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Le Taurillon
<?xml version="1.0" encoding="utf-8"?><?xml-stylesheet title="XSL formatting" type="text/xsl" href="https://www.taurillon.org/spip.php?page=backend.xslt" ?> <rss version="2.0" xmlns:dc="http://purl.org/dc/elements/1.1/" xmlns:content="http://purl.org/rss/1.0/modules/content/" xmlns:atom="http://www.w3.org/2005/Atom" > <channel xml:lang="fr"> <title>Le Taurillon</title> <link>https://www.taurillon.org/</link> <description>Le Taurillon, magazine eurocitoyen, est une publication des Jeunes Européens - France. Proposez un article</description> <language>fr</language> <generator>SPIP - www.spip.net</generator> <atom:link href="https://www.taurillon.org/spip.php?page=backend&id_rubrique=126" rel="self" type="application/rss+xml" /> <item xml:lang="fr"> <title>La panne de la politique européenne du handicap</title> <link>https://www.taurillon.org/la-panne-de-la-politique-europeenne-du-handicap</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/la-panne-de-la-politique-europeenne-du-handicap</guid> <dc:date>2025-02-17T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Merwan Paris</dc:creator> <dc:subject>Union européenne</dc:subject> <dc:subject>handicap</dc:subject> <dc:subject>Égalité</dc:subject> <description><p>Lancée en 2021, “la stratégie européenne relative aux droits des personnes handicapées” visait à renforcer l'inclusion dans l'Union européenne. Pourtant, face à des blocages persistants, la commissaire à l'égalité Hadja Lahbib a annoncé en décembre 2024 sa mise à jour en 2025.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-opinions-" rel="directory">Opinions</a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-union-europeenne-1866-+" rel="tag">Union européenne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-handicap-+" rel="tag">handicap</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Gleichberechtigung-+" rel="tag">Égalité</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/81/acca1e2d0406edd74ed0be9fdfec5d.jpg?1739774338' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Lancée en 2021, “la stratégie européenne relative aux droits des personnes handicapées” visait à renforcer l'inclusion dans l'Union européenne. Pourtant, face à des blocages persistants, la commissaire à l'égalité Hadja Lahbib a annoncé en décembre 2024 sa mise à jour en 2025.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><h3 class="spip">Une stratégie 2021-2030 pour le handicap en demi-teinte</h3> <p>Nous sommes en 2021. La Commission européenne présente la stratégie 2021-2030 relative aux droits des personnes handicapées, un ambitieux paquet de mesures pour les 10 ans à venir. Il faut dire qu'il y a urgence. Avec près d'une personne en situation de handicap sur cinq sans emploi et une sur trois exposée à un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, <a href="https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Disability_statistics_-_poverty_and_income_inequalities#In-work_poverty" class="spip_out" rel="external">Eurostat</a> dresse cette année-là un bilan peu glorieux des politiques européennes pour le handicap. Pire encore, Eurostat souligne que ces indicateurs ne se sont pas améliorés depuis 2014, soit depuis le début de l'action de l'Union européenne dans ce domaine. Un échec donc, alors même que les <a href="https://www.consilium.europa.eu/fr/infographics/disability-eu-facts-figures/" class="spip_out" rel="external">personnes en situation de handicap représentent 101 millions d'européens en 2020, soit 1 adulte sur 4</a>.</p> <p>Ce qui pousse l'Union européenne à agir, c'est aussi la ratification en 2011 de la Convention relative aux droits des personnes en situation de handicap des Nations Unies. Cette convention, contraignante pour ses signataires, a transformé cet enjeu sociétal en un enjeu juridique pour la Commission Européenne. Un problème d'autant plus important que la Convention prévoit que ses signataires soumettent des rapports réguliers sur son application et que la “stratégie de l'UE 2010-2020 en faveur des personnes handicapées” n'en tient pas compte. C'est donc pour répondre à la fois cet enjeu sociétal et intégrer la Convention que l'Union européenne se dote de sa nouvelle stratégie 2021-2030 pour les droits des personnes en situation de handicap.</p> <p>La stratégie affiche quatre initiatives phares : une carte valant reconnaissance de son handicap dans toute l'UE, une base de données pour l'accessibilité, quelques mesures non contraignantes pour l'emploi et la création d'un cadre européen d'évaluation de la qualité des services d'accompagnement. L'ambition de la Commission était claire : faciliter la reconnaissance du handicap dans l'Union européenne et augmenter l'accessibilité du marché du travail pour les personnes en situation de handicap.</p> <p>Le 10 octobre 2023, la <a href="https://www.eca.europa.eu/ECAPublications/SR-2023-20/SR-2023-20_FR.pdf" class="spip_out" rel="external">Cour des comptes de l'Union européenne</a> publie un rapport cinglant sur cette stratégie soulignant son manque d'impact sur les personnes. Une conclusion que la Cour explique par le manque de données récoltées par la Commission et une absence de financements associés. Pire, la Cour note que la Commission n'a pas pris en compte des incompatibilités possibles entre la législation européenne et la convention de l'ONU. Un constat alarmant alors que la quasi-intégralité des livrables de la stratégie 2021-2030 ont déjà été réalisés entre 2021 et 2024 et que l'action de l'UE sera évaluée par le Comité des droits des personnes en situation de handicap de l'ONU en Mars 2025.</p> <p>La société civile du handicap a donc multiplié les pressions durant l'été 2024 pour obtenir l'annonce de nouvelles mesures de la part de la nouvelle Commission européenne. De l'envoi de lettres ouvertes du <a href="https://www.edf-feph.org/publications/commissioner-lahbib-keep-momentum-disability-rights/" class="spip_out" rel="external">Forum Européen du handicap</a> jusqu'à la publication d'indicateurs alarmants par <a href="https://str.inclusion.eu/17d0cedb3ec6748196eed9f05.pdf" class="spip_out" rel="external">Inclusion Europe</a>, leur front commun a conduit la Commissaire Hadja Lahbib à annoncer en décembre 2024 une actualisation de la stratégie 2021-2030 pour courant 2025.</p> <h3 class="spip">Des enjeux d'anti-validisme qui fracturent la société civile européenne</h3> <p>Mais derrière ce front commun uni, il y a des désaccords de fond entre les acteurs de cette société civile sur le contenu de cette stratégie et les enjeux associés. Deux thématiques cristallisent ainsi les tensions : les ateliers protégés et la désinstitutionalisation.</p> <p>Les ateliers protégés, connus en France sous le nom d'ESAT (Établissements ou services d'aide par le travail), sont des structures d'emploi destinées aux personnes en situation de handicap. Les associations représentant les gestionnaires de telles structures, comme EASPD ( European Association of Service providers for Persons with Disabilities), défendent leur nécessité et plaident pour une transformation progressive de ce modèle, afin de ne pas encourir le risque de mettre au chômage des milliers de personnes en situation de handicap. D'autres associations d'auto-représentants, comme ENIL (European Network on Independent Living), poussent pour une sortie directe de ce modèle. Elles s'appuient notamment sur le Comité des Nations Unies qui considère les ateliers protégés comme une ségrégation dès lors que les usagers sont payés en dessous du salaire minimum et n'ont pas de contrat de travail similaire au milieu ordinaire. La position de la Commission, à travers des lignes directrices sur le sujet qu'elle doit prochainement publier mais surtout la nouvelle stratégie, est donc très attendue. Le risque à terme étant que la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) ne lui force la main avec une interprétation contraignante des observations du Comité de l'ONU.