἀπόστασιν ὡρμηκέναι, μάλιστα δὲ Θηβαίους. Ἐπὶ δὲ τούτοις ὁ βασιλεὺς παροξυνθεὶς ἐπανῆλθεν εἰς τὴν Μακεδονίαν, σπεύδων τὰς κατὰ τὴν ῾Ελλάδα παῦσαι ταραχάς. (3) Θηβαίων δὲ τὴν ἐν τῇ Καδμείᾳ φρουρὰν ἐκβάλλειν φιλοτιμουμένων καὶ πολιορκούντων τὴν ἄκραν ἧκεν ὁ βασιλεὺς ἄφνω πρὸς τὴν πόλιν καὶ κατεστρατοπέδευσε πλησίον τῶν Θηβῶν μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως. (4) Οἱ δὲ Θηβαῖοι πρὸ μὲν τῆς τοῦ βασιλέως παρουσίας τὴν Καδμείαν τάφροις βαθείαις καὶ σταυρώμασι πυκνοῖς περιέλαβον ὥστε μήτε βοήθειαν αὐτοῖς δύνασθαι μήτ&#39; ἀγορὰν εἰσπέμψαι, (5) πρὸς δὲ ᾿Αρκάδας καὶ ᾿Αργείους, ἔτι δὲ ᾿λείους πρεσβεύσαντες ἠξίουν βοηθεῖν. Ὁμοίως δὲ καὶ πρὸς ᾿Αθηναίους περὶ συμμαχίας ἐπρέσβευον καὶ παρὰ Δημοσθένους ὅπλων πλῆθος ἐν δωρεαῖς λαβόντες τοὺς ἀνόπλους καθώπλιζον. (6) Τῶν δ&#39; ἐπὶ τὴν βοήθειαν παρακεκλημένων οἱ μὲν ἐν Πελοποννήσῳ στρατιώτας ἐξέπεμψαν ἐπὶ τὸν ᾿Ισθμὸν καὶ διατρίβοντες ἐκαραδόκουν, προσδοκίμου τοῦ βασιλέως ὄντος. ᾿Αθηναῖοι δ&#39; ἐψηφίσαντο μὲν βοηθεῖν τοῖς Θηβαίοις, πεισθέντες ὑπὸ Δημοσθένους, οὐ μέντοι γε τὴν δύναμιν ἐξέπεμψαν, καραδοκοῦντες τὴν ῥοπὴν τοῦ πολέμου. (7) Ὁ δὲ τῆς ἐν τῇ Καδμείᾳ φρουρᾶς ἡγούμενος Φιλώτας ὁρῶν τοὺς Θηβαίους μεγάλας παρασκευὰς ποιουμένους πρὸς τὴν πολιορκίαν καὶ τὰ τείχη φιλοτιμότερον κατεσκεύασεν καὶ βελῶν παντοδαπῶν πλῆθος ἡτοιμάζετο. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[9] Ἐπεὶ δ&#39; ὁ βασιλεὺς ἀνελπίστως ἐκ τῆς Θρᾴκης ἧκε μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως, αἱ μὲν συμμαχίαι τοῖς Θηβαίοις δισταζομένην εἶχον τὴν παρουσίαν, ἡ δὲ τῶν πολεμίων δύναμις ὁμολογουμένην καὶ φανερὰν ἐποιεῖτο τὴν ὑπεροχήν. Τότε δὲ συνεδρεύσαντες οἱ ἡγεμόνες προεβουλεύσαντο περὶ τοῦ πολέμου καὶ πᾶσιν ἔδοξεν ὑπὲρ τῆς αὐτονομίας διαγωνίζεσθαι. Τοῦ δὲ πλήθους ἐπικυρώσαντος τὴν γνώμην ἅπαντες μετὰ πολλῆς προθυμίας εἶχον ἑτοίμως διακινδυνεύειν. (2) Ὁ δὲ βασιλεὺς τὸ μὲν πρῶτον ἡσυχίαν ἦγε, διδοὺς μετανοίας χρόνον εἰς τὸ βουλεύσασθαι καὶ νομίζων μὴ τολμήσειν μίαν πόλιν πρὸς τηλικαύτην δύναμιν παρατάξασθαι. (3) Εἶχε γὰρ ὁ ᾿Αλέξανδρος κατὰ τοῦτον τὸν καιρὸν πεζοὺς μὲν πλείους τῶν τρισμυρίων, ἱππεῖς δ&#39; οὐκ ἐλάττους τρισχιλίων, πάντας δ&#39; ἐνηθληκότας τοῖς πολεμικοῖς κινδύνοις καὶ συνεστρατευμένους Φιλίππῳ καὶ σχεδὸν ἐν πάσαις ταῖς μάχαις ἀηττήτους γεγονότας· ὧν δὴ ταῖς ἀρεταῖς καὶ προθυμίαις πεποιθὼς ᾿Αλέξανδρος ἐπεβάλετο καταλῦσαι τὴν τῶν Περσῶν ἡγεμονίαν. (4) Εἰ μὲν οὖν οἱ Θηβαῖοι τοῖς καιροῖς εἴξαντες διεπρεσβεύοντο πρὸς τοὺς Μακεδόνας ὑπὲρ εἰρήνης καὶ συνθέσεως, ἡδέως ἂν ὁ βασιλεὺς προσεδέξατο τὰς ἐντεύξεις καὶ πάντα ἂν ἀξιούμενος συνεχώρησεν· ἐπεθύμει γὰρ τὰς κατὰ τὴν ῾Ελλάδα ταραχὰς ἀποτριψάμενος ἀπερίσπαστον ἔχειν τὸν πρὸς τοὺς Πέρσας πόλεμον· νῦν δὲ δόξας ὑπὸ τῶν Θηβαίων καταφρονεῖσθαι διέγνω τὴν πόλιν ἄρδην ἀνελεῖν καὶ τῷ φόβῳ τούτῳ τὰς ὁρμὰς τῶν ἀφίστασθαι τολμώντων ἀποτρέψαι. (5) Διόπερ τὴν δύναμιν ἑτοίμην κατασκευάσας πρὸς τὸν κίνδυνον ἐκήρυξε τὸν βουλόμενον Θηβαίων ἀπιέναι πρὸς αὐτὸν καὶ μετέχειν τῆς κοινῆς τοῖς ῞Ελλησιν εἰρήνης. Οἱ δὲ Θηβαῖοι διαφιλοτιμηθέντες ἀντεκήρυξαν ἀπό τινος ὑψηλοῦ πύργου τὸν βουλόμενον μετὰ τοῦ μεγάλου βασιλέως καὶ Θηβαίων ἐλευθεροῦν τοὺς ῞Ελληνας καὶ καταλύειν τὸν τῆς ῾Ελλάδος τύραννον παριέναι πρὸς αὐτούς. (6) Ὅθεν ᾿Αλέξανδρος περιαλγὴς γενόμενος εἰς ὑπερβάλλουσαν ὀργὴν προῆλθεν καὶ πάσῃ τιμωρίᾳ τοὺς Θηβαίους μετελθεῖν ἔκρινεν. Οὗτος μὲν οὖν ἀποθηριωθεὶς τὴν ψυχὴν μηχανάς τε πολιορκητικὰς συνεστήσατο καὶ τἄλλα πρὸς τὸν κίνδυνον παρεσκευάζετο. [10] Οἱ δ&#39; ῞Ελληνες πυνθανόμενοι τὸ μέγεθος τῶν περὶ τοὺς Θηβαίους κινδύνων ἐδυσφόρουν ἐπὶ ταῖς προσδοκωμέναις περὶ αὐτῶν συμφοραῖς, οὐ μὴν βοηθεῖν γ&#39; ἐτόλμων τῇ πόλει διὰ τὸ προπετῶς καὶ ἀβούλως εἰς ὁμολογουμένην ἀπώλειαν ἑαυτὴν δεδωκέναι. (2) Οἱ δὲ Θηβαῖοι ταῖς μὲν εὐτολμίαις προθύμως ἀνεδέχοντο τοὺς κινδύνους, φήμαις δέ τισι μάντεων καὶ θεῶν σημείοις ἠποροῦντο. Πρῶτον μὲν γὰρ ἐν τῷ τῆς Δήμητρος ἱερῷ λεπτὸν ἀράχνης ὕφασμά τι διαπεπετασμένον ὤφθη, τὸ μὲν μέγεθος ἔχον ἱματίου, κύκλῳ δὲ περιφαῖνον ἶριν τῇ κατ&#39; οὐρανὸν ἐοικυῖαν. (3) Περὶ οὗ τὸ μὲν ἐν Δελφοῖς χρηστήριον ἔδωκεν αὐτοῖς τόνδε τὸν χρησμόν· Σημεῖον τόδε πᾶσι θεοὶ φαίνουσι βροτοῖσι, Βοιωτοῖς δὲ μάλιστα καὶ οἳ περιναιετάουσι. Τὸ δὲ πάτριον τῶν Θηβαίων μαντεῖον τοῦτον ἐξήνεγκε τὸν χρησμόν· Ἱστὸς ὑφαινόμενος ἄλλῳ κακόν, ἄλλῳ ἄμεινον. (4) Τοῦτο μὲν οὖν τὸ σημεῖον ἐγένετο τρισὶ μησὶν ἀνωτέρω τῆς ᾿Αλεξάνδρου παρουσίας ἐπὶ τὰς Θήβας, ὑπ&#39; αὐτὴν δὲ τὴν ἔφοδον τοῦ βασιλέως οἱ κατὰ τὴν ἀγορὰν ἀνδριάντες ἐφάνησαν ἱδρῶτας ἀφιέντες καὶ μεστοὶ σταλαγμῶν μεγάλων. Χωρὶς δὲ τούτων ἧκόν τινες τοῖς ἄρχουσιν ἀπαγγέλλοντες τὴν ἐν ᾿Ογχηστῷ λίμνην μυκήματι παραπλήσιον φωνὴν ἀφιέναι, τῇ δὲ Δίρκῃ κατὰ τὴν ἐπιφάνειαν τοῦ ὕδατος αἱματοειδῆ φρίκην ἐπιτρέχειν. (5) Ἕτεροι δὲ ἧκον ἐκ Δελφῶν μηνύοντες ὅτι ὁ ἀπὸ Φωκέων ναός, ὃν ἱδρύσαντο Θηβαῖοι, ᾑματωμένην ἔχων τὴν ὀροφὴν ὁρᾶται. Οἱ δὲ ἐπὶ τὴν τῶν σημείων διάκρισιν ἀσχολούμενοι σημαίνειν ἔφασαν τὸ μὲν ὕφασμα θεῶν ἀπὸ τῆς πόλεως χωρισμόν, τὸ δὲ τῆς ἴριδος χρῶμα πραγμάτων ποικίλων χειμῶνα, τὸν δὲ τῶν ἀνδριάντων ἱδρῶτα ὑπερβάλλουσαν κακοπάθειαν, τὸ δ&#39; ἐν πλείοσι τόποις φαινόμενον αἷμα φόνον πολὺν κατὰ τὴν πόλιν ἐσόμενον. (6) Συνεβούλευον οὖν τῶν θεῶν φανερῶς σημαινόντων τὴν ἐσομένην τῇ πόλει συμφορὰν μὴ συγκαταβαίνειν εἰς τὸ διὰ μάχης κρίνειν τὸν πόλεμον, ἑτέραν δὲ διάλυσιν ζητεῖν διὰ λόγων ἀσφαλεστέραν. οὐ μὴν οἱ Θηβαῖοί γε ταῖς ψυχαῖς ἐμαλακύνοντο, τοὐναντίον δὲ τοῖς θυμοῖς προαχθέντες ἀνεμίμνησκον ἀλλήλους τὴν ἐν Λεύκτροις εὐημερίαν καὶ τῶν ἄλλων παρατάξεων ἐν αἷς θαυμαστῶς ταῖς ἰδίαις ἀνδραγαθίαις ἀνελπίστους νίκας περιεποιήσαντο. Οἱ μὲν οὖν Θηβαῖοι τοῖς παραστήμασιν ἀνδρειότερον μᾶλλον ἢ φρονιμώτερον χρησάμενοι προέπεσον εἰς πάνδημον τῆς πατρίδος ὄλεθρον· </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px">&nbsp;</td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">I. Le livre précédent, le seizième de tout l&#39;ouvrage, commence au règne de Philippe, fils d&#39;Amyntas; il comprend toute l&#39;histoire de Philippe jusqu&#39;à sa mort, ainsi que le récit des événements arrivés en même temps sous d&#39;autres rois, chez d&#39;autres peuples, dans d&#39;autres États, pendant toute la durée de ce règne qui a été de vingt quatre ans. Dans le présent livre, nous exposerons les événements qui viennent à la suite de ceux-ci, en commençant à l&#39;avènement d&#39;Alexandre au trône de Macédoine, et nous ferons connaître les actes qui se sont passés sous ce règne, jusqu&#39;à là mort d&#39;Alexandre; en même temps nous embrasserons dans notre récit tout ce qui est arrivé de remarquable dans les parties connues de la terre. Par cette méthode, divisant la narration par chapitres et rattachant, par un fil non interrompu, la fin au commencement, nous croyons parvenir à graver facilement les faits dans la mémoire du lecteur.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Dans un court espace de temps, Alexandre a accompli de grandes choses, et, par la grandeur de ses œuvres, fruits de son intelligence et de sa bravoure, il a surpassé tous les rois dont l&#39;histoire nous a légué le souvenir. En douze ans il a conquis une partie de l&#39;Europe, presque toute l&#39;Asie et s&#39;est acquis avec raison une gloire égale à celle des anciens héros et demi-dieux. Mais il ne faut pas anticiper dans ce préambule sur l&#39;exposé complet que nous allons donner de tous les exploits de ce roi et qui doivent en proclamer la gloire.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Alexandre descendait d&#39;Hercule du côté paternel et des Éacides par sa mère. Il eut des qualités physiques et morales dignes de ces ancêtres. Après avoir rappelé l&#39;ordre chronologique des événements, nous allons reprendre le fil de notre histoire.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">II. Évaenète étant archonte d&#39;Athènes, les Romains nommèrent consuls Lucius Furius et Caïus Maenius (<a name="03" href="#03a">03</a>). Dans cette année, Alexandre hérita de la royauté. Son premier soin fut d&#39;infliger aux meurtriers de son père le châtiment mérité. Il s&#39;occupa ensuite des funérailles de son père et remplit noblement ce pieux devoir. Dès le commencement, il administra son empire avec beaucoup plus d&#39;ordre qu&#39;on ne s&#39;y serait attendu. Quoique extrêmement jeune et presque méprisé à cause de sa jeunesse, il savait par des discours insinuants gagner l&#39;affection des masses. « Il n&#39;y a, disait-il, de changé que le nom du roi ; les affaires seront administrées comme du temps de mon père. » Il accueillit amicalement les députations qui lui furent envoyées et engagea les Grecs à lui continuer la bienveillance qu&#39;ils avaient eue pour son père. Il passait fréquemment ses troupes en revue, leur faisait faire des exercices militaires, et se créa ainsi une armée bien disciplinée. Attalus, frère de Cléopâtre, seconde femme de Philippe, conspirait contre la royauté ; aussi Alexandre jugea-t-il à propos de s&#39;en défaire, d&#39;autant plus que Cléopâtre avait mis au monde un fils peu de jours avant la mort de Philippe. Attalus, ainsi que Parménion, avaient été quelques temps auparavant détachés en Asie avec un corps d&#39;armée. Attallus, par sa générosité et ses manières affables, s&#39;était attiré l&#39;affection des soldats. C&#39;est donc avec raison qu&#39;Alexandre craignait qu&#39;Attalus ne cherchât, avec le secours des Grecs mécontents, à s&#39;emparer de la royauté. Alexandre choisit Hecatée, un de ses amis, le fit partir en Asie avec des troupes suffisantes et lui donna l&#39;ordre d&#39;amener Attalus vivant, sinon de le foire assassiner au plus tôt. Hécatée passa donc en Asie et ayant joint ses troupes à celles de Parménion et d&#39;Attalus, il épia le moment favorable pour remplir sa mission. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">III. Informé que la plupart des Grecs songeaient à s&#39;insurger, Alexandre conçut de vives alarmes. En effet, les Athéniens, excités par les harangues de Démosthène, avaient appris avec joie la mort de Philippe et n&#39;étaient point disposés à céder aux Macédoniens l&#39;empire des Grecs, Ils avaient envoyé des députés à Attalus et complotaient avec lui ; en même temps, ils poussaient la plupart des villes à se déclarer indépendantes. Les Étoliens avaient décrété le rappel des exilés de l&#39;Acarnanie, que Philippe avait fait bannir de leur pays. Les Ambraciotes, à l&#39;instigation d&#39;Aristarque, avaient chassé la garnison de Philippe et donné à la ville un gouvernement démocratique. Pareillement, les Thébains avaient décidé d&#39;expulser la garnison de la Cadmée et de refuser à Alexandre l&#39;hégémonie de la Grèce. Les Arcadiens seuls n&#39;avaient pas accordé à Philippe l&#39;empire des Grecs; ils le refusèrent aussi à Alexandre. Quant aux autres Péloponnésiens, tels que les Argiens, les Éliens, les Lacédémoniens, et plusieurs autres, ils prétendaient se gouverner par leurs propres lois. Enfin, plusieurs nations limitrophes de la Macédoine levèrent également l&#39;étendard de la révolte et fomentèrent des troubles parmi les Barbares du voisinage. Au milieu de ces conjonctures difficiles qui menaçaient la ruine de la monarchie, Alexandre, quoique bien jeune, rétablit promptement, et contre toute attente, l&#39;ordre dans ses États : il gagna les uns par la persuasion, rappela les autres par la terreur et en soumit quelques autres par la force.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">&nbsp;IV. Il rappela d&#39;abord aux Thessaliens leur origine commune d&#39;Hercule, et, dans des discours bienveillants, il enfla leurs espérances, au point que d&#39;une voix unanime ils lui décernèrent le commandement de la Grèce qu&#39;avait eu son père. De la Thessalie, il s&#39;avança vers les populations limitrophes et réussit à les ramener à lui. Il arriva ensuite aux Thermopyles, convoqua le conseil des amphictyons et parvint à se faire confirmer par un décret le commandement suprême. Il envoya une députation aux Ambraciotes, les traita amicalement, et s&#39;engagea avec plaisir à leur accorder bientôt le droit de se gouverner par leurs propres lois. Mais pour frapper de terreur ceux qui lui désobéissaient, il s&#39;avança avec un attirail formidable à la tête d&#39;une armée de Macédoniens. Après des marches forcées, il arriva en Béotie, établit son camp près de la Cadmée et répandit la consternation dans la ville des Thébains. Lorsque les Athéniens apprirent l&#39;entrée du roi en Béotie. ils cessèrent de le mépriser. En effet, la promptitude d&#39;exécution de ce jeune homme, jointe à une grande énergie, frappa ceux qui étaient d&#39;abord le plus mal disposés pour lui. Les Athéniens résolurent de faire transporter dans la ville les richesses de la campagne et de réparer leurs murs. En même temps, ils envoyèrent une députation à Alexandre pour demander pardon de ce qu&#39;ils ne l&#39;avaient pas plus tôt reconnu pour chef de la Grèce. Parmi ces députés se trouvait aussi Démosthène ; mais il n&#39;alla pas avec eux jusqu&#39;auprès d&#39;Alexandre. Arrivé à Cithéron, il retourna sur ses pas et revint à Athènes, soit qu&#39;il craignit pour sa personne à cause de sa politique contre les Macédoniens, soit qu&#39;il voulût se conserver irréprochable à l&#39;égard du roi des Perses, dont il avait, dit-on, reçu beaucoup d&#39;argent pour agir contre les Macédoniens. C&#39;est à ce sujet que l&#39;on cite ce passage d&#39;Eschine qui reproche à Démosthène de s&#39;être laissé corrompre : « Bien que maintenant l&#39;or du roi t&#39;inonde pour ton entretien, cet or ne te suffira pas; car la richesse mal acquise ne suffit jamais. » Cependant Alexandre accueillit avec bienveillance les députés des Athéniens, et la réponse qu&#39;il leur fit dissipa la crainte du peuple d&#39;Athènes. Enfin, Alexandre donna l&#39;ordre du départ pour Corinthe, où devaient se rendre les députés et les sénateurs. Lorsque les membres du conseil furent réunis comme d&#39;habitude, le roi prononça un discours affectueux et réussit à se faire nommer chef absolu de la Grèce et à faire décréter une expédition contre les Perses pour venger les injures que les Grecs avaient jadis reçues de ces Barbares. Investi de cette dignité, le roi revint avec son armée en Macédoine. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">V. Nous venons de parler des affaires de la Grèce ; nous allons maintenant passer à l&#39;histoire de l&#39;Asie. Après la mort de Philippe, Attalus entreprit de se soulever contre Alexandre, et conspira avec les Athéniens. Mais plus tard il changea de dessein et fit communiquer à Alexandre une lettre qui lui avait été adressée par Démosthène et qu&#39;il avait conservée; il essaya, par des paroles insinuantes, de détourner l&#39;effet des accusations portées contre lui. Cependant Hécatée, obéissant aux ordres du roi, fit assassiner Attalus et étouffa ainsi dans l&#39;armée des Macédoniens en Asie tout germe de révolte. Parménion fut depuis lors admis dans l&#39;intimité d&#39;Alexandre. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Avant de parler [de la destruction ] de la monarchie des Perses, il est indispensable de reprendre l&#39;histoire un peu plus haut. Sous le règne de Philippe, Ochus était roi des Perses et se conduisait envers ses sujets avec la dernière cruauté. Par sa conduite violente il devint un objet de haine, et il fut enfin empoisonné par Bagoas, un des généraux de fia garde, homme pervers et belliqueux, quoique eunuque (<a name="04" href="#04a">04</a>). Un médecin fut l&#39;instrument de ce crime. Bagoas fit ensuite monter sur le trône Arsès (<a name="05" href="#05a">05</a>), le plus jeune des fils du roi, en même temps qu&#39;il fit assassiner les frères du roi qui étaient encore en bas âge, afin de tenir sous sa dépendance et dans l&#39;isolement un monarque à peine adolescent. Ce jeune monarque, indigné de ces crimes, avait manifesté l&#39;intention d&#39;en punir l&#39;auteur ; mais Bagoas le prévint : il fit périr Arsès avec tous ses enfants, dans la troisième année de son règne. La famille royale étant ainsi éteinte et personne ne se présentant dans l&#39;ordre naturel de succession, Bagoas fit monter sur le trône un de ses amis, nommé Darius. Ce Darius était fils d&#39;Arsanès et petit-fils d&#39;Ostanès qui était frère d&#39;Artaxerxés (<a name="06" href="#06a">06</a>), roi des Perses. La fin de Bagoas présente quelque chose de singulier et digne de mémoire. Accoutumé à se souiller de meurtre, il avait conçu le projet d&#39;empoisonner également Darius. Ce projet ayant été découvert, le roi fit venir Bagoas auprès de lui, comme pour lui accorder une faveur ; il lui présenta une coupe et le força à boire le poison (<a name="07" href="#07a">07</a>). </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">VI. Darius était digne de porter le sceptre. Il passait pour le plus brave des Perses. Artaxerxés était un jour en guerre contre les Cadusiens; un de ces derniers, guerrier distingué par sa force et sa bravoure, provoqua à un combat singulier celui des Perses qui voudrait se mesurer avec lui. Personne n&#39;osa se présenter, lorsque Darius seul accepta le défi et tua son adversaire. Le roi honora Darius de présents magnifiques et le fit proclamer le plus vaillant des Perses. En raison de sa bravoure, Darius fut jugé digne de l&#39;empire; il monta sur le trône au moment de . l&#39;avènement d&#39;Alexandre, après la mort de Philippe. Le sort opposa à Alexandre un rival capable de lui disputer la palme dans un grand nombre de combats glorieux. Mais nous parlerons de ses actions en détail. Maintenant nous allons reprendre le fil de notre histoire. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">VII. Monté sur le trône avant la mort de Philippe, Darius avait désiré transporter en Macédoine le théâtre de la guerre qui était près d&#39;éclater. Lorsque Philippe eut cessé de vivre, Darius ne s&#39;inquiéta plus de cette guerre, méprisant l&#39;extrême jeunesse d&#39;Alexandre. Mais, après qu&#39;il eut appris avec quelle promptitude et quelle énergie d&#39;exécution Alexandre était parvenu à se faire reconnaître commandant en chef des Grecs, que la renommée de es jeune roi commençait déjà à se répandre, Darius comprit la nécessité d&#39;organiser ses forces. Il construisit un grand nombre de trirèmes, mit sur pied des troupes considérables, choisit les meilleurs chefs, au nombre desquels on remarque Memnon le Rhodien, homme distingué par sa bravoure et son habileté stratégique. Le roi lui donna le commandement de cinq mille mercenaires, avec l&#39;ordre de s&#39;avancer vers la ville de Cyzique et d&#39;essayer de s&#39;en emparer. Memnon traversa avec cette troupe rida, montagne qui, selon la tradition mythologique, tira son nom d&#39;Ida, fille de Mélissée. C&#39;est la plus haute montagne de l&#39;Hellespont (<a name="08" href="#08a">08</a>) ; on y trouve un antre merveilleux où les déesses furent, dit-on, jugées par Paris. C&#39;est dans ce même antre que la tradition place les ateliers des dactyles idéens qui, les premiers, forgèrent le fer, après avoir appris cet art de la mère des dieux. Enfin, cette même montagne offre un phénomène étrange. Au moment où le Chien (Sirius) se lève au sommet de l&#39;Ida, l&#39;air qui environne ce sommet est si calme qu&#39;il semble se trouver au-dessus de la région des vents; et, la nuit durant encore, on y aperçoit le soleil levant qui projette ses rayons, non pas sous forme de disque, mais sous forme d&#39;une flamme dont les rayons se dispersent en tous sens et qui représentent des gerbes de feu. se dessinant à l&#39;horizon. Peu de temps après, ces rayons épars se réunissent en un seul faisceau de la dimension de trois plèthres (<a name="09" href="#09a">09</a>) et lorsque le jour paraît, le soleil se montre avec son disque lumineux ordinaire (<a name="10" href="#10a">10</a>). Après avoir traversé cette montagne, Memnon attaqua à l&#39;improviste la ville de Cyzique et ne tarda pas à s&#39;en rendre maître. Il ne poussa pas plus loin son expédition; il se borna à dévaster la campagne et recueillit un immense butin. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Pendant que ces choses se passaient, Parménion prit d&#39;assaut la ville de Grynium et réduisit les habitants à l&#39;esclavage, il investit ensuite Pitane ; mais Memnon apparut, frappa de terreur les Macédoniens et leur fit lever le siège. Callas, à la tête d&#39;un détachement de Macédoniens et de mercenaires, livra dans la Troade une bataille aux Perses; ces derniers étant de beaucoup supérieurs en force, il succomba et se retira à Rhœtium. Telle était la situation des affaires en Asie. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">VIII. Après avoir rétabli l&#39;ordre dans la Grèce, Alexandre marcha contre la Thrace, répandit la terreur parmi les peuples de ce pays et les força à la soumission. Il pénétra ensuite dans la Péonie, dans l&#39;Illyrie et les contrées limitrophes, et subjugua un grand nombre de Barbares rebelles ainsi que tous les Barbares du voisinage. C&#39;est pendant cette expédition que le roi reçut le message que les Grecs fomentaient des troubles, et que plusieurs villes de la Grètit, particulièrement Thèbes, avaient levé l&#39;étendard de la révolte. Le roi, irrité, revint en Macédoine, ayant hâte d&#39;apaiser les troubles de la Grèce. Les Thébains étaient alors occupés à chasser la garnison de la Cadmée et à faire le siège de la citadelle, lorsque le roi apparut subitement devant la ville avec toute son armée, et établit son camp sons les murs de Thèbes. Avant l&#39;arrivée du roi, les Thébains avaient eu la précaution d&#39;entourer la Cadmée de fossés profonds et de palissades serrées, afin d&#39;empêcher d&#39;y faire entrer des convois de vivres. Ils avaient en même temps envoyé demander des secours aux Arcadiens, aux Argiens et aux Éliens ; ils réclamèrent aussi l&#39;alliance des Athéniens qui, entraînés par l&#39;éloquence de Démosthène, leur firent don d&#39;une grande quantité d&#39;armes. Les Péloponnésiens, dont les Thébains avaient imploré les secours, firent partir des troupes pour l&#39;isthme de Corinthe où elles s&#39;arrêtèrent en attendant que les desseins du roi fussent connus. Les Athéniens, persuadés par Démosthène, avaient décrété de secourir les Thébains, mais ils ne leur avaient point envoyé de troupes; car ils attendaient pour savoir de quel côté seraient les chances de la guerre. Cependant, Philotas qui commandait la garnison de la Cadmée, voyant que les Thébains faisaient des préparatifs de siège sérieux, s&#39;empressa de faire construire des retranchements et approvisionna les magasins d&#39;armes de toutes sortes. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">IX. Le roi arriva inopinément de la Thrace avec toute son armée, et les Thébains, dont les alliés se tenaient à l&#39;écart, ne se dissimulaient pas que leur ennemi était supérieur en forces. Néanmoins, les chefs se réunirent pour délibérer sur la guerre, et tous résolurent de combattre pour l&#39;indépendance. Cette résolution ayant été sanctionnée par le peuple, tout le monde accourut pour affronter avec joie les périls du combat. Cependant le roi se tint tranquille, car il voulait donner aux Thébains le temps de changer d&#39;opinion, persuadé d&#39;ailleurs qu&#39;une seule ville n&#39;oserait pas résister à une si grande armée. Alexandre avait alors avec lui plus de trente mille fantassins, et pas moins de trois mille cavaliers, tous hommes exercés au métier de la guerre, et qui avaient servi déjà sous Philippe et s&#39;étaient montrés invincibles dans presque toutes les batailles. C&#39;est confiant en la valeur et les bonnes dispositions de ses troupes qu&#39;Alexandre allait entreprendre de renverser l&#39;empire des Perses. Si les Thébains eussent cédé à la nécessité du moment en négociant la paix avec les Macédoniens, le roi eût favorablement accueilli leurs propositions . et leur aurait tout accordé, parce qu&#39;il était impatient de pacifier la Grèce pour diriger toutes ses forces contre les Perses. Mais, s&#39;apercevant que les Thébains se raillaient de lui, il se détermina à raser leur ville, et. à intimider, par ce châtiment, ceux qui seraient tentés d&#39;imiter l&#39;exemple des Thébains. Il rangea donc son armée en bataille et fit proclamer, par un héraut, que tout Thébain qui viendrait dans son camp jouirait de la paix générale accordée aux Grecs. Mais, les Thébains, emportés par leur ardeur, firent de leur côté crier, du haut d&#39;une tour élevée, qu&#39;ils recevraient chez eux tout homme qui voudrait se joindre à eux et au grand roi pour délivrer les Grecs et renverser le tyran de la Grèce. Blessé de cette proclamation, Alexandre fut emporté par la colère et arrêta une vengeance terrible. C&#39;est dans cette disposition d&#39;esprit, exaltée jusqu&#39;à la férocité, qu&#39;Alexandre fit approcher les machines de guerre et se prépara au combat. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">X. Informés du danger qui menaçait les Thébains, les Grecs voyaient avec douleur à quelles calamités ces derniers s&#39;étaient exposés ; mais ils n&#39;osaient point secourir une ville qui s&#39;était elle-même inconsidérément plongée dans une ruine évidente. Néanmoins, les Thébains résolurent de braver audacieusement tous les dangers de la guerre, bien que les prédictions des devins et les présages des dieux leur fussent défavorables. Ils avaient vu d&#39;abord dans le temple de Cérès une légère toile d&#39;araignée large comme un manteau et entourée d&#39;un cercle réfléchissant les couleurs de l&#39;arc-en-ciel. Ils consultèrent là-dessus l&#39;oracle de Delphes, qui leur fit la réponse suivante : « Ce signe, les dieux le font apparaître à tous les mortels ; mais principalement aux Béotiens et à leurs voisins. » L&#39;oracle national des Thébains (<a name="11" href="#11a">11</a>), interrogé sur ce même objet, s&#39;exprima en ces termes : « La toile tissue présage aux uns du malheur, aux autres du bonheur. » Il est à remarquer que ce présage s&#39;était montré trois mois avant l&#39;arrivée d&#39;Alexandre sous les murs de Thèbes. Mais, au moment où le roi apparut avec son armée, les statues élevées sur la place publique se couvrirent de grosses gouttes de sueur. Outre&nbsp; ces prodiges, on vint annoncer aux magistrats, qu&#39;une voix, semblable à un mugissement, sortait du fond du lac situé près d&#39;Onchestum (<a name="12" href="#12a">12</a>); et on voyait flotter une écume sanguinolente à la surface des eaux de la fontaine Dircée. Enfin, quelques-uns qui arrivaient de Delphes rapportèrent que la toiture du temple que les Thébains avaient construite avec les dépouilles des Phocidiens, paraissait teinte de sang. Les hommes versés dans l&#39;interprétation des augures expliquaient ces prodiges de la manière suivante : la toile d&#39;araignée indiquait, selon eux, que les dieux se retireraient de la ville; les couleurs de l&#39;iris devaient annoncer une tempête politique ; la sueur des statues une affreuse calamité; les apparitions sanglantes, des massacras dans l&#39;intérieur de la ville. D&#39;après ces divers augures (<a name="13" href="#13a">13</a>), par lesquels les dieux présageaient la ruine de la cité, les devins conseillèrent aux Thébains de ne point tenter le sort de la guerre et de conclure la paix par la voie plus sûre des négociations. Mais les Thébains ne laissèrent pas attiédir par ces présages leur ardeur guerrière; ils ranimèrent au contraire leur courage par le souvenir de Leuctres et de tant d&#39;autres batailles célèbres dans lesquelles leur bravoure avait remporté une victoire inespérée. C&#39;est ainsi que les Thébains, entraînés par la témérité plutôt que guidés par la prudence, précipitèrent leur patrie dans l&#39;abîme</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Verdana" size="2"> &nbsp;</font></td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[11] Ὁ δὲ βασιλεὺς ἐν τρισὶ ταῖς πάσαις ἡμέραις ἑτοιμασάμενος τὰ πρὸς τὴν πολιορκίαν τὰς δυνάμεις διείλετο εἰς τρία μέρη καὶ τὸ μὲν τοῖς χαρακώμασι τοῖς πρὸ τῆς πόλεως κατεσκευασμένοις προσβάλλειν ἔταξε, τὸ δὲ τοῖς Θηβαίοις ἀντιτάττεσθαι, τὸ δὲ τρίτον ἐφεδρεύειν τῷ πονοῦντι μέρει τῆς δυνάμεως καὶ διαδέχεσθαι τὴν μάχην. (2) Οἱ δὲ Θηβαῖοι τοὺς μὲν ἱππεῖς ἐντὸς τοῦ χαρακώματος ἔταξαν, τοὺς δ&#39; ἐλευθερωθέντας οἰκέτας καὶ τοὺς φυγάδας καὶ τοὺς μετοίκους τοῖς πρὸς τὰ τείχη βιαζομένοις ἀντέταξαν, αὐτοὶ δὲ τοῖς μετὰ τοῦ βασιλέως Μακεδόσι πολλαπλασίοις οὖσι συνάπτειν μάχην πρὸ τῆς πόλεως ἡτοιμάζοντο. (3) Τέκνα δὲ καὶ γυναῖκες συνέτρεχον εἰς τὰ ἱερὰ καὶ τοὺς θεοὺς ἱκέτευον σῶσαι τὴν πόλιν ἐκ τῶν κινδύνων. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Ὡς δ&#39; ἤγγισαν οἱ Μακεδόνες καὶ τοῖς τεταγμένοις μέρεσιν ἕκαστοι προσέπεσον, αἱ μὲν σάλπιγγες ἐσήμαινον τὸ πολεμικόν, αἱ δὲ παρ&#39; ἀμφοτέροις δυνάμεις ὑφ&#39; ἕνα καιρὸν συνηλάλαξαν καὶ τὰ κοῦφα τῶν βελῶν ἐπὶ τοὺς πολεμίους ἔβαλον. (4) Ταχὺ δὲ τούτων ἐξαναλωθέντων καὶ πάντων εἰς τὴν ἀπὸ τοῦ ξίφους μάχην συμπεσόντων μέγας ἀγὼν συνίστατο. Οἱ μὲν γὰρ Μακεδόνες διὰ τὸ πλῆθος τῶν ἀνδρῶν καὶ τὸ βάρος τῆς φάλαγγος δυσυπόστατον εἶχον τὴν βίαν, οἱ δὲ Θηβαῖοι ταῖς τῶν σωμάτων ῥώμαις ὑπερέχοντες καὶ τοῖς ἐν τοῖς γυμνασίοις συνεχέσιν ἀθλήμασιν, ἔτι δὲ τῷ παραστήματι τῆς ψυχῆς πλεονεκτοῦντες ἐνεκαρτέρουν τοῖς δεινοῖς. (5) Διὸ καὶ παρ&#39; ἀμφοτέροις πολλοὶ μὲν κατετιτρώσκοντο, οὐκ ὀλίγοι δ&#39; ἔπιπτον ἐναντίας λαμβάνοντες πληγάς. ὁμοῦ δ&#39; ἦν κατὰ τὰς ἐν τοῖς ἀγῶσι συμπλοκὰς μυγμὸς καὶ βοὴ καὶ παρακελευσμός, παρὰ μὲν τοῖς Μακεδόσι μὴ καταισχῦναι τὰς προγεγενημένας ἀνδραγαθίας, παρὰ δὲ τοῖς Θηβαίοις μὴ περιιδεῖν τέκνα καὶ γυναῖκας καὶ γονεῖς ὑπὲρ ἀνδραποδισμοῦ κινδυνεύοντας καὶ τὴν πατρίδα πανοίκιον ὑπὸ τοὺς Μακεδόνων θυμοὺς ὑποπεσοῦσαν, μνησθῆναι δὲ τῆς ἐν Λεύκτροις καὶ ἐν Μαντινείᾳ μάχης καὶ τῶν παρὰ πᾶσι περιβοήτων ἀνδραγαθημάτων. Ἐπὶ πολὺν μὲν οὖν χρόνον ἰσόρροπος ἦν ἡ μάχη διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς τῶν ἀγωνιζομένων ἀνδρείας. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[12] Μετὰ δὲ ταῦτα ὁ ᾿Αλέξανδρος ὁρῶν τοὺς μὲν Θηβαίους ἑτοίμως ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας ἀγωνιζομένους, τοὺς δὲ Μακεδόνας κάμνοντας τῇ μάχῃ προσέταξε τοὺς ἐπὶ τῆς ἐφεδρίας τεταγμένους διαδέξασθαι τὸν ἀγῶνα. Οἱ μὲν οὖν Μακεδόνες ἄφνω προσπεσόντες τοῖς Θηβαίοις κατακόποις βαρεῖς ἐπέκειντο τοῖς πολεμίοις καὶ πολλοὺς ἀνῄρουν. (2) Οὐ μὴν οἱ Θηβαῖοι τῆς νίκης ἐξεχώρουν, τοὐναντίον δὲ τῇ φιλοτιμίᾳ προαχθέντες πάντων τῶν δεινῶν κατεφρόνουν. Ἐπὶ τοσοῦτο δὲ ταῖς ἀνδραγαθίαις προέβησαν ὥστε βοᾶν ὅτι Μακεδόνες ὁμολογοῦσιν ἥττους εἶναι Θηβαίων, καὶ τῶν ἄλλων πάντων εἰωθότων ἐν ταῖς διαδοχαῖς τῶν πολεμίων δεδιέναι τοὺς ἀκεραίους τῶν ἐφεδρευόντων οὗτοι μόνοι τότε θρασύτεροι πρὸς τοὺς κινδύνους ὑπῆρξαν, ὅθ&#39; οἱ πολέμιοι διαδοχὴν ἐξέπεμψαν τοῖς καταπονουμένοις ὑπὸ τῆς κακοπαθείας. (3) Ἀνυπερβλήτου δὲ τῆς φιλοτιμίας γινομένης ὁ βασιλεὺς κατανοήσας τινὰ πυλίδα καταλελειμμένην ὑπὸ τῶν φυλάκων ἐξαπέστειλε Περδίκκαν μετὰ στρατιωτῶν ἱκανῶν καταλαβέσθαι ταύτην καὶ παρεισπεσεῖν εἰς τὴν πόλιν. (4) Τούτου δὲ ταχὺ τὸ προσταχθὲν ποιήσαντος οἱ μὲν Μακεδόνες διὰ τῆς πυλίδος παρεισέπεσον εἰς τὴν πόλιν, οἱ δὲ Θηβαῖοι καταπεπονηκότες μὲν τὴν πρώτην φάλαγγα τῶν Μακεδόνων, ἀντιταχθέντες δ&#39; εὐρώστως τῇ δευτέρᾳ εὐέλπιδες ἦσαν περὶ τῆς νίκης· ὡς δὲ κατενόησαν μέρος τῆς πόλεως κατειλημμένον, εὐθὺς ἀνεχώρησαν ἐντὸς τῶν τειχῶν. (5) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις οἱ μὲν τῶν Θηβαίων ἱππεῖς ὁμοίως τοῖς πεζοῖς συνέτρεχον εἰς τὴν πόλιν καὶ πολλοὺς μὲν τῶν ἰδίων συμπατοῦντες διέφθειρον, αὐτοὶ δὲ τεταραγμένως εἰσίππευον εἰς τὴν πόλιν, ἐν δὲ ταῖς διεξόδοις καὶ τάφροις τοῖς οἰκείοις ὅπλοις περιπίπτοντες ἐτελεύτων. Οἱ δὲ τὴν Καδμείαν φρουροῦντες ἐκχυθέντες ἐκ τῆς ἀκροπόλεως ἀπήντων τοῖς Θηβαίοις καὶ τεταραγμένοις ἐπιπεσόντες πολὺν ἐποίουν φόνον. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[13] Τῆς δὲ πόλεως τοῦτον τὸν τρόπον καταλαμβανομένης πολλαὶ καὶ ποικίλαι περιστάσεις ἐντὸς τῶν τειχῶν ἐγίνοντο. Οἱ μὲν γὰρ Μακεδόνες διὰ τὴν ὑπερηφανίαν τοῦ κηρύγματος πικρότερον ἢ πολεμικώτερον προσεφέροντο τοῖς Θηβαίοις καὶ μετὰ πολλῆς ἀπειλῆς ἐπιφερόμενοι τοῖς ἠτυχηκόσιν ἀφειδῶς ἀνῄρουν πάντας τοὺς περιτυγχάνοντας. (2) Οἱ δὲ Θηβαῖοι τὸ φιλελεύθερον τῆς ψυχῆς διαφυλάττοντες τοσοῦτον ἀπεῖχον τοῦ φιλοζωεῖν ὥστ&#39; ἐν ταῖς ἀπαντήσεσι συμπλέκεσθαι καὶ τὰς παρὰ τῶν πολεμίων ἐπισπᾶσθαι πληγάς· ἑαλωκυίας γὰρ τῆς πόλεως οὐδεὶς Θηβαίων ἑωράθη δεηθεὶς τῶν Μακεδόνων φείσασθαι τοῦ ζῆν οὐδὲ προσέπιπτον τοῖς τῶν κρατούντων γόνασιν ἀγεννῶς. (3) Ἀλλ&#39; οὔτε τὸ τῆς ἀρετῆς πάθος ἠλεεῖτο παρὰ τοῖς πολεμίοις οὔτε τὸ τῆς ἡμέρας μῆκος ἤρκει πρὸς τὴν ὠμότητα τῆς τιμωρίας, πᾶσα δὲ ἡ πόλις ἐξεφορεῖτο παιδίων ὁμοῦ καὶ παρθένων ἑλκομένων καὶ τὸ τῆς τεκούσης οἰκτρὸν ἐπιβοωμένων ὄνομα· Καθόλου δὲ τῶν οἴκων σὺν ὅλαις ταῖς συγγενείαις ἁρπαζομένων πάνδημος ὑπῆρχε τῆς πόλεως ἀνδραποδισμός. (4) Τῶν δὲ ὑπολελειμμένων Θηβαίων οἱ μὲν κατατετρωμένοι τὰ σώματα καὶ λιποψυχοῦντες συνεπλέκοντο τοῖς πολεμίοις, συναποθνήσκοντες τῇ τῶν ἐχθρῶν ἀπωλείᾳ, οἱ δὲ κλάσματι δόρατος ἐρειδόμενοι συνήντων τοῖς ἐπιφερομένοις καὶ διαγωνιζόμενοι τὸν ὕστατον ἀγῶνα προετίμων τὴν ἐλευθερίαν τῆς σωτηρίας. (5) Πολλοῦ δὲ φόνου γενομένου καὶ τῆς πόλεως κατὰ πάντα τόπον νεκρῶν πληρουμένης οὐκ ἦν ὅστις ἰδὼν οὐκ ἂν ἠλέησε τὰς τύχας τῶν ἀκληρούντων. καὶ γὰρ τῶν ῾Ελλήνων Θεσπιεῖς καὶ Πλαταιεῖς, ἔτι δ&#39; ᾿Ορχομένιοι καί τινες ἄλλοι τῶν ἀλλοτρίως διακειμένων πρὸς τοὺς Θηβαίους συστρατευόμενοι τῷ βασιλεῖ συνεισέπεσον εἰς τὴν πόλιν καὶ τὴν ἰδίαν ἔχθραν ἐν τοῖς τῶν ἠτυχηκότων ἀκληρήμασιν ἐναπεδείκνυντο. (6) Διὸ καὶ πάθη πολλὰ καὶ δεινὰ κατὰ τὴν πόλιν ὁρᾶν ἦν γινόμενα· ῞Ελληνες γὰρ ὑφ&#39; ῾Ελλήνων ἀνηλεῶς ἀνῃροῦντο καὶ συγγενεῖς ὑπὸ τῶν κατὰ γένος προσηκόντων ἐφονεύοντο, μηδεμίαν ἐντροπὴν τῆς ὁμοφώνου διαλέκτου παρεχομένης. Τέλος δὲ τῆς νυκτὸς ἐπικαταλαβούσης αἱ μὲν οἰκίαι διηρπάγησαν, τέκνα δὲ καὶ γυναῖκες καὶ οἱ γεγηρακότες εἰς τὰ ἱερὰ καταπεφευγότες μετὰ τῆς ἐσχάτης ὕβρεως ἀπήγοντο. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[14] Τῶν δὲ Θηβαίων ἀνῃρέθησαν μὲν ὑπὲρ τοὺς ἑξακισχιλίους, αἰχμάλωτα δὲ σώματα συνήχθη πλείω τῶν τρισμυρίων, χρημάτων δὲ ἄπιστον πλῆθος διεφορήθη. Ὁ δὲ βασιλεὺς τοὺς μὲν τελευτήσαντας τῶν Μακεδόνων ἔθαψε, πλείους ὄντας τῶν πεντακοσίων, τοὺς δὲ συνέδρους τῶν ῾Ελλήνων συναγαγὼν ἐπέτρεψε τῷ κοινῷ συνεδρίῳ πῶς χρηστέον τῇ πόλει τῶν Θηβαίων. (2) Προτεθείσης οὖν βουλῆς τῶν ἀλλοτρίως διακειμένων τοῖς Θηβαίοις τινὲς ἐπεχείρουν συμβουλεύειν ἀπαραιτήτοις τιμωρίαις δεῖν περιβαλεῖν αὐτούς, ἀπεδείκνυον δ&#39; αὐτοὺς τὰ τῶν βαρβάρων πεφρονηκότας κατὰ τῶν ῾Ελλήνων· καὶ γὰρ ἐπὶ Ξέρξου συμμαχοῦντας τοῖς Πέρσαις ἐστρατευκέναι κατὰ τῆς ῾Ελλάδος καὶ μόνους τῶν ῾Ελλήνων ὡς εὐεργέτας τιμᾶσθαι παρὰ τοῖς βασιλεῦσι τῶν Περσῶν καὶ πρὸ τῶν βασιλέων τοῖς πρεσβεύουσι τῶν Θηβαίων τίθεσθαι θρόνους. (3) Πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα τοιαῦτα διελθόντες παρώξυναν τὰς τῶν συνέδρων ψυχὰς κατὰ τῶν Θηβαίων καὶ πέρας ἐψηφίσαντο τὴν μὲν πόλιν κατασκάψαι, τοὺς δ&#39; αἰχμαλώτους ἀποδόσθαι, τοὺς δὲ φυγάδας τῶν Θηβαίων ἀγωγίμους ὑπάρχειν ἐξ ἁπάσης τῆς ῾Ελλάδος καὶ μηδένα τῶν ῾Ελλήνων ὑποδέχεσθαι Θηβαῖον. (4) Ὁ δὲ βασιλεὺς ἀκολούθως τῇ τοῦ συνεδρίου γνώμῃ τὴν μὲν πόλιν κατασκάψας πολὺν ἐπέστησε φόβον τοῖς ἀφισταμένοις τῶν ῾Ελλήνων, τοὺς δ&#39; αἰχμαλώτους λαφυροπωλήσας ἤθροισεν ἀργυρίου τάλαντα τετρακόσια καὶ τεσσαράκοντα. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[15] Μετὰ δὲ ταῦτα εἰς τὰς ᾿Αθήνας ἐξαπέστειλε τοὺς ἐξαιτήσοντας τῶν ῥητόρων δέκα τοὺς κατ&#39; αὐτοῦ πεπολιτευμένους, ὧν ὑπῆρχον ἐπιφανέστατοι Δημοσθένης καὶ Λυκοῦργος. Συναχθείσης οὖν ἐκκλησίας καὶ τῶν πρεσβευτῶν εἰσαχθέντων εἰς τὸ πλῆθος ὁ μὲν δῆμος ἀκούσας τῶν λόγων εἰς πολλὴν ἀγωνίαν καὶ ἀπορίαν ἐνέπεσεν. Ἅμα μὲν γὰρ ἔσπευδε τὸ τῆς πόλεως ἀξίωμα τηρεῖν, ἅμα δὲ διὰ τὴν Θηβαίων ἀπώλειαν ἐκπεπληγμένος τὸ δεινὸν περίφοβος καθειστήκει, νουθετούμενος τοῖς τῶν πλησιοχώρων ἀτυχήμασι. (2) Πολλῶν δὲ λόγων γινομένων κατὰ τὴν ἐκκλησίαν Φωκίων μὲν ὁ χρηστός, ἀντιπολιτευόμενος τοῖς περὶ τὸν Δημοσθένην, ἔφη δεῖν τοὺς ἐξαιτουμένους μιμήσασθαι τὰς Λεὼ κόρας καὶ τὰς ῾Υακινθίδας καὶ τὸν θάνατον ἑκουσίως ὑπομεῖναι ἕνεκα τοῦ μηδὲν ἀνήκεστον παθεῖν τὴν πατρίδα καὶ τὴν ἀνανδρίαν καὶ δειλίαν ὠνείδιζε τῶν μὴ βουλομένων ὑπὲρ τῆς πόλεως τελευτᾶν· ὁ δὲ δῆμος τοῦτον μὲν τοῖς θορύβοις ἐξέβαλε, προσάντως ἀκούων τοὺς λόγους, (3) Δημοσθένους δὲ λόγον πεφροντισμένον διελθόντος ὁ δῆμος εἰς συμπάθειαν τῶν ἀνδρῶν προαχθεὶς φανερὸς ἦν σώζειν βουλόμενος τοὺς ἄνδρας. Ἐπὶ τελευτῆς δὲ Δημάδης, πεπεισμένος ὑπὸ τῶν περὶ Δημοσθένην, ὥς φασι, πέντε ταλάντοις ἀργυρίου, συνεβούλευε μὲν σώζειν τοὺς κινδυνεύοντας, παρανέγνω δὲ ψήφισμα γεγραμμένον φιλοτέχνως· περιεῖχε γὰρ παραίτησιν τῶν ἀνδρῶν καὶ ἐπαγγελίαν τοῦ κολάζειν κατὰ τοὺς νόμους, ἂν ὦσιν ἄξιοι τιμωρίας. (4) Ὁ μὲν οὖν δῆμος ἀποδεξάμενος τὴν ἐπίνοιαν τοῦ Δημάδου τό τε ψήφισμα ἐκύρωσε καὶ τὸν Δημάδην μεθ&#39; ἑτέρων ἀπέστειλε πρεσβευτὴν πρὸς τὸν βασιλέα, δοὺς ἐντολὴν καὶ περὶ τῶν Θηβαίων φυγάδων ἀξιῶσαι τὸν ᾿Αλέξανδρον συγχωρῆσαι τῷ δήμῳ τοὺς πεφευγότας Θηβαίους ὑποδέχεσθαι. (5) Ὁ δὲ Δημάδης πρεσβεύσας καὶ τῇ τοῦ λόγου δεινότητι πάντα κατεργασάμενος ἔπεισε τὸν ᾿Αλέξανδρον ἀπολῦσαι τοὺς ἄνδρας τῶν ἐγκλημάτων καὶ τἄλλα πάντα συγχωρῆσαι τοῖς ᾿Αθηναίοις. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[16] Μετὰ δὲ ταῦτα ὁ μὲν βασιλεὺς ἐπανελθὼν μετὰ τῆς δυνάμεως εἰς τὴν Μακεδονίαν συνήγαγε τοὺς ἡγεμόνας τῶν στρατιωτῶν καὶ τοὺς ἀξιολογωτάτους τῶν φίλων καὶ προέθηκε βουλὴν περὶ τῆς εἰς τὴν ᾿Ασίαν διαβάσεως, πότε χρὴ στρατεύειν καὶ τίνι τρόπῳ χειριστέον τὸν πόλεμον. (2) Τῶν δὲ περὶ τὸν ᾿Αντίπατρον καὶ Παρμενίωνα συμβουλευόντων πρότερον παιδοποιήσασθαι καὶ τότε τοῖς τηλικούτοις ἐγχειρεῖν ἔργοις, δραστικὸς ὢν καὶ πρὸς πᾶσαν πράξεως ἀναβολὴν ἀλλοτρίως διακείμενος ἀντεῖπε τούτοις· αἰσχρὸν γὰρ ὑπάρχειν ἀπεφαίνετο τὸν ὑπὸ τῆς ῾Ελλάδος ἡγεμόνα καθεσταμένον τοῦ πολέμου καὶ πατρικὰς ἀνικήτους δυνάμεις παρειληφότα καθῆσθαι γάμους ἐπιτελοῦντα καὶ τέκνων γενέσεις ἀναμένοντα. (3) Διδάξας οὖν αὐτοὺς περὶ τοῦ συμφέροντος καὶ παρορμήσας διὰ τῶν λόγων πρὸς τοὺς ἀγῶνας θυσίας μεγαλοπρεπεῖς τοῖς θεοῖς συνετέλεσεν ἐν Δίῳ τῆς Μακεδονίας καὶ σκηνικοὺς ἀγῶνας Διὶ καὶ Μούσαις, οὓς ᾿Αρχέλαος ὁ προβασιλεύσας πρῶτος κατέδειξε. (4) Τὴν δὲ πανήγυριν ἐφ&#39; ἡμέρας ἐννέα συνετέλεσεν, ἑκάστῃ τῶν Μουσῶν ἐπώνυμον ἡμέραν ἀναδείξας. Σκηνὴν δὲ κατασκευασάμενος ἑκατοντάκλινον τούς τε φίλους καὶ τοὺς ἡγεμόνας, ἔτι δὲ τοὺς ἀπὸ τῶν πόλεων πρέσβεις παρέλαβεν ἐπὶ τὴν εὐωχίαν. Λαμπραῖς δὲ παρασκευαῖς χρησάμενος καὶ πολλοὺς μὲν ἑστιάσας, πάσῃ δὲ τῇ δυνάμει διαδοὺς ἱερεῖα καὶ τἄλλα τὰ πρὸς τὴν εὐωχίαν ἀνήκοντα προσανέλαβε τὸ στρατόπεδον. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[17] Ἐπ&#39; ἄρχοντος δ&#39; ᾿Αθήνησι Κτησικλέους ῾Ρωμαῖοι μὲν ὑπάτους κατέστησαν Γάιον Σουλπίκιον καὶ Λεύκιον Παπίριον. ᾿Αλέξανδρος δὲ μετὰ τῆς δυνάμεως πορευθεὶς ἐπὶ τὸν ῾Ελλήσποντον διεβίβασε τὴν δύναμιν ἐκ τῆς Εὐρώπης εἰς τὴν ᾿Ασίαν. (2) Αὐτὸς δὲ μακραῖς ναυσὶν ἑξήκοντα καταπλεύσας πρὸς τὴν Τρῳάδα χώραν πρῶτος τῶν Μακεδόνων ἀπὸ τῆς νεὼς ἠκόντισε μὲν τὸ δόρυ, πήξας δ&#39; εἰς τὴν γῆν καὶ αὐτὸς ἀπὸ τῆς νεὼς ἀφαλλόμενος παρὰ τῶν θεῶν ἀπεφαίνετο τὴν ᾿Ασίαν δέχεσθαι δορίκτητον. (3) Καὶ τοὺς μὲν τάφους τῶν ἡρώων ᾿Αχιλλέως τε καὶ Αἴαντος καὶ τῶν ἄλλων ἐναγίσμασι καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς πρὸς εὐδοξίαν ἀνήκουσιν ἐτίμησεν, αὐτὸς δὲ τὸν ἐξετασμὸν τῆς ἀκολουθούσης δυνάμεως ἀκριβῶς ἐποιήσατο. εὑρέθησαν δὲ πεζοὶ Μακεδόνες μὲν μύριοι καὶ δισχίλιοι, σύμμαχοι δὲ ἑπτακισχίλιοι, μισθοφόροι δὲ πεντακισχίλιοι, καὶ τούτων ἁπάντων Παρμενίων εἶχε τὴν ἡγεμονίαν. (4) ᾿Οδρύσαι δὲ καὶ Τριβαλλοὶ καὶ ᾿Ιλλυριοὶ συνηκολούθουν ἑπτακισχίλιοι, τοξοτῶν δὲ καὶ τῶν ᾿Αγριάνων καλουμένων χίλιοι, ὥστε τοὺς ἅπαντας εἶναι πεζοὺς τρισμυρίους καὶ δισχιλίους. Ἱππεῖς δ&#39; ὑπῆρχον Μακεδόνες μὲν χίλιοι καὶ ὀκτακόσιοι, Φιλώτου τοῦ Παρμενίωνος ἡγουμένου, Θετταλοὶ δὲ χίλιοι καὶ ὀκτακόσιοι, ὧν ἡγεῖτο Κάλλας ὁ ῾Αρπάλου, τῶν δ&#39; ἄλλων ῾Ελλήνων οἱ πάντες ἑξακόσιοι, ὧν ἡγεῖτο ᾿Ερίγυιος, Θρᾷκες δὲ πρόδρομοι καὶ Παίονες ἐννακόσιοι, Κάσανδρον ἔχοντες ἡγεμόνα, ὥστε σύμπαντας ὑπάρχειν ἱππεῖς τετρακισχιλίους καὶ πεντακοσίους. οἱ μὲν οὖν μετ&#39; ᾿Αλεξάνδρου διαβάντες εἰς τὴν ᾿Ασίαν τοσοῦτοι τὸ πλῆθος ἦσαν. (5) Οἱ δ&#39; ἐπὶ τῆς Εὐρώπης ἀπολελειμμένοι στρατιῶται, ὧν ᾿Αντίπατρος εἶχε τὴν ἡγεμονίαν, πεζοὶ μὲν ὑπῆρχον μύριοι καὶ δισχίλιοι, ἱππεῖς δὲ χίλιοι καὶ πεντακόσιοι. (6) Τοῦ δὲ βασιλέως ἀναζεύξαντος ἐκ τῆς Τρῳάδος καὶ καταντήσαντος πρὸς τὸ τέμενος τῆς ᾿Αθηνᾶς ὁ μὲν θύτης ᾿Αλέξανδρος κατανοήσας πρὸ τοῦ νεὼ κειμένην εἰκόνα χαμαὶ τοῦ Φρυγίας ποτὲ σατραπεύσαντος ᾿Αριοβαρζάνου καί τινων οἰωνῶν αἰσίων ἄλλων ἐπιγενομένων προσῆλθε τῷ βασιλεῖ καὶ νικήσειν αὐτὸν ἱππομαχίᾳ μεγάλῃ διεβεβαιοῦτο καὶ μάλιστ&#39;, ἂν τύχῃ περὶ τὴν Φρυγίαν ἀγωνισάμενος. (7) Προσετίθει δὲ καὶ διότι ταῖς ἰδίαις χερσὶν ἀποκτενεῖ μαχόμενος ἐν παρατάξει στρατηγὸν ἐπιφανῆ τῶν πολεμίων· ταῦτα γὰρ αὐτῷ προσημαίνειν τοὺς θεοὺς καὶ μάλιστα τὴν ᾿Αθηνᾶν, ἣν καὶ συνεργήσειν ἐν τοῖς εὐημερήμασιν. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[18] Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ἀποδεξάμενος τὴν τοῦ μάντεως πρόρρησιν τῇ μὲν ᾿Αθηνᾷ λαμπρὰν ἐπετέλεσε θυσίαν καὶ τὸ μὲν ἴδιον ὅπλον ἀνέθηκε τῇ θεῷ, τῶν δ&#39; ἐν τῷ νεῷ κειμένων ὅπλων τὸ κράτιστον ἀναλαβὼν καὶ τούτῳ καθοπλισθεὶς ἐχρήσατο κατὰ τὴν πρώτην μάχην, ἣν διὰ τῆς ἰδίας ἀνδραγαθίας κρίνας περιβόητον ἔσχε τὴν νίκην. {IV} Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ὕστερον ἡμέραις ὀλίγαις ἐπράχθη. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(2) Οἱ δὲ τῶν Περσῶν σατράπαι καὶ στρατηγοὶ τοῦ μὲν κωλῦσαι τῶν Μακεδόνων τὴν διάβασιν ὑστέρησαν, ἀθροισθέντες δ&#39; ἐβουλεύοντο πῶς χρὴ διαπολεμεῖν τοῖς περὶ ᾿Αλέξανδρον. Μέμνων μὲν οὖν ὁ ῾Ρόδιος, διαβεβοημένος ἐπὶ συνέσει στρατηγικῇ, συνεβούλευε κατὰ στόμα μὲν μὴ διακινδυνεύειν, τὴν δὲ χώραν φθείρειν καὶ τῇ σπάνει τῶν ἀναγκαίων εἴργειν τοὺς Μακεδόνας τῆς εἰς τοὔμπροσθεν πορείας, διαβιβάζειν δὲ καὶ δυνάμεις εἰς τὴν Μακεδονίαν ναυτικάς τε καὶ πεζικὰς καὶ τὸν ὅλον πόλεμον εἰς τὴν Εὐρώπην μεταγαγεῖν. (3) Ὁ δ&#39; ἀνὴρ οὗτος ἄριστα μὲν συνεβούλευεν, ὡς ἐκ τῶν ἀποτελεσμάτων ἐγενήθη φανερόν, οὐ μὴν ἔπεισε τοὺς ἄλλους ἡγεμόνας, ὡς ἀνάξια συμβουλεύων τῆς Περσῶν μεγαλοψυχίας. (4) Διόπερ ἐπικρατούσης τῆς τοῦ διαγωνίζεσθαι γνώμης οὗτοι μὲν τὰς πανταχόθεν δυνάμεις μεταπεμψάμενοι καὶ πολλαπλάσιοι γενόμενοι τῶν Μακεδόνων προῆγον ἐπὶ Φρυγίας τῆς ἐφ&#39; ῾Ελλησπόντου. κατεστρατοπέδευσαν δὲ παρὰ τὸν Γρανικὸν ποταμόν, προβαλλόμενοι τὸ ῥεῖθρον τοῦ προειρημένου ποταμοῦ. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[19] Ὁ δὲ ᾿Αλέξανδρος πυθόμενος τὴν συνδρομὴν τῶν βαρβαρικῶν δυνάμεων προῆγε καὶ σύντομον τὴν πορείαν ποιησάμενος ἀντεστρατοπέδευσε τοῖς πολεμίοις, ὥστε ἀνὰ μέσον ῥεῖν τῶν παρεμβολῶν τὸν Γρανικόν. (2) Οἱ μὲν οὖν βάρβαροι τὴν ὑπώρειαν κατειλημμένοι τὴν ἡσυχίαν ἦγον, κεκρικότες τοῖς πολεμίοις ἐπιθέσθαι κατὰ τὴν διάβασιν τοῦ ποταμοῦ· καὶ διεσπασμένης τῆς τῶν Μακεδόνων φάλαγγος ῥᾳδίως προτερήσειν ὑπελάμβανον ἐν τῇ μάχῃ· (3) Ὁ δὲ ᾿Αλέξανδρος τεθαρρηκὼς ἅμ&#39; ἡμέρᾳ περαιώσας τὴν δύναμιν ἔφθασε τοὺς πολεμίους ἐκτάξας τὴν δύναμιν ἡρμοσμένως πρὸς τὸν ἀγῶνα. Οἱ δὲ βάρβαροι πρὸς ὅλην τὴν τάξιν τῶν Μακεδόνων ἔστησαν τὸ πλῆθος τῶν ἱππέων καὶ διὰ τούτων προκινεῖν τὴν μάχην διεγνώκεισαν. (4) Τὸ μὲν οὖν εὐώνυμον μέρος εἶχε Μέμνων ὁ ῾Ρόδιος καὶ ᾿Αρσαμένης ὁ σατράπης ἔχοντες τοὺς ἰδίους ἱππεῖς, μετὰ δὲ τούτους ᾿Αρσίτης ἐτέτακτο τοὺς ἐκ Παφλαγονίας ἔχων ἱππεῖς, ἔπειτα Σπιθροβάτης ὁ ᾿Ιωνίας σατράπης ῾Υρκανῶν ἱππέων ἡγούμενος· τὸ δὲ δεξιὸν κέρας ἐπεῖχον χίλιοι μὲν Μῆδοι, δισχίλιοι δὲ οἱ μετὰ ῾Ρεομίθρους ἱππεῖς καὶ Βακτριανοὶ τούτοις ἴσοι· τὸν δὲ μέσον τόπον ἐπεῖχον οἱ τῶν ἄλλων ἐθνῶν ἱππεῖς, πολλοὶ μὲν τὸν ἀριθμὸν ὄντες, ἐπίλεκτοι δὲ ταῖς ἀρεταῖς. οἱ δὲ πάντες ἱππεῖς ὑπῆρχον πλείους τῶν μυρίων. (5) Οἱ δὲ πεζοὶ τῶν Περσῶν ἦσαν μὲν οὐκ ἐλάττους τῶν δέκα μυριάδων, ὄπισθεν δ&#39; ἐπιτεταγμένοι τὴν ἡσυχίαν ἦγον, ὡς τῶν ἱππέων ἱκανῶν ὄντων καταπονῆσαι τοὺς Μακεδόνας. (6) Τῶν δ&#39; ἱππέων παρ&#39; ἀμφοτέροις προθύμως εἰς τὸν κίνδυνον συμπεσόντων τὸ μὲν εὐώνυμον μέρος ἐπέχοντες οἱ τῶν Θετταλῶν ἱππεῖς Παρμενίωνος ἡγουμένου τεθαρρηκότως ἐδέχοντο τὴν ἐπιφορὰν τῶν καθ&#39; αὑτοὺς τεταγμένων, ᾿Αλέξανδρος δὲ τοὺς ἀρίστους τῶν ἱππέων κατὰ τὸ δεξιὸν κέρας ἔχων μεθ&#39; αὑτοῦ πρῶτος ἐφίππευσε τοῖς Πέρσαις καὶ συμπλακεὶς τοῖς πολεμίοις πολὺν ἐποιεῖτο φόνον. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[20] Τῶν δὲ βαρβάρων εὐρώστως ἀγωνιζομένων καὶ τοὺς ἑαυτῶν θυμοὺς ταῖς τῶν Μακεδόνων ἀρεταῖς ἀντιταττόντων ἡ τύχη συνήγαγεν εἰς ἕνα τόπον τοὺς ἀρίστους εἰς τὴν ὑπὲρ τῆς νίκης κρίσιν. (2) Ὁ γὰρ τῆς ᾿Ιωνίας σατράπης Σπιθροβάτης, γένει μὲν ὢν Πέρσης, Δαρείου δὲ τοῦ βασιλέως γαμβρός, ἀνδρείᾳ δὲ διαφέρων, μετὰ μεγάλης δυνάμεως ἱππέων ἐπέρραξε τοῖς Μακεδόσιν, ἔχων δὲ συναγωνιστὰς τεταγμένους τεσσαράκοντα συγγενεῖς ἀρεταῖς διαφόρους ἐνέκειτο τοῖς ἀνθεστηκόσι καὶ θρασέως ἀγωνιζόμενος οὓς μὲν ἀνῄρει τῶν ἀνθισταμένων, οὓς δὲ κατετραυμάτιζε. (3) Δυσυποστάτου δὲ τῆς περὶ αὐτὸν οὔσης βίας ὁ ᾿Αλέξανδρος ἐπιστρέψας τὸν ἵππον ἐπὶ τὸν σατράπην ἐφίππευσε τῷ βαρβάρῳ. Ὁ δὲ Πέρσης νομίσας παρὰ τῶν θεῶν αὐτῷ δεδόσθαι τὸν τῆς μονομαχίας καιρόν, εἰ συμβήσεται διὰ τῆς ἰδίας ἀνδραγαθίας ἐλευθερωθῆναι τῶν μεγίστων φόβων τὴν ᾿Ασίαν καὶ τὴν περιβόητον ᾿Αλεξάνδρου τόλμαν ταῖς ἰδίαις χερσὶ καταλυθῆναι καὶ τὴν τῶν Περσῶν δόξαν μὴ καταισχυνθῆναι φθάνει βαλὼν τὸ σαυνίον ἐπὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον καὶ οὕτω μετὰ σφοδρᾶς εἰσπεσὼν ῥύμης καὶ βιαίως τὸ δόρυ ὠσάμενος διαρρήξας τε τήν τε ἀσπίδα ᾿Αλεξάνδρου καὶ τὴν δεξιὰν ἐπωμίδα διήλασε διὰ τοῦ θώρακος. (4) Ὁ δὲ βασιλεὺς τὸ μὲν βέλος τῷ βραχίονι παρελκόμενον ἀπέρριψε, τῷ δ&#39; ἵππῳ προσβαλὼν τὰ κέντρα καὶ τῇ ῥύμῃ τῆς φορᾶς συνεργῷ χρησάμενος εἰς μέσον τοῦ σατράπου τὸ στῆθος ἐνήρεισε τὸ ξυστόν. (5) Οὗ συντελεσθέντος αἱ μὲν πλησίον τάξεις παρ&#39; ἀμφοτέροις διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς ἀνδρείας ἀνεβόησαν, τῆς δ&#39; ἐπιδορατίδος περὶ τὸν θώρακα συντριβείσης καὶ τοῦ θραύσματος ἀποπηδήσαντος ὁ μὲν Πέρσης σπασάμενος τὸ ξίφος ἐπὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον ἐπεφέρετο, ὁ δὲ βασιλεὺς διαλαβὼν τὸ ξυστὸν ἔφθασεν ἐνερεῖσαι τῷ προσώπῳ καὶ διήλασε τὴν πληγήν. (6) Καθ&#39; ὃν δὴ χρόνον ὁ ἀδελφὸς τοῦ πεσόντος ῾Ρωσάκης προσιππεύσας κατήνεγκε τῷ ξίφει κατὰ τῆς κεφαλῆς ᾿Αλεξάνδρου οὕτως ἐπικίνδυνον πληγὴν ὥστε τὸ μὲν κράνος διαπτύξαι, τοῦ δὲ χρωτὸς βραχέως ἐπιψαῦσαι. (7) Κατὰ δὲ τὴν αὐτὴν διαίρεσιν ἐπιφέροντος ἄλλην πληγὴν τοῦ ῾Ρωσάκου Κλεῖτος ὁ μέλας ἐπικαλούμενος προσελάσας τὸν ἵππον ἀπέκοψε τὴν χεῖρα τοῦ βαρβάρου. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> &nbsp;</td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">. XI. Le roi ayant fait en trois jours toutes les dispositions nécessaires pour donner l&#39;assaut, divisa son armée en trois corps : l&#39;un eut l&#39;ordre d&#39;attaquer les retranchements élevés aux portes de la ville, le second de tenir tête aux Thébains, et le troisième de servir de réserve, et de relever les bataillons fatigués. Les Thébains établirent leur cavalerie en dedans des retranchements, et échelonnèrent sur les murs les esclaves affranchis, les bannis rentrés et les étrangers domiciles à Thèbes; cette troupe était chargée de repousser les assaillants. Quant aux citoyens de Thèbes, ils se rangèrent en bataille aux portes de la ville pour se mesurer avec le roi, commandant les nombreux Macédoniens. Les enfants et les femmes s&#39;étaient réfugiés dans les temples, et suppliaient les dieux de sauver la ville du danger. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Cependant les Macédoniens s&#39;avancèrent en ordre de bataille, les trompettes sonnèrent la charge, les deux armées poussèrent tout d&#39;un coup le cri de guerre, et commencèrent l&#39;attaque par les armes de trait. Mais ces armes étant bientôt épuisées, on eut recours à l&#39;épée. Alors s&#39;engagea un combat terrible. Le choc des Macédoniens, grâce à leur supériorité numérique et à la pesanteur de leur phalange, fut irrésistible. Cependant les Thébains, confiants dans leurs forces physiques, formés par de continuels exercices et exaltés par leur courage, ne fléchirent point. Aussi, des deux côtés, comptait-on un grand nombre de blessés et beaucoup de tués, tous frappés par-devant. Au milieu de cette horrible mêlée, on entendait les gémissements des mourants, la voix des officiers macédoniens qui criaient à leurs soldats de ne pas flétrir leur ancienne réputation de valeur, et les cris des Thébains qui s&#39;exhortaient à ne pas oublier leurs enfants et leurs pères menacés d&#39;esclavage, ni la patrie entière près de tomber sous les coups impitoyables des Macédoniens; ils rappelaient les victoires de Leuctres et de Mantinée, et la renommée universelle de leur bravoure. La bataille resta longtemps indécise en raison du courage que déployaient les combattants. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XII. Voyant la résolution avec laquelle les Thébains se battaient pour leur indépendance, Alexandre fit avancer sa réserve pour soutenir les troupes épuisées. Les Macédoniens se précipitèrent impétueusement sur les Thébains exténués de fatigue, écrasèrent les ennemis et en passèrent un grand nombre au fil de l&#39;épée. Néanmoins, les Thébains ne renoncèrent point encore à l&#39;espoir de vaincre ; animés, au contraire, d&#39;une ardeur guerrière, ils bravèrent tous les périls. Ils poussèrent si loin leur confiance en eux-mêmes qu&#39;ils criaient aux Macédoniens de s&#39;avouer inférieurs aux Thébains; tandis que d&#39;ordinaire l&#39;arrivée des troupes fraîches répand l&#39;alarme parmi les ennemis, les Thébains seuls ne parurent en cette circonstance que plus disposés à affronter le danger. La lutte devint de plus en plus acharnée. Enfin le roi s&#39;aperçut qu&#39;une petite porte de a ville avait été laissée sans garde ; il envoya Perdiccas avec un détachement suffisant pour s&#39;emparer de cette porte et pénétrer dans la ville. Cet ordre étant promptement exécuté, les Macédoniens se précipitèrent dans la ville par cette petite porte, au moment où les Thébains avaient mis hors de combat la première phalange des Macédoniens, et, repoussant vigoureusement la seconde, se croyaient déjà sûrs de la victoire. Mais, en apprenant qu&#39;une partie de la ville était prise, les Thébains se retirèrent sur-le-champ dans l&#39;intérieur des murs. Pendant qu&#39;ils effectuaient ce mouvement rétrograde, les cavaliers thébains pénétrèrent dans la ville en même temps que les fantassins et en foulèrent un grand nombre sous les pieds de leurs chevaux. Dans la confusion de la retraite, les Thébains s&#39;égaraient dans les passages, se jetaient tout armés au milieu des fossés, et y trouvaient la mort. La garnison de la Cadmée, profitant de ce désordre, fit une sortie de la citadelle, tomba sur les Thébains et en fit un affreux carnage. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XIII. La ville fut ainsi prise. Il se passa alors des scènes horribles dans l&#39;intérieur des murs. Les Macédoniens, irrités de l&#39;insolente proclamation, traitaient les habitants sans pitié; la menace à la bouche ils se ruaient sur les infortunés, et massacraient sans quartier tous ceux qui leur tombaient sous la main. Cependant, les Thébains, gardant dans leur âme l&#39;amour de la liberté, loin de chercher à sauver leur vie, luttaient corps à corps avec les Macédoniens; ils allaient en quelque sorte au-devant des coups de l&#39;ennemi ; car, depuis la prise de la ville, on ne vit aucun Thébain supplier un Macédonien de l&#39;épargner ni tomber lâchement aux genoux du vainqueur. Cependant tant de courage n&#39;inspira aux ennemis aucun sentiment de commisération, et le jour n&#39;était pas assez long pour assouvir leur cruelle vengeance. La ville entière fut bouleversée; les enfants, les jeunes filles, invoquant le nom de leur infortunée mère, furent arrachés de leur retraite; en un mot, les maisons avec toutes les familles qu&#39;elles renfermaient, devinrent la proie des Macédoniens, et toute la population de la ville fut réduite à l&#39;esclavage. Quelques Thébains, couverts de blessures, et près d&#39;expirer, s&#39;attachaient aux corps de leurs ennemis et, les étreignant dans leurs bras, ils se donnaient la mort à eux-mêmes ainsi qu&#39;à leurs meurtriers. D&#39;autres se défendaient avec des fragments de lance et combattaient avec désespoir, estimant la liberté plus que la vie. Le massacre fut grand; toute la ville était jonchée de cadavres, et pourtant personne ne plaignait le sort des infortunés. Parmi les Grecs, les Thespiens, les Platéens, les Orchoméniens et quelques autres peuples hostiles aux Thébains, qui servaient dans l&#39;armée du roi, se précipitèrent dans la ville et assouvirent leur haine sur les malheureux habitants. Aussi la ville faisait-elle pitié à voir : des Grecs étaient sans miséricorde égorgés par des Grecs, des parents massacrés par leurs propres alliés, sans distinction de famille. Enfin, à l&#39;approche de la nuit, les maisons furent pillées; les enfants, les femmes et les vieillards, qui avaient cherché un asile dans les temples, en furent chassés avec les derniers outrages. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XIV. Les Thébains perdirent plus de six mille hommes et plus de trente mille furent faits prisonniers, sans compter les richesses immenses qui tombèrent au pouvoir du vainqueur. Le roi fit enterrer les Macédoniens qui, au nombre de plus de cinq cents, avaient trouvé la mort dans le sac de Thèbes. Il réunit ensuite les Grecs ayant droit de suffrage en un conseil général pour délibérer sur le parti qui restait à prendre à l&#39;égard de la ville des Thébains. La délibération étant ouverte, quelques membres hostiles aux Thébains proposèrent de leur infliger des châtiments impitoyables; ils les représentaient comme ayant comploté avec les Barbares contre les Grecs. « Les Thébains, ajoutaient-ils, ont servi sous Xerxès contre la Grèce; ils sont les seuls parmi les Grecs qui aient reçu des rois de Perse le titre de bienfaiteurs; et leurs envoyés ont à la cour des Perses la préséance sur les rois eux-mêmes. » C&#39;est par de semblables récriminations que les membres du conseil s&#39;excitaient mutuellement contre les Thébains et finirent par rendre le décret suivant : « La ville de Thèbes sera rasée; les prisonniers seront vendus à l&#39;enchère ; les fugitifs seront arrêtés dans toute la Grèce et aucun Grec ne pourra accueillir un Thébain. » Conformément à ce décret, le roi fit raser la ville de Thèbes et jeta l&#39;épouvante parmi les Grecs qui auraient été tentés de s&#39;insurger. Quant aux prisonniers, il retira de leur vente quatre cent quarante talents d&#39;argent (<a name="14" href="#14a">14</a>). </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XV. Alexandre envoya ensuite une députation à Athènes pour demander qu&#39;on lui livrât les dix orateurs qui s&#39;étaient déclarés contre lui, et parmi lesquels les plus illustres étaient Démosthène et Lycurgue. Une assemblée fut convoquée; les envoyés furent introduits et exposèrent l&#39;objet de leur mission. Dès que le peuple en eut pris connaissance il fut aussi alarmé qu&#39;embarrassé : d&#39;un côté, il désirait sauver l&#39;honneur de la cité, d&#39;un autre, à l&#39;aspect des ruines de Thèbes, il était saisi d&#39;épouvante, et redoutait de s&#39;exposer aux mêmes infortunes que leurs voisins. Plusieurs discours furent prononcés dans l&#39;assemblée; enfin Phocion, surnommé le probe, qui avait toujours été opposé à la conduite politique de Démosthène, se leva et dit que ceux dont on demandait l&#39;extradition devaient imiter l&#39;exemple des filles de Léos et des Hyacinthides, en subissant volontairement la mort pour prévenir le danger irrémédiable qui menaçait la patrie : il reprocha aux orateurs comme une lâcheté et une couardise de ne pas vouloir mourir pour le salut de l&#39;État. Mais le peuple, indigné de cette harangue, chassa tumultueusement l&#39;orateur de l&#39;assemblée. Démosthène prit alors la parole, et, dans un discours habile, il sut émouvoir l&#39;assemblée en faveur des dix orateurs qu&#39;il voulait évidemment sauver. Enfin Démade, séduit, dit-on, par les partisans de Démosthène. pour une somme de cinq talents (<a name="15" href="#15a">15</a>), appuya les discours prononcés en faveur des dix orateurs, et proposa l&#39;adoption d&#39;un décret adroitement rédigé. Ce décret portait que ces orateurs ne seraient pas livrés, mais qu&#39;ils seraient jugés conformément aux lois et condamnés s&#39;ils étaient reconnus coupables. Le peuple adopta la proposition de Démade, et envoya Démade avec quelques autres députés auprès du roi, pour faire agréer le décret. Démade fut en outre chargé de solliciter Alexandre d&#39;accorder au peuple athénien le droit de recevoir chez eux les Thébains fugitifs. Démade s&#39;acquitta de sa mission; il réussit par son éloquence à décider Alexandre de se désister des poursuites dirigées contre les dix orateurs, et d&#39;accorder tout ce que les Athéniens lui demandaient. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XVI. Alexandre retourna ensuite avec son armée en Macédoine. Il réunit en conseil ses lieutenants ainsi que ses amis les plus considérés, et leur soumit un projet d&#39;expédition en Asie. Quand entreprendrait-on cette expédition, et de quelle manière conduirait-on la guerre? Tel fut le sujet de la délibération. Antipater et Parménion furent d&#39;avis que le roi devait d&#39;abord engendrer des héritiers avant de s&#39;engager dans une entreprise aussi difficile. Mais Alexandre, dont l&#39;activité ne supportait aucun délai, s&#39;opposa à ce conseil, « Il serait honteux, disait-il, que le généralissime de la Grèce, héritier d&#39;armées invincibles, s&#39;arrêtât pour célébrer des noces et attendre des naissances d&#39;enfants. » Il instruisit ensuite de ses projets les membres du conseil, les exhorta à la guerre et ordonna de pompeux sacrifices à Dium en Macédoine; il célébra des joutes scéniques en l&#39;honneur de Jupiter et des Muses, joutes instituées par Archélaüs, un des rois ses prédécesseurs. Ces solennités eurent lieu pendant neuf jours, et chaque jour était consacré à une des Muses. Le roi fit construire une tente contenant cent lits; il y traitait ses amis, ses officiers et les délégués des villes grecques. Il donna des repas splendides, distribua aux soldats la chair des victimes et&nbsp; tout ce qui compose un repas; il fit ainsi reposer l&#39;armée de ses fatigues. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XVII. Ctésiclès étant archonte d&#39;Athènes, Caïus Sulpicius, Lucius Papirius consuls à Rome (<a name="16" href="#16a">16</a>), Alexandre dirigea son armée vers l&#39;Hellespont, et la fit passer d&#39;Europe en Asie. Il aborda en Troade avec soixante vaisseaux longs; le premier de tous les Macédoniens, il lança, du bâtiment où il se trouvait son javelot qui vint se fixer en terre. Il sauta ensuite du navire, s&#39;écriant que les dieux lui livraient l&#39;Asie, comme conquise à la pointe de la lance (<a name="17" href="#17a">17</a>).. Il rendit ensuite les honneurs funèbres aux tombeaux d&#39;Achille, d&#39;Ajax et d&#39;autres héros. Enfin, il passa soigneusement en revue les troupes qui l&#39;accompagnaient. Cette armée se composait, en infanterie, de douze mille Macédoniens, de sept mille alliés et de cinq mille mercenaires, tous sous les ordres de Parménion; à cette infanterie il faut joindre cinq mille Odryses, Triballes et lllyriens, ainsi que mille archers agrianiens, en sorte que le total de l&#39;infanterie s&#39;élevait à trente mille hommes. En cavalerie, on comptait mille cinq cents Macédoniens, commandés par Philotas, fils de Parménion, mille cinq cents Thessaliens, sous les ordres de Callas, fils d&#39;Harpalus, six cents autres cavaliers tous fournis par les Grecs, et qui avaient Érygius pour chef, enfin, neuf cents éclaireurs thraces et péoniens, sous les ordres de Cassandre; ce qui faisait un total de quatre mille cinq cents cavaliers. Telles étaient les forces qu&#39;Alexandre fit passer en Asie. Quant aux troupes laissées en Europe sous le commandement d&#39;Antipater, elles étaient formées de douze mille hommes d&#39;infanterie et de mille cinq cents cavaliers (<a name="18" href="#18a">18</a>). Le roi partit de la Troade et rencontra dans sa route le temple de Minerve ; là, le sacrificateur Alexandre ayant vu à l&#39;entrée du sanctuaire une image d&#39;Ariobarzane, jadis satrape de la Phrygie, couchée à terre, et ayant remarqué d&#39;autres présages favorables, alla à la rencontre du roi et lui annonça qu&#39;il serait vainqueur dans un grand combat de cavalerie, surtout si ce combat se livrait en Phrygie; il ajouta qu&#39;Alexandre tuerait de sa propre main un des généraux les plus célèbres de l&#39;ennemi. Selon ce prêtre, ces augures étaient envoyés par les dieux et surtout par Minerve, qui devait elle-même prendre part à tant de succès, </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XVIII. Alexandre accepta avec joie la prédiction du devin, et célébra en l&#39;honneur de Minerve un splendide sacrifice. Il consacra son bouclier à la déesse, et en échange se revêtit d&#39;un des meilleurs boucliers du temple ; il s&#39;en servit dans la première bataille qu&#39;il décida par sa bravoure en remportant une victoire signalée. Mais cela n&#39;arriva que quelques jours après.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Cependant les satrapes et les généraux des Perses vinrent trop tard pour s&#39;opposer au passage des Macédoniens en Asie ; ils se réunirent alors pour se concerter sur la conduite de la guerre contre Alexandre. Memnon le Rhodien, renommé pour son habileté stratégique, conseillait de ne pas combattre l&#39;ennemi de front, mais de dévaster la campagne et d&#39;empêcher, faute de vivres, les Macédoniens de s&#39;avancer plus loin. Il conseillait en outre de faire passer en Macédoine les forces de terre et de mer des Perses et de transporter en Europe le théâtre de la guerre. Ce conseil si sage, ainsi que le prouva la suite, fut rejeté par les autres généraux, comme indigne de la magnanimité des Perses. Il fut donc arrêté de combattre. Toutes les troupes, bien supérieures à celles des Macédoniens, furent réunies et dirigées sur la Phrygie de l&#39;Hellespont (<a name="19" href="#19a">19</a>). Elles vinrent camper sur les bords du Granique, le cours de ce fleuve servant&nbsp; de retranchement.&nbsp; </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XIX. Informé du mouvement des troupes barbares, Alexandre se porta rapidement en avant et vint établir son camp en face de l&#39;ennemi, de manière à n&#39;en être séparé que par le cours du Granique. Les Barbares, occupant le pied d&#39;une montagne, ne bougèrent point, jugeant plus favorable d&#39;attaquer l&#39;ennemi au moment où il traverserait le fleuve; ils croyaient en même temps qu&#39;il serait facile de combattre avec avantage la phalange dispersée des Macédoniens. Mais Alexandre, plein de courage, prévint l&#39;ennemi en traversant le fleuve à la pointe du jour (<a name="20" href="#21a">20</a>) et en rangeant immédiatement son armée en bataille. Les Barbares déployèrent leur nombreuse cavalerie en face de la ligne des Macédoniens, résolus d&#39;engager le combat. L&#39;aile gauche de l&#39;armée perse était commandée par Memnon le Rhodien et par le satrape Arsamène (<a name="21" href="#21a">21</a>) , chacun placé à la tête de ses cavaliers. Derrière eux était placé Arsite, commandant la cavalerie paphlagonienne. Après celui-ci vint Spithrobate(<a name="22" href="#22a">22</a>), satrape d&#39;Ionie, qui avait sous ses ordres la cavalerie hyrcanienne. L&#39;aile droite était occupée par mille cavaliers mèdes, par deux mille autres cavaliers sous les ordres de Rhéomithrès (<a name="23" href="#23a">23</a>) et par un nombre égal de Bactriens. Le centre se composait de la cavalerie des autres nations, cavalerie nombreuse et distinguée par sa bravoure ; enfin le total de cette cavalerie s&#39;élevait à plus de dix mille chevaux. L&#39;infanterie des Perses ne comptait pas moins de cent mille hommes (<a name="24" href="#24a">24</a>); elle se tint immobile comme si la cavalerie suffisait pour accabler les Macédoniens. Les armées, ainsi disposées de part et d&#39;autre, brûlaient d&#39;en venir aux mains. La cavalerie thessalienne, qui formait l&#39;aile gauche sous les ordres de Parménion, soutint courageusement le choc de l&#39;ennemi. Alexandre qui, avec l&#39;élite de la cavalerie macédonienne, formait l&#39;aile droite, lança le premier son cheval contre les Perses, enfonça la ligne ennemie et en fit un grand carnage.