</p> <p>À l'aune du nouveau Cadre Financier Pluriannuel 2028-2035, c'est surtout la question de la désinstitutionalisation qui brûle les lèvres de tous les acteurs du secteur. En effet, l'Union européenne est fréquemment accusée de financer avec ses fonds, notamment les fonds FSE+ et FEDER, des institutions ségrégantes pour les personnes en situation de handicap. Un <a href="https://www.euractiv.com/section/politics/news/romania-horrified-by-inhumane-abuse-in-care-centres-for-disabled/" class="spip_out" rel="external">récent scandale en Roumanie</a>, où de telles institutions recevant des fonds européens ont été comparées par des inspecteurs à des “camps nazis” a relancé les débats autour des conditions d'attribution des financements. La désinstitutionalisation des fonds européens a été mise à l'ordre du jour du groupe d'experts de la Commission, nommée la Plateforme Handicap. Le problème ? Personne ne semble être bien d'accord sur la définition à adopter de ce terme et ce qu'il faut considérer comme ségrégant. Le GEE (Groupe d'experts européens sur la transition des soins en institution vers les soins de proximité) , le groupe d'experts dédié à cette question, composé des acteurs du secteur, n'a ainsi toujours pas adopté de définition de la désinstitutionnalisation alors que son site internet s'appelle…<a href="https://deinstitutionalisation.com/" class="spip_out" rel="external">deinstitutionalisation.com</a>.</p> <p>Mais le manque d'avancées sur la question du handicap à l'échelle européenne ne peut être résumé aux différences de positions entre les acteurs du secteur. Ce dernier doit être aussi compris comme la résultante de blocages institutionnels et géopolitiques des Etats membres empêchant des réformes structurelles.</p> <h3 class="spip">Des blocages plus géopolitiques qu'il n'y paraît</h3> <p>Ainsi, parmi les revendications les plus soutenues par la société civile figure l'adoption de la directive “égalité de Traitement”, visant à étendre le droit européen anti-discrimination, donc portant sur le handicap, au délà du marché du travail. Toutefois, cette <a href="https://www.archive.equineteurope.org/IMG/pdf/annegaspard-equinet_presentation_state_of_play-berlin_en.pdf" class="spip_out" rel="external">directive</a> se heurte depuis plus d'une décennie à un problème de taille : l'Allemagne, qui bloque les négociations à son sujet au sein du Conseil de l'Union européenne. La directive souffre en effet du mal emblématique affectant les textes portant sur le handicap à l'échelle européenne : des différends entre les Etats membres sur les compétences de l'Union européenne. La Chancellerie fédérale allemande s'oppose ainsi catégoriquement à l'étude de ce texte, qui contrevient selon elle au principe de subsidiarité. Ce principe laisse en effet la primauté d'une compétence politique aux Etats membres lorsque les échelons nationaux et régionaux sont plus appropriés pour l'application de cette compétence. L'avenir de la directive devient alors flou tandis que son enjeu porte maintenant sur la répartition des compétences entre les Etats membres et l'Union européenne.</p> <p>Un conflit similaire oppose les institutions européennes au Danemark et à la Suède concernant la directive sur les salaires minimums qui fixe les conditions dans lesquelles les États membres fixent leurs salaires minimums respectifs. Une directive au combien importante pour les personnes en situation de handicap, puisque s'appliquant aussi aux salaires des travailleurs d'ateliers protégés en raison d'une jurisprudence européenne. En s'attaquant aux conditions de fixation des revenus, et non directement au montant des salaires qui sont une compétence des Etats membres, l'Union européenne pensait pouvoir contourner les traités européens pour faire un premier pas vers un salaire minimum européen. Mais une plainte du Danemark et de la Suède pour non-respect des compétences est en train de faire son chemin à la CJUE, notamment auprès de l'<a href="https://curia.europa.eu/juris/document/document.jsf?text=&docid=294192&pageIndex=0&doclang=fr&mode=lst&dir=&occ=first&part=1&cid=21829742" class="spip_out" rel="external">Avocat Général de la Cour</a> qui a demandé l'annulation pure et simple de la directive.</p> <p>Avec la montée des mouvements eurosceptiques en Allemagne, en Suède et au sein même du Parlement européen, l'application de directives et de la nouvelle stratégie pour les droits des personnes en situation de handicap s'annonce être de plus en plus compliquée pour l'Union européenne. Mais elle demeure une obligation légale et, surtout, une nécessité pour les 101 millions d'européens en situation de handicap.</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>L'Eurovision : les dessous politiques d'un concours fédérateur</title> <link>https://www.taurillon.org/l-eurovision-les-dessous-politiques-d-un-concours-federateur</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/l-eurovision-les-dessous-politiques-d-un-concours-federateur</guid> <dc:date>2025-02-13T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Arina Udovychenko, Le Courrier d'Europe</dc:creator> <dc:subject>Union européenne</dc:subject> <dc:subject>Eurovision</dc:subject> <dc:subject>Musique</dc:subject> <description><p>Entre performances inoubliables et votes controversés, l'Eurovision, véritable phénomène culturel, continue de fasciner et divertir le public depuis sa création en 1956. Ce concours musical international organisé chaque printemps, est une vitrine de la diversité culturelle européenne.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-musique-" rel="directory">Musique</a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-union-europeenne-1866-+" rel="tag">Union européenne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Eurovision-Song-Contest-+" rel="tag">Eurovision</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-musique-1909-+" rel="tag">Musique</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/9e/e62bce385645c59573a223e6da82f5.jpg?1739428408' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Entre performances inoubliables et votes controversés, l'Eurovision, véritable phénomène culturel, continue de fasciner et divertir le public depuis sa création en 1956. Ce concours musical international organisé chaque printemps, est une vitrine de la diversité culturelle européenne.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><p>Selon la procédure, le vainqueur est désigné par un système de vote combinant le suffrage du public et celui des jurys nationaux. Le pays remportant la compétition accueillera la prochaine édition l'année suivante. En 2024, l'Eurovision a eu lieu à Malmö en Suède et c'est l'artiste non-binaire Nemo, avec sa chanson “The Code”, qui remporte la competition. Conformément aux règles, la Suisse et plus précisément la ville de Bâle, s'est vu offrir le rôle d'hôte de l'édition 2025.Porté par des valeurs d'universalité, d'inclusivité et de diversité, l'Eurovision est devenu un concours de renommée mondiale avec près de 200 millions de téléspéctateur.ice.s chaque année.</p> <p>Le 4 février dernier, la France a annoncé que ce serait Louane, ancienne candidate de l'émission The Voice et actrice dans La Famille Bélier, qui représentera le pays lors de l'édition2025 de l'Eurovision. Dans son <a href="https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/eurovision/4137052-20250204-eurovision-2025-sure-chanson-besoin-deguiser-affirme-louane" class="spip_out" rel="external">interview avec <i>20 Minutes</i></a>, l'artiste confirme l'intensité de la préparation en cours et des étapes à franchir. Sa chanson sera révélée le 15 mars au Stade de France, pendant la mi-temps du Tournoi des VI Nations opposant la France à l'Écosse.</p> <h3 class="spip">Une compétition devenue internationale</h3> <p>L'Eurovision, événement culturel majeur en Europe depuis sa création en 1956, évolue avec le temps, tout en restant moderne.