&nbsp; </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XX. Cependant les Barbares se défendirent avec intrépidité; ils opposèrent un courage inébranlable à l&#39;impétuosité des Macédoniens, et le hasard semblait avoir donné rendez-vous aux plus braves guerriers, pour décider la victoire. Le satrape d&#39;Ionie, Spithrobate, Perse d&#39;origine, gendre du roi Darius, et homme distingué par sa bravoure, tomba, avec une puissante armée, sur les Macédoniens ; à ses côtés combattaient quarante de ses parents, tous guerriers remarquables, et, dans une charge vigoureuse, il tua ou blessa un grand nombre d&#39;ennemis. Personne ne pouvant résister à ce choc, Alexandre dirigea son cheval contre le satrape et alla droit au Barbare. Le satrape, persuadé quelles dieux lui avaient réservé l&#39;occasion de déployer sa valeur et d&#39;assurer la paix de l&#39;Asie par un combat singulier, se flatta d&#39;abaisser, sous les efforts de son bras, la bravoure si renommée d&#39;Alexandre et d&#39;accomplir un fait d&#39;armes digne de la gloire des Perses. Spithrobate lança le premier son javelot sur Alexandre; le coup fut si violent, que le fer, pénétrant à travers le bouclier et la cuirasse, perça le sommet de l&#39;épaule droite. Alexandre arracha le javelot de son bras, et piquant de ses éperons les flancs de son cheval, frappa vigoureusement le satrape au milieu de la poitrine où le fer resta fixé. A cet exploit, les rangs voisins des troupes firent, des deux côtés, entendre des cris d&#39;admiration. Mais comme la lance s&#39;était brisée contre la cuirasse, le satrape tira son épée et s&#39;avança sur Alexandre ; mais celui-ci le prévint en le frappant au front d&#39;un coup mortel. A la chute de Spithrobate, son frère Rosacés accourut et porta avec son épée un coup si violent sur la tête d&#39;Alexandre, que le casque fat emporté et la peau du bras légèrement entamée; Rosacés (<a name="25" href="#25a">25</a>) allait porter un second coup, lorsque, dans ce moment critique, Clitus, surnommé le Noir, arriva à bride abattue et coupa la main du Barbare. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> &nbsp;</p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px">&nbsp;</td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[21] Περὶ δ&#39; ἀμφοτέρων τῶν πεσόντων οἱ συγγενεῖς ἀθρόοι συστραφέντες τὸ μὲν πρῶτον ἠκόντιζον ἐπὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον, ἔπειτα δὲ καὶ συστάδην μαχόμενοι πάντα κίνδυνον ὑπέμενον ὑπὲρ τοῦ φονεῦσαι τὸν βασιλέα. (2) Ὁ δὲ καίπερ πολλοῖς καὶ μεγάλοις κινδύνοις συνεχόμενος ὅμως οὐκ ἐνικᾶτο τοῖς πλήθεσι τῶν πολεμίων, ἀλλὰ δύο μὲν ἔχων εἰς τὸν θώρακα πληγάς, μίαν δὲ εἰς τὸ κράνος, τρεῖς δ&#39; εἰς τὸ καθαιρεθὲν ὅπλον ἐκ τοῦ νεὼ τῆς ᾿Αθηνᾶς ὅμως οὐκ ἐνεδίδου, ἀλλὰ τῷ παραστήματι τῆς ψυχῆς ἐπαιρόμενος παντὸς δεινοῦ κατεξανίστατο. (3) Μετὰ δὲ ταῦτα καὶ τῶν ἄλλων ἐπιφανῶν ἡγεμόνων παρ&#39; αὐτὸν ἐν τοῖς Πέρσαις ἔπεσον πλείους, ὧν ἦσαν ἐπιφανέστατοι ᾿Ατιζύης καὶ Φαρνάκης ὁ τῆς Δαρείου γυναικὸς ἀδελφός, ἔτι δὲ Μιθροβουζάνης ὁ Καππαδοκῶν ἡγούμενος. (4) Διὸ καὶ πολλῶν ἡγεμόνων ἀναιρεθέντων καὶ τῶν Περσικῶν τάξεων ἁπασῶν ὑπὸ τῶν Μακεδόνων ἡττωμένων πρῶτον μὲν οἱ κατὰ τὸν ᾿Αλέξανδρον τεταγμένοι φυγεῖν ἠναγκάσθησαν, μετὰ δὲ ταῦτα καὶ τῶν ἄλλων τραπέντων ὁ μὲν βασιλεὺς ὁμολογούμενον τῆς ἀνδραγαθίας τὸ πρωτεῖον ἀπηνέγκατο καὶ τῆς ὅλης νίκης ἔδοξε μάλιστ&#39; αἴτιος γεγονέναι, μετὰ δὲ τοῦτον οἱ τῶν Θετταλῶν ἱππεῖς ἄριστα ταῖς εἴλαις χρώμενοι καὶ διαφόρως ἀγωνισάμενοι μεγάλην ἐπ&#39; ἀνδρείᾳ δόξαν ἔσχον. (5) Μετὰ δὲ τὴν τῶν ἱππέων τροπὴν οἱ πεζοὶ συμβαλόντες ἀλλήλοις ὀλίγον χρόνον ἠγωνίσαντο· οἱ γὰρ βάρβαροι διὰ τὴν τῶν ἱππέων τροπὴν καταπλαγέντες καὶ ταῖς ψυχαῖς ἐνδόντες πρὸς φυγὴν ὥρμησαν. (6) Ἀνῃρέθησαν δὲ τῶν Περσῶν οἱ πάντες πεζοὶ μὲν πλείους τῶν μυρίων, ἱππεῖς δὲ οὐκ ἐλάττους δισχιλίων, ἐζωγρήθησαν δ&#39; ὑπὲρ τοὺς δισμυρίους. Μετὰ δὲ τὴν μάχην ὁ βασιλεὺς τοὺς τετελευτηκότας ἔθαψε μεγαλοπρεπῶς, σπεύδων διὰ ταύτης τῆς τιμῆς τοὺς στρατιώτας προθυμοτέρους κατασκευάσαι πρὸς τοὺς ἐν ταῖς μάχαις κινδύνους. (7) αὐτὸς δ&#39; ἀναλαβὼν τὴν δύναμιν προῆγε διὰ τῆς Λυδίας, καὶ τὴν μὲν τῶν Σαρδιανῶν πόλιν καὶ τὰς ἀκροπόλεις, ἔτι δὲ τοὺς ἐν αὐταῖς θησαυρούς, παρέλαβε Μιθρίνους τοῦ σατράπου παραδόντος ἑκουσίως. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[22] Εἰς δὲ τὴν Μίλητον συμπεφευγότων τῶν διασωθέντων ἐκ τῆς μάχης Περσῶν μετὰ Μέμνονος τοῦ στρατηγοῦ ὁ μὲν βασιλεὺς πλησίον τῆς πόλεως στρατοπεδεύσας καθ&#39; ἡμέραν συνεχεῖς προσβολὰς τοῖς τείχεσιν ἐκ διαδοχῆς ἐποιεῖτο, (2) οἱ δὲ πολιορκούμενοι τὸ μὲν πρῶτον ῥᾳδίως ἀπὸ τῶν τειχῶν ἠμύνοντο, πολλῶν μὲν στρατιωτῶν ἠθροισμένων εἰς τὴν πόλιν, βελῶν δὲ καὶ τῶν ἄλλων τῶν εἰς τὴν πολιορκίαν χρησίμων δαψιλῆ χορηγίαν ἔχοντες· (3) ἐπεὶ δὲ ὁ βασιλεὺς φιλοτιμότερον ταῖς τε μηχαναῖς ἐσάλευε τὰ τείχη καὶ τὴν πολιορκίαν ἐνεργεστάτην ἐποιεῖτο κατὰ γῆν ἅμα καὶ κατὰ θάλατταν οἵ τε Μακεδόνες διὰ τῶν πιπτόντων τειχῶν εἰσεβιάζοντο, τηνικαῦτα κατισχυόμενοι πρὸς φυγὴν ἐτράποντο. (4) Εὐθὺ δ&#39; οἱ Μιλήσιοι μεθ&#39; ἱκετηριῶν τῷ βασιλεῖ προσπίπτοντες παρέδωκαν σφᾶς αὐτοὺς καὶ τὴν πόλιν. Τῶν δὲ βαρβάρων οἱ μὲν ὑπὸ τῶν Μακεδόνων ἀνῃρέθησαν, οἱ δὲ τῆς πόλεως ἐκπίπτοντες ἔφευγον, οἱ δ&#39; ἄλλοι πάντες ἥλωσαν. (5) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος τοῖς μὲν Μιλησίοις φιλανθρώπως προσηνέχθη, τοὺς δ&#39; ἄλλους ἅπαντας ἐξηνδραποδίσατο. Τῆς δὲ ναυτικῆς δυνάμεως οὔσης ἀχρήστου καὶ δαπάνας μεγάλας ἐχούσης κατέλυσε τὸ ναυτικὸν πλὴν ὀλίγων νεῶν, αἷς ἐχρῆτο πρὸς τὴν παρακομιδὴν τῶν πολιορκητικῶν ὀργάνων, ἐν αἷς ἦσαν αἱ παρ&#39; ᾿Αθηναίων νῆες συμμαχίδες εἴκοσιν. [23] Ἔνιοι δὲ λέγουσι τὸν ᾿Αλέξανδρον στρατηγικῶς ἐπινοῆσαι τὴν τοῦ στόλου κατάλυσιν· προσδοκίμου γὰρ ὄντος τοῦ Δαρείου καὶ μελλούσης μεγάλης παρατάξεως συντελεῖσθαι νομίσαι τοὺς Μακεδόνας ἐκθυμότερον ἀγωνιεῖσθαι παραιρεθείσης τῆς κατὰ τὴν φυγὴν ἐλπίδος. (2) Τὸ δ&#39; αὐτὸ πρᾶξαι κατὰ τὴν ἐπὶ Γρανικῷ μάχην· κατὰ νώτου γὰρ λαβεῖν τὸν ποταμόν, ὅπως μηδεὶς ἐπιβάληται φεύγειν προδήλου τῆς ἀπωλείας οὔσης τῶν διωκομένων ἐν τῷ τοῦ ποταμοῦ ῥείθρῳ. Καὶ γὰρ κατὰ τοὺς ὕστερον χρόνους ᾿Αγαθοκλέα τὸν Συρακοσίων βασιλέα μιμησάμενον τὴν ᾿Αλεξάνδρου στρατηγίαν ἀνέλπιστον καὶ μεγάλην νίκην περιποιήσασθαι· (3) διαβάντα γὰρ αὐτὸν εἰς Λιβύην μετ&#39; ὀλίγης δυνάμεως καὶ τὰς ναῦς ἐμπρήσαντα παρελέσθαι μὲν τῶν στρατιωτῶν τὰς ἐκ τοῦ φεύγειν ἐλπίδας, συναναγκάσαι δὲ γενναίως ἀγωνίσασθαι καὶ διὰ τοῦτο Καρχηδονίων ἀντιταχθέντων πολλαῖς μυριάσι νικῆσαι. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(4) Μετὰ δὲ τὴν ἅλωσιν τῆς Μιλήτου τὸ πλῆθος τῶν Περσῶν καὶ τῶν μισθοφόρων, ἔτι δ&#39; οἱ πρακτικώτατοι τῶν ἡγεμόνων συνέδραμον εἰς τὴν ῾Αλικαρνασσόν. Αὕτη δὲ ἡ πόλις μεγίστη τῶν κατὰ τὴν Καρίαν ἦν, βασίλεια μὲν ἐσχηκυῖα τὰ Καρῶν, ἀκροπόλεσι δὲ καλῶς κεκοσμημένη. (5) Κατὰ δὲ τὸν αὐτὸν καιρὸν Μέμνων μὲν τήν τε γυναῖκα καὶ τὰ τέκνα πρὸς Δαρεῖον ἔπεμψε καὶ τούτῳ παραθέμενος ἅμα μὲν ὑπέλαβε τῆς ἀσφαλείας αὐτῶν καλῶς πεπρονοῆσθαι, ἅμα δὲ τὸν βασιλέα καλοὺς ὁμήρους ἔχοντα προθυμότερον ἐμπιστεύσειν αὐτῷ τὴν τῶν ὅλων ἡγεμονίαν· ὅπερ καὶ συνέβη γενέσθαι. (6) Εὐθὺς γὰρ ὁ Δαρεῖος ἔπεμψεν ἐπιστολὰς πρὸς τοὺς κατὰ θάλατταν οἰκοῦντας, προστάττων ἅπαντας ὑπακούειν τῷ Μέμνονι. Διόπερ οὗτος παραλαβὼν τὴν τῶν ὅλων ἡγεμονίαν παρεσκευάζετο πάντα τὰ χρήσιμα πρὸς πολιορκίαν ἐν τῇ πόλει τῶν ῾Αλικαρνασσέων. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[24] Ὁ δὲ βασιλεὺς ᾿Αλέξανδρος τὰ μὲν πολιορκητικὰ τῶν ὀργάνων καὶ σῖτον κατὰ θάλατταν ἐκόμισεν ἐπὶ τὴν ῾Αλικαρνασσόν, αὐτὸς δὲ μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως προῆγεν ἐπὶ Καρίας καὶ τὰς ἐν τῇ παρόδῳ πόλεις προσήγετο ταῖς φιλανθρωπίαις· μάλιστα δ&#39; εὐεργέτει τὰς ῾Ελληνίδας πόλεις, ποιῶν αὐτὰς αὐτονόμους καὶ ἀφορολογήτους, προσεπιλέγων ὅτι τῆς τῶν ῾Ελλήνων ἐλευθερώσεως ἕνεκα τὸν πρὸς Πέρσας πόλεμον ἐπανῄρηται. (2) Ὄντι δ&#39; αὐτῷ κατὰ τὴν ὁδοιπορίαν ἀπήντησέν τι γύναιον, ὄνομα μὲν ῎Αδα, γένει δὲ προσήκουσα τῇ Καρῶν ἀρχῇ. Ἐντυχούσης δ&#39; αὐτῆς περὶ τῆς προγονικῆς δυναστείας καὶ δεηθείσης βοηθῆσαι ταύτην μὲν ἐκέλευσε παραλαβεῖν τὴν τῆς Καρίας ἀρχήν, τοὺς δὲ Κᾶρας ἰδίους ἐποιήσατο ταῖς εὐνοίαις διὰ τὴν τῆς γυναικὸς ταύτης εὐεργεσίαν· (3) εὐθὺς γὰρ αἱ πόλεις ἅπασαι πρεσβείας ἀποστέλλουσαι χρυσοῖς στεφάνοις ἐτίμησαν τὸν βασιλέα καὶ πάντα συμπράττειν ἐπηγγείλαντο. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Ὁ δὲ ᾿Αλέξανδρος πλησίον τῆς πόλεως στρατοπεδεύσας συνεστήσατο πολιορκίαν ἐνεργὸν καὶ καταπληκτικήν. (4) Τὸ μὲν γὰρ πρῶτον τοῖς τείχεσι προσβολὰς συνεχεῖς ἐκ διαδοχῆς ἐποιεῖτο καὶ διημέρευεν ἐν τοῖς κινδύνοις· μετὰ δὲ ταῦτα παντοδαπὰς μηχανὰς ἐπιστήσας καὶ τὰς πρὸ τῆς πόλεως τάφρους χωστρίσι χελώναις ἀναπληρώσας διὰ τῶν κριῶν ἐσάλευε τοὺς πύργους καὶ τὰ μεταξὺ μεσοπύργια. Καταβαλὼν δὲ μέρος τι τοῦ τείχους τὸ λοιπὸν ἤδη διὰ τῆς ἐκ χειρὸς μάχης ἐβιάζετο διὰ τοῦ πτώματος εἰς τὴν πόλιν εἰσπεσεῖν. (5) Μέμνων δὲ τὸ μὲν πρῶτον τοὺς προσβάλλοντας τοῖς τείχεσι Μακεδόνας ῥᾳδίως ἠμύνετο, πολλῶν ὄντων ἐν τῇ πόλει στρατιωτῶν· κατὰ δὲ τὰς τῶν ὀργάνων προσβολὰς μετὰ πολλῶν στρατιωτῶν ἐκχεόμενος ἐκ τῆς πόλεως νυκτὸς πῦρ ἐνέβαλλε ταῖς μηχαναῖς. (6) Μεγάλων δ&#39; ἀγώνων πρὸ τῆς πόλεως συνισταμένων οἱ μὲν Μακεδόνες ταῖς ἀρεταῖς πολὺ προεῖχον, οἱ δὲ Πέρσαι τῷ πλήθει καὶ ταῖς παρασκευαῖς ἐπλεονέκτουν· συνήργουν γὰρ αὐτοῖς οἱ ἀπὸ τῶν τειχῶν συναγωνιζόμενοι καὶ τοῖς ὀξυβελέσι καταπέλταις οὓς μὲν ἀπέκτεινον τῶν πολεμίων, οὓς δὲ κατετίτρωσκον. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[25] Ὁμοῦ δὲ αἵ τε σάλπιγγες ἐσήμαινον παρ&#39; ἀμφοτέροις τὸ πολεμικὸν καὶ βοὴ πανταχόθεν ἐγίνετο, συνεπισημαινομένων τῶν στρατιωτῶν ταῖς παρ&#39; ἑκατέρων ἀνδραγαθίαις. (2) Οἱ μὲν γὰρ τὴν ἐν ταῖς μηχαναῖς αἰρομένην εἰς ὕψος φλόγα κατέπαυον, οἱ δ&#39; εἰς χεῖρας συμπλεκόμενοι πολὺν ἐποίουν φόνον, ἄλλοιδ&#39; ἐντὸς τῶν πιπτόντων τειχῶν ἀντῳκοδόμουν ἕτερα τείχη πολὺ τῶν προϋπαρχόντων βαρύτερα ταῖς κατασκευαῖς. (3) Τῶν δ&#39; ἡγεμόνων τῶν περὶ τὸν Μέμνονα προκινδυνευόντων καὶ μεγάλας δωρεὰς διδόντων τοῖς ἀνδραγαθοῦσιν ἀνυπέρβλητος φιλοτιμία παρ&#39; ἀμφοτέροις ἐγίνετο περὶ τῆς νίκης. (4) Διὸ καὶ παρῆν ὁρᾶν τοὺς μὲν τραύμασιν ἐναντίοις περιπίπτοντας καὶ κατὰ τὰς λιποψυχίας ἀποφερομένους ἐκ τῆς μάχης, τοὺς δὲ περιβαίνοντας τὰ πίπτοντα σώματα καὶ περὶ τῆς τούτων ἀναιρέσεως μεγάλους ἀγῶνας συνισταμένους, ἄλλους δὲ διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῶν δεινῶν ἐνδιδόντας ἤδη καὶ διὰ τῆς ὑπὸ τῶν ἡγεμόνων παρακλήσεως πάλιν θαρροῦντας καὶ νεαροὺς ταῖς ψυχαῖς γινομένους. (5) Τέλος δὲ πρὸς αὐταῖς ταῖς πύλαις ἔπεσόν τινες τῶν Μακεδόνων καὶ σὺν αὐτοῖς Νεοπτόλεμος ἡγεμών, ἀνὴρ ἐπιφανής. Μετὰ δὲ ταῦτα δύο μὲν πύργων εἰς ἔδαφος καθῃρημένων καὶ δυεῖν μεσοπυργίων ἐρριμμένων τῶν μὲν Περδίκκου στρατιωτῶν τινες μεθυσθέντες προπετῶς νυκτὸς προσέβαλλον τοῖς τῆς ἀκροπόλεως τείχεσιν· οἱ δὲ περὶ τὸν Μέμνονα συννοήσαντες τὴν ἀπειρίαν τῶν προσβαλλόντων καὶ ἐπεξελθόντες καὶ τῷ πλήθει πολὺ προέχοντες ἐτρέψαντο τοὺς Μακεδόνας καὶ πολλοὺς ἀνῄρουν. (6) Γνωσθέντος δὲ τοῦ συμβεβηκότος ἐξεβοήθουν πολλοὶ τῶν Μακεδόνων καὶ μεγάλης μάχης γενομένης καὶ τῶν περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον ἐπιφανέντων οἱ μὲν Πέρσαι βιασθέντες συνεκλείσθησαν εἰς τὴν πόλιν, ὁ δὲ βασιλεὺς τοὺς πεσόντας πρὸ τοῦ τείχους Μακεδόνας διακηρυκευσάμενος ᾔτησεν ὑποσπόνδους. ᾿Εφιάλτης μὲν οὖν καὶ Θρασύβουλος οἱ ᾿Αθηναῖοι συμμαχοῦντες τοῖς Πέρσαις συνεβούλευον μὴ διδόναι τοὺς νεκροὺς πρὸς ταφήν, ὁ δὲ Μέμνων συνεχώρησε. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[26] Μετὰ δὲ ταῦτα ᾿Εφιάλτης βουλευομένων τῶν ἡγεμόνων συνεβούλευε μὴ περιμένειν ἕως ἂν ἁλούσης τῆς πόλεως αἰχμάλωτοι καταστῶσιν, ἀλλ&#39; αὐτοὺς τοὺς ἡγεμόνας προκινδυνεύοντας τῶν μισθοφόρων ἐπιθέσθαι τοῖς πολεμίοις. (2) Ό δὲ Μέμνων ὁρῶν τὸν ᾿Εφιάλτην πρὸς ἀρετὴν ὁρμώμενον καὶ μεγάλας ἔχων ἐλπίδας ἐν αὐτῷ διὰ τὴν ἀνδρείαν καὶ τὴν τοῦ σώματος ῥώμην συνεχώρησεν αὐτῷ πράττειν ὃ βούλοιτο. (3) Ό δὲ δισχιλίους τῶν μισθοφόρων ἐπιλέκτους ἀναλαβὼν καὶ τοῖς ἡμίσεσι διαδοὺς δᾷδας ἡμμένας, τοὺς δ&#39; ἄλλους ἀντιτάξας τοῖς πολεμίοις ἄφνω τὰς πύλας πάσας ἀνεπέτασεν. Ἅμα δ&#39; ἡμέρᾳ μετὰ τούτων ἐκχυθεὶς τοῖς μὲν μηχανήμασιν ἐνῆκε πῦρ καὶ παραχρῆμα πολλὴν συνέβη γενέσθαι φλόγα, (4) τῶν δ&#39; ἄλλων ἐν βαθείᾳ φάλαγγι πεπυκνωμένων αὐτὸς προηγεῖτο καὶ τοῖς ἐκβοηθοῦσι Μακεδόσιν ἐπέρραξεν. Ό δὲ βασιλεὺς κατανοήσας τὸ γινόμενον τοὺς μὲν προμάχους τῶν Μακεδόνων πρώτους ἔταξε, ἐφέδρους δ&#39; ἔστησε τοὺς ἐπιλέκτους· ἐπὶ δὲ τούτοις τρίτους ἐπέταξεν ἑτέρους τοὺς ταῖς ἀνδραγαθίαις ὑπεράγοντας. Αὐτὸς δὲ πρὸ πάντων τούτων ἡγούμενος ὑπέστη τοὺς πολεμίους, δόξαντας διὰ τὸ βάρος ἀκαταγωνίστους εἶναι. Ἐξέπεμψε δὲ καὶ τοὺς κατασβέσοντας τὴν φλόγα καὶ βοηθήσοντας ταῖς μηχαναῖς. (5) Ἅμα δὲ παρ&#39; ἀμφοτέροις τῆς τε βοῆς ἐξαισίου γινομένης καὶ τῶν σαλπίγγων σημαινουσῶν τὸ πολεμικὸν μέγας ἀγὼν συνέστη διὰ τὰς ἀρετὰς τῶν ἀγωνιζομένων καὶ τὴν ὑπερβολὴν τῆς φιλοτιμίας. Τὸ μὲν οὖν πῦρ ἐκώλυσαν οἱ Μακεδόνες ἐπινεμηθῆναι, (6) κατὰ δὲ τὴν μάχην ἐπλεονέκτουν οἱ περὶ τὸν ᾿Εφιάλτην· οὗτος γὰρ πολὺ προέχων τῶν ἄλλων τῇ τοῦ σώματος ῥώμῃ πολλοὺς ἀνῄρει τῶν εἰς χεῖρας ἐρχομένων. Οἵ τ&#39; ἐφεστῶτες ἐπὶ τῷ προσφάτως ἀντικατασκευασθέντι τείχει πολλοὺς ἀνῄρουν πυκνοῖς τοῖς βέλεσι χρώμενοι· ἑκατὸν γὰρ πηχῶν τὸ ὕψος πύργος ξύλινος κατεσκεύαστο, πλήρης καταπελτῶν ὀξυβελῶν. (7) Πολλῶν δὲ Μακεδόνων πιπτόντων καὶ τῶν ἄλλων ἀναχωρούντων διὰ τὸ πλῆθος τῶν βελῶν, τοῦ τε Μέμνονος πολλαπλασίοις στρατιώταις ἐπιβοηθοῦντος καὶ αὐτὸς ὁ βασιλεὺς εἰς πολλὴν ἀμηχανίαν ἐνέπιπτεν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[27] Ἔνθα δὴ τῶν ἐκ τῆς πόλεως κατισχυόντων παραδόξως ὁ κίνδυνος παλίντροπον τὴν μάχην ἔσχεν. Οἱ γὰρ πρεσβύτατοι τῶν Μακεδόνων, διὰ μὲν τὴν ἡλικίαν ἀπολελυμένοι τῶν κινδύνων, συνεστρατευμένοι δὲ Φιλίππῳ καὶ πολλὰς μάχας κατωρθωκότες, (2) ὑπὸ τῶν καιρῶν εἰς ἀλκὴν προεκλήθησαν, φρονήματι δὲ καὶ ταῖς κατὰ πόλεμον ἐμπειρίαις πολὺ προέχοντες τοῖς μὲν φυγομαχοῦσι νεωτέροις πικρῶς ὠνείδισαν τὴν ἀνανδρίαν, αὐτοὶ δὲ συναθροισθέντες καὶ συνασπίσαντες ὑπέστησαν τοὺς δοκοῦντας ἤδη νενικηκέναι. (3) Τέλος δὲ τόν τε ᾿Εφιάλτην καὶ πολλοὺς ἄλλους ἀνελόντες τοὺς λοιποὺς ἠνάγκασαν εἰς τὴν πόλιν συμφυγεῖν. (4) Οἱ δὲ Μακεδόνες τῆς νυκτὸς ἐπιλαβούσης τοῖς φεύγουσι συνεισέπεσον ἐντὸς τῶν τειχῶν· τοῦ δὲ βασιλέως κελεύσαντος σημῆναι τὸ ἀνακλητικὸν ἀνεχώρησαν εἰς τὸ στρατόπεδον. (5) Οἱ δὲ περὶ τὸν Μέμνονα στρατηγοὶ καὶ σατράπαι συνελθόντες ἔγνωσαν τὴν μὲν πόλιν ἐκλιπεῖν, εἰς δὲ τὴν ἀκρόπολιν τοὺς ἀρίστους τῶν στρατιωτῶν καταστήσαντες μετὰ τῆς ἁρμοζούσης χορηγίας τὸν λοιπὸν ὄχλον καὶ τὰ χρήματα ἀπεκόμισαν εἰς τὴν Κῶν. (6) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ἅμ&#39; ἡμέρᾳ γνοὺς τὸ γεγενημένον τὴν μὲν πόλιν κατέσκαψε, τῇ δ&#39; ἀκροπόλει περιέθηκε τεῖχος καὶ τάφρον ἀξιόλογον· αὐτὸς δὲ μέρος τῆς δυνάμεως μετὰ στρατηγῶν ἐξέπεμψεν εἰς τὴν μεσόγειον, προστάξας τὰ συνεχῆ τῶν ἐθνῶν χειροῦσθαι. Οὗτοι μὲν οὖν ἐνεργῶς πολεμήσαντες, πᾶσαν τὴν χώραν μέχρι τῆς μεγάλης Φρυγίας καταστρεψάμενοι, διέθρεψαν τοὺς στρατιώτας ἐκ τῆς πολεμίας· (7) ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος τὴν παραθαλαττίαν πᾶσαν μέχρι Κιλικίας χειρωσάμενος πολλὰς πόλεις κατεκτήσατο καὶ φρούρια καρτερὰ φιλοτιμότερον πολιορκήσας τῇ βίᾳ κατεπόνησεν, ἐν οἷς ἑνὸς παραδόξως ἐκράτησε, περὶ οὗ διὰ τὴν ἰδιότητα τῆς περιπετείας οὐκ ἄξιον παραλιπεῖν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[28] Τῆς γὰρ Λυκίας περὶ τὰς ἐσχατιὰς πέτραν μεγάλην ὀχυρότητι διαφέρουσαν ᾤκουν οἱ Μαρμαρεῖς ὀνομαζόμενοι, οἵτινες παριόντος ᾿Αλεξάνδρου τὸ χωρίον ἐπέθεντο τοῖς κατὰ τὴν οὐραγίαν Μακεδόσι καὶ συχνοὺς ἀνελόντες πολλὰ τῶν σωμάτων καὶ τῶν ὑποζυγίων ἀφήρπασαν. (2) Ἐπὶ δὲ τούτοις ὁ βασιλεὺς παροξυνθεὶς συνεστήσατο πολιορκίαν καὶ πᾶσαν εἰσεφέρετο σπουδὴν βίᾳ κρατῆσαι τοῦ χωρίου. Οἱ δὲ Μαρμαρεῖς ἀνδρείᾳ διαφέροντες καὶ τῇ τῶν τόπων ἐρυμνότητι πιστεύοντες ὑπέμενον εὐρώστως τὴν πολιορκίαν. Ἐπὶ μὲν οὖν ἡμέρας δύο συνεχεῖς ἐγίνοντο προσβολαὶ καὶ φανερὸς ἦν ὁ βασιλεὺς οὐκ ἀποστησόμενος ἕως ἂν ἕλῃ τὴν πέτραν. (3) Οἱ δὲ πρεσβύτεροι τῶν Μαρμαρέων τὸ μὲν πρῶτον συνεβούλευον τοῖς νέοις παυσαμένοις τῆς βίας ἐφ&#39; οἷς ἦν δυνατὸν συλλυθῆναι πρὸς τὸν βασιλέα· οὐ πειθομένων δ&#39; αὐτῶν, ἀλλὰ πάντων φιλοτιμουμένων συναποθανεῖν τῇ τῆς πατρίδος ἐλευθερίᾳ παρεκάλεσαν αὐτοὺς τέκνα μὲν καὶ γυναῖκας καὶ τοὺς γεγηρακότας ἀνελεῖν, αὐτοὺς δὲ τοὺς δυναμένους διὰ τῆς ἀλκῆς σώζεσθαι νυκτὸς διὰ μέσων τῶν πολεμίων διεκπεσεῖν καὶ καταφυγεῖν εἰς τὴν πλησίον ὀρεινήν. (4) Συγκαταθεμένων δὲ τῶν νέων καὶ προσταξάντων κατ&#39; οἰκίαν ἑκάστους μετὰ τῆς συγγενείας ἀπολαύσαντας τῶν προσηνεστάτων βρωτῶν τε καὶ ποτῶν ὑπομεῖναι τὸ δεινὸν ἔδοξε τοῖς νέοις, οὖσιν ὡς ἑξακοσίοις, τοῦ μὲν φονεύειν τοὺς προσήκοντας ἀποσχέσθαι, τὰς δ&#39; οἰκίας ἐμπρῆσαι καὶ διὰ τῶν πυλῶν ἐκχυθέντας εἰς τὴν ὀρεινὴν ἀποχωρῆσαι. (5) Οὗτοι μὲν οὖν τὰ δεδογμένα συντελέσαντες ταῖς ἰδίαις ἑστίαις ἑκάστους ἐποίησαν ἐνταφῆναι, αὐτοὶδὲ διὰ μέσων τῶν περιεστρατοπεδευκότων ἔτι νυκτὸς οὔσης διεκπεσόντες ἔφυγον εἰς τὴν πλησίον ὀρεινήν. Ταῦτα μὲν οὖν ἐπράχθη κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν. [29] Ἐπ&#39; ἄρχοντος δ&#39; ᾿Αθήνησι Νικοκράτους ἐν ῾Ρώμῃ τὴν ὕπατον ἀρχὴν διεδέξατο Καίσων Οὐαλλέριος καὶ Λεύκιος Παπίριος. Ἐπὶ δὲ τούτων Δαρεῖος χρημάτων πλῆθος ἐξέπεμψε τῷ Μέμνονι καὶ τοῦ πολέμου παντὸς ἀπέδειξε στρατηγόν. (2) Ὁ δὲ μισθοφόρων πλῆθος ἀθροίσας καὶ τριακοσίας ναῦς πληρώσας ἐνεργῶς διῴκει τὰ κατὰ τὸν πόλεμον. Χῖον μὲν οὖν προσηγάγετο· πλεύσας δ&#39; ἐπὶ Λέσβον ῎Αντισσαν μὲν καὶ Μήθυμναν καὶ Πύρραν καὶ ᾿Ερεσσὸν ῥᾳδίως ἐχειρώσατο, τὴν δὲ Μιτυλήνην μεγάλην οὖσαν καὶ παρασκευαῖς μεγάλαις καὶ πλήθει τῶν ἀμυνομένων ἀνδρῶν κεχορηγημένην πολλὰς ἡμέρας πολιορκήσας καὶ πολλοὺς τῶν στρατιωτῶν ἀποβαλὼν μόγις εἷλε κατὰ κράτος. (3) Εὐθὺ δὲ τῆς περὶ τὸν στρατηγὸν ἐνεργείας διαβοηθείσης αἱ πλείους τῶν Κυκλάδων νήσων διεπρεσβεύοντο. Προσπεσούσης δὲ φήμης εἰς τὴν ῾Ελλάδα διότι Μέμνων μετὰ τοῦ στόλου μέλλει πλεῖν ἐπ&#39; Εὐβοίας αἱ μὲν κατὰ τὴν νῆσον ταύτην πόλεις περίφοβοι καθειστήκεισαν, οἱ δὲ τὰ τῶν Περσῶν αἱρούμενοι τῶν ῾Ελλήνων, ἐν οἷς ὑπῆρχον καὶ Σπαρτιᾶται, μετέωροι ταῖς ἐλπίσιν ἐγίνοντο πρὸς καινοτομίαν. (4) Ὁ δὲ Μέμνων χρήμασι διαφθείρων πολλοὺς τῶν ῾Ελλήνων ἔπεισε κοινωνεῖν τῶν Περσικῶν ἐλπίδων. Οὐ μὴν ἡ τύχη γ&#39; εἴασεν ἐπὶ πλέον προελθεῖν τὴν τἀνδρὸς ἀρετήν· ὁ γὰρ Μέμνων περιπεσὼν ἀρρωστίᾳ καὶ πάθει παραβόλῳ συσχεθεὶς μετήλλαξε καὶ τῇ τούτου τελευτῇ συνετρίβη καὶ τὰ τοῦ Δαρείου πράγματα. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[30] Προσεδόκησε μὲν γὰρ ὁ βασιλεὺς μεταθήσεσθαι αὐτὸν τὸν πάντα πόλεμον ἐκ τῆς ᾿Ασίας εἰς τὴν Εὐρώπην· ὡς δ&#39; ἤκουσε τὴν Μέμνονος τελευτήν, συνήγαγε τῶν φίλων συνέδριον καὶ προέθηκε βουλὴν πότερον δεῖ στρατηγοὺς καὶ στρατιὰν καταπέμπειν ἐπὶ θάλατταν ἢ τὸν βασιλέα μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως καταβάντα διαγωνίζεσθαι τοῖς Μακεδόσιν. (2) Ἔνιοι μὲν οὖν ἔφασαν δεῖν αὐτὸν τὸν βασιλέα παρατάττεσθαι καὶ τὸ πλῆθος τῶν Περσῶν ἀπεφαίνοντο προθυμότερον ἀγωνιεῖσθαι· Χαρίδημος δ&#39; ᾿Αθηναῖος, ἀνὴρ θαυμαζόμενος ἐπ&#39; ἀνδρείᾳ καὶ δεινότητι στρατηγίας, συνεστράτευτο μὲν Φιλίππῳ τῷ βασιλεῖ καὶ πάντων τῶν ἐπιτευγμάτων ἀρχηγὸς καὶ σύμβουλος γεγονὼς ἦν, συνεβούλευεν δὲ τῷ Δαρείῳ μὴ προπετῶς ἀποκυβεῦσαι περὶ τῆς βασιλείας, ἀλλ&#39; αὐτὸν μὲν τὸ βάρος καὶ τὴν τῆς ᾿Ασίας ἀρχὴν συνέχειν, ἐπὶ δὲ τὸν πόλεμον ἀποστέλλειν στρατηγὸν πεῖραν δεδωκότα τῆς ἰδίας ἀρετῆς. (3) Δύναμιν δ&#39; ἱκανὴν εἶναι δέκα μυριάδων, ἧς τὸ τρίτον ῞Ελληνας ποιῆσαι μισθοφόρους, καὶ δι&#39; ἐμφάσεως αὐτὸς ἀνεδέχετο κατορθώσειν τὴν ἐπιβολὴν ταύτην. (4) Τὸ μὲν οὖν πρῶτον ὁ βασιλεὺς συγκατετίθετο τοῖς λεγομένοις, μετὰ δὲ ταῦτα τῶν φίλων γενναιότερον ἀντειπόντων καὶ τὸν Χαρίδημον εἰς ὑποψίαν ἀγόντων ὅτι τῆς στρατηγίας ὀρέγεται τυχεῖν, ὅπως τοῖς Μακεδόσι προδῷ τὴν Περσῶν ἡγεμονίαν, ὁ μὲν Χαρίδημος παροργισθεὶς καὶ προχειρότερον ὀνειδίσας τὴν Περσῶν ἀνανδρίαν ἐποίησεν ἐπὶ πλεῖον προσκόψαι τὸν βασιλέα τοῖς λόγοις, τοῦ θυμοῦ δὲ τὸ συμφέρον ἀφαιρουμένου ὁ μὲν Δαρεῖος ἐπιλαβόμενος τῆς τοῦ Χαριδήμου ζώνης κατὰ τὸν τῶν Περσῶν νόμον παρέδωκε τοῖς ὑπηρέταις καὶ προσέταξεν ἀποκτεῖναι. (5) Ὁ δὲ Χαρίδημος ἀπαγόμενος ἐπὶ τὸν θάνατον ἀνεβόησεν μεταμελήσειν ταῦτα ταχὺ τῷ βασιλεῖ καὶ τῆς ἀδίκου τιμωρίας αὐτοῦ σύντομον ἕξειν τὴν κόλασιν, ἐπιδόντα τὴν κατάλυσιν τῆς βασιλείας. Χαρίδημος μὲν οὖν μεγάλων ἐλπίδων ἐκπεσὼν διὰ παρρησίαν ἄκαιρον τοιαύτην ἔσχε τὴν τοῦ βίου καταστροφήν· (6) Ὁ δὲ βασιλεὺς ἀνέντος τοῦ θυμοῦ τὴν ψυχὴν εὐθὺς μετενόησε καὶ κατεμέμψατο ἑαυτὸν ὡς τὰ μέγιστα ἡμαρτηκότα. Ἀλλ&#39; οὐ γὰρ ἦν δυνατὸν τὸ γεγονὸς διὰ τῆς βασιλικῆς ἐξουσίας ἀγένητον κατασκευάσαι. (7) Διόπερ ὀνειροπολούμενος ταῖς Μακεδόνων ἀρεταῖς καὶ τὴν ἐνέργειαν τὴν ᾿Αλεξάνδρου πρὸ ὀφθαλμῶν λαμβάνων ἐζήτει στρατηγὸν ἀξιόχρεων τὸν διαδεξόμενον τὴν τοῦ Μέμνονος ἡγεμονίαν· οὐ δυνάμενος δ&#39; εὑρεῖν αὐτὸς ἠναγκάζετο καταβαίνειν εἰς τὸν ὑπὲρ τῆς βασιλείας κίνδυνον.</font></td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXI. Les parents réunis autour des corps des deux frères, lancèrent d&#39;abord sur Alexandre une grêle de traits; ils en vinrent ensuite à un combat à pied ferme et bravèrent tous les périls pour tuer le roi. Celui-ci, bien qu&#39;entouré de dangers grands et nombreux, ne se laissa point abattre par la foule des assaillants, et malgré les coups qu&#39;il avait reçus, deux sur la cuirasse, un sur le casque et trois sur le bouclier qu&#39;il avait enlevé du, temple de Minerve, il ne céda pas le terrain : il surmonta tous les obstacles par l&#39;énergie de son âme. Dans cette lutte, les Perses perdirent leurs chefs les plus célèbres, au nombre desquels se trouvèrent Atizyès, Pharnacès, frère de la femme de Darius et Mithrobarzane (<a name="26" href="#26a">26</a>), général des Cappadociens. Beaucoup de chefs ayant été tués et tous les rangs des Perses entamés par les Macédoniens, ceux qui étaient opposés à Alexandre furent les premiers à prendre la fuite ; les autres suivirent cet exemple. Ainsi le roi fut unanimement reconnu pour le plus vaillant des combattants et pour le principal auteur de la victoire. Les escadrons de la cavalerie thessalienne furent cités ensuite comme ayant habilement manœuvré; ils s&#39;étaient couverts de gloire par leur vaillance. Après la déroute de la cavalerie, l&#39;infanterie engagea à son tour le combat ; mais ce combat ne fut pas long, car les Barbares, consternés de la défaite de leur cavalerie, furent découragés et prirent la fuite. Les Perses laissèrent sur le champ de bataille plus de dix mille hommes d&#39;infanterie et au moins deux mille cavaliers (<a name="27" href="#27a">27</a>); plus de vingt mille furent faits prisonniers. Le roi fit enterrer les morts avec pompe, voulant, par les honneurs funèbres, encourager les soldats à braver les dangers des batailles. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Alexandre se remit à la tête de son armée et traversa la Lydie, où il s&#39;empara de la ville et des forteresses de Sardes. Le satrape Mithrinès (<a name="28" href="#28a">28</a>) lui livra librement les trésors que cette forteresse renfermait. </font> </p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXII. Les débris de l&#39;armée des Perses rallièrent le&nbsp; général Memnon, et se sauvèrent à Milet. Le roi établit son camp dans le voisinage de la ville ; il livra aux murs de continuels assauts. Les assiégés se défendirent d&#39;abord facilement du haut des murs, d&#39;autant plus que la ville renfermait une garnison nombreuse et des magasins remplis d&#39;armes et d&#39;autres munitions de guerre. Mais le roi fit aussi battre les murs à coups de bélier, et il poussa vigoureusement le siège par terre et par mer. Les Macédoniens pénétrèrent enfin dans l&#39;intérieur des murs par l&#39;ouverture des brèches, et mirent en fuite ceux qui voulaient leur résister. Les Milésiens sortirent alors en habit de suppliants, se jetèrent aux pieds du roi, et livrèrent la ville et ses habitants: Les Barbares qui composaient la garnison furent en partie massacrés par les Macédoniens, en partie chassés de la ville, et tout le reste fut fait prisonnier. Quant aux citoyens de Milet, Alexandre les traita avec humanité; mais il vendit comme esclaves tous ceux qui n&#39;étaient pas des Milésiens proprement dits. Le roi licencia sa flotte, qui devenait inutile et occasionnait de grands frais ; il ne conserva qu&#39;un petit nombre de bâtiments pour le transport des machines de siège ; au nombre de ces bâtiments il y en avait vingt fournis par les Athéniens.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXIII. Quelques-uns soutiennent qu&#39;Alexandre avait licencié sa flotte par suite d&#39;une habile combinaison stratégique. Darius était disent-ils, attendu, et une grande bataille était sur le point de se livrer. Alexandre pensait que les Macédoniens se battraient avec plus de courage si on leur enlevait tout espoir de fuir. Le roi avait mis en pratique ce même principe dans la bataille du Granique : il avait mis le fleuve à dos de ses soldats, afin qu&#39;aucun ne fût tenté de fuir; car une perte inévitable attendait les fuyards dans le courant du fleuve. A une époque plus récente, Agathocle, roi des Syracusains, imita l&#39;exemple d&#39;Alexandre et remporta une victoire aussi grande qu&#39;inespérée. En effet, Agathocle, débarqué en Libye avec une faible armée, brûla ses navires, et, enlevant ainsi à ses soldats tout espoir de se sauver par la fuite, il les força à combattre vaillamment; aussi remporta-t-il la victoire sur les Carthaginois, qui avaient des forces infiniment plus nombreuses. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Après la prise de Milet, une multitude de Perses et de mercenaires, ainsi que les chefs les plus expérimentés, se réunirent à Halicarnasse. C&#39;est la plus grande ville de la Carie, résidence des rois du pays, et garnie de belles forteresses. Au moment de cette retraite, Memnon envoya sa femme et ses enfants à Darius, afin de pourvoir ainsi à leur sûreté et de décider en même temps le roi, en possession d&#39;aussi beaux otages, à lui remettre avec plus de confiance toute la conduite de la guerre. C&#39;est ce qui arriva en effet, car Darius adressa immédiatement des lettres aux gouverneurs des provinces du littoral, ordonnant à tous d&#39;obéir à Memnon. Investi du commandement suprême, Memnon fit tous les préparatifs nécessaires pour mettre la ville d&#39;Halicarnasse en état de siège.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXIV. Cependant Alexandre fit venir par mer des machines de guerre et des vivres; et les fit diriger sur Halicarnasse. Quant à lui, il se porta sur la Carie à la tête de toute son armée. Pendant sa route il gagna plusieurs villes par sa bienveillance; il s&#39;attacha surtout les villes grecques par ses bienfaits; il les exempta de l&#39;impôt et leur assura le droit de se gouverner elles-mêmes, déclarant que c&#39;était pour la liberté des Grecs qu&#39;il faisait la guerre aux Perses. Pendant qu&#39;il était en marche, une femme, nommée Ada, descendant de la famille royale des Cariens, se présenta devant lui, exposa ses droits au trône de ses ancêtres et supplia le roi de la seconder dans son entreprise. Le roi parvint par son influence à rétablir Ada sur le trône de la Carie, et, par cet acte généreux, il s&#39;attacha les Cariens. Aussitôt toutes les villes envoyèrent des députés chargés d&#39;offrir au roi des couronnes d&#39;or, et de l&#39;assurer de leur alliance. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Alexandre établit son camp dans le voisinage de la ville, et en commença le siège d&#39;une manière vigoureuse et formidable; il livra d&#39;abord de continuels assauts en relevant ses troupes, et lui-même passait ses journées au milieu des combats. Il fit ensuite approcher ses machines de guerre, et, ayant fait combler, sous l&#39;abri de trois tortues, les fosses extérieurs de la ville, il ébranla à coups de bélier les tours et l&#39;enceinte qui remplissaient l&#39;intervalle des tours. Une partie de l&#39;enceinte fut abattue, et, comme les soldats s&#39;empressaient de pénétrer par l&#39;ouverture de la brèche dans l&#39;intérieur de la ville, la lutte s&#39;engagea corps à corps. Memnon repoussa d&#39;abord facilement les Macédoniens qui venaient attaquer les murs; car il y avait dans l&#39;intérieur de la ville une garnison nombreuse. Il fit ensuite, pendant la nuit, une sortie à la tête d&#39;un détachement nombreux et mit le feu aux machines qui servaient à battre les murailles. De sanglants combats furent livrés aux portes de la ville ; les Macédoniens l&#39;emportèrent par leur bravoure, tandis que les Perses leur étaient supérieurs en nombre et en préparatifs de défense. En effet, les soldats échelonnés sur les murs secondaient les attaques de ceux qui se battaient aux portes de la ville, et, par les projectiles lancés au moyen de catapultes, ils tuèrent ou blessèrent beaucoup d&#39;ennemis. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXV. En même temps les trompettes sonnèrent des deux côtés la charge ; le cri de guerre se fit entendre de toutes parts et les soldats applaudirent aux faits d&#39;armes dont ils étaient témoins. Les uns étaient occupés à éteindre la flamme qui s&#39;élevait des machines incendiées, les autres se précipitaient dans la mêlée et y répandaient la mort. Une autre partie travaillait à réparer les murs et à construire une nouvelle enceinte plus forte que la première. Les officiers de Memnon partageaient avec les soldats tous les dangers, distribuaient de grandes récompenses à ceux qui se faisaient remarquer par leur courage et allumaient ainsi un désir indicible de vaincre. Les soldats couverts de blessures reçues par-devant et près d&#39;expirer, étaient emportés hors de la mêlée par leurs compagnons qui se battaient vaillamment pour ne pas laisser tomber ces corps au pouvoir de l&#39;ennemi. On en voyait d&#39;autres qui, accablés de fatigues, se ranimaient cependant à la voix de leurs chefs et reprenaient la vigueur de la jeunesse. Enfin, plusieurs Macédoniens, parmi lesquels se trouvait aussi Néoptolème (<a name="29" href="#29a">29</a>), un de leurs meilleurs généraux, tombèrent aux portes dé la ville. Deux tours furent renversées ainsi que l&#39;enceinte intermédiaire. Perdiccas profita de la nuit pour attaquer impétueusement, avec quelques soldats enivrés, les murs de la citadelle. Mais Memnon s&#39;apercevant de l&#39;impéritie des assaillants, fit une sortie à la tête d&#39;une troupe très nombreuse, mit les Macédoniens en déroute et leur tua beaucoup de monde. Le bruit de cet événement s&#39;étant répandu, les Macédoniens accoururent en masse au secours des leurs. Un combat acharné s&#39;engagea; la garde d&#39;Alexandre refoula les Perses dans l&#39;intérieur de la ville. Le roi fit demander par un héraut que les corps des Macédoniens tombés en dedans des murs lui fussent livrés. Éphialte et Thrasybule, deux Athéniens qui servaient dans l&#39;armée des Perses, conseillèrent de ne pas rendre les morts pour les priver de la sépulture. Mais Memnon accéda à la demande d&#39;Alexandre. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXVI. Les chefs s&#39;étant réunis en conseil, Éphialte ouvrit l&#39;avis qu&#39;il ne fallait pas attendre que, la ville prise, les combattants fussent faits prisonniers: mais que les généraux, se mettant à la tête des mercenaires, attaquassent l&#39;ennemi hardiment. Memnon voyant Éphialte dans cette résolution courageuse, lui permit d&#39;exécuter son plan, d&#39;autant plus qu&#39;il avait conçu de grandes espérances de la bravoure de cet homme et de sa force physique. Éphialte prit donc avec lui deux mille mercenaires d&#39;élite, et, après avoir distribué à la moitié d&#39;entre eux des torches enflammées, il rangea l&#39;autre moitié en bataille, et ouvrit soudain toutes les portes. Dès la pointe du jour, il fit une sortie avec tout son monde, mit le feu aux machines de guerre, et alluma aussitôt un immense incendie. Dans ce moment, Éphialte se mit à la tête de ses bataillons serrés et tomba sur les Macédoniens accourus pour éteindre la flamme. Averti du danger, le roi disposa ses troupes sur trois lignes; la première fut occupée par l&#39;avant-garde des Macédoniens, la seconde, par les soldats d&#39;élite, et la troisième, par les nommes les plus vaillants de l&#39;armée. Alexandre se mit lui-même à la tête de toutes ces forces et arrêta le choc des ennemis qui se croyaient inexpugnables; en même temps, il détacha des hommes pour éteindre l&#39;incendie et sauver les machines de la destruction. De grands cris furent poussés de part et d&#39;autre, les trompettes sonnèrent la charge et la lutte fut terrible, tant à cause de la valeur des guerriers, qu&#39;en raison de l&#39;ardeur que chacun mettait à remporter la victoire. Les Macédoniens arrêtèrent les progrès de l&#39;incendie ; mais, dans la lutte qui s&#39;était engagée, Éphialte l&#39;emporta; supérieur à tous les autres par sa force corporelle, il tua un grand nombre de ceux qui lui tombaient sous la main, et les soldats placés au sommet du mur récemment élevé firent beaucoup de mal par leurs projectiles ; car les assiégés avaient construit une tour de cent coudées de haut garnie de catapultes. Beaucoup de Macédoniens tombèrent frappés par les projectiles, les autres lâchèrent pied, et lorsque enfin Memnon arriva avec un renfort considérable au secours des siens, alors le roi se trouva lui-même dans une situation fort alarmante. </font> </p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXVII. Déjà les assiégés allaient l&#39;emporter, lorsqu&#39;une circonstance imprévue changea la face des affaires. Les vétérans de l&#39;armée macédonienne qui, à cause de leur âge, étaient exemptés du service actif, les mêmes qui avaient servi sous Philippe et gagné tant de batailles, sentirent renaître leurs forces. Bien supérieurs aux autres par leur sang-froid et leur expérience de la guerre, ils reprochaient vivement aux jeunes conscrits leur lâcheté; ils se formèrent en colonne serrée, joignirent bouclier contre bouclier, et arrêtèrent le choc de l&#39;ennemi qui se croyait déjà sûr de la victoire. Enfin ils tuèrent Éphialte ainsi qu&#39;un grand nombre de ses compagnons et forcèrent le reste à se réfugier dans la ville; et comme la nuit approchait, beaucoup de Macédoniens pénétrèrent dans l&#39;intérieur des murs en même temps que les fuyards. Mais le roi fit sonner la retraite et ramena les troupes dans le camp. Après cet échec, Memnon et ses généraux, ainsi que les satrapes, se réunirent pour délibérer sur le parti qu&#39;il devaient prendre; ils décidèrent d&#39;abandonner la ville. En conséquence, ils laissèrent une forte garnison dans la citadelle avec les munitions nécessaires, et firent transporter le reste de la population et les richesses dans l&#39;île de Cos (<a name="30" href="#30a">30</a>). Le lendemain, Alexandre, instruit de ce qui s&#39;était passé, détruisit la ville de fond en comble et entoura la citadelle d&#39;une enceinte et d&#39;un fossé profond. Il détacha ensuite quelques généraux dans l&#39;intérieur du pays avec l&#39;ordre de soumettre les peuples qui l&#39;habitaient. Ces généraux faisant activement la guerre, subjuguèrent toute la contrée, jusqu&#39;à la grande Phrygie (<a name="31" href="#31a">31</a>), et nourrirent les soldats aux dépens du pays ennemi. Alexandre lui-même soumit tout le littoral de .l&#39;Asie jusqu&#39;à la Cilicie, conquit plusieurs villes et prit d&#39;assaut les forteresses du pays. Parmi ces forteresses, il en est une dont la reddition fut accompagnée de circonstances singulières qu&#39;il ne sera pas sans intérêt de faire connaître. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXVIII. Sur les confins de la Lycie se trouvait un rocher fortifié; il était occupé par les Marmaréens (<a name="32" href="#32a">32</a>), qui, à l&#39;approche d&#39;Alexandre, attaquèrent l&#39;arrière-garde des Macédoniens, en tuèrent un grand nombre, firent beaucoup de prisonniers et ravirent plusieurs bêtes de somme. Le roi, irrité de cette audace, se prépara à faire le siège de la forteresse et mit tout en œuvre pour la prendre d&#39;assaut. Les Marmaréens, confiants dans leur valeur et dans leur position forte, soutinrent intrépidement le siège. Les assauts se succédèrent ainsi pendant deux jours de suite, et il était évident que le roi ne se retirerait qu&#39;après s&#39;être emparé du rocher. Les plus anciens des Marmaréens conseillèrent aux plus jeunes de cesser leur résistance et de traiter avec le roi aux meilleures conditions possibles. Mais ceux-ci rejetèrent ce sage conseil; ils résolurent tous de mourir en combattant pour la liberté de la patrie; alors les anciens proposèrent de tuer les enfants, les femmes et les vieillards, de ne compter que sur la vigueur du corps pour se sauver à travers l&#39;ennemi et se réfugier dans les montagnes voisines. Cette proposition fut acceptée; les jeunes gens se réunirent dans leurs maisons avec toutes leurs familles, et après avoir pris les meilleurs mets et vins, ils attendirent leur sort. Six cents environ de ces jeunes gens se refusèrent à souiller leurs mains du meurtre de leurs parents ; ils mirent le feu aux maisons et firent une sortie pour gagner les montagnes voisines. C&#39;est ainsi que, fut accomplie la proposition adoptée : les habitants eurent pour tombeaux leurs propres foyers, et les moins avancés en âge traversèrent pendant la nuit le camp de l&#39;ennemi et cherchèrent un asile dans les montagnes voisines. Tels sont les événements arrivés dans le cours de cette année. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXIX. Nicocrate (<a name="33" href="#33a">33</a>) étant archonte d&#39;Athènes, les Romains nommèrent consuls Céso Valérius et Lucius Papirius (<a name="34" href="#34a">34</a>). Dans cette année, Darius envoya à Memnon une forte somme d&#39;argent, et lui confia le commandement suprême de l&#39;armée. Memnon enrôla une multitude de mercenaires, équipa trois cents navires et poussa activement les préparatifs de guerre. Il soumit d*abord Chio, se porta ensuite sur Lesbos et s&#39;empara facilement d&#39;Antisse, de Méthymne,. de Pyrrha et d&#39;Érésus ; mais ce ne fut qu&#39;après plusieurs jours de siège et après avoir perdu beaucoup de soldats, qu&#39;il réussit à grande peine à se rendre maître de Mitylène et de Lesbos, qui étaient défendues par de fortes garnisons et abondamment approvisionnées de vivres. La renommée de ce général se répandit promptement, et la plupart des îles Cyclades lui envoyèrent des députations. Le bruit qui se répandait en Grèce que Memnon allait se porter avec sa flotte sur l&#39;Eubée, frappa de terreur les villes de cette île. Les Grecs, et surtout les Spartiates, qui inclinaient pour les Perses, furent exaltés par l&#39;espoir d&#39;un changement politique. Memnon corrompit un grand nombre de Grecs et cherchait à les attirer dans le parti des Perses. Mais le destin ne permit pas à cet homme vaillant d&#39;aller plus loin, Memnon fut atteint d&#39;une maladie grave qui lui coûta la vie; sa mort entraîna la ruine de Darius qui espérait transporter le théâtre de la guerre d&#39;Asie en Europe. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXX. En apprenant la mort de Memnon, Darius réunit en conseil ses amis et délibéra s&#39;il fallait envoyer sur les côtes des généraux et une armée, ou si le roi de Perse devait lui-même se mettre à la tête de toutes ses troupes pour combattre les Macédoniens. Quelques-uns furent d&#39;avis qu&#39;il convenait que le roi marchât lui-même à la tête de ses troupes, pour que les Perses se battissent avec plus de courage. Charidème l&#39;Athénien, homme admiré pour sa bravoure et ses talents militaires (il avait servi sous Philippe, roi de Macédoine, et avait été dans toutes ses affaires son bras droit et son conseiller (<a name="35" href="#35a">35</a>)), pensait que Darius ne devait pas mettre légèrement en jeu tout son empire, et qu&#39;étant chargé du poids du gouvernement de l&#39;Asie, il devait confier la conduite de la guerre à un général éprouvé. Il ajoutait qu&#39;une armée de cent mille hommes, dont un tiers de mercenaires grecs, serait suffisante [pour tenir tête à l&#39;ennemi] ; enfin il s&#39;offrit lui-même avec jactance à faire réussir ce projet. Le roi se rendit d&#39;abord à cette proposition, mais ses amis s&#39;y opposèrent vivement et insinuèrent le soupçon que Charidème ne visait au commandement que dans le dessein de livrer aux Macédoniens l&#39;empire des Perses. Là-dessus Charidème s&#39;emporta, accusa avec force les Perses de lâcheté, et blessa le roi par ses paroles injurieuses. Darius, emporté par la colère, saisit Charidème par la ceinture, selon la coutume des Perses, et le livra à ses satellites avec l&#39;ordre de le faire mourir. Au moment où il allait être exécuté, Charidème s&#39;écria que le roi se repentirait bientôt, et que, pour cette injuste punition, il serait châtié par la perte de son empire. Telle fut la fin de Charidème, qui s&#39;était perdu lui-même par ses illusions et par sa franchise intempestive. Cependant le roi, revenu de sa colère, se repentit aussitôt et se reprocha vivement cet acte comme une de ses plus grandes fautes. Mais, avec tout son pouvoir royal il était impuissant à effacer ce qui était fait. Depuis lors, tourmenté dans des rêves par la valeur des Macédoniens et ayant sans cesse devant les yeux l&#39;activité d&#39;Alexandre, il cherchait de tous côtés un général digne de succéder à Memnon dans le commandement; mais n&#39;en trouvant point, il fut lui-même obligé de se mettre à la tête de son armée et de risquer son empire. </font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px">&nbsp;</td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[31] Εὐθὺς οὖν μετεπέμπετο τὰς πανταχόθεν δυνάμεις καὶ προσέταξεν ἀπαντᾶν εἰς Βαβυλῶνα καὶ τῶν φίλων καὶ τῶν συγγενῶν ἐπελέγετο τοὺς εὐθέτους, ὧν τοῖς μὲν τὰς ἁρμοζούσας ἡγεμονίας κατεμέριζε, τοὺς δὲ μεθ&#39; αὑτοῦ κινδυνεύειν προσέταττεν. (2) Ὡς δ&#39; ὁ τῆς στρατείας ἀφωρισμένος χρόνος προσεγένετο, κατήντησαν ἅπαντες εἰς τὴν Βαβυλῶνα. Ὁ δ&#39; ἀριθμὸς ἦν τῶν στρατιωτῶν πεζοὶ μὲν πλείους τῶν τετταράκοντα μυριάδων, ἱππεῖς δὲ οὐκ ἐλάττους τῶν δέκα μυριάδων. Δαρεῖος μὲν οὖν μετὰ τοσαύτης δυνάμεως ἀναζεύξας ἐκ Βαβυλῶνος προῆγεν ἐπὶ Κιλικίας, ἔχων μεθ&#39; ἑαυτοῦ τήν τε γυναῖκα καὶ τὰ τέκνα, υἱὸν καὶ δύο θυγατέρας, καὶ τὴν μητέρα· (3) ᾿Αλέξανδρος δὲ πρὸ μὲν τῆς Μέμνονος τελευτῆς πυνθανόμενος Χῖον καὶ τὰς ἐν Λέσβῳ πόλεις κεχειρῶσθαι, τὴν δὲ Μιτυλήνην κατὰ κράτος ἡλωκυῖαν, πρὸς δὲ τούτοις τὸν Μέμνονα τριακοσίαις τριήρεσι καὶ πεζῇ δυνάμει μέλλοντα στρατεύειν ἐπὶ Μακεδονίαν, τῶν δ&#39; ῾Ελλήνων τοὺς πλείους ἑτοίμους εἶναι πρὸς ἀπόστασιν οὐ μετρίως ἠγωνία, (4) Ὡς δ&#39; ἧκόν τινες ἀπαγγέλλοντες τὴν Μέμνονος τελευτήν, ἀπελύθη τῆς πολλῆς ἀγωνίας. Μετ&#39; ὀλίγον δὲ εἰς ἀρρωστίαν βαρυτέραν ἐμπεσὼν καὶ χαλεπῷ πάθει συνεχόμενος συνεκάλεσε τοὺς ἰατρούς. (5) Τῶν μὲν οὖν ἄλλων ἕκαστος δυσχερῶς εἶχε πρὸς τὴν θεραπείαν, Φίλιππος δ&#39; ᾿Ακαρνὰν τὸ γένος παραβόλοις καὶ συντόμοις θεραπείαις χρώμενος ἐπηγγείλατο διὰ φαρμακείας λύσειν τὴν νόσον. (6) Ἀσμένως δὲ τοῦ βασιλέως ὑπακούσαντος διὰ τὸ λέγεσθαι Δαρεῖον μετὰ τῆς δυνάμεως ἐκ Βαβυλῶνος ὡρμηκέναι ὁ μὲν ἰατρὸς δοὺς φάρμακον πιεῖν καὶ συνεργὸν λαβὼν τὴν φύσιν τοῦ κάμνοντος καὶ τὴν τύχην εὐθὺς ἀπήλλαξε τῆς νόσου τὸν ᾿Αλέξανδρον. Οὗτος μὲν οὖν παραδόξως ἐκφυγὼν τὸν κίνδυνον καὶ τὸν ἰατρὸν τιμήσας μεγαλοπρεπῶς κατέταξεν αὐτὸν εἰς τοὺς εὐνουστάτους τῶν φίλων. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[32] Ἡ δὲ μήτηρ τοῦ βασιλέως ἔγραψε πρὸς τὸν ᾿Αλέξανδρον τά τε ἄλλα τῶν χρησίμων καὶ διότι φυλάξασθαι προσήκει τὸν Λυγκηστὴν ᾿Αλέξανδρον. Οὗτος δ&#39; ὢν ἀνδρείᾳ διάφορος καὶ φρονήματος πλήρης καὶ συμπαρακολουθῶν τῷ βασιλεῖ μετὰ τῶν ἄλλων φίλων ἐπιστεύετο. (2) Πολλῶν δὲ καὶ ἄλλων εὐλόγων συνδραμόντων πρὸς ταύτην τὴν διαβολὴν συλληφθεὶς καὶ δεθεὶς εἰς φυλακὴν παρεδόθη, ὡς τευξόμενος δικαστηρίου. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Ὁ δὲ ᾿Αλέξανδρος πυθόμενος τὸν Δαρεῖον ὀλίγων ἡμερῶν ὁδὸν ἀπέχειν Παρμενίωνα μὲν μετὰ τῆς δυνάμεως ἀπέστειλεν προκαταληψόμενον τὰς παρόδους καὶ τὰς ὀνομαζομένας ὡ Πύλας· οὗτος δ&#39; ἐπιβαλὼν τοῖς τόποις καὶ τοὺς προκατειληφότας τὰς δυσχωρίας βαρβάρους βιασάμενος κύριος ἐγένετο τῶν παρόδων. (3) Δαρεῖος δὲ βουλόμενος εὔζωνον ποιῆσαι τὴν δύναμιν τὰ μὲν σκευοφόρα καὶ τὸν περιττὸν ὄχλον εἰς Δαμασκὸν τῆς Συρίας ἀπέθετο, τὸν δ&#39; ᾿Αλέξανδρον πυθόμενος τὰς δυσχωρίας προκατειληφέναι καὶ νομίσας αὐτὸν μὴ τολμᾶν ἐν τῷ πεδίῳ διαγωνίζεσθαι προῆγεν ἐπ&#39; αὐτὸν σύντομον τὴν ὁδοιπορίαν ποιούμενος. (4) Οἱ δ&#39; ἐγχώριοι τῆς μὲν τῶν Μακεδόνων ὀλιγότητος καταφρονήσαντες, τὸ δὲ πλῆθος τῆς τῶν Περσῶν στρατιᾶς καταπεπληγμένοι καταλιπόντες τὸν ᾿Αλέξανδρον προσέθεντο τῷ Δαρείῳ καὶ τάς τε τροφὰς καὶ τὴν ἄλλην παρασκευὴν μετὰ πολλῆς προθυμίας ἐχορήγουν τοῖς Πέρσαις καὶ διὰ τῆς ἰδίας κρίσεως προεσήμαινον τοῖς βαρβάροις τὴν νίκην.&nbsp; Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος τὴν μὲν ᾿Ισσὸν πόλιν ἀξιόλογον καταπληξάμενος ἐχειρώσατο· </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[33] Τῶν δὲ κατασκόπων ἀπαγγειλάντων αὐτῷ τριάκοντα σταδίους ἀπέχειν τὸν Δαρεῖον καὶ συντεταγμένῃ τῇ δυνάμει προσιέναι καταπληκτικῶς, ὑπολαβὼν παρὰ τῶν θεῶν αὐτῷ δεδόσθαι τὸν καιρὸν ὥστε μιᾷ παρατάξει νικήσαντα καταλῦσαι τὴν Περσῶν ἡγεμονίαν τοὺς μὲν στρατιώτας τοῖς οἰκείοις λόγοις παρεκάλεσεν ἐπὶ τὸν περὶ τῶν ὅλων ἀγῶνα, τὰ δὲ τάγματα τῶν στρατιωτῶν καὶ τὰς τῶν ἱππέων εἴλας οἰκείως τοῖς ὑποκειμένοις τόποις διατάξας τοὺς μὲν ἱππεῖς ἐπέστησε πρὸ πάσης τῆς στρατιᾶς, τὴν δὲ τῶν πεζῶν φάλαγγα κατόπιν ἐφεδρεύειν προσέταξεν. (2) Αὐτὸς δὲ προηγούμενος τοῦ δεξιοῦ μέρους ἀπήντα τοῖς πολεμίοις, ἔχων μεθ&#39; ἑαυτοῦ τοὺς κρατίστους τῶν ἱππέων· τὸ δ&#39; εὐώνυμον μέρος ἐπεῖχον οἱ τῶν Θετταλῶν ἱππεῖς, πολὺ τῶν ἄλλων διαφέροντες ταῖς τε ἀνδραγαθίαις καὶ ταῖς ἐμπειρίαις. (3) Ὡς δ&#39; αἱ δυνάμεις ἐντὸς βέλους ἐγίνοντο, τοῖς μὲν περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον ἐπέρριψαν οἱ βάρβαροι τοσοῦτον πλῆθος βελῶν ὥστε διὰ τὴν πυκνότητα τῶν βαλλομένων ἀλλήλοις συγκρουόντων ἀσθενεστέρας γίνεσθαι τὰς πληγάς. (4) Τῶν δὲ σαλπικτῶν παρ&#39; ἀμφοτέροις τὸ πολεμικὸν σημαινόντων οἱ Μακεδόνες πρῶτοι συναλαλάξαντες βοὴν ἐξαίσιον ἐποίησαν, μετὰ δὲ ταῦτα τῶν βαρβάρων ἀντιφθεγξαμένων συνήχησε μὲν ἡ σύνεγγυς ὀρεινὴ πᾶσα, τὸ δὲ μέγεθος τῆς βοῆς ὑπερῆρε τὴν προγεγενημένην κραυγήν, ὡς ἂν πεντήκοντα μυριάδων μιᾷ φωνῇ συνηχουσῶν. (5) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος πάντῃ τὴν ὄψιν βάλλων καὶ σπεύδων κατιδεῖν τὸν Δαρεῖον ἅμα τῷ κατανοῆσαι παραχρῆμα μετὰ τῶν περὶ αὐτὸν ἱππέων ἐπ&#39; αὐτὸν ἐφέρετο τὸν βασιλέα, σπεύδων οὐχ οὕτω καταπροτερῆσαι τῶν Περσῶν ὡς τὸ δι&#39; αὑτοῦ περιποιήσασθαι τὴν νίκην. (6) Ἅμα δὲ τούτῳ καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων ἱππέων συμπεσόντων ἀλλήλοις καὶ πολλοῦ φόνου γινομένου ἡ μὲν μάχη διὰ τὰς τῶν ἀγωνιζομένων ἀρετὰς ἀμφίδοξον εἶχε τὴν τῶν ὅλων κρίσιν· ἐταλαντεύετο γὰρ δεῦρο κἀκεῖσε, τῆς τροπῆς ἐναλλὰξ γινομένης. (7) Οὔτε γὰρ ἀκοντίσας οὔτε πατάξας οὐδεὶς ἄπρακτον ἔσχε τὴν πληγήν, ὡς ἂν διὰ τὸ πλῆθος ἑτοίμου τοῦ σκοποῦ κειμένου. Διὸ καὶ πολλοὶ τραύμασιν ἐναντίοις περιτυγχάνοντες ἔπιπτον καὶ μέχρι τῆς ἐσχάτης ἀναπνοῆς θυμομαχοῦντες τὸ ζῆν πρότερον ἢ τὴν ἀρετὴν ἐξέλειπον.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[34] Οἱ δὲ ἑκάστης τάξεως ἡγεμόνες τῶν ὑποτεταγμένων προαγωνιζόμενοι διὰ τῆς ἰδίας ἀρετῆς τοὺς πολλοὺς ἀνδραγαθεῖν προετρέψαντο. Διὸ καὶ παρῆν ὁρᾶν πολλὰς μὲν διαθέσεις τραυμάτων γινομένας, ποικίλους δὲ καὶ μεγάλους ἀγῶνας συνισταμένους ὑπὲρ τῆς νίκης. (2) ᾿Οξάθρης δ&#39; ὁ Πέρσης, ἀδελφὸς μὲν ὢν Δαρείου, κατὰ δὲ τὴν ἀνδρείαν ἐπαινούμενος, ὡς εἶδεν τὸν ᾿Αλέξανδρον ἀκατασχέτως ἱέμενον ἐπὶ τὸν Δαρεῖον, ἐφιλοτιμήθη τῆς αὐτῆς τύχης κοινωνῆσαι τἀδελφῷ. (3) Ἀναλαβὼν οὖν τοὺς ἀρίστους τῶν ἱππέων τῶν μεθ&#39; ἑαυτοῦ τεταγμένων μετὰ τούτων ἐπέρραξε τοῖς περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον καὶ νομίσας τὸ φιλάδελφον τῆς ψυχῆς οἴσειν αὐτῷ περιβόητον παρὰ Πέρσαις δόξαν προεμάχετο τοῦ Δαρείου τεθρίππου καὶ μετ&#39; ἐμπειρίας εὐτόλμως τοῖς πολεμίοις συμπλεκόμενος πολλοὺς ἀπέκτεινε. (4) Τῶν δὲ περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον ὑπερβαλλομένων ταῖς ἀνδραγαθίαις περὶ μὲν τὸ τοῦ Δαρείου τέθριππον ταχὺ νεκρῶν ἐσωρεύθη πλῆθος· πάντες γὰρ ἐφιέμενοι τοῦ βασιλέως ψαῦσαι πρὸς ἀλλήλους ἐκθυμότατα διηγωνίζοντο καὶ τοῦ ζῆν οὐδεμίαν ἐποιοῦντο φειδώ. (5) Ἔπεσον δ&#39; ἐν τῷ κινδύνῳ τούτῳ πολλοὶ τῶν παρὰ Πέρσαις ἐπιφανῶν ἡγεμόνων, ἐν οἷς ὑπῆρχεν ᾿Αντιξύης καὶ ῾Ρεομίθρης καὶ ὁ τῆς Αἰγύπτου σατράπης Τασιάκης. Ὁμοίως δὲ πολλῶν καὶ παρὰ τοῖς Μακεδόσι πεσόντων συνέβη καὶ αὐτὸν τὸν ᾿Αλέξανδρον τρωθῆναι τὸν μηρόν, περιχυθέντων αὐτῷ τῶν πολεμίων. (6) Οἱ δὲ τὸν τοῦ Δαρείου τεθρίππου ζυγὸν ἐπέχοντες ἵπποι, τραυματιζόμενοι πυκνῶς καὶ διὰ τὸ πλῆθος τῶν περὶ αὐτοὺς σωρευομένων νεκρῶν πτυρόμενοι, τὰ μὲν χαλινὰ διεσείοντο, παρ&#39; ὀλίγον δὲ καὶ αὐτὸν τὸν Δαρεῖον εἰς τοὺς πολεμίους ἐξήνεγκαν. Διὸ καὶ κινδυνεύων ἐσχάτως ὁ βασιλεὺς αὐτὸς ἥρπασε τοὺς ῥυτῆρας, συναναγκαζόμενος λῦσαι τὴν σεμνότητα τῆς προστασίας καὶ τὸν παρὰ Πέρσαις τοῖς βασιλεῦσι κείμενον νόμον ὑπερβῆναι. (7) Προσήχθη δὲ καὶ τέθριππον ἕτερον ὑπὸ τῶν ὑπηρετῶν τῷ Δαρείῳ καὶ κατὰ τὴν εἰς τοῦτο μετάβασιν ταραχῆς γενομένης ὁ μὲν Δαρεῖος ἐπικειμένων τῶν πολεμίων εἰς ἔκπληξιν καὶ δέος ἐνέπιπτεν, οἱ δὲ Πέρσαι τὸν βασιλέα κατανοήσαντες ταραττόμενον εἰς φυγὴν ὥρμησαν. Τὸ δ&#39; αὐτὸ καὶ τῶν ἐχομένων ἱππέων ποιησάντων ταχὺ πάντες ἐτράπησαν. (8) Τῆς δὲ φυγῆς οὔσης ἐν τόποις στενοῖς καὶ τραχέσι συμπίπτοντες ἀλλήλους συνεπάτουν καὶ πολλοὶ χωρὶς πολεμίας πληγῆς ἀπέθνησκον. Ἔκειντο γὰρ ὁμοῦ σωρευθέντες οἱ μὲν ἄνευ τῶν ὅπλων, οἱ δὲ τηροῦντες τὰς πανοπλίας· τινὲς δὲ γεγυμνωμένα τὰ ξίφη διαφυλάξαντες τοὺς περὶ ταῦτα ἀναπειρομένους ἀνῄρουν· οἱ δὲ πλεῖστοι εἰς τὰ πεδία διεκπεσόντες διὰ τούτων ἀπὸ κράτους ἐλαύνοντες τοὺς ἵππους εἰς τὰς συμμαχίδας πόλεις κατέφευγον. (9) Ἡ δὲ τῶν Μακεδόνων φάλαγξ καὶ τὸ τῶν Περσῶν πεζὸν στράτευμα βραχὺν χρόνον ἐν τῇ μάχῃ διέμεινεν· προηττημένων γὰρ τῶν ἱππέων οἱονεί τις προαγὼν ἐγεγόνει τῆς ὅλης νίκης. Πάντων δὲ τῶν βαρβάρων ταχὺ τραπέντων καὶ τοσούτων μυριάδων ἐν στενοῖς τόποις τὴν φυγὴν ποιουμένων ταχὺ πᾶς ὁ συνεχὴς τόπος νεκρῶν ἐπληρώθη. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[35] Νυκτὸς δ&#39; ἐπιλαβούσης οἱ μὲν Πέρσαι ῥᾳδίως διεσπάρησαν εἰς πολλοὺς τόπους, οἱ δὲ Μακεδόνες παυσάμενοι τοῦ διωγμοῦ πρὸς ἁρπαγὴν ὥρμησαν καὶ μάλιστα περὶ τὰς βασιλικὰς σκηνὰς διὰ τὸ πλῆθος τῆς πολυτελείας ἠσχολοῦντο. (2) Διόπερ πολὺς μὲν ἄργυρος, οὐκ ὀλίγος δὲ χρυσός, παμπληθεῖς δὲ καὶ πολυτελεῖς ἐσθῆτες ἐκ τῆς βασιλικῆς γάζης διεφοροῦντο. Ὁμοίως δὲ καὶ τῶν τοῦ βασιλέως φίλων καὶ συγγενῶν καὶ τῶν ἄλλων ἡγεμόνων οὐκ ὀλίγος διηρπάγη πλοῦτος. (3) Οὐ μόνον γὰρ αἱ τῆς βασιλικῆς οἰκίας, ἀλλὰ καὶ αἱ τῶν συγγενῶν καὶ φίλων γυναῖκες ἐφ&#39; ἁρμάτων ὀχούμεναι καταχρύσων συνηκολούθουν κατά τι πάτριον ἔθος τῶν Περσῶν· (4) ἑκάστη δὲ τούτων διὰ τὴν ὑπερβολὴν τοῦ πλούτου καὶ τῆς τρυφῆς περιήγετο πλῆθος πολυδαπάνου κατασκευῆς καὶ γυναικείου κόσμου. Πάθος δ&#39; ἦν δεινότατον περὶ τὰς αἰχμαλωτιζομένας γυναῖκας. (5) Αἱ γὰρ πρότερον διὰ τρυφὴν ἐπ&#39; ἀπήναις πολυτελέσι μόγις κατακομιζόμεναι καὶ γυμνὸν μέρος τοῦ σώματος οὐδὲν φαίνουσαι, τότε μονοχίτωνες καὶ τὰς ἐσθῆτας περιρρήττουσαι μετ&#39; ὀδυρμῶν ἐκ τῶν σκηνῶν ἐξεπήδων, ἐπιβοώμεναι θεοὺς καὶ προσπίπτουσαι τοῖς τῶν κρατούντων γόνασι. (6) Περιαιρούμεναι δὲ ταῖς χερσὶ τρεμούσαις τὸν τοῦ σώματος κόσμον καὶ τὰς κόμας ἀνειμέναι διὰ τόπων τραχέων ἔθεον καὶ πρὸς ἀλλήλας συντρέχουσαι βοηθοὺς ἐπεκαλοῦντο τὰς παρ&#39; ἑτέρων ἐπικουρίας δεομένας. (7) Ἦγον δ&#39; αὐτὰς οἱ μὲν ἀπὸ τῆς κόμης ἐπισπώμενοι τὰς ἠτυχηκυίας, οἱ δὲ τὰς ἐσθῆτας περιρηγνύντες καὶ γυμνοῖς τοῖς σώμασιν ἐπιβάλλοντες τὰς χεῖρας καὶ ταῖς στάθμαις τῶν δοράτων τύπτοντες καὶ τὰ τιμιώτατα καὶ περιβόητα τῶν βαρβάρων ταῖς τῆς τύχης δωρεαῖς ὑβρίζοντες. [36] Οἱ δ&#39; ἐπιεικέστατοι τῶν Μακεδόνων τὴν μεταβολὴν τῆς τύχης ὁρῶντες συμπαθεῖς ἐγίνοντο καὶ τὰς τῶν ἀκληρούντων συμφορὰς ἠλέουν, αἷς τὰ μὲν προσήκοντα καὶ μεγάλα μακρὰν ἀπήρτητο, τὰ δ&#39; ἀλλόφυλα καὶ πολέμια παρῆν σύνεγγυς . . . καὶ πρὸς ἀτυχῆ καὶ ἐπονείδιστον αἰχμαλωσίαν παρώρμητο. (2) Μάλιστα δὲ τοὺς παρόντας εἰς δάκρυα καὶ συμπάθειαν ἤγαγεν ἡ Δαρείου μήτηρ καὶ γυνὴ καὶ δύο θυγατέρες ἐπίγαμοι καὶ υἱὸς παῖς τὴν ἡλικίαν. (3) Ἐπὶ γὰρ τούτων ἡ μεταβολὴ τῆς τύχης καὶ τὸ μέγεθος τῶν ἀνελπίστων ἀκληρημάτων ἐν ὄψει κείμενον εὐλόγως τοὺς ὁρῶντας ἐποίει συμπάσχειν τοῖς ἠτυχηκόσι. (4) Περὶ μὲν γὰρ Δαρείου πότερον ζῇ καὶ περίεστιν ἢ καὶ μετὰ τῆς τῶν ἄλλων φθορᾶς ἀπόλωλεν οὐκ ἐγίνωσκον, ἑώρων δὲ τὴν σκηνὴν διαρπάζοντας ἐνόπλους πολεμίους ἄνδρας, ἀγνοοῦντας μὲν τὰς ἡλωκυίας, πολλὰ δὲ διὰ τὴν ἄγνοιαν ἀπρεπῆ πράττοντας, καὶ τὸ σύνολον ὅλην τὴν ᾿Ασίαν αἰχμάλωτον μεθ&#39; αὑτῶν γεγενημένην καὶ ταῖς μὲν τῶν σατραπῶν γυναιξὶ προσπιπτούσαις καὶ δεομέναις βοηθεῖν οὐχ οἷον συνεπιλαβέσθαι τινὸς ἴσχυον, ἀλλὰ καὶ αὐταὶ ταύτας ἠξίουν συνεπικουρῆσαι τοῖς ἑαυτῶν ἀκληρήμασιν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(5) Οἱ δὲ τοῦ βασιλέως παῖδες καταλαβόμενοι τὴν τοῦ Δαρείου σκηνὴν τἀκείνου λουτρὰ καὶ δεῖπνα παρεσκευάζοντο καὶ λαμπάδων πολλὴν πυρὰν ἅψαντες προσεδέχοντο τὸν ᾿Αλέξανδρον, ὅπως ἀπὸ τοῦ διωγμοῦ γενόμενος καὶ καταλαβὼν ἑτοίμην πᾶσαν τὴν παρασκευὴν τοῦ Δαρείου οἰωνίσηται τὴν ὅλην τῆς ᾿Ασίας ἡγεμονίαν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(6) Κατὰ δὲ τὴν μάχην ἐτελεύτησαν τῶν βαρβάρων πεζοὶ μὲν πλείους τῶν δέκα μυριάδων, ἱππεῖς δ&#39; οὐκ ἐλάττους τῶν μυρίων, τῶν δὲ Μακεδόνων πεζοὶ μὲν εἰς τριακοσίους, ἱππεῖς δὲ περὶ ἑκατὸν καὶ πεντήκοντα. Ἡ μὲν οὖν ἐν ᾿Ισσῷ τῆς Κιλικίας μάχη τοιοῦτον ἔσχε τὸ τέλος. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[37] Τῶν δὲ βασιλέων Δαρεῖος μὲν κατὰ κράτος ἡττημένος εἰς φυγὴν ὥρμησεν καὶ μεταλαμβάνων ἄλλον ἐξ ἄλλου τῶν ἀρίστων ἵππων κατὰ κράτος ἤλαυνε, διαφυγεῖν σπεύδων τὰς ᾿Αλεξάνδρου χεῖρας καὶ τῶν ἄνω σατραπειῶν ἅψασθαι προαιρούμενος· (2) ᾿Αλέξανδρος δὲ μετὰ τῆς ἑταιρικῆς ἵππου καὶ τῶν ἄλλων ἀρίστων ἱππέων ἐποιεῖτο τὸν διωγμόν, σπεύδων ἐγκρατὴς γενέσθαι τοῦ Δαρείου. Διανύσας δὲ σταδίους διακοσίους ἀνέκαμψεν εἰς τὴν παρεμβολὴν περὶ μέσας νύκτας, τοῖς δὲ λουτροῖς θεραπεύσας τὸν ἐκ τῆς κακοπαθείας κόπον ἐτρέπετο πρὸς ἄνεσιν καὶ δειπνοποιίαν. (3) Πρὸς δὲ τὴν γυναῖκα καὶ τὴν μητέρα τοῦ Δαρείου προσελθών τις ἀπήγγειλεν ὅτι πάρεστιν ᾿Αλέξανδρος ἀπὸ τοῦ διωγμοῦ, τὸν Δαρεῖον ἐσκυλευκώς. Ἔνθα δὴ κραυγῆς μεγάλης καὶ κλαυθμοῦ περὶ τὰς γυναῖκας γενομένου καὶ τοῦ πλήθους τῶν αἰχμαλώτων διὰ τὴν ἀπαγγελίαν συμπενθοῦντος καὶ πολὺν ὀδυρμὸν προϊεμένου, πυθόμενος ὁ βασιλεὺς τὸ περὶ τὰς γυναῖκας πάθος ἐξέπεμψεν ἕνα τῶν φίλων Λεοννάτον καταπαύσοντα τὴν ταραχὴν καὶ παραμυθησόμενον τὰς περὶ τὴν Σισύγγαμβριν καὶ δηλώσοντα διότι Δαρεῖος μὲν ζῇ, ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ἐπιμέλειαν αὐτῶν ποιήσεται τὴν προσήκουσαν καὶ διότι πρῲ βούλεται προσαγορεῦσαί τε αὐτὰς καὶ διὰ τῶν ἔργων ἀποδείξασθαι τὴν ἰδίαν φιλανθρωπίαν. (4) Αἱ μὲν οὖν αἰχμαλωτίδες προσπεσούσης αὐταῖς παραδόξου καὶ παντελῶς ἀπηλπισμένης εὐτυχίας τόν τε ᾿Αλέξανδρον ὡς θεὸν προσεδέξαντο καὶ τῶν ὀδυρμῶν ἀπηλλάγησαν. (5) Ὁ δὲ βασιλεὺς ἅμ&#39; ἡμέρᾳ λαβὼν ἕνα τῶν φίλων τὸν μάλιστα τιμώμενον ῾Ηφαιστίωνα παρῆλθε πρὸς τὰς γυναῖκας. Ἐχόντων δ&#39; ἀμφοτέρων ἐσθῆτας μὲν ὁμοίας, τῷ μεγέθει δὲ καὶ κάλλει προέχοντος τοῦ ῾Ηφαιστίωνος ἡ Σισύγγαμβρις τοῦτον ὑπολαβοῦσα εἶναι τὸν βασιλέα προσεκύνησεν· διανευόντων δ&#39; αὐτῇ τῶν παρεστώτων καὶ τῇ χειρὶ δεικνύντων τὸν ᾿Αλέξανδρον ἡ μὲν Σισύγγαμβρις αἰδεσθεῖσα τὴν ἄγνοιαν πάλιν ἐξ ἀρχῆς προσεκύνει τὸν ᾿Αλέξανδρον, (6) ὁ δὲ βασιλεὺς ὑπολαβὼν εἶπεν μηδὲν φροντίσῃς, ὦ μῆτερ· καὶ γὰρ καὶ οὗτος ᾿Αλέξανδρός ἐστιν. Οὐ μὴν ἀλλὰ τὴν πρεσβῦτιν μητέρα προσαγορεύσας διὰ τῆς φιλανθρωποτάτης προσηγορίας προεσήμαινε τοῖς προητυχηκόσι τὴν μέλλουσαν ἔσεσθαι φιλανθρωπίαν. Διαβεβαιωσάμενος δ&#39; αὐτὴν ὑπάρξειν δευτέραν μητέρα τοῖς ἔργοις εὐθὺς ἐκύρωσε τὴν διὰ τῶν λόγων ἐπαγγελίαν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[38] Περιέθηκε γὰρ αὐτῇ κόσμον τε βασιλικὸν καὶ τὸ προγεγονὸς ἀξίωμα ταῖς προσηκούσαις τιμαῖς ἀποκατέστησε· τὴν μὲν γὰρ θεραπείαν αὐτῇ πᾶσαν τὴν δοθεῖσαν ὑπὸ Δαρείου παρέδωκεν, ἰδίαν δ&#39; ἄλλην οὐκ ἐλάττονα τῆς προϋπαρχούσης προσεδωρήσατο καὶ τῆς μὲν τῶν παρθένων ἐκδόσεως βέλτιον τῆς Δαρείου κρίσεως ἐπηγγείλατο προνοήσεσθαι, τὸν παῖδα δὲ θρέψειν ὡς υἱὸν ἴδιον καὶ βασιλικῆς τιμῆς ἀξιώσειν. (2) Προσκαλεσάμενος δ&#39; αὐτὸν καὶ φιλήσας, ὡς εἶδεν ἀδεῶς βλέψαντα καὶ μηδὲν ὅλως καταπλαγέντα, πρὸς τοὺς περὶ τὸν ῾Ηφαιστίωνα εἶπεν ὅτι ὁ παῖς ὢν ἓξ ἐτῶν καὶ τὴν ἀρετὴν ὑπὲρ τὴν ἡλικίαν προφαίνων πολλῷ βελτίων ἐστὶ τοῦ πατρός. Περὶ δὲ τῆς Δαρείου γυναικὸς καὶ τῆς περὶ αὐτὴν σεμνότητος πρόνοιαν ἕξειν ἔφησεν ὅπως μηδὲν ἀνάξιον πάθῃ τῆς προγεγενημένης εὐδαιμονίας. (3) Πολλὰ δὲ καὶ ἄλλα πρὸς ἔλεον καὶ φιλανθρωπίαν διαλεχθεὶς ἐποίησε τὰς γυναῖκας διὰ τὸ μέγεθος τῆς ἀνελπίστου χαρᾶς εἰς ἀκατάσχετα προπεσεῖν δάκρυα. Ἐπὶ δὲ πᾶσι τοῖς προειρημένοις δοὺς τὴν δεξιὰν οὐ μόνον ὑπὸ τῶν εὖ παθόντων ἐπαίνων ἐτύγχανεν, ἀλλὰ καὶ παρὰ πᾶσι τοῖς συστρατευομένοις περιβόητον ἔσχε τὴν ὑπερβολὴν τῆς ἐπιεικείας. (4) Καθόλου δ&#39; ἔγωγε νομίζω πολλῶν καὶ καλῶν ἔργων ὑπ&#39; ᾿Αλεξάνδρου συντετελεσμένων μηδὲν τούτων μεῖζον ὑπάρχειν μηδὲ μᾶλλον ἄξιον ἀναγραφῆς καὶ μνήμης ἱστορικῆς εἶναι. (5) Αἱ μὲν γὰρ τῶν πόλεων πολιορκίαι καὶ παρατάξεις καὶ τὰ ἄλλα τὰ κατὰ τὸν πόλεμον προτερήματα τὰ πλείονα διὰ τύχην ἢ δι&#39; ἀρετὴν ἐπιτυγχάνεται, ὁ δ&#39; ἐν ταῖς ἐξουσίαις εἰς τοὺς ἐπταικότας ἔλεος μεριζόμενος διὰ μόνης τῆς φρονήσεως γίνεται. (6) Οἱ πλεῖστοι γὰρ διὰ τὴν εὐτυχίαν ἐπαίρονται μὲν ταῖς εὐπραξίαις, ὑπερήφανοι δ&#39; ἐν ταῖς εὐτυχίαις γινόμενοι τῆς ἀνθρωπίνης καὶ κοινῆς ἀσθενείας ἐπιλανθάνονται· διὸ καὶ τοὺς πλείστους ὁρᾶν ἔστι τὴν εὐτυχίαν ὥσπερ τι βαρὺ φορτίον φέρειν ἀδυνατοῦντας. (7) ᾿Αλέξανδρος μὲν οὖν, καίπερ πολλαῖς γενεαῖς προγεγονὼς τοῦ καθ&#39; ἡμᾶς βίου, τυγχανέτω καὶ παρὰ τῶν μεταγενεστέρων δικαίου καὶ πρέποντος ταῖς ἰδίαις ἀρεταῖς ἐπαίνου. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[39] Δαρεῖος δὲ διανύσας εἰς Βαβυλῶνα καὶ τοὺς ἀπὸ τῆς ἐν ᾿Ισσῷ μάχης διασωζομένους ἀναλαβὼν οὐκ ἔπεσε τῷ φρονήματι, καίπερ μεγάλῃ περιπεπτωκὼς συμφορᾷ, ἀλλὰ πρὸς τὸν ᾿Αλέξανδρον ἔγραψεν ἀνθρωπίνως φέρειν τὴν εὐτυχίαν καὶ τοὺς αἰχμαλώτους ἀλλάξασθαι χρημάτων πλῆθος λαβόντα· προσετίθει δὲ καὶ τῆς ᾿Ασίας τὴν ἐντὸς ῞Αλυος χώραν καὶ πόλεις συγχωρήσειν, ἐὰν βουληθῇ γενέσθαι φίλος. (2) Ό δ&#39; ᾿Αλέξανδρος συναγαγὼν τοὺς φίλους καὶ τὴν μὲν ἀληθινὴν ἐπιστολὴν ἀποκρυψάμενος, ἑτέραν δὲ γράψας ῥέπουσαν πρὸς τὸ ἑαυτῷ συμφέρον προσήνεγκε τοῖς συνέδροις καὶ τοὺς πρέσβεις ἀπράκτους ἐξαπέστειλεν. (3) Διόπερ ὁ Δαρεῖος ἀπογνοὺς τὴν διὰ τῶν ἐπιστολῶν σύνθεσιν παρασκευὰς μεγάλας ἐποιεῖτο πρὸς τὸν πόλεμον καὶ τοὺς μὲν κατὰ τὴν τροπὴν ἀποβεβληκότας τὰς πανοπλίας καθώπλιζεν, ἄλλους δ&#39; ἐπιλεγόμενος εἰς στρατιωτικὰς τάξεις κατέγραφε· τὰς δ&#39; ἐκ τῶν ἄνω σατραπειῶν δυνάμεις, ἃς ἀπολελοιπὼς ἦν διὰ τὴν ὀξύτητα τῆς στρατείας, μετεπέμπετο. (4) Καὶ τέλος τοσαύτην εἰσηνέγκατο σπουδὴν εἰς τὴν κατασκευὴν τῆς δυνάμεως ὥστε διπλασίαν γενέσθαι τῆς ἐν ᾿Ισσῷ παραταξαμένης· ὀγδοήκοντα μὲν γὰρ μυριάδες πεζῶν, εἴκοσι δ&#39; ἱππέων ἠθροίσθησαν καὶ χωρὶς ἁρμάτων δρεπανηφόρων πλῆθος. Ταῦτα μὲν οὖν ἐπράχθη κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[40] Ἐπ&#39; ἄρχοντος δ&#39; ᾿Αθήνησι Νικηράτου ῾Ρωμαῖοι κατέστησαν ὑπάτους Μάρκον ᾿Ατίλιον καὶ Μάρκον Οὐαλέριον, ᾿Ολυμπιὰς δ&#39; ἤχθη δευτέρα πρὸς ταῖς ἑκατὸν καὶ δέκα, καθ&#39; ἣν ἐνίκα Γρύλος Χαλκιδεύς. Ἐπὶ δὲ τούτων ᾿Αλέξανδρος μετὰ τὴν ἐν ᾿Ισσῷ νίκην τοὺς μὲν τελευτήσαντας ἔθαψεν, ἐν οἷς καὶ τῶν πολεμίων τοὺς ἐν ταῖς ἀνδραγαθίαις θαυμασθέντας· μετὰ δὲ ταῦτα τοῖς θεοῖς μεγαλοπρεπεῖς θυσίας συντελέσας καὶ τοὺς ἐν τῇ μάχῃ κατ&#39; ἀρετὴν διαφόρους γενομένους τιμήσας ταῖς ἀξίαις ἑκάστους δωρεαῖς ἐφ&#39; ἡμέρας τινὰς ἀνέλαβε τὴν δύναμιν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(2) Ἔπειτα προάγων ἐπ&#39; Αἰγύπτου καὶ καταντήσας εἰς τὴν Φοινίκην τὰς μὲν ἄλλας πόλεις παρέλαβεν, ἑτοίμως τῶν ἐγχωρίων προσδεξαμένων αὐτόν· οἱ δὲ Τύριοι βουλομένου τοῦ βασιλέως τῷ ῾Ηρακλεῖ τῷ Τυρίῳ θῦσαι προπετέστερον διεκώλυσαν αὐτὸν τῆς εἰς τὴν πόλιν εἰσόδου. (3) Τοῦ δ&#39; ᾿Αλεξάνδρου χαλεπῶς ἐνέγκαντος καὶ διαπειλησαμένου πολεμήσειν τὴν πόλιν οἱ Τύριοι τεθαρρηκότως ὑπέμενον τὴν πολιορκίαν, ἅμα μὲν Δαρείῳ χαριζόμενοι καὶ τὴν πρὸς αὐτὸν εὔνοιαν βεβαίαν τηροῦντες καὶ νομίζοντες μεγάλας δωρεὰς ἀντὶ ταύτης τῆς χάριτος ἀντιλήψεσθαι παρὰ τοῦ βασιλέως, ἐπισπώμενοι μὲν τὸν ᾿Αλέξανδρον εἰς πολυχρόνιον καὶ ἐπικίνδυνον πολιορκίαν, διδόντες δ&#39; ἄνεσιν τῷ Δαρείῳ πρὸς τὰς παρασκευάς, ἅμα δὲ καὶ πιστεύοντες τῇ τε ὀχυρότητι τῆς νήσου καὶ ταῖς ἐν αὐτῇ παρασκευαῖς, ἔτι δὲ τοῖς ἀπογόνοις αὐτῶν Καρχηδονίοις. (4) Ὁ δὲ βασιλεὺς ὁρῶν κατὰ θάλατταν μὲν δυσπολιόρκητον οὖσαν τὴν πόλιν διά τε τὴν παρασκευὴν τῶν κατὰ τὸ τεῖχος ἔργων καὶ τὴν ὑπάρχουσαν ἐν αὐτῇ δύναμιν ναυτικήν, κατὰ δὲ γῆν σχεδὸν ἀπραγμάτευτον οὖσαν διὰ τὸ τέτταρσι σταδίοις διείργεσθαι τῆς ἠπείρου ὅμως ἔκρινε συμφέρειν πάντα κίνδυνον καὶ πόνον ὑπομένειν ὑπὲρ τοῦ μὴ καταφρονηθῆναι τὴν τῶν Μακεδόνων δύναμιν ὑπὸ μιᾶς καὶ τῆς τυχούσης πόλεως. (5) Εὐθὺς οὖν καθαιρῶν τὴν παλαιὰν λεγομένην Τύρον καὶ πολλῶν μυριάδων κομιζουσῶν τοὺς λίθους χῶμα κατεσκεύαζε δίπλεθρον τῷ πλάτει. Πανδημεὶ δὲ προσλαβόμενος τοὺς κατοικοῦντας τὰς πλησίον πόλεις ταχὺ διὰ τὰς πολυχειρίας ἠνύετο τὰ τῶν ἔργων.</font></td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXI. Darius fit faire partout des levées de troupes, et assigna pour rendez-vous Babylone. Puis, parmi ses amis et ses parents, il fit un choix d&#39;hommes d&#39;élite; il distribua aux uns les grades de l&#39;armée, et garda les autres pour combattre auprès de lui. A l&#39;époque fixée, toutes les troupes se rassemblèrent à Babylone ; elles étaient au nombre de plus de quatre cent mille hommes d&#39;infanterie et d&#39;au moins cent mille cavaliers (<a name="36" href="#36a">36</a>). C&#39;est avec cette armée que Darius partit de Babylone et se dirigea vers la Cilicie, emmenant avec lui sa femme, ses enfants, un fils, deux filles et sa mère. Antérieurement à la mort de Memnon, Alexandre avai appris que Chio et la ville de Lesbos avaient été prises, que Mitylène avait été emportée d&#39;assaut, que Memnon se disposait déjà à descendre en Macédoine avec trois cents trirèmes et une armée de terre, enfin, que la plupart des Grecs étaient près de se révolter; il n&#39;était donc pas médiocrement alarmé. Il ne fut délivré de son inquiétude que lorsque des messagers lui apportèrent la nouvelle de la mort de Memnon. Peu de temps après, Alexandre fut atteint d&#39;une grave maladie et il convoqua ses médecins. Chacun jugea le mal difficile à guérir; un seul, Philippe, Acarnanien de nation, faisant usage de traitements aussi prompts que hardis, promit de guérir la maladie par un remède qu&#39;il prescrirait. Le roi y consentit volontiers, d&#39;autant plus qu&#39;il venait d&#39;apprendre que Darius était parti de Babylone à la tête de son armée. Il prit donc la potion que le médecin lui présenta, et, grâce aux efforts de la nature combinés avec ceux de l&#39;art, Alexandre fut bientôt rétabli (<a name="37" href="#37a">37</a>). Échappé ainsi miraculeusement au danger, le roi honora ce médecin de grandes récompenses et l&#39;admit au nombre de ses plus intimes amis.