</p> <p>Aujourd'hui la diffusion de ce tournoi est assurée par l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), qui constitue la première alliance mondiale des médias de service public. Bien que le concours soit né d'une inspiration européenne, l'Eurovision tend, depuis quelques années, à s'ouvrir à la sphère internationale. En effet, l'UER accueille tous les pays membres actifs de l'organisation, qu'ils fassent partie ou non de l'UE.</p> <p>D'après le journal <a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/06/14/la-population-australienne-de-moins-en-moins-blanche-et-europeenne_5143953_3244.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=default" class="spip_out" rel="external"><i>Le Monde</i> en 2011</a>, malgré son éloignement géographique, l'Australie était composée à 40% d'immigré.e.s né.e.s en Europe. Cette population a été parmi les premiers téléspectateur.rice.s internationaux du concours et ce notamment grâce à sa diffusion sur la chaîne SBS. Bien que situés à l'autre bout du monde, la chaîne SBS permet aux Australiens de regarder la compétition depuis 1983. Afin de les remercier de leur fidélité, les organisateurs de l'Eurovision ont décidé d'inviter l'Australie en tant qu'invité d'honneur. Le résultat est un succès certain. Avec sa chanson <i>Tonight Again</i>, Guy Sebastien isse l'Australie en cinquième position.</p> <h3 class="spip">Enjeux géopolitiques et craintes pour l'année 2025</h3> <p>Même si l'Eurovision s'efforce de rester une compétition culturelle neutre, elle est néanmoins beaucoup politisée chaque année. Par exemple, en 2022, la Russie a été privée, pour la première fois depuis son entrée au concours en 1994, de sa participation, suite à son invasion de l'Ukraine.</p> <p>De plus, l'année dernière, <a href="https://www.taurillon.org/martin-osterdahl-visage-de-l-une-des-pires-editions-de-l-eurovision">le concours a été au centre de plusieurs scandales</a>. Au vu des événements du 7 octobre 2023 et des récentes tensions politiques et militaires entre Israël et la Palestine, la participation de Eden Golan, venue représenter Israël à l'Eurovision au printemps 2024 a engendré une vague de haine sur les réseaux sociaux. Plusieurs participants.es ont montré leur soutien à la Palestine, dont Joost Klein, le candidat néerlandais, qui a refusé à plusieurs reprises de se retrouver à côté de sa concurrente israélienne. Son comportement sera jugé comme non approprié par les organisateurs ce qui mènera à sa disqualification quelques heures seulement avant la finale.</p> <p>Certains internautes ont également remarqué que Bambie Thug, représentant l'Irlande, arborait sur son visage des signes propres à l'Ogham, écriture céltique irlandaise, déclarant “cessez le feu” et “liberté pour la Palestine”.</p> <p>À la suite des décisions médiatiques et politiques de la saison dernière, la Suisse a déclaré renforcer sa sécurité pour parer toutes éventuelles violences. Pour le moment, une ligne d'assistance sera mise à disposition en continu en cas d'urgence. Cependant, tous les pays participants peuvent prétendre aux qualifications des demi-finales. Les “Big 5” (l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni) eux, sont directement sélectionnés pour la finale. Ce choix a été fait en 1999 par les organisateurs du concours en raison de leur plus grande contribution financière.</p> <p>Reste à voir comment l'édition 2025 se déroulera, dans un contexte où les tensions géopolitiques continuent d'influencer le concours, comme, par exemple, l'annonce par le président russe du lancement d'un concours inspiré <a href="https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/eurovision/4137607-20250207-intervision-pourquoi-poutine-veut-relancer-concours-inspire-eurovision" class="spip_out" rel="external">(<i>20 Minutes</i>)</a> de l'Eurovision ou la participation d'Israël, qui envoie une survivante de l'attaque du Hamas contre le festival Tribe of Nova <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/23/eurovision-2025-une-survivante-du-festival-tribe-of-nova-attaque-le-7-octobre-representera-israel_6511650_3210.html" class="spip_out" rel="external">(<i>Le Monde</i>)</a>.</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>Les élections européennes : entre regain de participation et nouveaux enjeux générationnels</title> <link>https://www.taurillon.org/les-elections-europeennes-entre-regain-de-participation-et-nouveaux-enjeux</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/les-elections-europeennes-entre-regain-de-participation-et-nouveaux-enjeux</guid> <dc:date>2025-02-11T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Kylian Rochetin</dc:creator> <description><p>Les premières élections européennes de 1979 ont été marquées par un franc succès, avec un taux de participation élevé atteignant 63 % à l'échelle de l'Europe. Ce record historique n'a jamais été dépassé, car, au fil des scrutins, la mobilisation des électeurs n'a cessé de diminuer. Cependant, les deux dernières élections, en 2019 et 2024, ont enregistré une légère hausse de la participation. Le 9 juin dernier, près de 51 % des citoyens européens se sont rendus aux urnes, un taux légèrement supérieur à celui de 2019.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-elections-286-" rel="directory">Elections</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/f4/2d11b3bb178e06c79253856f53f613.jpg?1739255644' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Les premières élections européennes de 1979 ont été marquées par un franc succès, avec un taux de participation élevé atteignant 63 % à l'échelle de l'Europe. Ce record historique n'a jamais été dépassé, car, au fil des scrutins, la mobilisation des électeurs n'a cessé de diminuer. Cependant, les deux dernières élections, en 2019 et 2024, ont enregistré une légère hausse de la participation. Le 9 juin dernier, près de 51 % des citoyens européens se sont rendus aux urnes, un taux légèrement supérieur à celui de 2019.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><p>Les élections européennes constituent un pilier essentiel de la démocratie au sein de l'Union européenne, le niveau de participation reflète l'intérêt porté par les citoyens aux institutions et contribue à renforcer leur légitimité. Dans cette perspective, il est crucial de surveiller de près ce taux de participation, tant au niveau européen qu'au sein des États membres.</p> <h3 class="spip">Les élections européennes : entre regain d'intérêt et défis persistants de mobilisation</h3> <p>Les élections européennes de 2024 s'inscrivent dans la continuité de celles de 2019 en poursuivant la progression du taux de participation des citoyens au scrutin. Avec une augmentation de 0,27 %, ce résultat permet de maintenir la participation au-dessus du seuil symbolique des 50 %. Toutefois, le véritable sursaut de mobilisation a été observé entre les élections de 2014 et de 2019, marquant un gain significatif de 8 points de pourcentage. Après quatre décennies de baisse continue, ce rebond a permis de remettre les institutions européennes au cœur de l'attention politico-médiatique.</p> <p>Avant 2014, les élections européennes peinent à mobiliser les électeurs. En 2018, un Eurobaromètre a mis en évidence un déficit de confiance significatif envers les démocraties nationales, un phénomène qui a également affecté les institutions européennes. Selon cette enquête, seulement 42% des citoyens européens déclarent avoir confiance en l'Union européenne. Les scrutins de 2019 et 2024 ont marqué un tournant en rompant avec la dynamique descendante, grâce à un taux de participation dépassant, pour la première fois depuis longtemps, le seuil des 50 %. D'après l'Eurobaromètre publié en avril 2024, l'intérêt des Européens pour les élections de juin dernier est en hausse. Selon l'étude, 60 % des citoyens se disaient intéressés par ce scrutin.</p> <p>Les crises récentes et la situation géopolitique ont particulièrement mis en lumière le rôle de l'Union, déclanchant un intérêt accru pour ses institutions : qu'il s'agisse de la gestion de la pandémie de COVID-19 ou de la position adoptée face au conflit en Ukraine. Cependant, ce regain d'attention pour les élections ne doit pas occulter le niveau élevé d'abstention qui persiste.</p> <h3 class="spip">Les disparités de participation aux élections européennes : entre progrès significatifs et baisses préoccupante</h3> <p>L'analyse des taux de participation aux élections européennes met en évidence de fortes disparités entre les États membres. En tête de liste figurent la Belgique (89,82 %), le Luxembourg (82,29 %), Malte (73 %), l'Allemagne (64,78 %) et la Hongrie (59,26 %). La France, quant à elle, se classe au 10e rang avec un taux de participation de 51,49 %. C'est la première fois que la France dépasse la moyenne des taux de participation parmi les États membres !</p> <p>À l'autre extrémité du spectre, les cinq États enregistrant les taux les plus faibles sont la Croatie (21,34 %), la Lituanie (28,35 %), la Bulgarie (31,80 %), l'Estonie (33,70 %) et la Lettonie (33,82 %). Globalement, les taux de participation les plus faibles sont majoritairement observés dans les États d'Europe centrale et orientale. Cette disparité s'explique par plusieurs facteurs. Dans des pays comme la Belgique et le Luxembourg, le vote est obligatoire et assorti de sanctions en cas d'abstention, ce qui stimule fortement la participation. La Bulgarie applique également le vote obligatoire, mais sans sanctions prévues, ce qui limite son efficacité. La tenue simultanée des élections législatives anticipées en Bulgarie n'a fait que contribuer à un taux d'abstention déjà particulièrement élevé aux élections européennes.</p> <p>Certains Etats ont relevé une plus forte participation, tels que la Hongrie (+15,9%), Chypre (+13,87%), la Slovénie (+12,47%) et la Slovaquie (+11,64%), mais également la République tchèque qui connait une progression significative de 7,73 points. Historiquement, une importante disparité a toujours existé entre les États d'Europe de l'Ouest et ceux d'Europe centrale et de l'Est en matière de participation aux scrutins européens. Cependant, il est important de noter que ce sont également plusieurs de ces États de l'Est qui affichent les plus fortes hausses de participation, traduisant une évolution encourageante dans la mobilisation électorale.</p> <p>A l'inverse de ces augmentations, il faut aussi relever des baisses significatives de participations en particulier en Lituanie (-25,13%), en Grèce (-17,3%) et en Espagne (-11,52%). Ces baisses s'expliquent par une perte du lien entre les gouvernements en place et les citoyens.</p> <h3 class="spip">Les élections européennes regagnent-elles un intérêt auprès des jeunes ?</h3> <p>Le vote des jeunes est difficile à mobiliser, l'abstention dans cette tranche d'âge reste très élevée à travers l'ensemble des États européens. Cependant, cela ne signifie pas que les jeunes se désintéressent de la politique. Ils peuvent même parfois créer la surprise, comme ce fut le cas lors des élections européennes de 2019. À cette occasion, la mobilisation des jeunes a dépassé les attentes : alors que les prévisions estiment leur participation à 32 %, elle a finalement franchi la barre des 40 %. Cette hausse a principalement bénéficié aux partis écologistes, portés par des propositions en faveur du Pacte vert... mais pas seulement.</p> <p>Les jeunes ont aussi montré un intérêt grandissant pour les partis d'extrême droite. En France, 32 % des 18-35 ans ont voté en faveur du Rassemblement National lors des dernières élections. En Allemagne, 22 % des moins de 30 ans se sont tournés vers l'Alternative für Deutschland (AfD). Aux Pays-Bas, les 18-34 ans placent majoritairement leur confiance dans le parti de Geert Wilders. En Espagne, un phénomène inattendu s'est produit avec l'émergence d'Alvise Pérez, un youtubeur d'extrême droite, qui a réussi à obtenir des sièges au Parlement, illustrant l'attractivité croissante de ces idées auprès de la jeune génération.</p> <p>Confrontées à la montée des nationalismes portés par les extrêmes droites européennes, les institutions communautaires continuent de faire l'objet de vives contestations. L'incertitude autour de la participation électorale demeure, rendant prématuré tout pronostic quant à la pérennité du léger regain d'intérêt observé lors de ce scrutin.</p></div> <div class='rss_ps'><p>Cet article a été écrit dans le cadre de « Démocratie ? 1944-2024 », le Taurillon entre Alsace et Auvergne, un partenariat entre les Jeunes Européens Strasbourg et Auvergne.</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>Relations UE-Maroc : Construction du partenariat le plus approfondi de l'UE</title> <link>https://www.taurillon.org/relations-ue-maroc-construction-du-partenariat-le-plus-approfondi-de-l-ue</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/relations-ue-maroc-construction-du-partenariat-le-plus-approfondi-de-l-ue</guid> <dc:date>2025-02-10T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Suzie Holt</dc:creator> <dc:subject>Union européenne</dc:subject> <dc:subject>Maroc</dc:subject> <dc:subject>Voisinage</dc:subject> <dc:subject>commerce</dc:subject> <description><p>Le 4 octobre 2024, la <a href="https://www.dw.com/fr/décision-justice-ue-cjue-peche-maroc-ue-sahara-occidental/a-70408597" class="spip_out" rel="external">Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a invalidé deux accords commerciaux</a> liant le Maroc et l'UE. “Une décision historique” pour les indépendantistes du Front Polisario, qui s'opposaient à ces accords. Elle annule un accord de pêche de 2019, et oblige les États membres à étiqueter les produits venant du Sahara occidental comme tels et non plus comme des produits marocains. Cet événement semble endommager les liens solides que l'Union entretient avec son voisin maghrébin depuis plus de vingt ans.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-politique-de-voisinage-290-" rel="directory">L'UE et ses voisins</a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-union-europeenne-1866-+" rel="tag">Union européenne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-maroc-+" rel="tag">Maroc</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-voisinage-+" rel="tag">Voisinage</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-commerce-+" rel="tag">commerce</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/cc/3c1e893ad7c2500e90f12293b5baa8.jpg?1739169220' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Le 4 octobre 2024, la <a href="https://www.dw.com/fr/décision-justice-ue-cjue-peche-maroc-ue-sahara-occidental/a-70408597" class="spip_out" rel="external">Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a invalidé deux accords commerciaux</a> liant le Maroc et l'UE. “Une décision historique” pour les indépendantistes du Front Polisario, qui s'opposaient à ces accords. Elle annule un accord de pêche de 2019, et oblige les États membres à étiqueter les produits venant du Sahara occidental comme tels et non plus comme des produits marocains. Cet événement semble endommager les liens solides que l'Union entretient avec son voisin maghrébin depuis plus de vingt ans. </strong></p></div> <div class='rss_texte'><h3 class="spip">Des partenaires commerciaux importants</h3> <p>Le Maroc et l'UE sont des partenaires commerciaux importants. Le Maroc est le premier partenaire commercial de l'Union en Méditerranée du Sud, et l'UE est le premier fournisseur ainsi que le premier client du Maroc. En 2023, les échanges de marchandises entre les deux régions représentaient <a href="https://www.eeas.europa.eu/maroc/lunion-europeenne-et-le-maroc_fr?s=204" class="spip_out" rel="external">56 milliards d'euros</a>.