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXII. Alexandre reçut des lettres de sa mère qui, entre autres communications utiles, lui écrivit de se défier d&#39;Alexandre de Lynciste. C&#39;était un homme brave et ambitieux, qui suivait, avec d&#39;autres amis, le roi dont il avait gagné la confiance. Ce soupçon ayant été confirmé par beaucoup d&#39;autres circonstances, le roi fit arrêter cet homme et le mit aux fers, en attendant que son procète pût s&#39;instruire.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Informé que Darius n&#39;était plus qu&#39;à trois journées de distance, Alexandre détacha Parménion, avec l&#39;ordre d&#39;occuper le premier les passages et les défilés connus sous le nom de Portes [de Cilicie]. Parménion investit ces lieux, délogea les Barbares des postes qu&#39;ils avaient d&#39;avance occupés, et se rendit maître des défilés. Pour alléger la marche de son armée, Darius fit transporter à Damas en Syrie les bagages et la foule inutile qui encombrait l&#39;armée. En apprenant qu&#39;Alexandre s&#39;était d&#39;avance emparé des défilés, Darius s&#39;imaginait que l&#39;ennemi n&#39;oserait pas se mesurer avec lui en rase campagne ; il se porta donc en avant en hâtant sa marche. Les indigènes, qui méprisaient les Macédoniens à cause de leur petit nombre et qui étaient frappés de terreur à l&#39;aspect des forces imposantes des Perses, abandonnèrent Alexandre pour s&#39;attacher à Darius; ils fournirent avec beaucoup d&#39;empressement aux Perses des vivres et toutes sortes de provisions et prédirent aux Barbares une victoire certaine. Cependant Alexandre s&#39;était emparé par surprise d&#39;Issus, ville considérable de la Cilicie.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXIII. Des espions rapportèrent que Darius s&#39;avançait, enseignes déployées, à la tête d&#39;une armée formidable, et n&#39;était plus qu&#39;à trente stades de distance (<a name="38" href="#38a">38</a>). Alexandre regarda comme une faveur des dieux l&#39;occasion qui lui était offerte de décider, par une seule bataille, le sort de l&#39;empire des Perses, et, par des discours appropriés, il exhorta seir soldats à une lutte décisive. Il disposa ensuite selon la nature du terrain, ses lignes d&#39;infanterie et ses escadrons de cavalerie. L&#39;infanterie fut placée au front et les phalanges de cavalerie furent placées en arrière, comme corps de réserve. Il se mit lui-même à la tête de l&#39;aile droite et se porta à la rencontre de l&#39;ennemi avec ses meilleurs cavaliers. L&#39;aile gauche se composait de la cavalerie thessalienne, distinguée par sa bravoure et son expérience militaire (<a name="39" href="#39a">39</a>). Lorsque les deux armées furent arrivées à portée de trait, les Barbares lancèrent sur les troupes d&#39;Alexandre une si grande quantité de flèches, que ces projectiles se heurtaient dans l&#39;air et amortissaient leur effet. Les trompettes sonnèrent des deux côtés la charge. Les Macédoniens poussèrent d&#39;abord un immense cri de guerre ; les Barbares y répondirent de manière à faire retentir de leur voix toutes les montagnes voisines. C&#39;était comme l&#39;écho d&#39;une seule voix poussée par cinq cent mille hommes à la fois. Alexandre promena ses regards de tous côtés, cherchant à découvrir Darius; dès qu&#39;il l&#39;aperçut, il se porta droit sur lui avec ses cavaliers d&#39;élite, moins jaloux de battre les Perses que de remporter la victoire par ses propres efforts. Les deux cavaleries s&#39;attaquèrent réciproquement et il en résulta un terrible carnage. Mais, comme on déploya des deux côtés une égale vakur, l&#39;issue de la bataille resta longtemps indécise; les pertes et les avantages se balançaient de part et d&#39;autre. Aucun coup ne portait à faux ; la foule compacte offrait à tous un but certain ; aussi, un grand nombre de guerriers tombèrent couverts de blessures, toutes reçues par devant; quelques-uns, vaillants jusqu&#39;au dernier souffle, perdaient la vie plutôt que le courage.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXIV. Les chefs de colonnes donnaient à leurs subalternes l&#39;exemple de la bravoure; aussi, pouvait-on voir une grande diversité de combats où la victoire était chaudement disputée. Oxathrès, Perse d&#39;origine, frère de Darius, se couvrit de gloire. Dès qu&#39;il vit Alexandre s&#39;attacher opiniâtrement à Darius, il ne songea plus qu&#39;à partager le sort de son frère. A la tête de la cavalerie d&#39;élite, il fondit sur Alexandre, animé par l&#39;espoir que ce dévouement fraternel augmenterait sa réputation chez les Perses; il combattit en avant du quadrige de Darius, et, joignant l&#39;audace à l&#39;expérience militaire, il tua un grand nombre d&#39;ennemis. Alexandre ne lui cédant pas en courage, les cadavres s&#39;amoncelèrent autour du quadrige de Darius; chacun brûlait de frapper le roi, personne ne ménageait sa vie. Beaucoup de célèbres généraux perses tombèrent dans cette mêlée, entre autres Atizyès, Réomithrès et Tasiacès(<a name="40" href="#40a">40</a>), satrape d&#39;Egypte. Les Macédoniens perdirent également beaucoup de monde, et Alexandre, enveloppé par les ennemis, fut lui-même blessé à la cuisse. Mais les chevaux attelés au quadrige de Darius, pressés par la douleur des blessures qu&#39;ils avaient reçues, et effrayés des monceaux de morts qui les entouraient, n&#39;obéirent plus à la bride et faillirent emporter Darius au milieu des ennemis. Dans ce moment critique le roi, déposant la majesté de son rang, et forcé de s&#39;écarter de l&#39;étiquette que la loi prescrit aux rois des Perses, saisit de ses propres mains les rênes des chevaux. Ses serviteurs lui amenèrent alors un autre quadrige, mais pendant qu&#39;on y faisait passer le roi, le désorclre s&#39;accrut, et Darius, serré de près par les ennemis, fut saisi d&#39;épouvante. Les Perses, qui avaient aperçu le trouble du roi, se livrèrent à la fuite ; les cavaliers suivirent leur exemple, et bientôt toute l&#39;armée tourna le dos. Mais comme la fuite se faisait dans des passages étroits et escarpés, les fuyards, tombant les uns sur les autres, furent foules sous les pieds des chevaux, et beaucoup d&#39;entre eux périrent sans avoir été frappés par l&#39;ennemi. On les trouvait gisant par tas, les uns sans armes et les autres tout armés ; quelques-uns tenaient encore dans leurs mains leurs épées nues, qui ne servaient qu&#39;à tuer ceux qui tombaient sur eux. Cependant, la plupart de ces fuyards étaient parvenus à gagner les plaines qu&#39;ils traversèrent au galop pour chercher un asile dans les villes alliées des Perses. La phalange macédonienne et l&#39;infanterie des Perses gardèrent encore pendant quelque temps le champ de bataille; la défaite de la tsavalerie perse fut, pour les Macédoniens, comme le prélude d&#39;une victoire complète. Tous les Barbares furent promptement mis en déroute, la fuite devint générale; des milliers de Barbares s&#39;engagèrent dans les défilés, et tous les environs furent bientôt jonchés de morts.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXV. La nuit étant survenue, les Perses se dispersèrent facilement dans plusieurs directions. Les Macédoniens, cessant de les poursuivre, ne songèrent qu&#39;à piller le camp et surtout les tentes royales où étaient renfermés beaucoup d&#39;objets précieux. Les soldats en enlevèrent des masses d&#39;argent et d&#39;or, ainsi qu&#39;une grande quantité de riches vêtements tirés du trésor royal. Les tentes des amis et des parents du roi ainsi que celles des généraux procurèrent également un riche butin. Non-seulement les femmes de la maison royale, mais encore celles des parents et des amis du roi suivaient l&#39;armée, selon la coutume des Perses, montées sur des chars dorés; chacune de ces femmes habituées à toutes les jouissances du luxe, portait avec elle une quantité prodigieuse de parures et d&#39;ornements. Les lamentations de toutes ces femmes captives étaient difficiles à dépeindre; elles qui naguère ne se trouvaient pas assez mollement balancées dans de magnifiques palanquins et qui ne laissaient entrevoir aucune partie nue de leur corps, étaient maintenant couvertes d&#39;une simple tunique, ayant tous les autres vêtements déchirés ; elles se précipitaient hors des tentes en poussant de longs gémissements, implorant le secours des dieux et se jetant aux genoux des vainqueurs. Se dépouillant d&#39;une main tremblante de tous leurs ornements, et les cheveux en désordre, elles couraient à travers des lieux escarpés et s&#39;attroupaient en demandant à leurs compagnes d&#39;infortune des secours dont celles-ci avaient également besoin. Quelques soldats traînaient ces malheureuses par les cheveux; ici, d&#39;autres déchirant leurs vêtements, portaient leurs mains sur leurs corps nus et les frappaient du bois de leurs lances, la fortune leur permettant d&#39;insulter ainsi à tout ce qu&#39;il y avait de plus respecté et de plus illustre chez les Barbares.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXVI. Quelques Macédoniens, plus humains que les autres, furent saisis de compassion à l&#39;aspect de ces infortunées que le destin avait fait tomber de si haut, et qui ne voyaient devant elles, pour terme de leurs misères, qu&#39;une honteuse captivité qui devait les éloigner de tout ce qui leur était cher. Mais ce qui excitait la pitié jusqu&#39;aux larmes, c&#39;était l&#39;aspect de la mère de Darius, de sa femme et de ses deux filles, déjà nubiles, et d&#39;un fils à peine adolescent. Un changement de fortune si soudain et la grandeur d&#39;une infortune si inattendue, étaient propres à toucher de commisération tous les assistants. Ces malheureuses ignoraient si Darius était encore en vie ou si, comme tant d&#39;autres, il avait péri. En voyant leurs tentes pillées par des soldats armés qui maltraitaient les captives dont ils ignoraient le rang, ces femmes infortunées croyaient déjà toute l&#39;Asie esclave comme elles. Qu&#39;avaientrelles à répondre aux femmes des satrapes qui venaient implorer leur secours à genoux, puisqu&#39;elles étaient tout aussi malheureuses que ces femmes ?</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Les serviteurs du roi prirent possession de la tente de Darius, y préparèrent les bains, dressèrent les tables, allumèrent des flambeaux, et attendaient l&#39;arrivée d&#39;Alexandre, qui, de retour de la poursuite des ennemis, devait trouver tout disposé comme pour Darius, et tirer de ces préparatifs un augure favorable pour la conquête de l&#39;Asie.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">. Dans la bataille qui venait d&#39;être livrée, les Barbares avaient perdu plus de cent mille hommes d&#39;infanterie (<a name="41" href="#41a">41</a>) et au moins dix mille cavaliers; tandis que les Macédoniens n&#39;avaient perdu que trois cents hommes d&#39;infanterie et environ cent cinquante cavaliers. Telle fut l&#39;issue de la bataille d&#39;Issus en Cilicie.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXVII. Darius ainsi battu et mis en déroute s&#39;enfuyait à bride abattue, montant les meilleurs coursiers qu&#39;il changeait de distance en distance; il avait hâte échapper aux mains d&#39;Alexandre et de chercher un asile dans une des satrapies de l&#39;Asie supérieure. Alexandre, à la tête de l&#39;élite de sa cavalerie et de ses meilleurs compagnons d&#39;armes, s&#39;était mis à suivre les traces de Darius qu&#39;il ambitionnait de faire prisonnier. Mais après avoir parcouru un espace de deux cents stades, il rentra au camp vers minuit. Il se mit au bain pour se reposer de ces fatigues et se livra aux jouissances de la table et du repos. Un messager vint annoncer à la mère et à la femme de Darius qu&#39;Alexandre était de retour de la poursuite du roi, et qu&#39;il avait dépouillé Darius. A cette nouvelle, toutes les femmes captives éclatèrent en sanglots et en longs gémissements. En apprenant ces scènes douloureuses, Alexandre envoya un de ses amis, Léonnatus, pour calmer ces infortunées et porter des paroles de consolation à Sisyngambris (<a name="42" href="#42a">42</a>), en lui annonçant que Darius vivait encore; enfin qu&#39;Alexandre prendrait lui-même soin de la famille de Darius et viendrait le lendemain matin la visiter et lui témoigner sa philanthropie par des actes. Les captives accueillirent ces paroles de consolation comme un bonheur inespéré ; elles regardèrent Alexandre comme un dieu et cessèrent leurs lamentations. Le lendemain, le roi, accompagné d&#39;Hephaestion, un de ses amis qu&#39;il affectionnait le plus, se rendit chez les femmes. Comme ils étaient tous deux abillés de même et qu&#39;Hephaestion l&#39;emportait par sa taille et sa beauté, Sisyngambris prit celui-ci pour le roi, et se prosterna pour le saluer; quelques assistants l&#39;avertirent de sa méprise et lui indiquèrent de la main Alexandre. Sisyngambris, honteuse de son erreur, allait renouveler sa salutation et se prosterner devant Alexandre; mais celui-ci lui dit en la relevant : « Ô mère, ne te tourmente pas, car lui aussi est Alexandre. » En donnant ainsi à cette matrone le titre de mère, le roi fit entrevoir avec quelle prévenance il allait traiter toutes ces infortunées. Il lui donna l&#39;assurance qu&#39;elle serait désormais pour lui comme une seconde mère, et aussitôt il sanctionna sa promesse par des actions.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXVIII. Alexandre la revêtit d&#39;un ornement royal et la rétablit dans ses anciens honneurs. Il lui rendit tous les domestiques que lui avait donnés Darius, et en ajouta encore d&#39;autres de sa propre maison. Il promit ensuite de pourvoir à l&#39;établissement des deux jeunes filles mieux que ne l&#39;aurait fait Darius, d&#39;élever le fils comme si c&#39;était le sien, et de lui rendre les honneurs dus à son rang. Il l&#39;appela même auprès de lui et l&#39;embrassa; et, comme il vit que cet enfant le regardait sans crainte et sans se laisser le moins du monde intimider, il se tourna vers Hephaestion et lui dit : « Cet enfant de six ans montre un sang-froid au-dessus de son âge; il est plus brave que son père. » Quant à la femme de Darius et à la suite dont elle était entourée, il ajouta qu&#39;il veillerait à ce qu&#39;elle fût traitée avec autant de respect qu&#39;autrefois dans sa prospérité. Enfin, ses discours étaient empreints de tant de miséricorde et de générosité que les femmes, pour exprimer leur joie inespérée, versèrent des larmes abondantes. En partant, il leur donna à toutes la main droite et fut comblé de bénédictions par ceux dont il était le bienfaiteur, en même temps qu&#39;il reçut les éloges de ses compagnons d&#39;armes qui admiraient tant d&#39;humanité. Parmi les nombreuses et belles actions d&#39;Alexandre, il n&#39;y en a, je pense, aucune qui mérite autant que celle-là d&#39;être perpétuée par l&#39;histoire. En effet, les prises de villes, les victoires dans les batailles, enfin tous ces avantages remportés dans la guerre sont en général dus au hasard plutôt qu&#39;à la force de l&#39;âme (<a name="43" href="#43a">43</a>); tandis que, au faîte de la puissance, avoir pitié des malheureux, c&#39;est l&#39;apanage exclusif de la sagesse; car la plupart de ceux que la prospérité enivre deviennent insolents et oublient qu&#39;ils ne sont, comme les autres, que de faibles mortels. Aussi sont-ils incapables de supporter le bonheur qui est pour eux un lourd fardeau. Alexandre, séparé de nous par de nombreuses générations, est donc digne de nos éloges et de ceux de la postérité.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XXXIX. Darius avait atteint Babylone. Il réunit les débris de son armée, échappés au désastre d&#39;Issus, et ne perdit pas courage, malgré le terrible revers qui venait de le frapper. Il écrivit à Alexandre en l&#39;engageant à supporter sa fortune humainement et à lui rendre les prisonniers pour une forte rançon. Il lui offrit, en outre, toute l&#39;Asie en deçà du fleuve Halys, ainsi que les villes situées dans cette contrée s&#39;il voulait être son ami. A la réception de cette lettre, Alexandre réunit ses amis en conseil ; mais, au lieu de leur montrer l&#39;original, il écrivit lui-même une lettre supposée dans laquelle il n&#39;avait mis que ce qui convenait à ses plans, et ce fut celle-ci qu&#39;il communiqua à ses conseillers (<a name="44" href="#44a">44</a>) ; les députés de Darius furent donc renvoyés sans avoir rien obtenu. Darius renonçant dès lors à tout espoir de trêve, fît de grands préparatifs de guerre. Il arma de pied en cap les soldats qui avaient perdu leurs armes pendant la fuite et fit faire de nouvelles levées de troupes; il ordonna aussi que les contingents des satrapies de l&#39;Asie supérieure, qui, en raison de la vitesse avec laquelle cette campagne s&#39;était faite, étaient restés en retard, vinssent le rejoindre sans délai. Enfin, il fit tant qu&#39;il parvint à mettre sur pied une armée deux fois plus nombreuse que celle qui avait été battue à Issus. En effet, elle se composait de huit cent mille hommes d&#39;infanterie et de deux cent mille cavaliers, sans compter une multitude de chars armés de faux. Tels sont les événements arrivés dans le cours de cette année.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XL. Nicérate étant archonte d&#39;Athènes, Marcus Atilius et Marcus Valérius consuls à Rome, on célébra la cxiie olympiade où Grylus de Chalcis fut vainqueur à la course du stade (<a name="45" href="#45a">45</a>). Après la victoire d&#39;Issus, Alexandre fit enterrer ses morts et accorda les mêmes honneurs à ceux d&#39;entre les ennemis qui s&#39;étaient fait admirer par leur bravoure. Il offrit ensuite aux dieux de magnifiques sacrifices en actions de grâces, et distribua des récompenses méritées à ceux qui s&#39;étaient distingués dans le combat; enfin, il fit prendre à ses troupes quelques jours de repos.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">En quittant la Cilicie, Alexandre se dirigea vers l&#39;Egypte. Il entra dans la Phénicie. Il soumit plusieurs villes et fat bien accueilli par les indigènes. Les Tyriens seuls lui résistèrent. Le roi voulait offrir un sacrifice à Hercule le Tyrien; mais les habitants lui refusaient obstinément l&#39;entrée de leur ville. Alexandre, irrité, les menaça de prendre leur ville de force ; mais les Tyriens soutinrent intrépidement le siège ; car ils se flattaient de plaire à Darius et de s&#39;assurer sa bienveillance. Ils croyaient aussi que le roi les récompenserait magnifiquement, si, en occupant Alexandre à un siège long et périlleux, ils parvenaient à donner à Darius le temps de faire ses préparatifs. Ils comptaient aussi sur la position forte de leur île, sur leurs moyens de défense et sur le secours de Garthage, qui était une de leurs colonies. Le roi reconnut que la ville était inexpugnable par mer, tant à cause des murs qui l&#39;environnaient qu&#39;à cause de la flotte qui la protégeait de ce côté. Il remarqua aussi que l&#39;attaque était presque impraticable par terre, la ville étant séparée du continent par une passe de quatre stades de largeur (<a name="46" href="#46a">46</a>). Il résolut cependant de tout tenter plutôt que de souffrir que cette seule ville bravât la puissance des Macédoniens. Il déblaya donc le terrain de l&#39;ancienne Tyr, et, avec les milliers de pierres tirées de ces décombres, il fit élever une digue de deux plèthres de large (<a name="47" href="#47a">47</a>). Il appela à ce travail tous les habitants des villes voisines; et, grâce au nombre des bras qui y étaie/it employés, l&#39;ouvrage fut bientôt terminé.</font></p> <p style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS"><br> &nbsp;</font></td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[41] Οἱ δὲ Τύριοι τὸ μὲν πρῶτον προσπλέοντες τῷ χώματι κατεγέλων τοῦ βασιλέως, εἰ τοῦ Ποσειδῶνος ἑαυτὸν δοκεῖ περιέσεσθαι· μετὰ δὲ ταῦτα παραδόξως τοῦ χώματος αὐξομένου τέκνα μὲν καὶ γυναῖκας καὶ τοὺς γεγηρακότας εἰς Καρχηδόνα διακομίζειν ἐψηφίσαντο, τοὺς δ&#39; ἀκμάζοντας ταῖς ἡλικίαις ἐπέλεξαν πρὸς τὴν τειχομαχίαν καὶ ναυμαχίαν ἑτοίμως παρεσκεύαζον, ἔχοντες τριήρεις ὀγδοήκοντα. (2) Τέλος δὲ τῶν τέκνων καὶ γυναικῶν μέρος μὲν ἔφθασαν ὑπεκθέμενοι πρὸς τοὺς Καρχηδονίους, καταταχούμενοι δ&#39; ὑπὸ τῆς πολυχειρίας καὶ ταῖς ναυσὶν οὐκ ὄντες ἀξιόμαχοι συνηναγκάσθησαν ὑπομεῖναι πανδημεὶ τὴν πολιορκίαν. (3) Ἔχοντες δὲ πολλὴν δαψίλειαν καταπελτῶν καὶ τῶν ἄλλων μηχανῶν τῶν πρὸς πολιορκίαν χρησίμων ἑτέρας πολλαπλασίους κατεσκεύασαν ῥᾳδίως διὰ τῶν ἐν τῇ Τύρῳ μηχανοποιῶν καὶ τῶν ἄλλων τεχνιτῶν παντοδαπῶν ὄντων. (4) διὰ δὲ τούτων ὀργάνων παντοδαπῶν καὶ ξένων ταῖς ἐπινοίαις κατασκευαζομένων ἅπας μὲν ὁ περίβολος τῆς πόλεως ἐπληρώθη τῶν μηχανῶν, μάλιστα δὲ κατὰ τὸν τόπον τοῦτον ἐν ᾧ τὸ χῶμα συνήγγιζε τῷ τείχει. (5) Ὡς δ&#39; εἰς τὴν ἄφεσιν τοῦ βέλους διέτεινε τὸ κατασκευαζόμενον ὑπὸ τῶν Μακεδόνων ἔργον, καὶ παρὰ τῶν θεῶν τινα προεσημαίνετο τοῖς κινδυνεύουσιν. Ἐκ μὲν γὰρ τοῦ πελάγους ὁ κλύδων προσεπέλασε τοῖς ἔργοις κῆτος ἄπιστον τὸ μέγεθος, ὃ προσπεσὸν τῷ χώματι κακὸν μὲν οὐδὲν εἰργάσατο, τῷ δ&#39; ἑτέρῳ μέρει τοῦ σώματος προσανακεκλιμένον ἐπὶ πολὺν χρόνον ἔμενε καὶ πολλὴν κατάπληξιν παρείχετο τοῖς θεωμένοις τὸ παράδοξον, (6) πάλιν δ&#39; εἰς τὸ πέλαγος νηξάμενον εἰς δεισιδαιμονίαν ἀμφοτέρους προηγάγετο· ἑκάτεροι γὰρ ὡς τοῦ Ποσειδῶνος αὐτοῖς βοηθήσειν μέλλοντος διέκρινον τὸ σημεῖον, ῥέποντες ταῖς γνώμαις πρὸς τὸ ἴδιον συμφέρον. (7) Ἐγίνετο δὲ καὶ ἄλλα σημεῖα παράδοξα, δυνάμενα διατροπὴν καὶ φόβον τοῖς ὄχλοις παρασχέσθαι. κατὰ γὰρ τὰς τροφὰς παρὰ τοῖς Μακεδόσιν οἱ διακλώμενοι τῶν ἄρτων αἱματοειδῆ τὴν πρόσοψιν εἶχον. Ἑωρακέναι δέ τις ἔφησεν ὄψιν καθ&#39; ἣν ὁ ᾿Απόλλων ἔλεγε μέλλειν ἑαυτὸν ἐκλιπεῖν τὴν πόλιν. (8) Τοῦ δὲ πλήθους ὑπονοήσαντος ὅτι πεπλακὼς εἴη τὸν λόγον χαριζόμενος ᾿Αλεξάνδρῳ καὶ διὰ τοῦτο τῶν νεωτέρων ὁρμησάντων ἐπὶ τὸ λιθοβολῆσαι τὸν ἄνθρωπον οὗτος μὲν διὰ τῶν ἀρχόντων ἐκκλαπεὶς καὶ καταφυγὼν εἰς τὸ τοῦ ῾Ηρακλέους ἱερὸν διέφυγε τὴν τιμωρίαν διὰ τὴν ἱκεσίαν, οἱ δὲ Τύριοι δεισιδαιμονήσαντες χρυσαῖς σειραῖς προσέδησαν τὸ τοῦ ᾿Απόλλωνος ξόανον τῇ βάσει, ἐμποδίζοντες, ὡς ᾤοντο, τοῦ θεοῦ τὸν ἐκ τῆς πόλεως χωρισμόν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[42] Μετὰ δὲ ταῦτα οἱ μὲν Τύριοι τὴν αὔξησιν τοῦ χώματος εὐλαβηθέντες ἐπλήρωσαν πολλὰ τῶν ἐλαττόνων σκαφῶν ὀξυβελῶν τε (καὶ) καταπελτῶν καὶ τοξοτῶν καὶ σφενδονητῶν ἀνδρῶν καὶ προσπλεύσαντες τοῖς ἐργαζομένοις τὸ χῶμα πολλοὺς μὲν κατέτρωσαν, οὐκ ὀλίγους δὲ ἀπέκτειναν· (2) εἰς ἀνόπλους γὰρ καὶ πυκνοὺς πολλῶν καὶ παντοίων βελῶν φερομένων οὐδεὶς ἡμάρτανεν, ἑτοίμων καὶ ἀφυλάκτων τῶν σκοπῶν κειμένων. Συνέβαινε γὰρ οὐ μόνον κατὰ πρόσωπον τὰ φερόμενα βέλη προσπίπτειν, ἀλλὰ καὶ πρὸς τὰ νῶτα τῶν ἀντιπροσώπων ὄντων ἐν στενῷ χώματι διικνεῖσθαι καὶ μηδένα δύνασθαι διαφυλάξασθαι τοὺς ἐξ ἀμφοτέρων τῶν μερῶν κατατιτρώσκοντας. (3) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος τὸ παράλογον τῆς συμφορᾶς βουλόμενος ὀξέως διορθώσασθαι, πληρώσας πάσας τὰς ναῦς καὶ καθηγούμενος αὐτὸς ἔπλει κατὰ σπουδὴν ἐπὶ τὸν λιμένα τῶν Τυρίων καὶ τὴν ἐπάνοδον τῶν Φοινίκων ὑπετέμνετο. (4) Οἱ δὲ βάρβαροι φοβηθέντες μήποτε κυριεύσας τῶν λιμένων καταλάβηται τὴν πόλιν ἔρημον οὖσαν στρατιωτῶν, κατὰ πολλὴν σπουδὴν ἀνέπλεον εἰς τὴν Τύρον. Ἀμφοτέρων δὲ διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς φιλοτιμίας ταῖς εἰρεσίαις πυκναῖς χρωμένων καὶ τῶν Μακεδόνων ἤδη πλησιαζόντων τοῖς λιμέσιν οἱ Φοίνικες παρ&#39; ὀλίγον μὲν ἦλθον τοῦ πάντες ἀπολέσθαι, παρεισπεσόντες δ&#39; ὅμως τῇ βίᾳ καὶ τὰς τελευταίας ναῦς ἀποβαλόντες διεσώθησαν εἰς τὴν πόλιν. (5) Ὁ δὲ βασιλεὺς μεγάλης ἐπιβολῆς ἀποτυχὼν πάλιν προσεκαρτέρει τῷ χώματι καὶ τῷ πλήθει τῶν νεῶν παρείχετο τοῖς ἐργαζομένοις τὴν ἀσφάλειαν. Τῶν δ&#39; ἔργων πλησιαζόντων τῇ πόλει καὶ τῆς ἁλώσεως προσδοκωμένης ἀργέστης ἄνεμος μέγας ἐπεγένετο καὶ τοῦ χώματος πολὺ μέρος ἐλυμήνατο. (6) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος εἰς ἀμηχανίαν ἐμπίπτων διὰ τὴν αὐτόματον τῶν ἔργων φθορὰν μετεμέλετο μὲν ἐπὶ τῇ τῆς πολιορκίας ἐπιβολῇ, ὅμως δὲ τῇ φιλοτιμίᾳ προαγόμενος ἐκ τῆς ὀρεινῆς ἐκκόπτων ὑπερμεγέθη δένδρα παρεκόμιζε καὶ σὺν αὐτοῖς τοῖς κλάδοις ἐγχώσας ἐνέφραξε τὴν βίαν τοῦ κλύδωνος. (7) Ταχὺ δ&#39; ἀποκαταστήσας τὰ πεπονηκότα τοῦ χώματος καὶ τῇ πολυχειρίᾳ προκόψας εἰς βέλους ἄφεσιν ἐπέστησε τὰς μηχανὰς ἐπ&#39; ἄκρον τὸ χῶμα καὶ τοῖς μὲν πετροβόλοις κατέβαλλε τὰ τείχη, τοῖς δ&#39; ὀξυβελέσιν ἀνεῖργε τοὺς ἐπὶ τῶν ἐπάλξεων ἐφεστῶτας· συνηγωνίζοντο δὲ τούτοις οἵ τε τοξόται καὶ σφενδονῆται καὶ πολλοὺς τῶν ἐν τῇ πόλει παραβοηθοῦντας κατετίτρωσκον. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[43] Οἱ δὲ Τύριοι χαλκεῖς ἔχοντες τεχνίτας καὶ μηχανοποιοὺς κατεσκεύασαν φιλότεχνα βοηθήματα. Πρὸς μὲν γὰρ τὰ καταπελτικὰ βέλη τροχοὺς κατεσκεύασαν διειλημμένους πυκνοῖς διαφράγμασι, τούτους δὲ διά τινος μηχανῆς δινεύοντες τὰ μὲν συνέτριβον, τὰ δὲ παρέσυρον τῶν βελῶν, πάντων δὲ τὴν ἐκ τῆς βίας φορὰν ἐξέλυον· τοὺς δ&#39; ἐκ τῶν πετροβόλων φερομένους λίθους δεχόμενοι μαλακαῖς τισι καὶ συνενδιδούσαις κατασκευαῖς ἐπράυνον τὴν ἐκ τῆς ὀργανικῆς βίας δύναμιν. (2) Ὁ δὲ βασιλεὺς ἅμα τῇ κατὰ τὸ χῶμα προσβολῇ παντὶ τῷ στόλῳ περιέπλει τὴν πόλιν καὶ τὰ τείχη περιεσκέπτετο καὶ φανερὸς ἦν πολιορκήσων τὴν πόλιν κατὰ γῆν ἅμα καὶ κατὰ θάλατταν. (3) Τῶν δὲ Τυρίων ἀνταναχθῆναι μὲν τῷ στόλῳ μηκέτι τολμώντων, τρισὶ δὲ ναυσὶν ὁρμούντων πρὸ τοῦ λιμένος ὁ βασιλεὺς ἐπιπλεύσας αὐταῖς καὶ πάσας συντρίψας ἐπανῆλθεν ἐπὶ τὴν ἰδίαν στρατοπεδείαν. Οἱ δὲ Τύριοι βουλόμενοι διπλασιάσαι τὴν ἀπὸ τῶν τειχῶν ἀσφάλειαν, ἀποστήσαντες πέντε πήχεις ἕτερον τεῖχος ᾠκοδόμουν δέκα πηχῶν τὸ πλάτος καὶ τὴν ἀνὰ μέσον τῶν τειχῶν σύριγγα λίθων καὶ χώματος ἐπλήρουν. (4) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος τὰς τριήρεις ζευγνύων καὶ μηχανὰς παντοδαπὰς αὐταῖς ἐπιστήσας κατέβαλεν ἐπὶ πλέθρον τοῦ τείχους· καὶ διὰ τοῦ πτώματος εἰσέπιπτον εἰς τὴν πόλιν. (5) Οἱ δὲ Τύριοι τοὺς εἰσβιαζομένους πυκνοῖς βέλεσι βάλλοντες μόγις ἀπεστρέψαντο καὶ τὸ πεπτωκὸς μέρος τοῦ τείχους ἀνῳκοδόμησαν νυκτὸς ἐπιλαβούσης. Μετὰ δὲ ταῦτα τοῦ χώματος συνάψαντος τῷ τείχει καὶ τῆς πόλεως χερρονήσου γενομένης πολλοὺς καὶ μεγάλους ἀγῶνας συνέβαινε γίνεσθαι κατὰ τὴν τειχομαχίαν. (6) Οἱ μὲν γὰρ τὸ δεινὸν ἔχοντες ἐν ὀφθαλμοῖς καὶ τὴν ἐκ τῆς ἁλώσεως συμφορὰν ἀναλογιζόμενοι ταῖς ψυχαῖς οὕτω παρέστησαν πρὸς τὸν κίνδυνον ὥστε τοῦ θανάτου καταφρονῆσαι. (7) Τῶν γὰρ Μακεδόνων προσαγόντων πύργους ὑψηλοὺς ἴσους τοῖς τείχεσι καὶ διὰ τούτων τὰς ἐπιβάθρας ἐπιβαλλόντων καὶ θρασέως ταῖς ἐπάλξεσιν ἐπιβαινόντων οἱ μὲν Τύριοι διὰ τὴν ἐπίνοιαν τῶν ὀργανοποιῶν πολλὰ πρὸς τὴν τειχομαχίαν εἶχον βοηθήματα. (8) Χαλκευσάμενοι γὰρ εὐμεγέθεις τριόδοντας παρηγκιστρωμένους τούτοις ἔτυπτον ἐκ χειρὸς τοὺς ἐπὶ τῶν πύργων καθεστῶτας. Ἐμπηγνυμένων δὲ εἰς τὰς ἀσπίδας τούτων καὶ κάλους ἐχόντων προσδεδεμένους εἷλκον πρὸς ἑαυτοὺς ἐπιλαμβανόμενοι τῶν κάλων. (9) Ἀναγκαῖον οὖν ἦν ἢ προΐεσθαι τὰ ὅπλα καὶ γυμνουμένους τὰ σώματα κατατιτρώσκεσθαι πολλῶν φερομένων βελῶν ἢ τηροῦντας τὰ ὅπλα διὰ τὴν αἰσχύνην πίπτειν ἀφ&#39; ὑψηλῶν πύργων καὶ τελευτᾶν. (10) Ἄλλοι δ&#39; ἁλιευτικὰ δίκτυα τοῖς ἐπὶ τῶν ἐπιβαθρῶν διαμαχομένοις ἐπιρριπτοῦντες καὶ τὰς χεῖρας ἀχρήστους ποιοῦντες κατέσπων καὶ περιεκύλιον ἀπὸ τῆς ἐπιβάθρας ἐπὶ τὴν γῆν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[44] Ἕτερον δ&#39; ἐπενόησαν εὕρεμα φιλότεχνον κατὰ τῆς τῶν Μακεδόνων ἀνδρείας, δι&#39; οὗ τοὺς ἀρίστους τῶν πολεμίων ἀμηχάνοις καὶ δειναῖς περιέβαλον τιμωρίαις. κατασκευάσαντες γὰρ ἀσπίδας χαλκᾶς καὶ σιδηρᾶς καὶ ταύτας πληρώσαντες ἄμμου φλογὶ πολλῇ συνεχῶς ὑπέκαιον καὶ διάπυρον κατεσκεύαζον τὴν ἄμμον. (2) Ταύτην δὲ διά τινος μηχανῆς τοῖς θρασύτατα μαχομένοις ἐπερρίπτουν καὶ ταῖς ἐσχάταις συμφοραῖς περιέβαλλον τοὺς ὑποπεσόντας· διὰ γὰρ τῶν θωράκων καὶ τῶν ὑποδυτῶν παρεισπίπτουσα ἡ ἄμμος καὶ διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς θερμασίας λυμαινομένη τὰς σάρκας ἀβοήθητον ἐποίει τὸ ἀτύχημα. (3) Διὸ καὶ παραπλησίως τοῖς βασανιζομένοις πᾶσαν δεητικὴν φωνὴν προϊέμενοι τοὺς μὲν ἐπικουρήσοντας οὐκ εἶχον, αὐτοὶ δὲ διὰ τὴν δεινότητα τοῦ πάθους εἰς μανιώδεις διαθέσεις ἐμπίπτοντες ἐτελεύτων, ἐλεεινῷ καὶ ἀμηχάνῳ πάθει περιπίπτοντες. (4) Ἅμα δὲ καὶ πῦρ ἐπερρίπτουν καὶ σαυνία καὶ λίθους ἐπέβαλλον οἱ Φοίνικες καὶ τῷ πλήθει τῶν βελῶν κατεπόνουν τὰς ἀρετὰς τῶν ἀνθισταμένων καὶ ταῖς μὲν δρεπανηφόροις κεραίαις τὰς τῶν κριῶν ὁρμιστηρίας ὑποτέμνοντες ἄχρηστον τὴν τῶν ὀργάνων βίαν ἐποίουν, ταῖς δὲ πυρφόροις μύδρους μεγάλους διαπύρους ἐπέβαλλον εἰς τὸ πλῆθος τῶν πολεμίων καὶ διὰ τὴν πυκνότητα τῶν ἀνδρῶν οὐχ ἡμάρτανον τῶν σκοπῶν, τοῖς δὲ κόραξι καὶ ταῖς σιδηραῖς χερσὶν ἀνήρπαζον τοὺς τοῖς θωρακείοις ἐφεστῶτας. (5) Τῇ δὲ πολυχειρίᾳ πάσας τὰς μηχανὰς ἐνεργεῖς ποιοῦντες πολλοὺς τῶν βιαζομένων ἀπέκτεννον. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[45] Ἀνυπερβλήτου δὲ τῆς ἐκπλήξεως οὔσης καὶ τῆς ἐν τοῖς ἀγῶσι δεινότητος ἀνυποστάτου γινομένης οὐδ&#39; ὣς ἔληγον τῆς τόλμης οἱ Μακεδόνες, ἀλλὰ τοὺς ἀεὶ πίπτοντας ὑπερβαίνοντες οὐκ ἐνουθετοῦντο ταῖς τῶν ἄλλων συμφοραῖς. (2) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ἐπιστήσας ἐπὶ τοὺς ἁρμόζοντας τόπους τοὺς πετροβόλους καταπέλτας καὶ λίθους μεγάλους ἀφιεὶς ἐσάλευε τὰ τείχη, τοῖς δ&#39; ὀξυβελέσιν ἀπὸ τῶν πύργων τῶν ξυλίνων ἐκβάλλων βελῶν παντοδαπῶν πλῆθος δεινῶς κατετίτρωσκε τοὺς ἐφεστῶτας τοῖς τείχεσιν. (3) Ἀντιμηχανώμενοι δὲ πρὸς ταῦτα οἱ Τύριοι πρὸ μὲν τῶν τειχῶν μαρμαρίνους τροχοὺς ἵστανον καὶ διά τινων ὀργάνων τούτους δινεύοντες τὰ φερόμενα βέλη καταπελτικὰ συνέτριβον καὶ εἰς τὰ πλάγια μέρη παράγοντες ἀπράκτους ἐποίουν τὰς τῶν ἀφιεμένων πληγάς. (4) Πρὸσδὲ τούτοις βύρσας καὶ διπλᾶς διφθέρας πεφυκωμένας καταράπτοντες εἰς ταύτας ἀπεδέχοντο τὰς ἀπὸ τῶν πετροβόλων πληγάς· καὶ μαλακῆς τῆς ἐνδόσεως γινομένης ἐξελύετο τῶν φερομένων πετρῶν ἡ βία. (5) Καθόλου δὲ οἱ Τύριοι πάντα τρόπον εὐρώστως ἀμυνόμενοι καὶ κατευποροῦντες τοῖς βοηθήμασι κατεθάρρησαν τῶν πολεμίων καὶ τὸ τεῖχος καὶ τὰς ἐντὸς τῶν πύργων στάσεις ἀπολιπόντες ἐπ&#39; αὐτὰς ὠθοῦντο τὰς ἐπιβάθρας καὶ ταῖς τῶν πολεμίων ἀνδραγαθίαις ἀντέταττον τὰς ἑαυτῶν ἀρετάς. (6) Διὸ καὶ συμπλεκόμενοι τοῖς πολεμίοις καὶ τὴν μάχην ἐκ χειρὸς συνιστάμενοι μέγαν ἀγῶνα τὸν ὑπὲρ τῆς πατρίδος συνίσταντο καί τινες πελέκεσι τῶν ἀπαντώντων τὸ προσπεσὸν μέρος τοῦ σώματος ἀπέκοπτον· ἔνθα δὴ τῶν παρὰ τοῖς Μακεδόσιν ἡγεμόνων τις, ὄνομα μὲν ῎Αδμητος, διαφέρων δὲ ἀνδρείᾳ καὶ σώματος ῥώμῃ, τεθαρρηκὼς τὴν βίαν τῶν Τυρίων ὑπέστη καὶ πληγεὶς πελέκει μέσην τὴν κεφαλὴν παραχρῆμα κατέστρεψε τὸν βίον ἡρωικῶς. (7) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ὁρῶν τῇ μάχῃ (τῶν Τυρίων) κατισχυομένους τοὺς Μακεδόνας ἀνεκαλέσατο τῇ σάλπιγγι τοὺς στρατιώτας νυκτὸς ἤδη γενομένης. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἔκρινε λῦσαι τὴν πολιορκίαν καὶ τὴν στρατείαν ἐπὶ τὴν Αἴγυπτον ποιεῖσθαι· μετανοήσας δὲ πάλιν καὶ νομίσας αἰσχρὸν εἶναι παραχωρῆσαι Τυρίοις τῆς κατὰ τὴν πολιορκίαν δόξης καὶ τῶν φίλων ἕνα μόνον ὁμογνωμονοῦντα λαβὼν ᾿Αμύνταν τὸν ᾿Ανδρομένους πάλιν πρὸς τὴν πολιορκίαν ἐτρέπετο. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[46] Παρακαλέσας δὲ τοὺς Μακεδόνας ἑαυτοῦ μὴ λειφθῆναι κατ&#39; ἀνδρείαν ἁπάσας τὰς ναῦς πολεμικῶς κατασκευάσας προσέβαλλε τοῖς τείχεσιν ἐκθύμως κατὰ γῆν ἅμα καὶ κατὰ θάλατταν. Κατανοήσας δὲ περὶ τὰ νεώρια τὸ τεῖχος ἀσθενέστερον ὑπάρχειν τούτῳ προσήγαγε τὰς τριήρεις ἐζευγμένας καὶ φερούσας τὰς ἀξιολογωτάτας μηχανάς. (2) Ἐνταῦθα δὲ ἐτόλμησεν ἐπιτελέσασθαι πρᾶξιν οὐδ&#39; αὐτοῖς τοῖς ὁρῶσι πιστευομένην· ἐπιβάθραν γὰρ ἀπὸ τοῦ ξυλίνου πύργου τοῖς τῆς πόλεως τείχεσιν ἐπιβαλὼν διὰ ταύτης μόνος ἐπέβη τῷ τείχει, οὔτε τὸν ἀπὸ τῆς τύχης φθόνον εὐλαβηθεὶς οὔτε τὴν τῶν Τυρίων δεινότητα καταπλαγείς, ἀλλὰ τὴν καταγωνισαμένην τοὺς Πέρσας δύναμιν ἔχων θεωρὸν τῆς ἰδίας ἀνδραγαθίας τοῖς μὲν ἄλλοις Μακεδόσιν ἀκολουθεῖν προσέταξεν, αὐτὸς δὲ καθηγούμενος τῶν εἰς χεῖρας βιαζομένων τοὺς μὲν τῷ δόρατι, τοὺς δὲ τῇ μαχαίρᾳ τύπτων ἀπέκτεινεν, ἐνίους δ&#39; αὐτῇ τῇ περιφερείᾳ τῆς ἀσπίδος ἀνατρέπων ἐπισχεῖν τοῦ πολλοῦ θράσους ἐποίησε τοὺς πολεμίους. (3) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις καθ&#39; ἕτερον μέρος ὁ κριὸς τύπτων κατέβαλε πολὺ μέρος τοῦ τείχους· διὰ δὲ τοῦ πτώματος εἰσπεσόντων τῶν Μακεδόνων καὶ τῶν περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον διὰ τῆς ἐπιβάθρας διαβάντων ἐπὶ τὸ τεῖχος ἡ μὲν πόλις κατείληπτο, οἱ δὲ Τύριοι πρὸς ἀλκὴν τραπέντες καὶ παρακαλέσαντες ἀλλήλους ἐνέφραξαν τοὺς στενωποὺς καὶ μαχόμενοι πλὴν ὀλίγων ἅπαντες κατεκόπησαν, ὄντες πλείους τῶν ἑπτακισχιλίων. (4) Ὁ δὲ βασιλεὺς τέκνα μὲν καὶ γυναῖκας ἐξηνδραποδίσατο, τοὺς δὲ νέους πάντας, ὄντας οὐκ ἐλάττους τῶν δισχιλίων, ἐκρέμασε. Σώματα δ&#39; αἰχμάλωτα τοσαῦτα τὸ πλῆθος εὑρέθη ὥστε τῶν πλείστων εἰς Καρχηδόνα κεκομισμένων τὰ ὑπολειφθέντα γενέσθαι πλείω τῶν μυρίων καὶ τρισχιλίων. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(5) Τύριοι μὲν οὖν γενναιότερον μᾶλλον ἢ φρονιμώτερον ὑποστάντες τὴν πολιορκίαν τοσαύταις περιέπεσον συμφοραῖς, πολιορκηθέντες μῆνας ἑπτά. (6) Ὁ δὲ βασιλεὺς τοῦ μὲν ᾿Απόλλωνος τὰς χρυσᾶς σειρὰς καὶ τὰ δεσμὰ περιελόμενος παρήγγειλεν ὀνομάζειν τὸν θεὸν τοῦτον ᾿Απολλὼ φιλαλέξανδρον, τῷ δὲ ῾Ηρακλεῖ μεγαλοπρεπεῖς θυσίας συντελέσας καὶ τοὺς ἀνδραγαθήσαντας τιμήσας, ἔτι δὲ τοὺς τετελευτηκότας μεγαλοπρεπῶς θάψας τῆς μὲν Τυρίων πόλεως κατέστησε βασιλέα τὸν ὀνομαζόμενον Βαλώνυμον, περὶ οὗ τὰ κατὰ μέρος οὐκ ἄξιον παραλιπεῖν διὰ τὸ τῆς περιπετείας παράδοξον. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[47] Τοῦ γὰρ προϋπάρχοντος βασιλέως Στράτωνος διὰ τὴν πρὸς Δαρεῖον φιλίαν ἐκπεσόντος ἐκ τῆς ἀρχῆς ὁ ᾿Αλέξανδρος ἔδωκεν ἐξουσίαν ῾Ηφαιστίωνι καταστῆσαι βασιλέα τῆς Τύρου τῶν ἰδιοξένων ὃν ἂν προαιρῆται. (2) Τὸ μὲν οὖν πρῶτον οὗτος εὐδοκήσας τῷ ξένῳ, παρ&#39; ᾧ τὴν ἐπισταθμίαν ἐπεποίητο κεχαρισμένως, τοῦτον ἐπεβάλετο κύριον ἀναγορεῦσαι τῆς πόλεως· ὁ δὲ πλούτῳ μὲν καὶ δόξῃ διαφέρων τῶν πολιτῶν, οὐδεμίαν δὲ συγγένειαν ἔχων πρὸς τοὺς &lt;προ&gt;γεγονότας βασιλεῖς οὐκ ἐδέξατο τὴν δωρεάν. (3) Τοῦ δ&#39; ῾Ηφαιστίωνος ἐπιτρέψαντος αὐτῷ τὴν ἐκλογὴν ποιήσασθαι ἐκ τοῦ γένους τῶν βασιλέων ἔφησεν εἶναί τινα τῆς βασιλικῆς οἰκίας ἀπόγονον τὰ μὲν ἄλλα σώφρονα καὶ ἀγαθὸν ἄνδρα, πένητα δὲ καθ&#39; ὑπερβολήν. (4) Συγχωρήσαντος δὲ τοῦ ῾Ηφαιστίωνος τούτῳ τὴν δυναστείαν ὁ λαβὼν τὴν ἐπιτροπὴν κατήντησεν ἐπὶ τὸν ὠνομασμένον μετὰ βασιλικῆς ἐσθῆτος καὶ κατέλαβεν αὐτὸν ἔν τινι κήπῳ μισθοῦ μὲν ἀντλοῦντα, ῥάκεσι δὲ τοῖς τυχοῦσιν ἐσθῆτι χρώμενον. (5) Δηλώσας δὲ τὴν περιπέτειαν καὶ περιθεὶς τὴν βασιλικὴν στολὴν καὶ τὸν ἄλλον τὸν ἁρμόζοντα κόσμον ἀνήγαγεν αὐτὸν εἰς τὴν ἀγορὰν καὶ ἀπέδειξε βασιλέα τῶν Τυρίων. (6) Ἀσμένως δὲ τοῦ πλήθους προσδεξαμένου καὶ τὸ παράδοξον τῆς τύχης θαυμάσαντος οὗτος μὲν φίλος γενόμενος ᾿Αλεξάνδρῳ τὴν βασιλείαν ἔσχε παράδειγμα τοῖς ἀγνοοῦσι τὴν τῆς τύχης παράδοξον μεταβολήν· </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">ἡμεῖς δ&#39; ἐπεὶ τὰ περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον διήλθομεν, μεταληψόμεθα τὴν διήγησιν. [48] Κατὰ γὰρ τὴν Εὐρώπην ῎Αγις μὲν ὁ τῶν Λακεδαιμονίων βασιλεὺς τῶν ἐκ τῆς ἐν ᾿Ισσῷ μάχης διασωθέντων μισθοφόρων ἀναλαβὼν ὀκτακισχιλίους νεωτέρων πραγμάτων ἀντείχετο, χαριζόμενος Δαρείῳ. (2) Προσλαβὼν δὲ παρὰ τούτου καὶ ναῦς καὶ χρημάτων πλῆθος ἔπλευσεν εἰς Κρήτην καὶ τῶν πόλεων τὰς πλείους χειρωσάμενος ἠνάγκασε τὰ Περσῶν αἱρεῖσθαι. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">᾿Αμύντας δ&#39; ὁ φυγὼν ἐκ Μακεδονίας καὶ πρὸς Δαρεῖον ἀναβὰς συνηγωνίσατο μὲν τοῖς Πέρσαις ἐν τῇ Κιλικίᾳ, διασωθεὶς δ&#39; ἐκ τῆς ἐν ᾿Ισσῷ παρατάξεως μετὰ τετρακισχιλίων μισθοφόρων καὶ πρὸ τῆς ᾿Αλεξάνδρου παρουσίας διανύσας εἰς Τρίπολιν τῆς Φοινίκης ἐπέλεξεν ἐκ τοῦ παντὸς στόλου τὰς ἀρκούσας ναῦς εἰς τὸν πλοῦν τοῖς ἰδίοις στρατιώταις, τὰς δ&#39; ἄλλας ἐνέπρησε. (3) Διαπλεύσας δ&#39; εἰς τὴν Κύπρον καὶ προσλαβόμενος στρατιώτας καὶ ναῦς διέπλευσεν εἰς τὸ Πηλούσιον. Τῆς δὲ πόλεως ἐγκρατὴς γενόμενος ἀπέφαινεν ἑαυτὸν ὑπὸ Δαρείου τοῦ βασιλέως ἀπεστάλθαι στρατηγὸν διὰ τὸ τὸν ἡγούμενον τῆς Αἰγύπτου σατράπην συναγωνιζόμενον ἐν ᾿Ισσῷ τῆς Κιλικίας πεπτωκέναι. (4) Ἀναπλεύσας δ&#39; εἰς Μέμφιν τὸ μὲν πρῶτον πρὸ τῆς πόλεως παραταξάμενος τοῖς ἐγχωρίοις ἐνίκησε· μετὰ δὲ ταῦτα πρὸς ἁρπαγὴν τῶν στρατιωτῶν τραπέντων ἐπεξελθόντες ἐκ τῆς πόλεως ἐπέθεντο τοῖς ἀτάκτως διαρπάζουσι τὰς ἐπὶ τῆς χώρας κτήσεις καὶ τόν τε ᾿Αμύνταν ἀπέκτειναν καὶ τοὺς μετ&#39; αὐτοῦ πάντας ἄρδην ἀνεῖλον. (5) ᾿Αμύντας μὲν οὖν μεγάλαις ἐπιβολαῖς ἐγχειρήσας καὶ παρ&#39; ἐλπίδα σφαλεὶς τοιοῦτον ἔσχε τοῦ βίου τὸ τέλος. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Ὁμοίως δὲ τούτῳ καὶ τῶν ἄλλων ἡγεμόνων καὶ στρατηγῶν τινες ἐκ τῆς ἐν ᾿Ισσῷ μάχης μετὰ στρατιωτῶν διασωθέντες ἀντείχοντο τῶν Περσικῶν ἐλπίδων. (6) Οἱ μὲν γὰρ πόλεις ἐπικαίρους καταλαμβανόμενοι διεφύλαττον ταύτας τῷ Δαρείῳ, οἱ δ&#39; ἔθνη προσαγόμενοι καὶ δυνάμεις περὶ αὑτοὺς παρασκευαζόμενοι τὰς ἁρμοζούσας χρείας τοῖς ὑποκειμένοις καιροῖς παρείχοντο. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">οἱ δὲ σύνεδροι τῶν ῾Ελλήνων ἐψηφίσαντο πέμψαι πρέσβεις πεντεκαίδεκα στέφανον φέροντας χρυσοῦν παρὰ τῆς ῾Ελλάδος ἀριστεῖον ᾿Αλεξάνδρῳ καὶ συνησθησομένους τῇ κατὰ Κιλικίαν νίκῃ.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">&nbsp;(7) ᾿Αλέξανδρος δὲ στρατεύσας ἐπὶ Γάζαν φρουρουμένην ὑπὸ Περσῶν καὶ δίμηνον προσεδρεύσας εἷλε κατὰ κράτος τὴν πόλιν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[49] Ἐπ&#39; ἄρχοντος δ&#39; ᾿Αθήνησιν ᾿Αριστοφάνους ἐν ῾Ρώμῃ κατεστάθησαν ὕπατοι Σπούριος Ποστόμιος καὶ Τῖτος Οὐετούριος. Ἐπὶ δὲ τούτων ᾿Αλέξανδρος ὁ βασιλεὺς τὰ περὶ τὴν Γάζαν διοικήσας ᾿Αμύνταν μὲν μετὰ δέκα νεῶν εἰς Μακεδονίαν ἐξέπεμψε, προστάξας τῶν νέων τοὺς εὐθέτους ἐπιλέξαι πρὸς στρατείαν, αὐτὸς δὲ μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως παρῆλθεν εἰς Αἴγυπτον καὶ παρέλαβε πάσας τὰς ἐν αὐτῇ πόλεις χωρὶς κινδύνων· (2) οἱ γὰρ Αἰγύπτιοι τῶν Περσῶν ἠσεβηκότων εἰς τὰ ἱερὰ καὶ βιαίως ἀρχόντων ἄσμενοι προσεδέξαντο τοὺς Μακεδόνας. Καταστήσας δὲ τὰ κατὰ τὴν Αἴγυπτον προῆλθεν εἰς ῎Αμμωνος, βουλόμενος χρήσασθαι τῷ θεῷ. Κατὰ μέσην δὲ τὴν ὁδὸν ἀπήντησαν αὐτῷ πρέσβεις παρὰ Κυρηναίων στέφανον κομίζοντες καὶ μεγαλοπρεπῆ δῶρα, ἐν οἷς ἦγον ἵππους τε πολεμιστὰς τριακοσίους καὶ πέντε τέθριππα τὰ κράτιστα. (3) Ὁ δὲ τούτους μὲν ἀποδεξάμενος φιλίαν καὶ συμμαχίαν συνέθετο πρὸς αὐτούς, αὐτὸς δὲ μετὰ τῶν συναποδημούντων προῆγεν ἐπὶ τὸ ἱερόν· καὶ διανύσας ἐπὶ τὴν ἔρημον καὶ ἄνυδρον, ὑδρευσάμενος διῄει τὴν χώραν ἔχουσαν ἄμμου μέγεθος ἀέριον. Ἐν ἡμέραις δὲ τέσσαρσιν ἐξαναλωθέντων τῶν κομιζομένων ὑδάτων εἰς δεινὴν σπάνιν παρεγένοντο. (4) Εἰς ἀθυμίαν οὖν πάντων ἐμπεσόντων ἄφνω πολὺς ὄμβρος ἐξ οὐρανοῦ κατερράγη, τὴν ὑπάρχουσαν τῶν ὑγρῶν ἔνδειαν παραδόξως διωρθούμενος· διὸ καὶ τὸ συμβὰν ἔδοξεν ἀνελπίστως σωθεῖσι θεῶν προνοίᾳ γεγονέναι. (5) Ὑδρευσάμενοι δ&#39; ἔκ τινος κοιλάδος, ἐπὶ τέσσαρας ἡμέρας ἔχοντες ἀρκοῦσαν τὴν βοήθειαν καὶ διελθόντες ἡμέρας τέσσαρας διεξεπέρασαν τὴν ἄνυδρον. Ἀδήλου δὲ τῆς ὁδοῦ καθεστώσης διὰ τὸ πλῆθος τῆς ἄμμου οἱ καθηγούμενοι τῆς ὁδοῦ προσήγγειλαν τῷ βασιλεῖ διότι κόρακες δεξιοὶ κλάζοντες τὴν τρίβον τῆς ἐπὶ τὸ ἱερὸν φερούσης ἀτραποῦ προσημαίνουσιν. (6) Οἰωνισάμενος δὲ τὸ συμβαῖνον ὁ ᾿Αλέξανδρος καὶ διαλαβὼν δέχεσθαι τὸν θεὸν ἀσμένως τὴν παρουσίαν αὐτοῦ προῆγε κατὰ σπουδήν. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον κατήνυσεν ἐπὶ τὴν πικρὰν καλουμένην λίμνην, μετὰ δὲ ταῦτα πορευθεὶς σταδίους ἑκατὸν παρήλλαξε τὰς ἐπικαλουμένας ῎Αμμωνος πόλεις· ἐντεῦθεν δ&#39; ὁδοιπορήσας μίαν ἡμέραν συνήγγισε τῷ τεμένει. [50] Ἡ δὲ περὶ τὸ ἱερὸν τοῦτο χώρα περιέχεται ὑπὸ ἐρήμου καὶ ἀνύδρου τῆς ἀμμώδους, πάσης φιλανθρωπίας ἐστερημένης. Αὐτὴ δ&#39; ἐπὶ μῆκος καὶ πλάτος ἐπὶ σταδίους πεντήκοντα παρήκουσα πολλοῖς μὲν καὶ καλοῖς ὕδασι ναματιαίοις διαρρεῖται, δένδρων δὲ παντοδαπῶν καὶ μάλιστα καρπίμων πληθύει· καὶ τὸν μὲν ἀέρα τῇ κράσει παραπλήσιον ἔχει ταῖς ἐαριναῖς ὥραις, τόποισδὲ καυματώδεσι περιεχομένη μόνη παρηλλαγμένην παρέχεται τοῖς ἐνδιατρίβουσι τὴν εὐκρασίαν. (2) Τὸ μὲν οὖν τέμενός φασιν ἱδρύσασθαι Δαναὸν τὸν Αἰγύπτιον, τὴν δὲ ἱερὰν τοῦ θεοῦ χώραν περιοικοῦσι κατὰ μὲν τὴν μεσημβρίαν καὶ δύσιν Αἰθίοπες, κατὰ δὲ τὴν ἄρκτον Λιβύων νομαδικὸν ἔθνος καὶ πρὸς τὴν μεσόγειον ἀνῆκον τὸ τῶν Νασαμώνων ὀνομαζομένων ἔθνος. (3) Τῶν δ&#39; ᾿Αμμωνίων κωμηδὸν οἰκούντων κατὰ μέσην αὐτῶν τὴν χώραν ἀκρόπολις ὑπάρχει τριπλοῖς ὠχυρωμένη τοῖς τείχεσι· καὶ ταύτης ὁ μὲν πρῶτος περίβολος ἔχει τῶν ἀρχαίων δυναστῶν βασίλεια, ὁ δ&#39; ἕτερος τὴν γυναικωνῖτιν αὐλὴν καὶ τὰς τῶν τέκνων καὶ γυναικῶν καὶ συγγενῶν οἰκήσεις καὶ φυλακτήρια τῶν σκοπῶν, ἔτι δὲ τὸν τοῦ θεοῦ σηκὸν καὶ τὴν ἱερὰν κρήνην, ἀφ&#39; ἧς τὰ τῷ θεῷ προσφερόμενα τυγχάνει τῆς ἁγνείας, ὁ δὲ τρίτος τὰς τῶν δορυφόρων καταλύσεις καὶ τὰ φυλακτήρια τῶν τὸν τύραννον δορυφορούντων. (4) Καθίδρυται δὲ τῆς ἀκροπόλεως ἐκτὸς οὐ μακρὰν ἕτερος ναὸς ῎Αμμωνος πολλοῖς καὶ μεγάλοις δένδροις σύσκιος. Τούτου δὲ πλησίον ὑπάρχει κρήνη διὰ τὸ συμβεβηκὸς ὀνομαζομένη ῾Ηλίου κρήνη· αὕτη δὲ τὸ ὕδωρ ἔχει συμμεταβαλλόμενον αἰεὶ ταῖς ἡμεριναῖς ὥραις παραδόξως. (5) Ἅμ&#39; ἡμέρᾳ γὰρ ἐξίησι τὴν πηγὴν χλιαράν, προϊούσης δὲ τῆς ἡμέρας τῇ προσθέσει τῶν ὡρῶν ἀνάλογον καταψύχεται, τοῦ μεσημβρινοῦ δὲ καύματος ἀκμάζει τῇ ψυχρότητι· πάλιν δὲ ἀνάλογον ἀπολήγει πρὸς τὴν ἑσπέραν καὶ τῆς νυκτὸς ἐπιλαβούσης ἀναθερμαίνεται μέχρι μέσων νυκτῶν καὶ τὸ λοιπὸν ἀπολήγει, μέχρι ἂν ἅμα τῷ φωτὶ πρὸς τὴν ἐξ ἀρχῆς ἀποκατασταθῇ τάξιν. (6) Τὸ δὲ τοῦ θεοῦ ξόανον ἐκ σμαράγδων καί τινων ἄλλων πολυτελῶν λίθων περιέχεται καὶ τὴν μαντείαν ἰδιάζουσαν παντελῶς ποιεῖται. Ἐπὶ νεὼς γὰρ περιφέρεται χρυσῆς ὑπὸ ἱερέων ὀγδοήκοντα· οὗτοι δ&#39; ἐπὶ τῶν ὤμων φέροντες τὸν θεὸν προάγουσιν αὐτομάτως ὅπου ποτ&#39; ἂν ἄγῃ τὸ τοῦ θεοῦ νεῦμα τὴν πορείαν. (7) Συνακολουθεῖ δὲ πλῆθος παρθένων καὶ γυναικῶν παιᾶνας ᾀδουσῶν κατὰ πᾶσαν τὴν ὁδὸν καὶ πατρίῳ καθυμνούντων ᾠδῇ τὸν θεόν. </font></td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLI. Les Tyriens s&#39;approchant, sur leurs barques, de la digue en construction, se moquaient d&#39;abord du roi et lui demandaient en riant s&#39;il voulait être plus fort que Neptune. Mais en voyant, contre leur attente, la jetée s&#39;exhausser de jour en jour, ils résolurent de transporter à Carthage les enfants, les femmes et les vieillards et de ne conserver que la population valide pour la défense dès murs et l&#39;armement de quatre-vingts trirèmes. Ils eurent encore le temps d&#39;expédier à Carthage une partie de leurs enfants et de leurs femmes, mais, serrés de près par les travaux de siège, et hors d&#39;état de se défendre par leur flotte, ils furent forcés à soutenir le siège de toutes parts. Quoiqu&#39;ils fussent déjà abondamment pourvus de catapultes et d&#39;autres machines de guerre, ils en firent construire beaucoup d&#39;autres encore, ce qui leur était facile en raison dn grand nombre de mécaniciens et d&#39;autres ouvriers que renfermait Tyr. Après avoir ainsi rassemblé des instruments de guerre de toutes sortes, dont plusieurs avaient été nouvellement imaginés, ils en garnirent toute l&#39;enceinte de la ville, mais surtout l&#39;endroit où la digue touchait au mur. Lorsque l&#39;ouvrage des Macédoniens n&#39;était plus qu&#39;à une portée de trait, les dieux envoyèrent aux assiégeants quelques augures. Un cétacé d&#39;une grosseur énorme, poussé par l&#39;impétuosité des vagues, vint tomber contre la chaussée sans faire aucun dommage ; une partie de son corps y resta longtemps appliquée, et frappa d&#39;épouvante les spectateurs; mais le monstre rentra dans la mer et laissa les deux partis flotter dans des craintes superstitieuses. Chacun interprétait ce prodige dans un sens favorable, comme l&#39;annonce d&#39;un secours de Neptune. D&#39;autres prodiges vinrent encore ajouter à la terreur de la foule. Chez les Macédoniens, les pains que l&#39;on brisait pour les manger étaient comme teints de sang. Un Tyrien prétendait avoir eu une vision dans laquelle Apollon lui disait qu&#39;il allait quitter la ville. Mais le peuple soupçonna que c&#39;était là une fable forgée pour complaire à Alexandre, et déjà les jeunes gens couraient après cet homme pour le lapider, lorsque les magistrats le cachèrent en le faisant entrer comme suppliant dans le temple d&#39;Hercule. Cependant les Tyriens superstitieux lièrent avec des chaînes d&#39;or le piédestal de la statue d&#39;Apollon, se flattant ainsi d&#39;empêcher le dieu de quitter leur ville.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLII. Les Tyriens, alarmés des progrès des travaux de la digue, armèrent les bâtiments légers d&#39;un grand nombre de projectiles, de catapultes, d&#39;archers et de frondeurs. S&#39;approchant ainsi de la chaussée en construction, ils blessèrent ou tuèrent beaucoup d&#39;ouvriers ; car, les traits lancés sur des hommes sans armes et serrés les uns contrôles autres, frappaient un but certain et exposé à tous les coups. Aussi les flèches atteignaient-elles non-seulement la face, mais encore le dos des travailleurs occupés sur une chaussée étroite et dans l&#39;impossibilité de résister à l&#39;ennemi des deux côtés à la fois. Alexandre, pour remédier à ce grave inconvénient, arma tous ses navires, et, se mettant lui-même à la tête de la flotte, se dirigea en toute hâte vers le port de Tyr pour intercepter la retraite aux Phéniciens. Dans la crainte que les ports ne tombassent au pouvoir de l&#39;ennemi qui pourrait s&#39;emparer de la ville laissée sans défense, les Barbares s&#39;empressèrent de rentrer à Tyr. Des deux côtés, on fit force de rames; déjà les Macédoniens allaient toucher au port et les Phéniciens se voyaient tout près de leur ruine, lorsque, redoublant d&#39;efforts, ceux-ci abandonnèrent les navires laissés en arrière et parvinrent à se réfugier dans la ville. Renonçant à son entreprise, le roi fit reprendre avec plus d&#39;ardeur encore les travaux de la digue et défendit les ouvriers par un grand nombre de bâtiments. L&#39;ouvrage allait déjà atteindre la ville, dont la prise semblait imminente, lorsqu&#39;un violent vent de nord-ouest (<a name="48" href="#48a">48</a>) endommagea une grande partie de la digue. En voyant ses travaux ruinés par la nature, Alexandre fut fortement embarrassé et se repentit déjà d&#39;avoir tenté ce siège ; mais en même temps, poussé par un désir irrésistible de vaincre, il fit couper dans les montagnes des arbres énormes qui, étant jetés avec toutes leurs branches dont les intervalles étaient remplis de terre, servirent à amortir la violence des flots. Il répara ainsi promptement le dommage causé par la tempête, et lorsque la construction, grâce au nombre des bras qui y étaient employés, n&#39;était plus qu&#39;à une portée de trait des murs de la ville, il fit placer ses machines de guerre sur l&#39;extrémité de la digue. Il battait ainsi les murs en brèche avec les balistes et les catapultes, en même temps qu&#39;il balayait les remparts à coups de traits. Les archers et les frondeurs aidèrent à ces attaques et blessèrent un grand nombre d&#39;assiégés.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLIII. Cependant les Tyriens, marins expérimentés, firent construire par leurs artisans et leurs mercenaires des machines de guerre ingénieuses. Ainsi, pour se garantir des traits lancés par les catapultes, ils inventèrent des roues divisées par des rayons nombreux; ces roues étant tournées à l&#39;aide d&#39;une machine, détruisaient l&#39;effet des flèches, soit en les brisant, soit en les tordant. Quant aux pierres lancées par les balistes, ils en amortissaient l&#39;effet par des constructions formées de matières molles. Cependant, le roi attaqua les murs du côté de la digue en même temps qu&#39;il fit, avec toute sa flotte, le tour de la ville et en examina l&#39;enceinte ; il était évident qu&#39;il se disposait à bloquer la ville tout à la fois par terre et par mer. Les.Tyriens n&#39;osèrent point se mesurer avec cette flotte ; et Alexandre, rencontrant trois trirèmes à l&#39;entrée du port, se dirigea sur elles, les coula toutes et rentra dans son camp. Pour doubler en quelque sorte la sécurité que le mur leur offrait, les Tyriens construisirent, à cinq coudées (<a name="49" href="#49a">49</a>) de celui-ci, un σecond mur de dix coudées de large, et comblèrent l&#39;intervalle creux de ces deux enceintes avec des pierres et des matières de terrassement. De son côté, Alexandre, joignant ensemble plusieurs trirèmes, établit sur ce pont flottant des machines de guerre avec lesquelles il battit le mur en brèche dans retendue d&#39;un plèthre (<a name="50" href="#50a">50</a>). Déjà les Macédoniens se disposaient à pénétrer par cette brèche dans l&#39;intérieur de la ville, lorsque les Tyriens firent pleuvoir sur eux une grêle de traits et parvinrent, non sans peine, à les repousser; ils profitèrent de la nuit pour réparer leur mur. Enfin, la digue atteignit les murs de la ville, et transforma remplacement de Tyr en une presqu&#39;île ; il se livra alors sous les remparts plusieurs combats sanglants. Les assiégés, ayant sous les yeux les dangers qui les menaçaient et calculant les désastres qui résulteraient de la prise de leur ville, étaient résolus à se défendre en désespérés. Le» Macédoniens firent approcher des tours égales en hauteur aux murs de la ville ; du sommet de ces tours élevées ils jetèrent des ponts volants, et sautèrent hardiment sur les créneaux. Mais les Tyriens trouvaient de grands moyens de défense dans l&#39;emploi de leurs machines si ingénieusement construites. A l&#39;aide d&#39;énormes tridents d&#39;airain, terminés en forme de hameçonsj ils accrochaient aux boucliers les soldats postés sur les tours, et les ayant ainsi bien fixés, ils attiraient les assiégeants à eux au moyen de câbles attachés à ces tridents. Il fallait donc ou lâcher les boucliers et exposer le corps nu à une grêle de traits, ou, pour éviter la honte de perdre les armes, se tuer, en se précipitant du haut des tours. D&#39;autres se servaient de filets de pêcheur pour envelopper les hommes qui combattaient sur les ponts volants; et, les privant de l&#39;usage de leurs mains, ils les faisaient tomber au pied des murs.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLIV. Les Tyriens eurent encore recours à une autre invention ingénieuse pour abattre le courage de leurs ennemis et leur infliger d&#39;atroces tortures. Ils construisirent des boucliers d&#39;airain et de fer qu&#39;ils remplirent de sable, et les exposèrent à un grand feu afin de rendre ce sable brûlant. Au moyen d&#39;une machine particulière, ils lançaient ce sable sur les plus hardis assaillants et leur faisaient essuyer des tourments cruels; car ce sable, pénétrant à travers la cuirasse et les vêtements, brûlait la chair sans, qu&#39;on pût porter des secours aux malheureux qui en étaient atteints. Pareils à des hommes mis à la torture, ils poussaient des cris déchirants ; ils étaient saisis de délire, et expiraient dans d&#39;affreuses douleurs. En même temps que les Phéniciens lançaient ces projectiles brûlants, ils accablaient les assaillants d&#39;une grêle de javelots, de pierres et de flèches. De plus, avec des vergues armées de faux, ils coupaient les câbles des béliers et en détruisaient ainsi l&#39;action. Ils lançaient aussi sur les ennemis des masses de fer rougies au feu, qui ne manquaient jamais leur but à cause de l&#39;épaisseur des rangs ennemis. Enfin, à l&#39;aide de corbeaux et de mains de fer, ils arrachaient les soldats des ponts volants. Grâce à toutes ces machines, mises en jeu par tant de bras, ils tuaient un grand nombre d&#39;assaillants.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLV. Malgré la terreur que les assiégés répandaient par leurs moyens de défense, les Macédoniens ne se désistaient point de leur audace; et, marchant sur les corps de ceux qui étaient tombés, ils ne songeaient point au sort malheureux de leurs compagnons d&#39;armes. Alexandre opposa aux balistes de l&#39;ennemi des catapultes oui, lançant d&#39;énormes pierres, ébranlèrent les murs, et du haut des tours de bois il fit pleuvoir une grêle de traits qui blessèrent dangereusement ceux qui se montraient sur les remparts. Pour se garantir de l&#39;effet de ces projectiles, les Tyriens avaient placé en avant des murs des roues de marbre qui, [par un mouvement de rotation imprimé par quelque machine , brisaient les flèches ou les détournaient de leur direction, et en faisaient ainsi manquer l&#39;effet. En outre, ils avaient fait coudre ensemble des peaux et dés cuirs plies en double et rembourrés de plantes marines : ils se servaient de ces substances molles pour amortir le choc des projectiles (<a name="51" href="#51a">51</a>). Enfin les Tyriens n&#39;avaient rien négligé pour leur défense. Munis de tant de secours, ils tinrent intrépidement tète à l&#39;ennemi : quittant l&#39;enceinte et les poste de l&#39;intérieur des tours, ils s&#39;avancèrent jusqu&#39;aux ponts jetés surles murs pour se mesurer avec les assaillants; là, ils luttaient corps à corps pour le salut de la patrie ; quelques-uns d&#39;entre eux, armés de haches, coupèrent à l&#39;ennemi la partie du corps qui se montrait à découvert. C&#39;est ainsi qu&#39;un des chefs macédoniens nommé Admète, homme brave et vigoureux, résistant vaillamment aux Tyriens, fut frappé au milieu de la tête d&#39;un coup de hache, et expira en héros (<a name="52" href="#52a">52</a>). Voyant les Macédoniens serrés de si près par les Tyriens, Alexandre fit, à l&#39;approche de la nuit, sonner la retraite. Il songea d&#39;abord à lever le siège et à continuer sa marche vers l&#39;Egypte ; mais il se ravisa, pensant qu&#39;il serait honteux de laisser aux Tyriens toute la gloire de ce siège, et, bien qu&#39;il n&#39;y eût de son avis qu&#39;un seul de ses amis, Amyntas, fils d&#39;Andromède, il recommença l&#39;assaut.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLVI. Alexandre exhorta les Macédoniens à ne pas lui céder en courage ; puis, il arma tous les navires et bloqua vigoureusement la ville par terre et par mer. S&#39;étant aperça que le mur était plus faible dans la partie qui regarde les ports, il y dirigea les ponts des trirèmes sur lesquelles il avait dressé les plus fortes machines de guerre. Ce fut dans cet assaut que le roi accomplit un fait d&#39;armes d&#39;une audace incroyable. Il abaissa sur le mur de la ville le pont volant de l&#39;une des tours de bois, il le traversa seul, défiant la fortune et bravant le désespoir des Tyriens; jaloui d&#39;avoir pour témoin de sa bravoure cette armée qui avait battu les Perses, il ordonna aux autres Macédoniens de le suivre, il se mit à leur tête, il en vint aux mains avec les assiégés et tua les uns à coups de lance, les autres avec son épée. Il repoussa même quelques-uns avec son bouclier, et comprima l&#39;audace de ses adversaires. Dans cet intervalle, le bélier renversa sur un autre point un pan de mur considérable. Les Macédoniens pénétrèrent par cette ouverture dans l&#39;intérieur de la ville, en même temps la troupe d&#39;Alexandre franchit les murs au moyen des ponts volants et se rendit maître de la ville. Mais les Tyriens, rassemblant toutes leurs forces, se barricadèrent dans les rues et se firent presque tous écharper au nombre de plus de sept mille (<a name="53" href="#53a">53</a>). Le roi vendit les femmes et les enfants à l&#39;enchère et fit pendre tous les jeunes gens, au nombre d&#39;au moins deux mille. Quant aux prisonniers, ils étaient si nombreux que, quoique la plupart des habitants eussent été transportés à Carthage, il n&#39;y en eut pas moins de treize mille(<a name="54" href="#54a">54</a>).</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Tel fut le sort des Tyriens qui, avec plus de courage que de prudence, avaient soutenu un siège de sept mois. Le roi ôta à la statue d&#39;Apollon les chaînes d&#39;or dont les Tyriens l&#39;avaient entourée, et prescrivit de donner à ce dieu le nom à&#39;Apollon Philaleœandre. Il offrit à Hercule de magnifiques sacrifices, distribua des récompenses aux plus braves soldats, ensevelit les morts avec pompe, institua roi de Tyr Ballonymus (<a name="55" href="#55a">55</a>) dont la fortune singulière mérite d&#39;être mentionnée.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLVII. L&#39;ancien roi Straton perdit le trône par son amitié pour Darius. Alexandre laissa Hephœstion maître de choisir parmi ses hôtes celui qu&#39;il voudrait pour roi de Tyr. Voulant du bien à l&#39;hôte chez lequel il était logé, Hephœstion avait d&#39;abord songé à le proclamer souverain de la ville. Mais celui-ci, quoiqu&#39;un des citoyens les plus riches et les plus considérés, refusa cette offre, comme n&#39;ayant aucune parenté avec la famille royale. Hephœstion lui demanda alors de désigner à son choix un descendant de race royale; son hôte lui répondit qu&#39;il en existait un, homme sage et vertueux, mais extrêmement pauvre. Hephœstion lui ayant répliqué qu&#39;il le ferait nommer roi, l&#39;hôte se chargea de la négociation. Il se rendit donc auprès de celui qui venait d&#39;être nommé roi de Tyr et lui apporta le manteau royal. Il trouva ce pauvre homme couvert de haillons et occupe dans un jardin à puiser de l&#39;eau pour un faible salaire. Après lui avoir appris l&#39;événement, il le revêtit des ornements royaux, le conduisit sur la place publique et le proclama roi des Tyriens. La multitude accueillit ce nouveau roi avec des démonstrations de joie, et admira elle-même ce caprice de la fortune. Ballonymus resta attaché à Alexandre, et sa royauté peut servir d&#39;exemple à ceux qui ignorent les vicissitudes du sort.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Après nous être occupés d&#39;Alexandre, nous allons aborder le récit d&#39;autres événements.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLVIII. En Europe, Agis, roi des Lacédémoniens, qui avait recueilli huit mille mercenaires, débris de la bataille d&#39;Issus, médita quelque entreprise pour gagner les bonnes grâces de Darius. Acceptant les navires et l&#39;argent que Darius lui avait offerts, il fit voile pour la Crète, et soumit la plupart des villes de cette île à la domination des Perses.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Amyntas, exilé de la Macédoine, s&#39;était réfugié auprès de Darius, et avait combattu avec les Perses en Cilicie. Après la bataille d&#39;Issus il se sauva avec quatre mille mercenaires à Tripolis, en Phénicie, où il était arrivé avant Alexandre. Là, il choisit dans toute la flotte un nombre de vaisseaux suffisant pour embarquer ses soldats, et brûla le reste. Il se rendit ensuite à Cypre, où il réunit encore des soldats et des navires. De là, il fit ensuite voile pour Peluse, et se rendit maître de cette ville, se disant envoyé par Darius pour remplacer dans le commandement le satrape gouverneur d&#39;Egypte, tombé dans la bataille d&#39;Issus. Puis, il se rendit à Memphis, et défit les habitants dans un combat engagé sous les portes de leur ville. Mais les soldats s&#39;étant ensuite livrés au pillage, les habitants firent une sortie, tombèrent sur les pillards dispersés dans la campagne et en tuèrent un grand nombre ; Amyntas lui-même se trouva parmi les morts. Telle fut la fin d&#39;Amyntas qui avait conçu de si grands projets, mais qui fut déçu dans son espérance.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Quelques autres généraux qui s&#39;étaient également sauvés de la bataille d&#39;Issus avec quelques débris de troupes, suivirent la fortune des Perses. Les uns prirent des villes importantes et les gardèrent pour Darius; les autres, cherchant à maintenir les provinces dans l&#39;obéissance, rassemblaient des troupes et faisaient tout ce que les cûv constances leur permettaient en faveur de la cause qu&#39;ils demandaient.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">L&#39;assemblée des Grecs avait décrété d&#39;envoyer quinze députés chargés, au nom de la Grèce, d&#39;apporter à Alexandre une couronne d&#39;or et de le congratuler de la victoire qu&#39;il avait remportée en Cilicie.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Alexandre se dirigea sur Gaza, défendue par une garnison perse; il s&#39;empara de cette ville après un siège de deux mois.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">XLIX. Aristophane étant archonte d&#39;Athènes, les Romains nommèrent consuls Spurius Posthumius et Titus Véturius (<a name="56" href="#56a">56</a>). Dans cette année, Alexandre régla les affaires de Gaza, détacha Amyntas avec dix navires en Macédoine et lui ordonna d&#39;enrôler pour le service militaire les jeunes gens en état de porter les armes. Puis, à la tête de son armée, il entra en Egypte et s&#39;empara, sans coup férir, de toutes les villes de ce pays ; car les Égyptiens, mécontents des Perses qui avaient profané leurs temples (<a name="57" href="#57a">57</a>) et qui gouvernaient avec dureté, accueillirent avec joie les Macédoniens. Après avoir réglé l&#39;administration de l&#39;Egypte, Alexandre alla consulter l&#39;oracle d&#39;Ammon. Il était à moitié chemin lorsqu&#39;il rencontra des députés cyrénéens qui lui apportaient une couronne et de riches présents, parmi lesquels étaient trois cents chevaux de guerre et cinq quadriges très-beaux. Le roi accepta ces dons et conclut avec les Cyrénéens un traité d&#39;alliance. Puis, il se dirigea avec sa suite vers le temple d&#39;Ammon. Ayant à traverser un pays désert et aride, il fit provision d&#39;eau et parcourut une contrée pleine d&#39;amas de sable. Dans quatre jours de marche, la provision d&#39;eau fut épuisée et la pénurie mit bientôt tout le monde dans le découragement, lorsqu&#39;une pluie abondante tomba du ciel et fit miraculeusement disparaître le manque d&#39;eau. Cet événement parut une preuve évidente de l&#39;intervention inespérée des dieux. On puisa l&#39;eau d&#39;une mare, et, au bout de quatre jours de traversée, on sortit du désert. La quantité de sable accumulée ayant fait perdre les traces du chemin, les guides annoncèrent au roi que des corbeaux, dont on entendait le croassement à la droite, indiquaient le sentier conduisant directement au temple d&#39;Ammon. Alexandre considéra cet augure comme favorable, et, pensant que sa présence était agréable au dieu, il accéléra sa marche. Il rencontra ensuite un lac d&#39;eau salée (<a name="58" href="#58a">58</a>), et, après cent stades de course, il traversa l&#39;endroit appelé les villes d&#39;Ammon; à une journée de là il atteignit l&#39;enceinte du temple.