</p> <p>Les liens commerciaux transméditerranéens ont été institutionnalisés en 2000, avec l'entrée en vigueur de l'accord euro-méditerranéen établissant une association entre l'UE et le Maroc. Sa mesure principale est la suppression des droits de douane. L'accord euro-méditerranéen a été complété par d'autres textes, renforçant le partenariat économique. Par exemple, en 2010, les deux parties ont signé un accord sur l'agriculture permettant de faciliter le commerce des produits agricoles et issus de la pêche des deux côtés de la Méditerranée.</p> <p>En 2013, des négociations avaient été engagées dans l'optique de parvenir à un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). L'objectif de celui-ci est l'intégration progressive de l'économie concernée au marché européen. On y retrouve, comme dans un accord de libre-échange classique, des mesures permettant de favoriser le commerce en dehors des frontières européennes, comme la baisse des droits de douane. L'accord en question est dit <a href="https://www.eurofiscalis.com/lexiques/accord-de-libre-echange-complet-et-approfondi/" class="spip_out" rel="external">« complet et approfondi »</a> car il procède à une harmonisation des règles commerciales, juridiques et économiques.</p> <p>Cependant, les négociations de l'ALECA entre l'UE et le Maroc ont été suspendues pendant plusieurs années car certains acteurs économiques marocains doutaient de l'effet positif d'un approfondissement de l'accord pour le Maroc. Elles ont repris en 2019. L'accord n'a pas encore vu le jour mais l'Union a rappelé qu'elle était prête à adapter les négociations de l'ALECA aux évolutions du partenariat avec le Maroc et à mettre en place d'autres initiatives pour faciliter le commerce et l'investissement durable.</p> <h3 class="spip">Un partenariat politique au-delà de la politique commerciale</h3> <p>Si le commerce est un volet crucial du partenariat entre l'UE et le Maroc, ce n'est pas le seul domaine dans lequel des liens plus étroits sont plébiscités. La mise en place de la Politique européenne de voisinage (PEV) a permis d'institutionnaliser le dialogue entre les deux partenaires. Lancée en 2004 dans la perspective de l'élargissement de l'UE qui a inclus les pays d'Europe centrale et orientale, elle a pour objectif principal de favoriser la stabilité, la sécurité et la prospérité dans les pays frontaliers de l'Union. Au même titre que d'autres pays du Maghreb, <a href="https://www.touteleurope.eu/l-ue-dans-le-monde/la-politique-europeenne-de-voisinage/" class="spip_out" rel="external">le Maroc est partenaire de la PEV</a>. Dans ce cadre, des experts européens et marocains se réunissent de façon régulière au sein de comités techniques sur diverses thématiques comme le dialogue politique, la justice ou encore la sécurité.</p> <p>Dans un second temps, la <a href="https://www.eeas.europa.eu/delegations/morocco/statut-avanc%C3%A9-du-maroc-avec-l%E2%80%99ue-feuille-de-route-de-la-r%C3%A9union-du-conseil-d_fr?s=204" class="spip_out" rel="external">feuille de route sur le statut avancé du Maroc</a> est signée en 2008. Ce document est le résultat d'un groupe de travail dans le cadre du Conseil d'association UE-Maroc, qui devait réfléchir à des moyens de renforcer les relations entre les deux partenaires. Les réflexions menées ont conduit le Maroc à définir un “statut avancé” dans ses relations avec l'UE. Celui-ci comprend plusieurs mesures et objectifs comme un renforcement de la coopération politique entre les deux parties notamment par l'organisation régulière de sommets bilatéraux et l'intégration progressive du Maroc au marché intérieur européen.</p> <p>Les autres textes renforçant le partenariat sont des déclarations conjointes. Deux représentent des étapes majeures dans l'évolution du partenariat transméditerranéen. La première date de 2013 et porte sur “un partenariat pour la mobilité”. Cette déclaration formule divers objectifs relatifs à la migration : mieux gérer la migration régulière, lutter contre celle irrégulière et la traite des êtres humains, ainsi que veiller au respect des droits des réfugiés.</p> <p>La seconde est la déclaration conjointe pour un partenariat euro-marocain publiée en 2019. Quatre espaces structurant leurs relations sont identifiés dans le texte : un espace de convergence des valeurs, de convergence économique et de cohésion sociale, de connaissances partagées et de concertation politique et coopération accrue en matière de sécurité. Deux domaines de coopération spécifique sont également identifiés, en matière d'environnement et de mobilité et de migration. Le propos final de la déclaration souligne sa visée exemplaire : “ce type de Partenariat de prospérité partagée se veut un exemple dynamique susceptible d'être utilisé par les partenaires qui partagent le même niveau d'ambition”.</p> <p>Le dernier texte politique en date sur ce partenariat est le Nouvel Agenda pour la Méditerranée, publié en février 2021. L'objectif premier de ce texte est la relance économique et sociale en Méditerranée suite à la pandémie de Covid 19. Il détaille un plan d'investissement économique spécifique pour les voisins méridionaux de l'UE. Les deux parties ont d'ailleurs lancé en 2022 un partenariat vert pour détailler leur action commune dans la lutte contre le changement climatique, une première entre l'UE et l'un de ses partenaires. Ce partenariat a été lancé dans le but de faire progresser la dimension extérieure du Pacte vert pour l'Europe, adopté durant le premier mandat d'Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission.</p> <p>Le partenariat entre l'UE et le Maroc s'est donc construit progressivement sur le volet politique par la signature de déclarations conjointes, reposant essentiellement sur le travail du Conseil d'association UE-Maroc. Il s'agit d'un des partenaires les plus approfondis de l'UE, servant d'exemple pour les relations euro-méditerranéennes.</p> <h3 class="spip">Quel avenir pour les relations UE-Maroc ?</h3> <p>Le partenariat UE-Maroc est l'un des plus institutionnalisés au sein de l'Union et le plus important de l'espace méditerranéen. Les décisions récentes de la CJUE, notamment celle annulant l'accord de pêche de 2019, apparaissent comme un obstacle au libre-échange en cours de développement entre les deux parties. <a href="https://www.lepoint.fr/monde/ue-maroc-la-commission-sous-pression-pour-sauver-l-accord-de-peche-22-10-2024-2573290_24.php" class="spip_out" rel="external">Cette décision a provoqué un malaise diffus au sein des institutions européennes</a>.</p> <p>Pour les élus des États membres impactés, le temps presse. Le député socialiste espagnol Nicolas Gonzalez Casarès a insisté sur l'urgence de la situation, la décision de la CJUE ayant des conséquences importantes pour la flotte de pêche espagnole. L'Espagne est le pays membre le plus touché par cette annulation avec 93 navires de pêche et 20% de la production provenant des eaux marocaines. De plus, le ralentissement du partenariat avec l'UE pourrait amener le Maroc à se rapprocher de la Russie de Vladimir Poutine, ce qui aurait d'importantes conséquences géopolitiques pour le Vieux continent 12. En effet, l'accord de pêche entre la Russie et le Maroc, expiré depuis septembre 2024, a été maintenu jusqu'à la fin de l'année dès le lendemain de la décision de la CJUE. Il renforce la présence russe dans la région en lui octroyant un quota annuel de pêche de 140 000 tonnes dans la zone atlantique. Mais ce qui inquiète l'UE c'est la volonté d'une future coopération entre les deux pays qui couvrirait l'ensemble de la façade atlantique. Cette volonté s'est exprimée lors de la quatrième session de la Commission mixte russo-marocaine qui s'est tenue en mai 2024.</p> <p>Les relations UE-Maroc sont donc actuellement dans une impasse dont la Commission européenne doit sortir, en conciliant intérêts économiques et stratégiques et respect du peuple sahraoui. Le Sahara occidental représente des enjeux géopolitiques importants puisqu'il s'agit du dernier territoire africain dont le statut postcolonial n'est pas réglé. La région est divisée en deux : 80% est contrôlé par le Maroc à l'ouest et moins de 20% par les indépendantistes du Front Polisario à l'est. Les deux accords annulés par la CJUE avaient été signé sans l'accord du peuple sahraoui, qui avait simplement été consulté.</p> <div class='spip_document_24451 spip_document spip_documents spip_document_image spip_documents_center spip_document_center spip_document_avec_legende' data-legende-len="81" data-legende-lenx="xx" > <figure class="spip_doc_inner"> <img src='https://www.taurillon.org/local/cache-vignettes/L496xH717/56eed235-d513-4f78-b5ff-2132bed080bb-2-62612.jpg?1738885650' width='496' height='717' alt='' /> <figcaption class='spip_doc_legende'> <div class='spip_doc_descriptif crayon document-descriptif-24451 '>La couverture du numéro 26 « L'Odysée des voix levées » </div> <div class='spip_doc_credits crayon document-credits-24451 '>©Jeu de l'Oie </div> </figcaption></figure> </div></div> <div class='rss_ps'><p>Cet article a été écrit en collaboration avec le Jeu de l'Oie. Le Jeu de l'Oie est une revue semestrielle d'actualité internationale fondée en 2009 par des étudiants de Sciences Po Lille. Chaque numéro s'organise autour de trois grands dossiers thématiques auxquels peuvent contribuer tous les étudiants désireux d'éclairer le lecteur sur un sujet choisi. Le numéro 26, « L'Odyssée des voix levées », s'articule autour des thèmes suivants : « Inconnu », « Contester », « Méditerranée » et le présent article y est disponible. Suivez les aventures et les nouvelles couvées du Jeu de l'Oie sur Instagram (@jeu_2_loie) et sur son site internet (<a href="http://www.lejeu2loie.fr" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">www.lejeu2loie.fr</a>)</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>FUSSS 2024 : Sciences Po Strasbourg rend hommage à Alexeï Navalny</title> <link>https://www.taurillon.org/fusss-2024-sciences-po-strasbourg-rend-hommage-a-alexei-navalny</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/fusss-2024-sciences-po-strasbourg-rend-hommage-a-alexei-navalny</guid> <dc:date>2025-02-08T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Quentin Fady</dc:creator> <dc:subject>France</dc:subject> <dc:subject>Prix Sakharov</dc:subject> <description><p>Une conférence pour rendre hommage à Alexeï Navalny s'est tenue à Sciences Po Strasbourg le 17 décembre dernier. Un événement organisé par les étudiants et avec pour invités Olga Mikhailova, avocate de Navalny et Ivan Zhdanov, directeur du FBK.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-jeunesse-education-culture-" rel="directory">Jeunesse & Education</a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-Francia-+" rel="tag">France</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Prix-Sakharov,461-+" rel="tag">Prix Sakharov</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/4a/a0c0ef0c37c41781bd3cbd11b9db5b.jpg?1738996835' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Une conférence pour rendre hommage à Alexeï Navalny s'est tenue à Sciences Po Strasbourg le 17 décembre dernier. Un événement organisé par les étudiants et avec pour invités Olga Mikhailova, avocate de Navalny et Ivan Zhdanov, directeur du FBK.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><p>Ce mardi 17 décembre, au soir, l'amphi de Sciences Po Strasbourg était presque plein. Pas de cours en perspective mais un hommage et des souvenirs. A propos de quoi, de qui ? Alexeï Navalny, le célèbre opposant russe mort en février 2024. Une occasion rendue possible grâce au FUSSS. Le Taurillon s'est rendu sur place.</p> <p>Le FUSSS, Follow Up Sakharov @Sciences Po Strasbourg, est un événement annuel mettant en lumière des personnalités ayant reçu le prix Sakharov. Il s'agit d'une distinction créée par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui ont consacré leur existence à la défense des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.</p> <p>Cet événement existe depuis janvier 2023 et est organisé par des étudiants du Master Europe de Sciences Po Strasbourg. Cela se matérialise par une conférence-débat avec les invités. Ce mois-ci, c'était un FUSSS spécial. Il s'est tenu le 17 décembre,jour de la remise du prix Sakharov 2024 à María Corina Machado et Edmundo González Urrutia, deux figures de l'opposition vénézuélienne.</p> <h3 class="spip">Rendre hommage à Alexeï Navalny </h3> <p>Un deuxième FUSSS en 2024, en plus de celui de janvier, pour rendre hommage à Alexeï Navalny, qui a reçu le prix Sakharov de 2021. Ne pouvant se rendre à Strasbourg, c'est sa fille Daria Navalnaya qui l'a représenté devant les députés européens.</p> <p>A cette édition inédite du FUSSS, Olga Mikhailova et Ivan Zhdanov étaient présents. La première était l'avocate de Navalny et la dernière personne à avoir pu le rencontrer en prison, fin 2023. Elle a aussi été sa conseillère dans plusieurs affaires judiciaires importantes face au Kremlin, notamment dans des procédures devant la Cour européenne des droits de l'Homme. Ivan Zhdanov, quant à lui, est le directeur du FBK, le Fonds de lutte contre la corruption fondé par Navalny, organisation dont la mission principale est la lutte contre la corruption des autorités russes. En plus de ces invités, l'eurodéputé Renew Europe Bernard Guetta , ancien journaliste et membre de la sous-commission aux Droits de l'Homme du Parlement et de la délégation interparlementaire Russie-UE, était présent pour co animer la conférence avec les étudiants.</p> <p>Il n'a pas été facile pour les étudiants d'avoir ces invités. Lola Lemoine, étudiante qui a participé à l'organisation de l'événement, explique : “Chacun peut imaginer à quel point la Russie redoute ce genre de mise en lumière de la répression de son propre peuple. Il a également été difficile d'entrer en contact avec l'entourage d'Alexeï Navalny mais nous n'avons jamais arrêté et nos efforts ont été récompensés car tout s'est débloqué quelques semaines avant l'échéance de décembre.”</p> <p>L'événement s'est ouvert avec un mot du directeur de l'établissement, Jean-Philippe Heurtin. Puis, la parole a été donnée à l'eurodéputé Bernard Guetta qui en a profité pour affirmer qu'“il ne faut pas croire que les Russes n'aiment pas la liberté” et que “La Russie n'est pas invincible, comme le prouve la situation en Syrie”.</p> <p>Un échange a ensuite pris place entre les invités et les modérateurs de la soirée. Un temps de questions-réponses qui a permis au public de comprendre les enjeux liés à la situation intérieure de la Russie. Le public a enfin été invité à poser ses propres questions aux panels d'invités. Un moment où les deux exilés de Russie ont pu parler de Navalny, de ses combats et d'anecdotes de la vie de tous les jours. M. Zhdanov se rappelait que “parler à Alexeï, c'était comme parler à un ami que l'on connaît depuis toujours.” Mme Mikhailova raconta quant à elle, avec un sourire nostalgique,qu'elle ne “connais [t] pas d'histoires joyeuses avec Navalny. J'étais son avocate et je ne le voyais que pour parler de ses problèmes judiciaires”. Pour que l'échange soit possible, Olga Mikhailova ne parlant ni l'anglais, ni le français, un traducteur s'est occupé d'assurer le dialogue franco-russe. Ce dernier était également un étudiant de Sciences Po Strasbourg, Dilan Radjib.</p> <h3 class="spip">Call for Action</h3> <p>Les étudiants et les invités ont rédigé un “Call for Action” qui a été mis à disposition du public. Un petit document papier qui comprend des recommandations clés pour les acteurs locaux et internationaux afin de prescrire des améliorations significatives en matière de droits humains.</p> <p>Sept mesures phares sont adressés à la Fédération de Russie, comme “arrêter la torture” ou “Participer aux procédures de la Cour européenne des droits de l'Homme pour toutes les affaires pour lesquelles la Cour est compétente”.