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">L. La contrée où est situé le temple est entourée d&#39;un désert aride, sablonneux et tout à fait inhospitalier. Cette contrée, qui a environ cinquante stades de longueur et de largeur, est arrosée par beaucoup de belles sources d&#39;eau et couverte de bois, surtout d&#39;arbres fruitiers. On respire un air de printemps dans ce lieu privilégié ; le séjour y est sain, bien qu&#39;il n&#39;y ait autour que les sables brûlants du désert. Ce temple a été, dit-on, fondé par Danaûs l&#39;Égyptien (<a name="59" href="#59a">59</a>). La région consacrée au dieu est limitée au midi et au couchant par les Éthiopiens, au nord par les Libyens nomades et par la tribu des Nasamons, qui s&#39;étend dans l&#39;intérieur du pays. Les Ammoniens habitent des villages, et, au milieu de leur pays, s&#39;élève une citadelle environnée d&#39;une triple enceinte. La première enceinte entoure le palais des anciens rois; la seconde contient les habitations des femmes, des enfants, des parents de la maison royale, les corps de garde, le sanctuaire du dieu et la fontaine sacrée où l&#39;on purifie les offrandes qu&#39;on présente au dieu; la troisième enceinte renferme le logement des satellites et des gardes du roi. En dehors de la citadelle, et à quelque distance de là, se trouve un autre temple d&#39;Ammon, ombragé d&#39;arbres nombreux et élevés. Près de ce temple existe une fontaine à laquelle un phénomène qui s&#39;y passe a fait donner le nom de fontaine du Soleil. Son eau varie singulièrement de température aux différentes heures de la journée : au point du jour elle est tiède, et devient froide à mesure que le jour s&#39;avance, jusqu&#39;à midi où elle atteint son maximum de froid ; la température s&#39;élève à partir de midi, jusqu&#39;à ce qu&#39;elle ait atteint son maximum à minuit; à partir de ce moment, la chaleur va en diminuant jusqu&#39;à ce qu&#39;elle arrive au degré qu&#39;elle avait au lever du soleil (<a name="60" href="#60a">60</a>). La statue du dieu est couverte d&#39;émeraudes et d&#39;autres ornements, et elle rend ses oracles d&#39;une manière toute particulière. Elle est portée, dans une nacelle dorée, sur les épaules de quatre-vingts prêtres; ceux-ci la portent machinalement là où le dieu leur fait signe d&#39;aller; cette procession est suivie d&#39;une foule de femmes et de jeunes filles chantant pendant toute la route des hymnes et des cantiques, selon les rites anciens.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px">&nbsp;</td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[51] Τοῦ δ&#39; ᾿Αλεξάνδρου διὰ τῶν ἱερέων εἰσαχθέντος εἰς τὸν νεὼν καὶ τὸν θεὸν κατανοήσαντος ὁ μὲν προφητεύων ἀνὴρ πρεσβύτερος τὴν ἡλικίαν προσελθὼν αὐτῷ, χαῖρε, εἶπεν, ὦ παῖ· καὶ ταύτην παρὰ τοῦ θεοῦ ἔχε τὴν πρόσρησιν. (2) Ὁ δ&#39; ὑπολαβών, δέχομαι, φησίν, ὦ πάτερ, καὶ τὸ λοιπὸν κεκλήσομαι σός. Ἀλλ&#39; εἰπέ μοι εἴ μοι δίδως τὴν ἁπάσης &lt;τῆς&gt; γῆς ἀρχήν. Τοῦ δὲ ἱερέως προσελθόντος τῷ σηκῷ καὶ τῶν ἀνδρῶν τῶν αἰρόντων τὸν θεὸν κινηθέντων τεταγμένοις τισὶ τῆς φωνῆς συμβόλοις ὁ μὲν ἀνεῖπεν βεβαίως αὐτῷ διδόναι τὸν θεὸν τὴν αἴτησιν, ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ὑπολαβών, τὸ λοιπόν, εἶπεν, ὦ δαῖμον, ἀπόφηναί μοι τῶν ζητουμένων, εἰ πάντας ἤδη μετελήλυθα τοὺς γενομένους φονεῖς τοῦ πατρὸς ἤ τινες διαλελήθασιν. (3) Ὁ δὲ προφήτης ἀνεβόησεν εὐφήμει· οὐδένα γὰρ ἀνθρώπων ὑπάρχειν τὸν δυνησόμενον ἐπιβουλεῦσαι τῷ γεννήσαντι αὐτόν, τοὺς δὲ τοῦ Φιλίππου φονεῖς ἅπαντας τετευχέναι τιμωρίας. Τεκμήρια δ&#39; ἔσεσθαι τῆς ἐκ τοῦ θεοῦ γενέσεως τὸ μέγεθος τῶν ἐν ταῖς πράξεσι κατορθωμάτων· καὶ γὰρ πρότερον ἀήττητον αὐτὸν γεγονέναι καὶ μετὰ ταῦτ&#39; ἔσεσθαι διὰ παντὸς ἀνίκητον. (4) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ἡσθεὶς ἐπὶ τοῖς κεχρησμῳδημένοις καὶ τὸν θεὸν μεγαλοπρεπέσιν ἀναθήμασι τιμήσας ἐπανῆλθεν εἰς τὴν Αἴγυπτον. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[52] Κρίνας δ&#39; ἐν ταύτῃ πόλιν μεγάλην κτίσαι προσέταξε τοῖς ἐπὶ τὴν ἐπιμέλειαν ταύτην καταλειπομένοις ἀνὰ μέσον τῆς τε λίμνης καὶ τῆς θαλάσσης οἰκίσαι τὴν πόλιν. (2) Διαμετρήσας δὲ τὸν τόπον καὶ ῥυμοτομήσας φιλοτέχνως τὴν πόλιν ἀφ&#39; αὑτοῦ προσηγόρευσεν ᾿Αλεξάνδρειαν, εὐκαιρότατα μὲν κειμένην πλησίον τοῦ Φάρου λιμένος, εὐστοχίᾳ δὲ τῆς ῥυμοτομίας ποιήσας διαπνεῖσθαι τὴν πόλιν τοῖς ἐτησίοις ἀνέμοις καὶ τούτων πνεόντων μὲν διὰ τοῦ μεγίστου πελάγους, καταψυχόντων δὲ τὸν κατὰ τὴν πόλιν ἀέρα πολλὴν τοῖς κατοικοῦσιν εὐκρασίαν καὶ ὑγίειαν κατεσκεύασεν. (3) Καὶ τὸν μὲν περίβολον αὐτῆς ὑπεστήσατο τῷ τε μεγέθει διαφέροντα καὶ κατὰ τὴν ὀχυρότητα θαυμάσιον· ἀνὰμέσον γὰρ ὢν μεγάλης λίμνης καὶ τῆς θαλάσσης δύο μόνον ἀπὸ τῆς γῆς ἔχει προσόδους στενὰς καὶ παντελῶς εὐφυλάκτους. Τὸν δὲ τύπον ἀποτελῶν χλαμύδι παραπλήσιον ἔχει πλατεῖαν μέσην σχεδὸν τὴν πόλιν τέμνουσαν καὶ τῷ τε μεγέθει καὶ κάλλει θαυμαστήν· ἀπὸ γὰρ πύλης ἐπὶ πύλην διήκουσα τεσσαράκοντα μὲν σταδίων ἔχει τὸ μῆκος, πλέθρου δὲ τὸ πλάτος, οἰκιῶν δὲ καὶ ἱερῶν πολυτελέσι κατασκευαῖς πᾶσα κεκόσμηται. (4) Προσέταξεν δ&#39; ὁ ᾿Αλέξανδρος καὶ βασίλεια κατασκευάσαι θαυμαστὰ κατὰ τὸ μέγεθος καὶ βάρος τῶν ἔργων. Οὐ μόνον δ&#39; ὁ ᾿Αλέξανδρος, ἀλλὰ καὶ οἱ μετ&#39; αὐτὸν βασιλεύσαντες Αἰγύπτου μέχρι τοῦ καθ&#39; ἡμᾶς βίου σχεδὸν ἅπαντες πολυτελέσι κατασκευαῖς ηὔξησαν τὰ βασίλεια. (5) Καθόλου δ&#39; ἡ πόλις τοσαύτην ἐπίδοσιν ἔλαβεν ἐν τοῖς ὕστερον χρόνοις ὥστε παρὰ πολλοῖς αὐτὴν πρώτην ἀριθμεῖσθαι τῶν κατὰ τὴν οἰκουμένην· καὶ γὰρ κάλλει καὶ μεγέθει καὶ προσόδων πλήθει καὶ τῶν πρὸς τρυφὴν ἀνηκόντων πολὺ διαφέρει τῶν ἄλλων. (6) Τὸ δὲ τῶν κατοικούντων (οἰκητόρων) αὐτὴν πλῆθος ὑπερβάλλει τοὺς ἐν ταῖς ἄλλαις πόλεσιν οἰκήτορας· καθ&#39; ὃν γὰρ ἡμεῖς παρεβάλομεν χρόνον εἰς Αἴγυπτον, ἔφασαν οἱ τὰς ἀναγραφὰς ἔχοντες τῶν κατοικούντων εἶναι τοὺς ἐν αὐτῇ διατρίβοντας ἐλευθέρους πλείους τῶν τριάκοντα μυριάδων, ἐκ δὲ τῶν προσόδων τῶν κατ&#39; Αἴγυπτον λαμβάνειν τὸν βασιλέα πλείω τῶν ἑξακισχιλίων ταλάντων. (7) Ὁ δ&#39; οὖν βασιλεὺς ᾿Αλέξανδρος ἐπιστήσας τινὰς τῶν φίλων ἐπὶ τὴν κατασκευὴν τῆς ᾿Αλεξανδρείας καὶ διοικήσας ἅπαντα τὰ κατὰ τὴν Αἴγυπτον ἐπανῆλθε μετὰ τῆς δυνάμεως εἰς τὴν Συρίαν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[53] Δαρεῖος δὲ πυθόμενος αὐτοῦ τὴν παρουσίαν συνηθροίκει μὲν τὰς πανταχόθεν δυνάμεις καὶ πάντα τὰ πρὸς τὴν παράταξιν χρήσιμα κατεσκεύαστο. Τὰ μὲν γὰρ ξίφη καὶ τὰ ξυστὰ πολὺ μείζω τῶν προγεγενημένων ἐποίησε διὰ τὸ δοκεῖν διὰ τούτων πολλὰ τὸν ᾿Αλέξανδρον ἐν τῇ περὶ Κιλικίαν μάχῃ πεπλεονεκτηκέναι· κατεσκεύασε δὲ καὶ ἅρματα δρεπανηφόρα διακόσια πρὸς κατάπληξιν καὶ φόβον τῶν πολεμίων εὐθέτως ἐπινενοημένα. (2) Τούτων γὰρ ἑκάστου παρ&#39; ἑκάτερον τῶν σειροφόρων ἵππων ἐξέκειτο προσηλωμένα τῷ ζυγῷ ξύστρα παραμήκη τρισπίθαμα, τὴν ἐπιστροφὴν τῆς ἀκμῆς ἔχοντα πρὸς τὴν κατὰ πρόσωπον ἐπιφάνειαν, πρὸς δὲ ταῖς κατακλείσεσι τῶν ἀξόνων ἐπ&#39; εὐθείας ἄλλα δύο, τὴν μὲν τομὴν ὁμοίαν ἔχοντα πρὸς τὴν κατὰ πρόσωπον ἐπιφάνειαν τοῖς προτέροις, τὸ δὲ μῆκος μείζω καὶ πλατύτερα· συνήρμοστο δὲ ταῖς τούτων ἀρχαῖς δρέπανα. (3) Πᾶσαν δὲ τὴν δύναμιν ἔν τε ὅπλοις ἐπισήμοις καὶ ἡγεμόνων ἀρεταῖς κοσμήσας ἀνέζευξεν ἐκ τῆς Βαβυλῶνος ἔχων πεζοὺς μὲν περὶ ὀγδοήκοντα μυριάδας, ἱππεῖς δὲ οὐκ ἐλάττους τῶν εἴκοσι μυριάδων. Κατὰ δὲ τὴν ὁδοιπορίαν δεξιὸν μὲν ἔχων τὸν Τίγριν, ἀριστερὸν δὲ τὸν Εὐφράτην προῄει διὰ χώρας εὐδαίμονος καὶ δυναμένης τοῖς κτήνεσι δαψιλῆ χορτάσματα παρασχέσθαι, τῷ δὲ πλήθει τῶν στρατιωτῶν ἱκανὰς τροφὰς χορηγῆσαι. (4) Ἔσπευδε γὰρ περὶ τὴν Νίνον ποιήσασθαι τὴν παράταξιν, εὐθετωτάτων ὄντων τῶν περὶ αὐτὴν πεδίων καὶ πολλὴν εὐρυχωρίαν παρεχομένων τῷ μεγέθει τῶν ἠθροισμένων ὑπ&#39; αὐτοῦ δυνάμεων. Καταστρατοπεδεύσας δὲ περὶ κώμην τὴν ὀνομαζομένην ῎Αρβηλα τὰς δυνάμεις ἐνταῦθα καθ&#39; ἡμέραν ἐξέταττε καὶ τῇ συνεχεῖ διατάξει καὶ μελέτῃ κατεσκεύασεν εὐπειθεῖς· σφόδρα γὰρ ἠγωνία μήποτε πολλῶν καὶ ἀσυμφώνων ἐθνῶν ἠθροισμένων ταῖς διαλέκτοις ταραχή τις γένηται κατὰ τὴν παράταξιν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[54] Περὶ δὲ διαλύσεως καὶ πρότερον μὲν ἐξέπεμψε πρεσβευτὰς πρὸς ᾿Αλέξανδρον, ἐκχωρῶν αὐτῷ τῆς ἐντὸς ῞Αλυος ποταμοῦ χώρας, καὶ προσεπηγγέλλετο δώσειν ἀργυρίου τάλαντα δισμύρια. (2) Ὡς δ&#39; οὐ προσεῖχεν αὐτῷ, πάλιν ἐξέπεμψεν ἄλλους πρέσβεις, ἐπαινῶν μὲν αὐτὸν ἐπὶ τῷ καλῶς κεχρῆσθαι τῇ τε μητρὶ καὶ τοῖς ἄλλοις αἰχμαλώτοις, ἀξιῶν δὲ φίλον γενέσθαι καὶ λαβεῖν τὴν ἐντὸς Εὐφράτου χώραν καὶ τάλαντ&#39; ἀργυρίου τρισμύρια καὶ τὴν ἑτέραν τῶν ἑαυτοῦ θυγατέρων γυναῖκα, καθόλου δὲ γενόμενον γαμβρὸν καὶ τάξιν υἱοῦ λαβόντα καθάπερ κοινωνὸν γενέσθαι τῆς ὅλης βασιλείας. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">(3) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος εἰς τὸ συνέδριον παραλαβὼν πάντας τοὺς φίλους καὶ περὶ τῶν προτιθεμένων αἱρέσεων ἀνακοινωσάμενος ἠξίου τὴν ἰδίαν γνώμην ἕκαστον μετὰ παρρησίας ἀποφήνασθαι. (4) Τῶν μὲν οὖν ἄλλων οὐδεὶς ἐτόλμα συμβουλεῦσαι διὰ τὸ μέγεθος τῆς ὑποκειμένης ζητήσεως, Παρμενίων δὲ πρῶτος εἶπεν, ἐγὼ μὲν ὢν ᾿Αλέξανδρος ἔλαβον ἂν τὰ διδόμενα καὶ τὴν σύνθεσιν ἐποιησάμην. (5) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος ὑπολαβὼν εἶπεν, κἀγὼ εἰ Παρμενίων ἦν ἔλαβον ἄν. Καθόλου δὲ καὶ ἄλλοις μεγαλοψύχοις λόγοις χρησάμενος καὶ τοὺς μὲν λόγους τῶν Περσῶν ἀποδοκιμάσας, προτιμήσας δὲ τὴν εὐδοξίαν τῶν προτεινομένων δωρεῶν τοῖς μὲν πρέσβεσιν ἀπόκρισιν ἔδωκεν ὡς οὔθ&#39; ὁ κόσμος δυεῖν ἡλίων ὄντων τηρῆσαι δύναιτ&#39; ἂν τὴν ἰδίαν διακόσμησίν τε καὶ τάξιν οὔθ&#39; ἡ οἰκουμένη δύο βασιλέων ἐχόντων τὴν ἡγεμονίαν ἀταράχως καὶ ἀστασιάστως διαμένειν ἂν δύναιτο. (6) Διόπερ ἀπαγγέλλειν αὐτοὺς ἐκέλευσε τῷ Δαρείῳ, εἰ μὲν τῶν πρωτείων ὀρέγεται, διαμάχεσθαι πρὸς αὐτὸν περὶ τῆς τῶν ὅλων μοναρχίας· εἰ δὲ δόξης καταφρονῶν προκρίνει τὴν λυσιτέλειαν καὶ τὴν ἐκ τῆς ῥᾳστώνης τρυφήν, αὐτὸς μὲν ᾿Αλεξάνδρῳ ποιείτω τὰ προσταττόμενα, ἄλλων δὲ ἄρχων βασιλευέτω, συγχωρουμένης αὐτῷ τῆς ἐξουσίας ὑπὸ τῆς ᾿Αλεξάνδρου χρηστότητος. (7) Τὸ δὲ συνέδριον διαλύσας καὶ τὴν δύναμιν ἀναλαβὼν προῆγεν ἐπὶ τὴν τῶν πολεμίων στρατοπεδείαν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις τῆς τοῦ Δαρείου γυναικὸς ἀποθανούσης ὁ ᾿Αλέξανδρος ἔθαψεν αὐτὴν μεγαλοπρεπῶς. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[55] Δαρεῖος δὲ τῶν ἀποκρίσεων ἀκούσας καὶ τὴν διὰ τῶν λόγων σύνθεσιν ἀπογνοὺς τὴν μὲν δύναμιν καθ&#39; ἡμέραν συνέταττε καὶ πρὸς τὴν ἐν τοῖς κινδύνοις εὐηκοΐαν ἑτοίμην κατεσκεύαζε, τῶν δὲ φίλων Μαζαῖον μὲν μετὰ στρατιωτῶν ἐπιλέκτων ἐξαπέστειλε παραφυλάξοντα τὴν διάβασιν τοῦ ποταμοῦ καὶ τὸν πόρον προκαταληψόμενον, ἑτέρους δ&#39; ἐξέπεμψε τὴν χώραν πυρπολήσοντας δι&#39; ἧς ἀναγκαῖον ἦν διελθεῖν τοὺς πολεμίους· ἐνόμιζε γὰρ τῷ μὲν ῥεύματι τοῦ ποταμοῦ προβλήματι χρῆσθαι πρὸς τὴν ἔφοδον τῶν Μακεδόνων. (2) Τούτων δ&#39; ὁ μὲν Μαζαῖος ὁρῶν ἀδιάβατον ὄντα τὸν ποταμὸν διά τε τὸ βάθος καὶ τὴν σφοδρότητα τοῦ ῥεύματος τῆς μὲν τούτου φυλακῆς ἠμέλησε, τοῖς δὲ τὴν χώραν πυρπολοῦσι συνεργήσας καὶ πολλὴν γῆν διαφθείρας ὑπέλαβεν ἄβατον ἔσεσθαι τοῖς πολεμίοις διὰ τὴν σπάνιν τῆς τροφῆς. (3) Ὁ δ&#39; ᾿Αλέξανδρος παραγενόμενος πρὸς τὴν διάβασιν τοῦ Τίγρεως ποταμοῦ καὶ τὸν πόρον ὑπό τινων ἐγχωρίων μαθὼν διεβίβασε τὴν δύναμιν οὐ μόνον ἐπιπόνως, ἀλλὰ καὶ παντελῶς ἐπικινδύνως. (4) Τοῦ γὰρ πόρου τὸ μὲν βάθος ἦν ὑπὲρ τῶν μαστῶν, τοῦ δὲ ῥεύματος ἡ ὀξύτης πολλοὺς τῶν διαβαινόντων παρέσυρεν καὶ τὴν βάσιν τῶν σκελῶν παρῃρεῖτο, τό τε ῥεῦμα τοῖς ὅπλοις ἐμπῖπτον πολλούς τε παρέφερε καὶ τοῖς ἐσχάτοις κινδύνοις περιέβαλλεν. (5) Ό δ&#39; ᾿Αλέξανδρος πρὸς τὴν σφοδρότητα τοῦ ῥεύματος ἀντιμηχανώμενος παρήγγειλε πᾶσι τὰς χεῖρας ἀλλήλοις συμπλέκειν καὶ τὴν ὅλην τῶν σωμάτων πυκνότητα ποιεῖν ζεύγματι παραπλησίαν. (6) Παραβόλου δὲ γενομένης τῆς διαβάσεως καὶ τῶν Μακεδόνων μόγις διασωθέντων τὴν μὲν ἡμέραν ταύτην προσανέλαβε τὴν δύναμιν, τῇ δ&#39; ὑστεραίᾳ συντεταγμένην ἔχων τὴν στρατιὰν προῆγεν ἐπὶ τοὺς πολεμίους καὶ σύνεγγυς γενόμενος τῶν Περσῶν κατεστρατοπέδευσεν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[56] Ἀναλογιζόμενος δὲ τὸ πλῆθος τῆς τῶν Περσῶν δυνάμεως καὶ τὸ μέγεθος τῶν ἐπικειμένων κινδύνων, ἔτι δὲ τὴν περὶ τῶν ὅλων κρίσιν ἐν χερσὶν οὖσαν διηγρύπνησε τὴν νύκτα συνεχόμενος τῇ περὶ τοῦ μέλλοντος φροντίδι· ὑπὸ δὲ τὴν ἑωθινὴν φυλακὴν τραπεὶς εἰς ὕπνον οὕτως ἐκοιμήθη βαθέως ὥστε τῆς ἡμέρας ἐπιγενομένης μὴ δύνασθαι διεγερθῆναι. (2) Τὸ μὲν οὖν πρῶτον οἱ φίλοι τὸ συμβὰν ἡδέως ἑώρων, νομίζοντες τὸν βασιλέα πρὸς τὸν ὑποκείμενον κίνδυνον εὐτονώτερον ἔσεσθαι τετευχότα πολλῆς ἀνέσεως· ὡς δ&#39; ὁ μὲν χρόνος προέβαινεν, ὁ δ&#39; ὕπνος συνεῖχε τὸν βασιλέα, Παρμενίων πρεσβύτατος ὢν τῶν φίλων ἀφ&#39; ἑαυτοῦ πρόσταγμα διέδωκε τοῖς πλήθεσιν ἑτοιμάζεσθαι τὰ πρὸς τὴν μάχην. (3) Οὐκ ἀνιεμένου δ&#39; αὐτοῦ προσελθόντες οἱ φίλοι μόγις διήγειραν τὸν ᾿Αλέξανδρον. Θαυμαζόντων δ&#39; ἐπὶ τῷ συμβεβηκότι πάντων καὶ τὴν αἰτίαν ἀκοῦσαι βουλομένων ἔφησεν ὁ ᾿Αλέξανδρος Δαρεῖον εἰς ἕνα τόπον ἠθροικότα τὰς δυνάμεις ἀπολελυκέναι πάσης ἀγωνίας αὐτόν· (4) μιᾷ γὰρ ἡμέρᾳ κριθέντα περὶ τῶν ὅλων παύσεσθαι τῶν πόνων καὶ πολυχρονίων κινδύνων. Οὐ μὴν ἀλλὰ παρακαλέσας τοὺς ἡγεμόνας τοῖς οἰκείοις λόγοις καὶ πρὸς τοὺς ἐπιφερομένους κινδύνους εὐθαρσεῖς καταστήσας προῆγε τὴν δύναμιν συντεταγμένην ἐπὶ τοὺς βαρβάρους, τῆς τῶν πεζῶν φάλαγγος τὰς τῶν ἱππέων εἴλας προτάξας. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[57] Ἐπὶ μὲν οὖν τὸ δεξιὸν κέρας ἔταξε τὴν βασιλικὴν εἴλην, ἧς εἶχε τὴν ἡγεμονίαν Κλεῖτος ὁ μέλας ὀνομαζόμενος, ἐχομένους δὲ ταύτης τοὺς ἄλλους φίλους, ὧν ἡγεῖτο Φιλώτας ὁ Παρμενίωνος, ἑξῆς δὲ τὰς ἄλλας ἱππαρχίας ἑπτὰ τεταγμένας ὑπὸ τὸν αὐτὸν ἡγεμόνα. (2) Ὅπισθεν δὲ τούτων ὑπετάγη τὸ τῶν ἀργυρασπίδων πεζῶν τάγμα, διαφέρον τῇ τε τῶν ὅπλων λαμπρότητι καὶ τῇ τῶν ἀνδρῶν ἀρετῇ· καὶ τούτων ἡγεῖτο Νικάνωρ ὁ Παρμενίωνος. Ἐχομένην δὲ τούτων ἔστησε τὴν ᾿Ελιμιῶτιν καλουμένην στρατηγίαν, ἧς Κοῖνος ἡγεῖτο, ἑξῆς δὲ τὴν τῶν ᾿Ορεστῶν καὶ Λυγκηστῶν τάξιν ἔστησε, Περδίκκου τὴν στρατηγίαν ἔχοντος. καὶ τὴν μὲν ἐχομένην στρατηγίαν Μελέαγρος εἶχε, τὴν δὲ συνεχῆ ταύτης Πολυπέρχων, τεταγμένων ὑπ&#39; αὐτὸν τῶν ὀνομαζομένων Στυμφαίων. (3) Φίλιππος δ&#39; ὁ Βαλάκρου τὴν συνεχῆ ταύτης στρατηγίαν ἐπλήρου καὶ τῆς μετὰ ταύτην Κρατερὸς ἡγεῖτο. τῶν δὲ προειρημένων ἱππέων τὴν συνεχῆ τάξιν ἀπεπλήρουν οἱ ἀπὸ Πελοποννήσου καὶ ᾿Αχαΐας συστρατεύσαντες ἱππεῖς καὶ Φθιῶται καὶ Μαλιεῖς, ἔτι δὲ Λοκροὶ καὶ Φωκεῖς, ὧν ἡγεῖτο ᾿Ερίγυιος ὁ Μιτυληναῖος. (4) Ἑξῆς δ&#39; εἱστήκεισαν Θετταλοί, Φίλιππον μὲν ἔχοντες ἡγεμόνα, ἀνδρείᾳ δὲ καὶ τῇ τῶν εἰλῶν ἱππασίᾳ πολὺ προέχοντες τῶν ἄλλων. Ἐχομένους δὲ τούτων τοὺς ἐκ Κρήτης τοξότας ἔταξε καὶ τοὺς ἐκ τῆς ᾿Αχαΐας μισθοφόρους. (5) Ἐφ&#39; ἑκατέρου δὲ τοῦ κέρατος ἐπικάμπιον ἐποίησε τὴν τάξιν, ὅπως μὴ δύνωνται κυκλοῦν οἱ πολέμιοι τῷ πλήθει τῶν στρατιωτῶν τὴν ὀλιγότητα τῶν Μακεδόνων. (6) Πρὸς δὲ τὰς τῶν δρεπανηφόρων ἁρμάτων ἐπιφορὰς μηχανώμενος ὁ βασιλεὺς παρήγγειλε τοῖς ἐν τῇ φάλαγγι πεζοῖς, ὅταν πλησιάζῃ τὰ τέθριππα, συνασπίσαι καὶ ταῖς σαρίσαις τὰς ἀσπίδας τύπτειν, ὅπως διὰ τὸν ψόφον πτυρόμενα τὴν εἰς τοὐπίσω ποιήσηται φοράν, τοῖς δὲ βιαζομένοις διδόναι διαστήματα, δι&#39; ὧν ποιήσονται τὴν διέξοδον ἀκίνδυνον τοῖς Μακεδόσιν. Αὐτὸς δὲ τοῦ δεξιοῦ μέρους ἡγούμενος καὶ λοξὴν τὴν τάξιν ποιούμενος δι&#39; ἑαυτοῦ τὴν ὅλην κρίσιν τοῦ κινδύνου ποιεῖσθαι διεγνώκει. [58] Ὁ δὲ Δαρεῖος κατὰ τὰς τῶν ἐθνῶν περιοχὰς τὴν ἔκταξιν πεποιημένος κατά τε τὸν ᾿Αλέξανδρον τεταγμένος προῆγεν ἐπὶ τοὺς πολεμίους. Ὡς δ&#39; ἐπλησίαζον ἀλλήλαις αἱ δυνάμεις, οἱ μὲν σαλπικταὶ παρ&#39; ἀμφοτέροις ἐσήμαινον τὸ πολεμικόν, οἱ δ&#39; ἄνδρες μετὰ πολλῆς βοῆς ἀλλήλοις ἐπεφέροντο. (2) Καὶ πρῶτον τὰ δρεπανηφόρα τῶν ἁρμάτων ἀπὸ κράτους ἐλαυνόμενα πολλὴν ἔκπληξιν καὶ φόβον τοῖς Μακεδόσιν ἐπέστησεν· καὶ γὰρ Μαζαῖος ὁ τῶν ἱππέων ἡγούμενος πυκναῖς ταῖς εἴλαις σὺν τοῖς δρεπανηφόροις ἐπήλαυνε, καταπληκτικωτέραν ποιῶν τὴν ἐπιφορὰν τῶν δρεπανηφόρων. (3) Τῆς δὲ φάλαγγος συνασπιζούσης καὶ κατὰ τὰς τοῦ βασιλέως παραγγελίας ταῖς σαρίσαις πάντων τυπτόντων τὰς ἀσπίδας συνέβαινε ψόφον πολὺν γίνεσθαι. (4) Διόπερ τὰ πολλὰ τῶν ἁρμάτων πτυρομένων τῶν ἵππων ἐστρέφετο καὶ τὴν ῥύμην ἀκατάσχετον ποιοῦντα πρὸς τοὺς ἰδίους βιαίως ἀνέστρεφε. Τῶν δ&#39; ἄλλων προσπεσόντων τῇ φάλαγγι καὶ τῶν Μακεδόνων ποιούντων ἀξιόλογα διαστήματα διὰ τούτων φερόμενα τὰ μὲν συνηκοντίσθη, τὰ δὲ διεξέπεσεν, ἔνια δὲ τῇ βίᾳ τῆς ῥύμης φερόμενα καὶ ταῖς τῶν σιδήρων ἀκμαῖς ἐνεργῶς χρησάμενα πολλὰς καὶ ποικίλας διαθέσεις θανάτων ἀπειργάζετο. (5) Τοιαύτη γὰρ ἦν ἡ ὀξύτης καὶ βία τῶν κεχαλκευμένων πρὸς ἀπώλειαν ὅπλων ὥστε πολλῶν μὲν βραχίονας σὺν αὐταῖς ταῖς ἀσπίσιν ἀποκόπτεσθαι, οὐκ ὀλίγων δὲ τραχήλους παρασύρεσθαι καὶ τὰς κεφαλὰς πίπτειν ἐπὶ τὴν γῆν βλεπόντων ἔτι τῶν ὀμμάτων καὶ τῆς τοῦ προσώπου διαθέσεως διαφυλαττομένης, ἐνίων δὲ τὰς πλευρὰς ἐπικαιρίοις τομαῖς ἀναρήττεσθαι καὶ θανάτους ὀξεῖς ἐπιφέρεσθαι. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[59] Ὡς δ&#39; ἤγγισαν ἀλλήλαις αἱ δυνάμεις καὶ διὰ τῶν τόξων καὶ σφενδονῶν, ἔτι δὲ τῶν ἀκοντιζομένων σαυνίων τὰ ῥιπτούμενα βέλη παρανήλωτο, πρὸς τὴν ἐκ χειρὸς μάχην κατήντησαν. (2) Καὶ πρῶτον τῶν ἱππέων συστησαμένων ἀγῶνα καὶ τῶν Μακεδόνων τῷ δεξιῷ κέρατι διαγωνιζομένων ὁ μὲν Δαρεῖος τοῦ λαιοῦ κέρατος ἡγούμενος συναγωνιστὰς εἶχε τοὺς συγγενεῖς ἱππεῖς, ἐπιλέκτους ταῖς ἀρεταῖς καὶ ταῖς εὐνοίαις, χιλίους ἐν μιᾷ περιειλημμένους εἴλῃ. (3) Οὗτοι δὲ θεατὴν ἔχοντες τῆς ἰδίας ἀνδραγαθίας τὸν βασιλέα τὸ πλῆθος τῶν ἐπ&#39; αὐτὸν φερομένων βελῶν προθύμως ἐξεδέχοντο. συνῆσαν δὲ τούτοις οἵ τε μηλοφόροι, διάφοροι ταῖς ἀνδραγαθίαις καὶ πολλοὶ κατὰ τὸ πλῆθος, πρὸς δὲ τούτοις Μάρδοι καὶ Κοσσαῖοι, ταῖς τε τῶν σωμάτων ὑπεροχαῖς καὶ ταῖς λαμπρότησι τῶν ψυχῶν θαυμαζόμενοι. (4) Συνηγωνίζοντο δὲ τούτοις οἵ τε περὶ τὰ βασίλεια διατρίβοντες καὶ τῶν ᾿Ινδῶν οἱ κράτιστοι κατ&#39; ἀνδρείαν. Οὗτοι μὲν οὖν μετὰ πολλῆς βοῆς ἐπιρράξαντες τοῖς πολεμίοις ἐκθύμως ἠγωνίζοντο καὶ τῷ πλήθει κατεπόνουν τοὺς Μακεδόνας· (5) Μαζαῖος δὲ τὸ δεξιὸν ἔχων κέρας καὶ μετὰ τῶν ἀρίστων ἱππέων διαγωνιζόμενος εὐθὺς κατὰ τὴν πρώτην ἔφοδον τῶν ἀνθεστώτων ἀνεῖλεν οὐκ ὀλίγους, δισχιλίους δὲ Καδουσίους καὶ χιλίους τῶν Σκυθῶν ἱππεῖς ἐπιλέκτους ἐξέπεμψε, προστάξας περιιππεῦσαι τὸ κέρας τὸ τῶν πολεμίων καὶ προσελάσαντας τῇ παρεμβολῇ τῆς ἀποσκευῆς κυριεῦσαι. (6) Ὧν ὀξέως ποιησάντων τὸ προσταχθὲν καὶ παρεισπεσόντων εἰς τὴν στρατοπεδείαν τῶν Μακεδόνων τῶν αἰχμαλώτων τινὲς ἁρπάσαντες ὅπλα συνήργουν τοῖς Σκύθαις καὶ διήρπαζον τὰς ἀποσκευάς· βοὴ δ&#39; ἦν καὶ ταραχὴ διὰ τὸ παράδοξον καθ&#39; ὅλην τὴν παρεμβολήν. (7) Αἱ μὲν οὖν ἄλλαι τῶν αἰχμαλωτίδων πρὸς τοὺς βαρβάρους ἀπεχώρουν, ἡ δὲ μήτηρ τοῦ Δαρείου Σισύγγαμβρις παρακαλουσῶν αὐτὴν τῶν αἰχμαλωτίδων οὐ προσέσχεν, ἀλλ&#39; ἐφ&#39; ἡσυχίας ἔμεινε φιλοφρόνως, οὔτε τῷ παραδόξῳ τῆς τύχης πιστεύσασα οὔτε τὴν πρὸς ᾿Αλέξανδρον εὐχαριστίαν λυμαινομένη. (8) Τέλος δὲ οἱ Σκύθαι πολλὴν τῆς ἀποσκευῆς διαρπάσαντες ἀφίππευσαν πρὸς τοὺς περὶ Μαζαῖον καὶ τὴν εὐημερίαν ἀπήγγειλαν. Ὁμοίως δὲ καὶ τῶν περὶ Δαρεῖον τεταγμένων ἱππέων τινὲς καταπονήσαντες τῷ πλήθει τοὺς ἀνθεστῶτας Μακεδόνας φεύγειν ἠνάγκασαν. </font> <p align="justify" style="text-indent: 30px; line-height: 150%; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[60] Δευτέρου δὲ προτερήματος τοῖς Πέρσαις γενομένου ὁ μὲν ᾿Αλέξανδρος σπεύδων δι&#39; ἑαυτοῦ τὴν ἧτταν διορθώσασθαι τῶν ἰδίων μετὰ τῆς βασιλικῆς εἴλης καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐπιφανεστάτων ἱππέων ἐπ&#39; αὐτὸν ἤλαυνε τὸν Δαρεῖον. (2) Ὁ δὲ τῶν Περσῶν βασιλεὺς δεξάμενος τὴν ἐπιφορὰν τῶν πολεμίων αὐτὸς μὲν ἐφ&#39; ἅρματος ἀγωνιζόμενος ἠκόντιζεν εἰς τοὺς ἐπιφερομένους, πολλῶν δ&#39; αὐτῷ συναγωνιζομένων καὶ τῶν βασιλέων ἐπ&#39; ἀλλήλους ἱεμένων ὁ μὲν ᾿Αλέξανδρος ἀκοντίσας ἐπὶ τὸν Δαρεῖον τούτου μὲν ἥμαρτεν, τοῦ δὲ παρεστῶτος ἡνιόχου τοῦ βασιλέως κατατυχὼν κατέβαλεν. (3) Τῶν δὲ περὶ τὸν Δαρεῖον ἀναβοησάντων οἱ πορρώτερον ἀφεστηκότες ὑπέλαβον αὐτὸν τὸν βασιλέα πεπτωκέναι· καὶ τούτων τῆς φυγῆς ἀρξαμένων οἱ συνεχεῖς συνείποντο καὶ τὸ συνεστὸς τῷ Δαρείῳ σύνταγμα κατ&#39; ὀλίγον παρερρήγνυτο. διὸ καὶ τῆς ἑτέρας πλευρᾶς παραγυμνωθείσης τῶν συναγωνιζομένων καὶ αὐτὸς καταπλαγεὶς πρὸς φυγὴν ὥρμησεν. (4) Τούτων δὲ οὕτως φευγόντων καὶ τοῦ κονιορτοῦ τῶν ἱππέων πρὸς ὕψος αἰρομένου καὶ τῶν περὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον ἐκ ποδὸς ἑπομένων διὰ τὸ πλῆθος καὶ τὴν πυκνότητα τοῦ κονιορτοῦ συνιδεῖν μὲν οὐκ ἦν τὸν Δαρεῖον ὅποι ποιεῖται τὴν φυγήν, στεναγμὸς δὲ τῶν πιπτόντων ἀνδρῶν καὶ κτύπος τῶν ἱππέων, ἔτι δὲ τῶν μαστίγων συνεχὴς ψόφος ἐγίνετο. (5) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις Μαζαῖος ὁ τοῦ δεξιοῦ κέρατος ἡγούμενος, πλείστους ἔχων καὶ κρατίστους ἱππεῖς, βαρὺς ἐπέκειτο τοῖς κατ&#39; αὐτὸν τεταγμένοις· Παρμενίων δὲ μετὰ τῶν Θετταλῶν ἱππέων καὶ τῶν ἄλλων τῶν μετ&#39; αὐτοῦ κινδυνευόντων ὑπέστη τοὺς πολεμίους. (6) Τὸ μὲν οὖν πρῶτον λαμπρῶς ἀγωνιζόμενος διὰ τὰς ἀρετὰς τῶν Θετταλῶν προετέρει· τῶν δὲ περὶ τὸν Μαζαῖον τῷ τε πλήθει καὶ βάρει τοῦ συστήματος ἐγκειμένων κατεπονεῖτο τὸ τῶν Μακεδόνων ἱππικόν. (7) Πολλοῦ δὲ φόνου γινομένου καὶ τῆς τῶν βαρβάρων βίας δυσυποστάτου γινομένης ὁ Παρμενίων ἐξέπεμψέ τινας τῶν περὶ αὐτὸν ἱππέων πρὸς τὸν ᾿Αλέξανδρον, λέγων κατὰ τάχος βοηθῆσαι. ὀξέως δὲ τούτων τὸ παραγγελθὲν πραττόντων καὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον πυθομένων πολὺ τῆς τάξεως ἀπεσπάσθαι κατὰ τὸν διωγμὸν οὗτοι μὲν ἐπανῆλθον ἄπρακτοι, (8) ὁ δὲ Παρμενίων ταῖς τῶν Θετταλῶν εἴλαις χρώμενος ἐμπειρότατα καὶ πολλοὺς καταβαλὼν μόλις ἐτρέψατο τοὺς βαρβάρους, μάλιστα καταπλαγέντας τῇ κατὰ τὸν Δαρεῖον φυγῇ. </font></td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LI. Lorsqu&#39;Alexandre fut introduit dans le temple et qu&#39;il aperçut la statue du dieu, le prophète, homme très-âgé, s&#39;avança vers lui et lui dit : «&nbsp; Salut, ô mon fils, recevez ce nom de la part du dieu. — Je l&#39;accepte, ô mon père, répondit Alexandre, et désormais je me ferai appeler ton fils si tu me donnes l&#39;empire de toute la terre. » Le prêtre entra alors dans le sanctuaire, et, pendant que les hommes porteurs de la statue du dieu se mettaient en mouvement suivant certains signes de la voix [du dieu], il assura Alexandre que le dieu lui accordait sa demande. Alexandre continua et dit : «&nbsp; II me reste encore, ô dieu protecteur, à te demander si j&#39;ai puni tous les assassins de mon père, ou si quelques-uns ont échappé à mes recherches. — Ne blasphème pas, s&#39;écria le prêtre : aucun mortel ne pourra attenter à la vie de celui qui t&#39;a donné le jour; quant aux assassins de Philippe, ils ont tous reçu leur châtiment; le suooès de tes grandes entreprises sera une preuve que tu dois la naissance à un dieu; personne n&#39;a pu te vaincre jusqu&#39;ici et tu seras à l&#39;avenir tout à fait invincible. » Alexandre se réjouit de la réponse de l&#39;oracle, consacra au dieu de magnifiques offrandes, et retourna en Egypte.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LII. Alexandre conçut le projet de fonder dans cette région une grande ville. ïl ordonna à ceux qui étaient chargés de l&#39;exécution de ce projet, de poser les fondements de cette ville entre la mer et le lac [Maréotis]. Après en avoir lui-même tracé le plan et divisé artistement la ville en rues coupées à angle droit, il lui donna, d&#39;après lui-même, le nom d&#39;Alexandrie. Cette ville, située très-avantageusement près du port du Phare, avait ses rues disposées de manière à donner accès aux vents étésiens. Ces vents soufflent de la haute mer, rafraîchissent l&#39;air de la ville et entretiennent, par une douce température, la santé des habitants. Il entoura la ville d&#39;une enceinte remarquable par son étendue et par son assiette forte ; car, placée entre le grand lac et la mer, elle n&#39;est abordable du côté de la terre que par deux passages étroits et très-faciles à défendre. La forme de la ville représente assez bien une chlamyde (<a name="61" href="#61a">61</a>) ; elle est traversée presque au milieu par une rue admirable par sa longueur et sa largeur; car d&#39;une porte à l&#39;autre elle a quarante stades de longueur sur un plèthre de large (<a name="62" href="#62a">62</a>); cette rue était bordée de maisons et de temples magnifiques. Alexandre y fit élever un palais royal d&#39;une construction large et imposante. Non-seulement Alexandre, mais presque tous les roia d&#39;Egypte ont, jusqu&#39;à notre époque, ajouté à l&#39;embellissement de ce palais. Enfin, la ville d&#39;Alexandrie a pris par la suite un tel accroissement qu&#39;elle passe généralement pour une des premières villes du monde. En effet, elle l&#39;emporte de beaucoup sur les autres villes par la beauté et la grandeur de ses édifices, ainsi que par ses richesses et l&#39;abondance de tout ce qui tient aux besoins de la vie. Elle est également supérieure aux autres villes par sa population; car à l&#39;époque où nous avons visité l&#39;Egypte, ceux qui tiennent les registres du recensement nous assuraient que la population de la ville se composait de plus de trois cent mille hommes de condition libre, et que les revenus du roi d&#39;Egypte étaient de plus de six mille talents (<a name="63" href="#63a">63</a>).</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Le roi Alexandre nomma quelques-uns de ses amis au gouvernement d&#39;Alexandrie, régla toutes les affaires de l&#39;Egypte, et revint avec toute son armée en Syrie.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LIII. Dès que Darius fut instruit de l&#39;approche d&#39;Alexandre, il rassembla de tous côtés des troupes et prépara tout ce qui est nécessaire pour une bataille. Il donna aux épées et aux piques plus de longueur, persuadé qu&#39;Alexandre devait, en grande partie, à la supériorité de ses armes les avantages obtenus dans la bataille de la Cilicie. Il fit aussi construire deux cents chars armés de faux, invention propre à répandre la terreur et l&#39;épouvante parmi les ennemis : à côté de chacun des chevaux attelés aux chars par des cordes, le timon portait des piques solidement attachées, de trois spithames de longueur (<a name="64" href="#64a">64</a> ), ayant la pointe dirigée à la face de l&#39;ennemi. A l&#39;essieu des roues, il y en avait deux autres tout aussi pointues, ayant la même direction, mais plus longues et plus larges que les premières ; à leurs extrémités étaient fixées des faux (<a name="65" href="#65a">65</a>).</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Darius partit de Babylone à la tête de toutes ses troupes bien armées et commandées par des chefs valeureux. Cette armée était formée d&#39;environ huit cent mille hommes d&#39;infanterie, et au moins de deux cent mille cavaliers. Dans sa marche, il avait le Tigre à sa droite et l&#39;Euphrate à sa gauche ; il traversait un pays fertile, pouvant fournir abondamment des fourrages aux bestiaux et des vivres aux nombreux,soldats. Il avait hâte de livrer bataille dans les belles plaines de Ninive, où il pouvait facilement déployer sa puissante armée (<a name="66" href="#66a">66</a>). Il vint camper près du village d&#39;Arbèles. Là il passait tous les jours ses troupes en revue et s&#39;efforçait de les discipliner par une bonne tenue et des exercices continuels ; car il n&#39;était pas sans de grandes inquiétudes sur le sort de la bataille en voyant réunies tant de nations parlant des idiomes si différents.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LIV. Avant de commencer l&#39;attaque, Darius envoya à Alexandre des parlementaires, pour lui céder tout le pays situé en deçà du fleuve Halys ; il lui offrit en outre, deux mille talents d&#39;argent (<a name="67" href="#67a">67</a>). Mais ces offres n&#39;ayant pas été acceptées, Darius fit partir une seconde députation chargée de remercier d&#39;abord Alexandre des égards qu&#39;il avait eus pour la mère de Darius, ainsi que pour les autres captifs, et de lui faire les propositions suivantes : les deux rois se considéreraient comme amis ; Alexandre aurait tout le pays en deçà de l&#39;Euphrate ; il recevrait trois mille talents d&#39;argent et Darius lui donnerait sa seconde fille en mariage; enfin Alexandre, devenu gendre du roi des Perses, prendrait le rang d&#39;un fils et serait associé à Darius dans le gouvernement de tout l&#39;empire.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Alexandre réunit tous ses amis en conseil, leur communiqua les propositions qui lui étaient faites et invita chacun d&#39;eux à émettre franchement son avis. Personne n&#39;osa dire son opinion à cause de l&#39;importance de la question, lorsque Parménion, se levant le premier, dit : «&nbsp; Si j&#39;étais Alexandre, j&#39;accepterais ces propositions et je signerais le traité. — Et moi aussi, reprit Alexandre, j&#39;en ferais autant si j&#39;étais Parménion. » Puis, développant ses projets dans un langage plein de fierté et plaçant la gloire bien au-dessus des présents qui lui étaient offerts, il rejeta les propositions du roi des Perses, et fit aux envoyés la réponse suivante : « De même que deux soleils troubleraient l&#39;ordre et l&#39;harmonie de l&#39;univers, de même aussi deux rois ne pourraient pas à la fois tenir le sceptre de la terre, sans occasionner des troubles et des désordres. Allez dire à Darius que s&#39;il tient à être le premier souverain, il aura à me disputer la monarchie universelle; mais si, au contraire, méprisant la gloire, il préfère vivre au sein du luxe et des plaisirs, qu&#39;il reconnaisse Alexandre pour maître, qui permettra alors à Darius de régner ailleurs comme son vassal. » Alexandre congédia le conseil, se mit à la tête de son armée et s&#39;avança vers le camp de l&#39;ennemi.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">Dans cet intervalle, la femme de Darius mourut; Alexandre lui fit de magnifiques funérailles.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LV. A la réception de cette réponse, Darius perdit tout espoir d&#39;accommodement. Il exerçait journellement son armée aux manœuvres militaires et l&#39;habituait à la discipline. Il détacha Mazée, un de ses amis,, avec un corps d&#39;élite pour garder le passage du fleuve et occuper les gués. Il fit partir d&#39;autres détachements pour incendier le pays par où les ennemis devaient passer; car il se croyait suffisamment à l&#39;abri derrière le fleuve qui, selon lui, devait arrêter la marche des Macédoniens. Mazée, voyant que le passage était impossible à cause de la profondeur et de la rapidité des eaux du fleuve, négligea de ce côté toute défense, et se joignit aux autres détachements pour ravager une grande partie du pays, dans l&#39;intention de le rendre inaccessible aux ennemis par défaut de vivres. Cependant Alexandre, arrivé sur les bords du Tigre, apprit de quelques indigènes un endroit guéable, et y fit passer son armée, quoique difficilement et avec beaucoup de danger. L&#39;eau allait jusque au-dessus du sein et la rapidité du courant, qui ne permettait pas aux jambes de se poser solidement, entraînait beaucoup de monde. Les eaux du courant, frappant contre les armes, faisaient courir les plus grands dangers. Pour combattre la rapidité dès eaux, Alexandre avait ordonné à tous ses soldats de s&#39;enlacer par les mains et d&#39;opposer au courant comme une digue l&#39;épaisseur de leurs rangs. Après le passage du fleuve, les Macédoniens se trouvèrent à peu près hors de danger, et l&#39;armée se reposa pendant toute cette journée. Le lendemain, Alexandre rangea les troupes en bataille, marcha contre l&#39;ennemi et établie son camp à peu de distance de celui des Perses.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LVI. Alexandre resta éveillé pendant toute la nuit : il repassait dans son esprit les forces des Perses, les dangers qu&#39;il courait et l&#39;importance de la bataille qui allait se livrer. Ce ne fut qu&#39;à l&#39;heure de la garde du matin qu&#39;il tomba dans un sommeil si profond que la lumière du jour ne put l&#39;éveiller. Ses amis virent d&#39;abord ceci avec joie, pensant que le roi n&#39;en serait que plus dispos aux fatigues de la journée; mais, lorsque ce sommeil continuait à se prolonger, Parménion, le plus ancien des amis du roi, donna lui-même les ordres nécessaires pour ranger les troupes en bataille. Enfin Alexandre continuait toujours à dormir, ses amis s&#39;approchèrent de lui et ne parvinrent qu&#39;avec peine à l&#39;éveiller; tons témoignant leur surprise d&#39;un tel phénomène et voulant en connaître la cause, Alexandre leur répondit : « En réunissant ses troupes dans un seul point, Darius m&#39;a délivré de toutes mes inquiétudes. Une seule journée va donc décider de tant de fatigues et de périls (<a name="68" href="#68a">68</a>). » Il harangua ensuite les chefs et les exhorta, par des discours appropriés, à déployer toute leur bravoure. Enfin, à la tête de son armée rangée en bataille, il se porta sur les Barbares : les escadrons de cavalerie étaient en avant des phalanges de l&#39;infanterie.