</p> <p>Trois mesures sont également adressées au Conseil de l'Europe et ses 46 Etats membres, “soutenir tous les efforts de démocratisation”, par exemple. Enfin, cinq dernières mesures comme “soutenir les personnes menacées de persécution politique qui fuient la Russie” étaient adressées à l'Union européenne et ses 27 Etats membres.</p> <p>Après la conférence, le public a pu échanger de manière informelle avec les intervenants ou avec les étudiants de Sciences Po. L'occasion d'évoquer encore un peu plus la situation en Russie, par exemple la guerre en Ukraine dont les perspectives de fin ne sont pas encore parfaitement visibles…</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>Fin du Brandmauer : le cordon sanitaire est rompu en Allemagne</title> <link>https://www.taurillon.org/fin-du-brandmauer-le-cordon-sanitaire-est-rompu-en-allemagne</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/fin-du-brandmauer-le-cordon-sanitaire-est-rompu-en-allemagne</guid> <dc:date>2025-02-07T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Suzie Holt</dc:creator> <dc:subject>Allemagne</dc:subject> <dc:subject>Extrême droite</dc:subject> <dc:subject>Élections</dc:subject> <dc:subject>Immigration</dc:subject> <description><p>Le mercredi 29 janvier 2025, l'Allemagne et l'Europe s'indignent face au résultat d'un vote au Bundestag, le Parlement allemand. Les députés allemands ont adopté une motion portée par les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU, visant à durcir la politique migratoire … grâce aux voix de l'extrême-droite. La proposition est en effet soutenue par le parti <i>Alternative für Deutschland</i> (AfD). Un “tabou politique” brisé.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-ca-se-passe-en-europe-" rel="directory">Ça se passe en Europe </a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-Deutschland-+" rel="tag">Allemagne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Extreme-droite-+" rel="tag">Extrême droite</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Elections-+" rel="tag">Élections</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Immigration,437-+" rel="tag">Immigration</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/5a/f1b2f6c3a04354c2fb6c8cea2df64b.jpg?1738910019' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Le mercredi 29 janvier 2025, l'Allemagne et l'Europe s'indignent face au résultat d'un vote au Bundestag, le Parlement allemand. Les députés allemands ont adopté une motion portée par les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU, visant à durcir la politique migratoire … grâce aux voix de l'extrême-droite. La proposition est en effet soutenue par le parti <i>Alternative für Deutschland</i> (AfD). Un “tabou politique” brisé.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><p>La nouvelle ébranle le monde le 29 janvier : pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un parti allemand s'est allié à l'extrême-droite pour faire adopter un texte. Le candidat de la CDU, Friedrich Merz, pressenti pour être le futur chancelier à la suite des élections législatives anticipées du 23 février prochain, et son parti ont proposé deux motions pour durcir l'immigration. L'une d'entre elles a été adoptée à 348 voix pour (345 contre), dont les voix de l'AfD. Cette motion n'est pas contraignante, et la proposition de loi sur le même thème a été rejetée 2 jours plus tard. Mais le symbole reste : l'alliance de la CDU avec l'AfD marque la rupture du cordon sanitaire, le fameux <i>Brandmauer</i> (pare-feu), notion essentielle de la vie politique allemande.</p> <h3 class="spip">Brandmauer, un symbole à respecter</h3> <p>Un pare-feu. L'image est claire : un mur doit tenir coûte que coûte face au feu et l'empêcher de se répandre. Et ce feu est propagé par les partis d'extrême-droite. Les partis du Bundestag doivent donc établir une ligne de séparation claire entre eux et l'AfD. Friedrich Merz l'avait lui-même affirmé lors de sa prise de fonction à la tête de la CDU en décembre 2021 : “Avec moi, il y aura un cordon sanitaire vis-à-vis de l'AfD.”</p> <p>Si cette interdiction morale d'alliance avec l'extrême-droite existe depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le terme de <i>Brandmauer</i> est bien plus récent. La première occurrence du terme en référence à la politique apparaît dans un <a href="https://www.stern.de/politik/deutschland/afd-vize-hans-olaf-henkel--der-wutbuerger-6300066.html" class="spip_out" rel="external">article de l'hebdomadaire allemand Stern</a> datant de 2014. Et détail qui a son importance : le terme est utilisé non pas par un opposant de l'extrême droite, mais par un ancien observateur pour l'AfD au Parlement européen, Hans-Olaf Henkel. L'expression était utilisée pour distancer le parti de l'extrême droite justement, se considérant comme un rempart contre cette dernière et non comme l'une de ses fondations.</p> <p>C'est au moment de la crise de réfugiés en 2015, que <a href="https://www.welt.de/debatte/kommentare/article246659838/AfD-Das-Problem-mit-dem-Wort-Brandmauer.html" class="spip_out" rel="external">l'expression se déplace sur l'échiquier politique</a> pour différencier les partis “démocratiques” des mouvements d'extrême droite, notamment <i>Pegida</i>, nationaliste, islamophobe et anti-immigration. Le terme se répand lors de l'entrée de l'AfD au Bundestag après les élections de 2017. Il est utilisé par des personnalités politiques de différents partis, comme les Verts ou les libéraux du FDP. Aujourd'hui, le <i>Brandmauer</i> est un concept clé de la politique allemande, un mur qui ne doit jamais tomber.</p> <h3 class="spip">Un tabou politique brisé à 3 semaines des élections législatives anticipées</h3> <p>Survenant à un peu plus de 3 semaines du scrutin du 23 février, le vote de la motion a enflammé la population allemande. Des milliers de personnes ont manifesté dans toute l'Allemagne depuis le 29 janvier. Le dimanche 2 février, près de <a href="https://www.tagesspiegel.de/berlin/rechts-abbiegen-verboten-160000-menschen-protestieren-bei-brandmauer-demo-in-berlin-gegen-cdu-kurs-13120366.html" class="spip_out" rel="external">160 000 personnes ont manifesté contre l'alliance entre la CDU et l'AfD</a> à Berlin, selon les estimations de la police. 250 000 selon les organisateurs. Leur slogan : “Wir sind die Brandmauer” (nous sommes le pare-feu). Les manifestants se sont rassemblés devant la Konrad-Adenauer Haus, le siège de la CDU. Ils ont allumé les lampes de leurs téléphones portables, donnant naissance à une mer de lumière, symbole d'une “Widerstand” (résistance) contre l'extrême droite.</p> <p>Une partie de la population se mobilise dans la rue mais il reste à savoir si cet événement changera le résultat dans les urnes. Depuis <a href="https://www.taurillon.org/vacillement-de-l-ampel-koalition-vers-des-elections-anticipees-en">la rupture de l'Ampel-Koalition en novembre dernier</a> qui a donné lieu à la dissolution du Bundestag le 27 décembre, la CDU est donnée comme vainqueur des élections avec 30% des voix, talonnée par l'AfD avec environ 20% des voix. Le parti d'extrême droite serait alors la deuxième force politique à l'échelon national, alors qu'il était le 5ème parti après les élections de 2021. Mais la rupture du <i>Brandmauer</i> a-t-elle influencé les intentions de vote des Allemands ?</p> <p>Pour le moment, le vote du 29 janvier n'a pas eu d'impact significatif sur <a href="https://www.wahlrecht.de/umfragen/insa.htm" class="spip_out" rel="external">les prévisions de vote</a>. La CDU a perdu un point passant de 30 à 29%, entre le 27 et le 30 janvier, et l'AfD se maintient autour de 22%. Les socialistes du SPD regagnent de leur popularité passant de 15,5% à 17% des intentions de vote la même semaine. Mais depuis, les votes pour la CDU sont remontés à 30% et ceux pour le SPD redescendus à 16%. Il ne semble donc pas que l'alliance de la CDU avec l'AfD n'ait changé les intentions de vote des citoyens allemands.