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LVII. [L&#39;armée d&#39;Alexandre était disposée dans l&#39;ordre suivant.] L&#39;aile droite était occupée par un corps de cavalerie sous les ordres de Clitus surnommé le Noir; près de celui-ci était placé Philotas, fils de Parménion, commandant les meilleurs cavaliers du roi (<a name="69" href="#69a">69</a>); venaient ensuite sept autres escadrons de cavalerie, sous les ordres du même général. Derrière cette cavalerie était rangée la ligne d&#39;infanterie des agyraspides (<a name="70" href="#70a">70</a>) qui se distinguaient par l&#39;éclat de leurs armes et par leur bravoure ; ce corps était commandé par Nicanor, fils de Parménion. Immédiatement après venait la phalange des Élimiotes (<a name="71" href="#71a">71</a>), sous les ordres de Cœnus, puis le corps des Orestiens et des Lyncestiens, sous le commandement de Perdiccas. Le corps qui venait après était commandé par Méiéagre; à côté de celui-ci étaient placés les Stymphéens, sous les ordres de Polys-perchon. Philippe, fils de Balacrus, commandait immé chaînent après un corps qui touchait à un autre, sous les ordres de Cratère, Ces divers corps de cavalerie étaient complétés par la cavalerie des Péloponésiens, des Achéens, des Phthiotes, des Maliens, des Locriens et des Phocidiens, sous les ordres d&#39;Êrigyius de Mitylène. Au second rang était placée, sous les ordres de Philippe, la cavalerie thessalienne qui l&#39;emportait sur toute autre par l&#39;habileté de ses manœuvres. A la suite étaient placés les archers Cretois et les mercenaires de l&#39;Achaïe. La ligne de bataille était en forme de croissant, afin d&#39;empêcher l&#39;ennemi d&#39;envelopper les Macédoniens, si inférieurs en nombre. Pour se garantir de l&#39;action des chars armés de faux, Alexandre ordonna aux phalanges d&#39;infanterie de serrer bouclier contre bouclier, lorsqu&#39;elles verraient les chars s&#39;approcher, et de frapper sur ces boucliers avec leurs sarisses, afin d&#39;effrayer les chevaux et les faire retourner en arrière. Il prèscrivit à ses soldats d&#39;ouvrir leurs rangs dans le cas où ces chars viendraient à forcer la ligne. Enfin il se mit lui-même à la tête de l&#39;aile droite, donna au front une disposition oblique, et résolut de braver tous les dangers d&#39;une bataille décisive.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LVIII. Darius disposa ses troupes par rang de nations, fit face à Alexandre et se porta sur les ennemis. Lorsque les deux armées étaient en présence l&#39;une de l&#39;autre, les trompettes sonnèrent la charge, et les soldats poussèrent un immense cri de guerre. D&#39;abord les chars armés de faux, lancés avec force, répandaient la terreur dans les rangs des Macédoniens. Mazée, à la tête de la cavalerie de Darius, disposée par escadrons épais, secondait, par une attaque simultanée, l&#39;action de ces chars. Mais les Macédoniens, conformément aux ordres du roi, serraient bouclier contre bouclier, sur lesquels ils frappaient avec leurs salisses de manière à produire un bruit épouvantable. Effrayés par ce bruit, les chevaux attelés aux chars s&#39;emportèrent, et, rebroussant chemin, portèrent le désordre dans les rangs même des Perses.. Cependant quelques autres chars allaient tomber sur les phalanges macédoniennes, mais les soldats, ouvrant largement leurs rangs, les laissèrent passer; parmi ces chars, les uns furent abîmés de coups, les autres échappèrent, quelques-uns, lancés avec force, atteignirent les rangs ennemis, et les lames de fer causèrent divers genres de mort ; car ces instruments meurtriers coupaient aux uns les bras entiers encore armés de leur bouclier, aux autres ils tranchaient le cou et faisaient rouler à terre les têtes ayant encore les yeux ouverts et conservant l&#39;aspect de la physionomie; d&#39;autres enfin étaient coupés par le milieu des reins et expiraient sur-le-champ.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LIX. Cependant les deux armées s&#39;étaient approchées de plus en plus, et lorsque les archers et les frondeurs eurent épuisé leurs armes, on en vint à un combat corps à corps. L&#39;action s&#39;engagea d&#39;abord entre la cavalerie de l&#39;aile droite des Macédoniens et la cavalerie de l&#39;aile gauche des Perses commandée par Darius, qui avait pour compagnons d&#39;armes ses parents, formant un escadron d&#39;élite de mille cavaliers, tous distingués par leur valeur et leur affection pour la personne du roi, témoin de leur courage. Cet escadron d&#39;élite, recevant avec fermetéja grêle de traits dirigés contre Darius, était soutenu par les mèlophores (<a name="72" href="#72a">72</a>) nombreux et courageux. Près d&#39;eux se trouvaient les Mardes et les Cosséens, admirés pour leur taille et leur intrépidité. Ce corps était lui-même soutenu par les gardes du roi et par les meilleurs soldats indiens. Toutes ces troupes, poussant de grands cris, tombèrent sur l&#39;ennemi, se battirent vaillamment et accablèrent de leur nombre les Macédoniens. De son côté Mazée, qui avait sous ses ordres l&#39;aile droite, composée des meilleurs cavaliers perdes, fit, dès la première décharge, perdre beaucoup de monde aux Macédoniens. Il détacha ensuite un corps de cavalerie d&#39;élite de deux mille Cadusiens et de mille Scythes, qui avaient reçu l&#39;ordre de tourner l&#39;aile gauche de l&#39;ennemi, de se diriger sur le camp et de se rendre maîtres des bagages. Cet ordre fut promptement exécuté. Le détachement perse pénétra dans le camp des Macédoniens, et quelques prisonniers, saisissant des armes, aidèrent les Scythes à piller les bagages. Cette attaque imprévue jeta la perturbation dans tout le camp. Les captives qui s&#39;y trouvaient se joignirent aux Barbares; mais la mère de Darius, Sisyngambris, ne se laissa point entraîner par les autres captives : elle se tint sagement en repos, soit qu&#39;elle se méfiât des caprices de la fortune, soit qu&#39;elle eût une reconnaissance réelle pour les bontés d&#39;Alexandre. Enfin, les Scythes, ayant pillé une grande partie des bagages, rejoignirent au galop Mazée et lui rapportèrent la nouvelle de leur succès. Pareillement, la cavalerie rangée autour de Darius avait accablé par son nombre les Macédoniens qui lui étaient opposés et les avait forcés à prendre la fuite.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LX. C&#39;était là un second succès que les Perses venaient de remporter. Jaloux de réparer par lui-même ce double échec, Alexandre se mit à la tête de l&#39;escadron royal, et, avec l&#39;élite de ses cavaliers, se porta droit sur Darius. Le roi des Perses reçut le choc de l&#39;ennemi : il combattit du haut de son char, et lança ses javelots contre les assaillants; beaucoup de guerriers se battaient à ses côtés. Enfin les deux rois se portèrent l&#39;un sur l&#39;autre. Alexandre lança son javelot contre Darius, mais il le manqua, atteignit le cocher du roi et le renversa (<a name="73" href="#73a">73</a>). A cette chute, les gardes de Darius jetèrent des clameurs; les soldats placés un peu plus loin crurent que c&#39;était le roi lui-même qui venait de tomber ; ils commencèrent les premiers la fuite, et leur exemple gagna de proche en proche tous les rangs de l&#39;armée de Darius, qui fut rompue. Enfin, un des côtés du char étant dégarni de défenseurs, le roi lui-même, saisi de frayeur, se livra à la fuite. Un nuage de poussière s&#39;éleva sous les pas des chevaux qui emportaient les fuyards, et sous les pas de la cavalerie d&#39;Alexandre qui les poursuivait; ce nuage était si épais qu&#39;il fut impossible de voir dans quelle direction Darius s&#39;était enfui. L&#39;air retentissait du gémissement des mourants, du bruit des chevaux et du claquement continuel des fouets. Pendant que ces choses se passaient, Mazée, qui commandait l&#39;aile droite de l&#39;armée des Perses, tomba aveeune nombreuse cavalerie d&#39;élite sur les rangs opposés de l&#39;ennemi. Parménion, à la tête de la cavalerie thessalienne et de ses compagnons d&#39;armes, soutint le choc de l&#39;ennemi; lui et ses cavaliers thessaliens firent des prodiges de valeur, mais Mazée accabla par le nombre et l&#39;épaisseur de ses escadrons la cavalerie macédonienne. Le carnage fut terrible; près de céder à l&#39;impétuosité dés Barbares, Parménion envoya quelques-uns de ses cavaliers auprès d&#39;Alexandre pour le prier de venir promptement à son secours. Ces cavaliers partirent bien vite ; mais lorsqu&#39;ils apprirent qu&#39;Alexandre s&#39;était éloigné du champ de bataille pour se mettre à la poursuite de l&#39;ennemi, ils revinrent sans avoir rempli leur mission (<a name="74" href="#74a">74</a>). Parménion, se servant alors de ses escadrons thessaliens avec toute l&#39;expérience d&#39;un habile général, parvint, non sans peine, à culbuter les Barbares, terrifiés par la mite de Darius.</font><p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> &nbsp;</td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" width="47%" valign="top"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[61] Ὁ δὲ Δαρεῖος τῇ στρατηγίᾳ διαφέρων καὶ συνεργὸν ἔχων τὸ πλῆθος τοῦ κονιορτοῦ τὴν ἀποχώρησιν οὐχ ὁμοίαν τοῖς ἄλλοις βαρβάροις ἐποιεῖτο, εἰς τοὐναντίον δὲ μέρος ὁρμήσας καὶ κρυπτομένην ἔχων διὰ τὸν ἐξαιρόμενον κονιορτὸν τὴν ἰδίαν ἀποχώρησιν ἀκινδύνως αὐτός τε διέφυγεν τούς τε μεθ&#39; ἑαυτοῦ πάντας εἰς τὰς κατόπιν κειμένας τῶν Μακεδόνων κώμας διέσωσε. (2) Τέλος δὲ πάντων τῶν βαρβάρων πρὸς φυγὴν ὁρμησάντων καὶ τῶν Μακεδόνων τοὺς ἐσχάτους ἀεὶ κτεινόντων ταχὺ πᾶς ὁ πλησίον τοῦ πεδίου τόπος νεκρῶν ἐπληρώθη. (3) Διὸ καὶ τῶν βαρβάρων ἐν ταύτῃ τῇ μάχῃ κατεκόπησαν οἱ πάντες ἱππεῖς τε καὶ πεζοὶ πλείους τῶν ἐννέα μυριάδων· τῶν δὲ Μακεδόνων ἀνῃρέθησαν μὲν εἰς πεντακοσίους, τραυματίαι δ&#39; ἐγένοντο παμπληθεῖς, ἐν οἷς καὶ τῶν ἐπιφανεστάτων ἡγεμόνων ῾Ηφαιστίων μὲν εἰς τὸν βραχίονα ξυστῷ βληθεὶς ἐτρώθη, τῶν σωματοφυλάκων ἡγούμενος, τῶν δὲ στρατηγῶν Περδίκκας καὶ Κοῖνος, ἔτι δὲ Μενίδας καί τινες ἕτεροι τῶν ἐπιφανῶν ἡγεμόνων. Ἡ μὲν οὖν περὶ ῎Αρβηλα γενομένη παράταξις τοιοῦτον ἔσχε τὸ πέρας. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[62] Ἐπ&#39; ἄρχοντος δ&#39; ᾿Αθήνησιν ᾿Αριστοφῶντος ἐν ῾Ρώμῃ διεδέξαντο τὴν ὑπατικὴν ἀρχὴν Γάιος Δομέττιος καὶ Αὖλος Κορνήλιος. ἐπὶ δὲ τούτων εἰς τὴν ῾Ελλάδα τῆς περὶ ῎Αρβηλα μάχης διαδοθείσης πολλαὶ τῶν πόλεων ὑφορώμεναι τὴν αὔξησιν τῶν Μακεδόνων ἔγνωσαν, ἕως ἔτι τὰ Περσῶν πράγματα διαμένει, τῆς ἐλευθερίας ἀντέχεσθαι· (2) βοηθήσειν γὰρ αὐτοῖς Δαρεῖον καὶ χρημάτων τε πλῆθος χορηγήσειν πρὸς τὸ δύνασθαι ξενικὰς μεγάλας δυνάμεις συνίστασθαι καὶ τὸν ᾿Αλέξανδρον μὴ δυνήσεσθαι διαιρεῖν τὰς δυνάμεις. (3) Εἰ δὲ περιόψονται τοὺς Πέρσας καταπολεμηθέντας, μονωθήσεσθαι τοὺς ῞Ελληνας καὶ μηκέτι δυνήσεσθαι φροντίσαι τῆς ἑαυτῶν ἐλευθερίας. (4) Προεκαλέσατο δὲ πρὸς τὴν ἀπόστασιν τοὺς ῞Ελληνας καὶ ὁ περὶ τὴν Θρᾴκην νεωτερισμὸς κατὰ τοὺς ὑποκειμένους καιροὺς γενόμενος· (5) Μέμνων γὰρ ὁ καθεσταμένος στρατηγὸς τῆς Θρᾴκης, ἔχων δύναμιν καὶ φρονήματος ὢν πλήρης, ἀνέσεισε μὲν τοὺς βαρβάρους, ἀποστάτης δὲ γενόμενος ᾿Αλεξάνδρου καὶ ταχὺ μεγάλης δυνάμεως κυριεύσας φανερῶς ἀπεκαλύψατο πρὸς τὸν πόλεμον. (6) Διόπερ ᾿Αντίπατρος πᾶσαν ἀναλαβὼν τὴν δύναμιν προῆλθε διὰ Μακεδονίας εἰς Θρᾴκην καὶ διεπολέμει πρὸς τὸν Μέμνονα. Τούτου δὲ περὶ ταῦτ&#39; ὄντος οἱ Λακεδαιμόνιοι καιρὸν ἔχειν ὑπολαβόντες τοῦ παρασκευάσασθαι τὰ πρὸς τὸν πόλεμον παρεκάλουν τοὺς ῞Ελληνας συμφρονῆσαι περὶ τῆς ἐλευθερίας. (7) ᾿Αθηναῖοι μὲν οὖν, παρὰ πάντας τοὺς ἄλλους ῞Ελληνας ὑπ&#39; ᾿Αλεξάνδρου προτιμώμενοι, τὴν ἡσυχίαν ἦγον· Πελοποννησίων δ&#39; οἱ πλείους καὶ τῶν ἄλλων τινὲς συμφρονήσαντες ἀπεγράψαντο πρὸς τὸν πόλεμον καὶ κατὰ δύναμιν τῶν πόλεων καταγράφοντες τῶν νέων τοὺς ἀρίστους κατέλεξαν στρατιώτας πεζοὺς μὲν οὐκ ἐλάττους τῶν δισμυρίων, ἱππεῖς δὲ περὶ δισχιλίους. (8) Τὴν δ&#39; ἡγεμονίαν ἔχοντες Λακεδαιμόνιοι πανδημεὶ πρὸς τὸν ὑπὲρ τῶν ὅλων κίνδυνον ὥρμησαν, ῎Αγιδος τοῦ βασιλέως τὴν πάντων ἔχοντος ἡγεμονίαν. </font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">[63] ᾿Αντίπατρος δὲ πυθόμενος τὴν τῶν ῾Ελλήνων συνδρομὴν τὸν μὲν ἐν τῇ Θρᾴκῃ πόλεμον ὥς ποτ&#39; ἦν δυνατὸν κατέλυσεν, εἰς δὲ τὴν Πελοπόννησον ἧκε μετὰ πάσης τῆς δυνάμεως. Προσλαβόμενος δὲ καὶ παρὰ τῶν συμμαχούντων ῾Ελλήνων στρατιώτας ἤθροισε τοὺς ἅπαντας οὐκ ἐλάττους τῶν τετρακισμυρίων. (2) Γενομένης δὲ παρατάξεως μεγάλης ὁ μὲν ῎Αγις μαχόμενος ἔπεσεν, οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι πολὺν μὲν ἐκθύμως χρόνον ἀγωνιζόμενοι διεκαρτέρουν, τῶν δὲ συμμάχων βιασθέντων καὶ αὐτοὶ τὴν ἀναχώρησιν εἰς τὴν Σπάρτην ἐποιήσαντο. (3) Ἀνῃρέθησαν δ&#39; ἐν τῇ μάχῃ τῶν μὲν Λακεδαιμονίων καὶ τῶν συμμάχων πλείους τῶν πεντακισχιλίων καὶ τριακοσίων, τῶν δὲ μετ&#39; ᾿Αντιπάτρου τρισχίλιοι καὶ πεντακόσιοι. (4) Ἴδιον δέ τι συνέβη καὶ περὶ τὴν τοῦ ῎Αγιδος τελευτὴν γενέσθαι· ἀγωνισάμενος γὰρ λαμπρῶς καὶ πολλοῖς τραύμασιν ἐναντίοις περιπεσὼν ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν εἰς τὴν Σπάρτην ἀπεκομίζετο· περικατάληπτος δὲ γενόμενος καὶ τὰ καθ&#39; ἑαυτὸν ἀπογνοὺς τοῖς μὲν ἄλλοις στρατιώταις προσέταξεν ἀπιέναι τὴν ταχίστην καὶ διασώζειν αὑτοὺς εἰς τὴν τῆς πατρίδος χρείαν, αὐτὸς δὲ καθοπλισθεὶς καὶ εἰς γόνυ διαναστὰς ἠμύνατο τοὺς πολεμίους καί τινας καταβαλὼν καὶ συνακοντισθεὶς κατέστρεψε τὸν βίον, ἄρξας ἔτη ἐννέα. (5) Ἡμεῖς δὲ διεληλυθότες τὰ πραχθέντα κατὰ τὴν Εὐρώπην ἐν μέρει τὰ κατὰ τὴν ᾿Ασίαν συντελεσθέντα διέξιμεν.</font></td> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" width="52%"> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LXI. Darius, en homme versé dans la stratégie, profita du nuage de poussière qui s&#39;élevait du champ de bataille, et n&#39;exécuta pas sa retraite comme les autres Barbares : il partit dans une direction opposée et parvint, caché par le nuage, à s&#39;enfuir sans danger et à se sauver avec tous ses satellites dans les villages situés sur les derrières de l&#39;armée macédonienne. Enfin, tous les Barbares avaient pris la fuite, et les Macédoniens atteignant les traînards les passèrent au fil de l&#39;épée ; tous les environs du champ de bataille étaient jonchés de morts. Les Barbares perdirent dans cette bataille plus de cruatre-vingt-dix mille hommes (<a name="75" href="#75a">75</a>), tant de cavalerie que d&#39;infanterie ; les Macédoniens ne comptaient que cinq cents morts, mais ils avaient un très-grand nombre de blessés, parmi lesquels se trouvait un des généraux les plus célèbres, Hephœstion, qui commandait les gardes du corps du roi ; il avait été atteint au bras d&#39;un coup de lance. Les généraux Perdiccas, Cœnus, Ménidas, et quelques autres non moins distingués, étaient également au nombre des blessés. Telle fut l&#39;issue de la bataille d&#39;Arbèles.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LXII. Aristophane étant archonte d&#39;Athènes, Caïus Domitius et Aulus Cornélius furent revêtus à Rome de l&#39;autorité consulaire (<a name="76" href="#76a">76</a>). Dans cette année, la nouvelle de la bataille d&#39;Arbèles fut apportée en Grèce. Beaucoup de villes voyant avec défiance l&#39;accroissement des Macédoniens, ne renonçaient pas encore à l&#39;espoir de recouvrer leur indépendance, tant que les affaires des Perses ne seraient pas tout à fait désespérées. Elles comptaient encore vsur le secours de Darius, persuadées qu&#39;il leur fournirait de l&#39;argent afin de pouvoir enrôler un grand nombre de mercenaires. Elles pensaient aussi qu&#39;Alexandre ne serait pas en état de diviser ses forces ; mais ces villes étaient surtout convaincues qu&#39;en laissant les Perses succomber, les Grecs isolés ne seraient plus assez forts pour défendre leur indépendance. Ce qui contribuait encore à entretenir cet esprit de révolte, c&#39;était l&#39;état incertain delà Thrace qui était alors près de s&#39;insurger. Memnon, gouverneur militaire de la Thrace, homme ambitieux et possédant une armée, poussa les Barbares à l&#39;insurrection. S&#39;étant ainsi révolté contre Alexandre, il mit bientôt sur pied de nombreuses troupes et lui déclara ouvertement la guerre. Antipater se mit aussitôt à la tête de son armée, traversa la Macédoine, pénétra en Thrace et combattit Memnon. Les choses en étaient là, lorsque les Lacédémoniens, croyant le moment propice pour se préparer à la guerre, appelèrent les Grecs à la liberté. Les Athéniens qui, de tous les Grecs, étaient ceux qui avaient reçu d&#39;Alexandre le plus de témoignages d&#39;estime, ne bougèrent pas. Mais la plupart des Péloponnésiens, et quelques autres peuples, se rangèrent du côté des Lacédémoniens; ils décrétèrent des contingents de troupes en raison de la population de chaque ville ; ces contingents étaient composés de jeunes gens d&#39;élite, formant une armée d&#39;au moins vingt mille fantassins et d&#39;environ deux mille cavaliers. Les Lacédémoniens étaient à la tête de cette ligue, décidée à tout, et le roi Agis avait le commandement en chef des troupes.</font></p> <p align="justify" style="text-indent: 30px; margin-left: 10px; margin-right: 10px"> <font face="Arial Unicode MS">LXIII. En apprenant cette ligue des Grecs, Antipater mit aussitôt fin à la guerre de Thrace et s&#39;avança avec toute son armée vers le Péloponnèse. A cette armée vinrent se joindre les alliés grecs, et Antipater réunit ainsi un total d&#39;environ quarante mille hommes. Il s&#39;engagea un grand combat dans lequel Agis perdit la vie. Les Lacédémoniens se défendirent longtemps avec opiniâtreté, mais leurs alliés, ayant été battus, ils se retirèrent eux-mêmes à Sparte. Les Lacédémoniens, avec leurs alliés, perdirent dans cette bataille plus de cinq mille trois cents hommes ; Antipater comptait trois mille cinq cents morts. Une circonstance particulière signala la mort d&#39;Agis. Après une brillante défense, il tomba couvert de blessures, toutes reçues par devant. Ses soldats se disposaient à le transporter à Sparte; mais Agis, sur le point d&#39;être pris par l&#39;ennemi, et désespérant de son salut, ordonna aux soldats de se retirer au plus vite et de conserver leurs jours pour le servicede la patrie. Puis, il revêtit ses armes, mit un genou en terre, se défendit contre les ennemis, en tua quelques-uns à coups de lance, et rendit la vie. Il avait régné neuf ans. Après avoir jeté un coup d&#39;œil sur les événements qui se sont passés en Europe, nous allons reprendre en détail l&#39;histoire de l&#39;Asie.</font></td> </tr> <tr> <td bgcolor="#FFFFFF" valign="top" colspan="2"> <font face="Arial Unicode MS"> <h3 style="text-align: center"> <span style="font-size: 11pt; font-family: &quot;Arial Unicode MS&quot;;"> NOTES </span></h3> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 0cm; text-align: justify; text-indent: 14.2pt;"> <span style="font-size: 11pt; font-family: &quot;Arial Unicode MS&quot;;"> &nbsp;</span></p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> <span style="font-size: 11pt; font-family: &quot;Arial Unicode MS&quot;;"> (<a name="01a" href="#01">01</a>)</span><font style="font-size: 11pt"> </font>&nbsp;Le livre XVIIe, à l&#39;exemple du livre Ier, a été divisé en deux parties.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (02)&nbsp; Ici une partie du sommaire a été transportée au chapitre LXXXIV (en note), pour combler une lacune considérable qui se trouve dans le texte</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="03a" href="#03">03</a>)&nbsp; Deuxième année delà cxie olympiade; année 335 avant J. C.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="04a" href="#04">04</a>)&nbsp; Suivant Élien (H. V., liv. VI, chap. viii), le corps du roi fut jeté aux chats, et avec les os Bagoas fit fabriquer des manches de poignards. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="05a" href="#05">05</a>)&nbsp; Strabon l&#39;appelle Narsès, et Plutarque Oaxès. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="06a" href="#06a">06</a>)&nbsp; Il s&#39;agit ici sans doute d&#39;Artaxerxès II Memnon, mort vers 362 avant J. C. Voyez la note de Wesseling, dans le tome VII, p. 589, de l&#39;édit. Bipontine. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="07a" href="#07">07</a>) C&#39;était probablement un poison végétal. Comparez Quinte-Curce, VI, 4, 10; et Arrien, II, 14</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="08a" href="#08">08</a>) Elle est située sur les limites de la Troade et la Phrygie, au fond du golfe d&#39;Adramyttium.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="09a" href="#09">09</a>)&nbsp; Environ quatre-vingt-dix mètres. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="10a" href="#10">10</a>)&nbsp; Pomponius Méla (II, 18) a imité ce passage. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="11a" href="#11">11</a>)<font face="Verdana" size="2"> </font>&nbsp;Probablement l&#39;antre de Trophonius, près de Lebadie.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="12a" href="#12">12</a>). Le lac Copaïs.&nbsp; </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="13a" href="#13">13</a>)&nbsp; Comparez Élien (H. V., liv. XII, chap. LVII.).</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="14a" href="#14">14</a>)&nbsp; Deux millions quatre cent vingt mille franc.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="15a" href="#15">15</a>) Vingt-sept mille cinq cents francs.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="16a" href="#16">16</a>) Troisième année de la cxre olympiade; année 334 avant J. C. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="17a" href="#17">17</a>)&nbsp; Il y a ici un jeu de mots difficile à rendre en français, χώρα δορύκτητος est une locution familière qui équivaut à l&#39;expression française de pays conquis à la pointe de Vépée.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="18a" href="#18">18</a>)&nbsp; Le texte porte : ἱππεῖς μύριοι καὶ χίλιοι και πεντακόσιοι,&nbsp; ce qui ferait onze mille cinq cents cavaliers. Les mots μύριοι καὶ sont évidemment de trop.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="19a" href="#19">19</a>)&nbsp;&nbsp; Comparez plus bas, XVIII, 3 et 39. .</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="20a" href="#20">20</a>)&nbsp; Suivant Plutarque et Arrien, le passage du Granique fut effectué, non pas le matin, mais vers le soir. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="21a" href="#21">21</a>) Arrien l&#39;appelle Asamès. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="22a" href="#22">22</a>)&nbsp; Arrien (I, 15) lui donne le nom de Spithridate.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="23a" href="#20">23</a>)&nbsp;&nbsp; Arrien l&#39;appelle Arrhéomithrès.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="24a" href="#24">24</a>)&nbsp; D&#39;après Justin XI, 6), l&#39;infanterie des Perses était de six cent mille hommes.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="25a" href="#25">25</a>)&nbsp; Plutarque et Arrien l&#39;appellent Rhœsacès (Ῥοισάκης).</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="26a" href="#26">26</a>)&nbsp; Arrien l&#39;appelle (I, 17) Mithrobuzanès. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="27a" href="#27">27</a>) Arrien (I, 17) et Quinte-Curce (III, 11) ne s&#39;accordent pas avec Diodore sur le nombre des morts. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="28a" href="#28">28</a>) Arrien et Quinte-Curce le nomment <i>Mithrenes</i>.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="29a" href="#29">29</a>) Suivant Arrien (1,21), Néoptolème combattait, au contraire, dans les rangs de Darius.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="30a" href="#30">30</a>)&nbsp; Ces détails diffèrent un peu du récit d&#39;Arrien (I, 18). </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="31a" href="#31">31</a>) La petite Phrygie était située entre la Mysie et la Troade. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="32a" href="#32">32</a>) Aucun autre auteur ne mentionne les Μαρμαμεῖς.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="33a" href="#33">33</a>)&nbsp; Arrien (II, 11) l&#39;appelle Nicostrate. </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="34a" href="#34">34</a>) Quatrième année de la cxie olympiade; année 333 avant J.-C.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="35a" href="#35">35</a>) Tout ce qui concerne ici Charidème est en contradiction avec ce qu&#39;en disent Arrien et Plutarque. Charidème avait été, au contraire, le plus grand ennemi de Philippe, qui l&#39;avait envoyé en exil. (Arrien, I,10.) </p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="36a" href="#36">36</a>)&nbsp; Arrien (II, 10) et Plutarque (Vie d&#39;Alexandre) ne s&#39;accordent pas ici avec Diodore.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="37a" href="#37">37</a>) Plutarque, Vie d&#39;Alexandre.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="38a" href="#38">38</a>) Environ six kilomètres.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="39a" href="#39">39</a>) L&#39;ordre de bataille était autrement disposé, suivant Arrien, II, 9; et Quinte-Curce, III, 9.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="40a" href="#40">40</a>)&nbsp; Arrien le nomme <i>Sabacès</i>.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="41a" href="#41">41</a>) Justin (IX, 9) donne un nombre de beaucoup inférieur.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="42a" href="#42">42</a>). Σισύγραμβρις. Quinte-Curce l&#39;appelle <i>Sisygambis</i>,</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="43a" href="#43">43</a>) Cette maxime a été souvent répétée dans les temps anciens aussi bien que dans les temps modernes. [<i>In bellis</i>], <i>maximam partem suo jure fortuna sibi vindicat,</i> a dit Cicéron (<i>pro Marcello, </i>2). La guerre est un jeu de hasard, a dit un célèbre homme d&#39;État.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="44a" href="#44">44</a>) Ces détails ne s&#39;accordent pas avec ceux que donnent Arrîen, (II, 14) et Quinte-Curce (IV, 1).</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="45a" href="#45a">45</a>)&nbsp; Première attnée de la ciiie olympiade; année 332 avant J.-C.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="46a" href="#46">46</a>)&nbsp; Environ huit cents mètres.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="47a" href="#47">47</a>) Environ soixante mètres.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="48a" href="#48">48</a>) Ce vent qui souffle fréquemment sur la côte de la Syrie, était connu des navigateurs sous le nom de borée noir, μελαμβόρειοςc.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="49a" href="#49">49</a>) Deux mètres et demi.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="50a" href="#50">50</a>) Trente mètres.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="51a" href="#51">51</a>) C&#39;est la répétition de ce que l&#39;auteur vient de dire dans le cbap. XLIII.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="52a" href="#52">52</a>)&nbsp; Arrien (II, 23) raconte autrement la mort d&#39;Àdmète. Comparez aussi Quinte-Curce, IV, 4.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="53a" href="#53">53</a>)&nbsp; Arrien (III, 24), parle de huit mille morts, et Quinte-Curce (IV, 4) de six mille.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="54a" href="#54">54</a>)&nbsp; Suivant Arrien, le nombre des prisonniers était de trente mille.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="55a" href="#55">55</a>)&nbsp; Quinte-Curce et Justin l&#39;appellent <i>Abdalonymus</i>, Plutarque <i>Alynomus</i> et Arrien <i>Azelmicus</i>.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="56a" href="#56">56</a>)&nbsp; Deuxième année de la cxiie olympiade; année 331 avant J.-C,</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="57a" href="#57">57</a>)&nbsp; Voyez plus baut, I, 46; XV1, 62.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="58a" href="#58">58</a>) C&#39;était sans doute un de ces lacs dont les eaux étaient saturées de carbonate de soude (natron), et qu&#39;on rencontre encore aujourd&#39;hui dans cette région.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="59a" href="#59">59</a>) Comparez plus haut, III, 73; et Hérodote, II, 55.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="60a" href="#60">60</a>)&nbsp; Cette observation peut s&#39;appliquer à toutes les sources dont les eaux jaillissent d&#39;une grande profondeur. Les différences de froid et de chaud viennent de ce que la source ne se trouve pas au même degré de température que l&#39;air ambiant.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="61a" href="#61">61</a>)&nbsp; Pline. VI 10, explique cette forme : <i>ad effigiem macedonicœ chlamydis, orbe gyrato laciniosam, dextra Iaevaque anguloso procursu</i>.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="62a" href="#62">62</a>) Cinq mille quatre cents mètres sur trente de large.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="63a" href="#63">63</a>) Trente-trois millions- de francs, s&#39;il s&#39;agit ici du talent attique.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="64a" href="#64">64</a>)&nbsp; Environ soixante-dix centimètres.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="65a" href="#65">65</a>) Comparez Quinte-Curce, IV. 9.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="66a" href="#66">66</a>) Ce passage de Diodore prouve surabondamment que Ninive était située, non pas, comme le prétendent des archéologues de nos jours, sur la rive droite du Tigre, mais entre ce fleuve et l&#39;Euphrate. Voyez notre Assyrie, etc., p. 243, dans la collection de l&#39;Univers pittoresque.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="67a" href="#67">67</a>) Onze millions de francs.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="68a" href="#68">68</a>) On se rappelle que Napoléon dormit d&#39;un profond sommeil la veille de la bataille d&#39;^usterlitz. Ce sommeil, pour l&#39;un comme pour l&#39;autre de ces grands capitaines, n&#39;était pas seulement le résultat des fatigues de l&#39;esprit et du corps; c&#39;était surtout l&#39;effet de cette tranquillité d&#39;âme qui accompagne la conviction de la réussite d&#39;une entreprise habilement combinée.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="69a" href="#69">69</a>)&nbsp;&nbsp; Il y a dans le texte τοὺς ἄλλους φίλους, les autres amis.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="70a" href="#70">70</a>)&nbsp; Corps d&#39;élite, qui devait son nom à la blancheur de ses boucliers. Voyez Justin, XII, 7; Quinte-Curce, IV, 13.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="71a" href="#71">71</a>) Élimie était le nom d&#39;une ville de Macédoine.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="72a" href="#72">72</a>) Μηλοφόροι, porte-pommes. Ils étaient ainsi appelés à cause d&#39;une pomme d&#39;or qui ornait Tune des extrémités de leurs lances. C&#39;était le principal corps d&#39;élite du roi des Perses.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="73a" href="#73">73</a>)&nbsp; Comparez Quinte-Curce, IV, 16.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="74a" href="#74">74</a>) Cest ce que nient Arrien, III, 15, et Quinte-Curce.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="75a" href="#75">75</a>)&nbsp; Ce nombre diffère considérablement de celui que donnent Arrien et Quinte-Curce.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> (<a name="76a" href="#76">76</a>) Troisième année de la cxiie olympiade; année 330 avant J.-C.</p> <p class="MsoNormal" style="margin: 6pt 30px; text-align: justify; text-indent: 30px; line-height: 150%;"> &nbsp;</p> </font></td> </tr> </table> </div> <p> <font face="Arial Unicode MS"><br> &nbsp;</font></p> </body> <!-- InstanceEnd --></html>

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