</p> <p>La décision de Friedrich Merz a été vivement critiquée, au sein même de son propre parti. Plusieurs personnalités politiques de la CDU ont dénoncé cette alliance, notamment l'ancienne chancelière Angela Merkel. Selon <a href="https://www.zdf.de/nachrichten/politik/politbarometer-union-antrag-afd-100.html" class="spip_out" rel="external">un baromètre de la chaîne de télévision allemande ZDF</a>, la population est mitigée sur cette alliance : 47% des personnes interrogées estiment que Friedrich Merz a bien fait d'utiliser les voix de l'AfD pour faire voter la motion contre 48% qui pensent le contraire. Quand on regarde seulement les partisans de la CDU, ce chiffre passe à 66% pour les personnes d'accord avec cette décision et 28% pour les autres. Une décision qui polarise donc la population autour d'un thème considéré comme plus important que la situation économique ou l'écologie. Reste à voir comment cela se traduira dans les urnes le 23 février.</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>Nova Gorica-Gorizia : la culture européenne face à la montée de l'euroscepticisme</title> <link>https://www.taurillon.org/nova-gorica-gorizia-la-culture-europeenne-face-a-la-montee-de-l</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/nova-gorica-gorizia-la-culture-europeenne-face-a-la-montee-de-l</guid> <dc:date>2025-02-06T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Alice Rossi, Le Courrier d'Europe</dc:creator> <dc:subject>Slovénie</dc:subject> <dc:subject>Italie</dc:subject> <dc:subject>Union européenne</dc:subject> <dc:subject>Capitales européennes de la culture</dc:subject> <dc:subject>Culture</dc:subject> <dc:subject>Transfrontalier</dc:subject> <description><p>Chaque année depuis 1985, l'Union européenne désigne une capitale européenne de la culture. Ce projet, dont le but est de promouvoir l'esprit d'unité européenne, a pris de l'ampleur au fil du temps. Pour sa quarantième édition, le choix s'est porté sur Chemnitz en Allemagne et une ville transfrontalière entre la Slovénie et l'Italie : une décision significative face à la montée du nationalisme et de l'euroscepticisme.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-Culture,222-" rel="directory">Culture & Histoire</a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-slovenie-1122-+" rel="tag">Slovénie</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Italy-+" rel="tag">Italie</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-union-europeenne-1866-+" rel="tag">Union européenne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Capitales-europeennes-de-la-culture-+" rel="tag">Capitales européennes de la culture</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Culture-+" rel="tag">Culture</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-transfrontalier-+" rel="tag">Transfrontalier</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/3a/ebe4e50498e4c00c07a9de5dda5f57.jpg?1738823589' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Chaque année depuis 1985, l'Union européenne désigne une capitale européenne de la culture. Ce projet, dont le but est de promouvoir l'esprit d'unité européenne, a pris de l'ampleur au fil du temps. Pour sa quarantième édition, le choix s'est porté sur Chemnitz en Allemagne et une ville transfrontalière entre la Slovénie et l'Italie : une décision significative face à la montée du nationalisme et de l'euroscepticisme.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><h3 class="spip">Qu'est-ce que la capitale européenne de la culture ?</h3> <p>C'est Melina Mercouri, ministre grecque de la culture à l'époque, qui lance ce projet en 1985. Selon elle, il est important de promouvoir une culture européenne au sein des États membres de l'Union. Athènes est alors désignée comme première « ville européenne de la culture » cette année-là et depuis, le projet n'a fait que s'amplifier. En 2004, la Commission publie un rapport témoignant des avantages dont les villes lauréates ont bénéficié. C'est ainsi qu'en 2019, de nombreux titres ont mis en avant Matera, une ville italienne,en la qualifiant de « honte nationale réformée ».</p> <p>Aujourd'hui, le projet reste essentiellement le même mais depuis l'an 2000, deux capitales de la culture sont élues chaque année au lieu d'une. Il a même été décidé en 2021 que tous les trois ans s'ajouterait une capitale européenne de la culture d'un pays européen non membre de l'UE, ce qui illustre parfaitement l'idée initiale de Melina Mercouri : une meilleure intégration basée sur la promotion d'une culture européenne.</p> <p>Le choix des capitales est fait en amont et elles sont désignées officiellement quatre ans à l'avance. Pendant ces quatre années de préparation, elles sont suivies par un jury qui décide ou non de lui accorder le « Prix Melina Mercouri », un financement de 1,5 million d'euros.</p> <h3 class="spip">GO ! 2025</h3> <p>Cette année, pour la première fois en quarante ans, c'est une candidature transfrontalière qui a été retenue : Nova Gorica en Slovénie et Gorizia en Italie. Elles se sont toutes deux présentées en ne formant qu'une seule capitale européenne de la culture sous l'intitulé « GO ! 2025 », l'acronyme GO désignant les deux villes. Cette alliance transfrontalière a d'ailleurs obtenu le fameux prix Mercouri qui lui sera décerné en mars de cette année. Le jury a particulièrement salué l'engagement envers les valeurs européennes et le thème du dépassement des frontières. Mija Lorbek, directrice du projet, a annoncé que les fonds obtenus seraient répartis tout au long de l'année pour financer les différents évènements prévus mais également pour les projets patrimoniaux qui se poursuivront au-delà de 2025.</p> <p>Ce projet transfrontalier se concentre sur quatre thèmes : Guerre et paix, Création de la nouveauté, Contrebandiers et Beaucoup de vert. Ces thématiques seront explorées tout au long de l'année à travers divers événements culturels : concerts, expositions, festivals gastronomiques, etc. La programmation complète est disponible sur le site officiel <a href="http://go2025.eu" class="spip_out" rel="external">go2025.eu</a>. Stojan Pelko, directeur du programme, a d'ailleurs déclaré que « cette région peut dire à l'Europe et au monde combien il est difficile de construire la paix après la guerre, et que la seule frontière qui nous concerne est celle de l'avenir, avec la durabilité en son centre […]. Dans une région qui a été marquée par des conflits et des guerres, nous parlons aujourd'hui de paix ». L'affiche principale de l'événement, créée par Lorenzo Mattotti, représente un couple italo-slovène dansant au-dessus de la rivière Soča, élément d'union entre Nova Gorica et Gorizia.</p> <h3 class="spip">Un symbole particulièrement important</h3> <p>Le coup d'envoi des festivités débutera le 8 février prochain avec une cérémonie d'ouverture intitulée From Station to Station. Cette date est particulièrement significative puisqu'elle marque la Journée de la culture slovène, la mort du poète France Prešeren, considéré comme le plus grand poète slovène, mais également la naissance du poète Giuseppe Ungaretti réputé en Italie pour sa syntaxe particulière. L'année sera ponctuée d'une série d'événements dédiés à la promotion de la culture européenne au-delà des frontières nationales avec, notamment, une « marche pour l'Europe » pendant la première semaine de mai.</p> <p>Ce programme est une potentielle « piqûre de rappel » très importante pour l'Europe qui traverse une phase difficile. Au-delà du taux d'abstention aux élections européennes de 2024 avoisinant les 50 %, les partis nationalistes ne cessent de gagner du terrain dans les différents États membres. Aujourd'hui, l'extrême droite, famille politique eurosceptique, représente, pour la première fois depuis ses débuts, la moitié des sièges du Parlement européen. L'esprit d'unité qui a façonné la Communauté européenne et l'a fait évoluer en l'Union que nous connaissons aujourd'hui diminue au profit d'idéologies nationalistes.</p> <p>Néanmoins des initiatives telles que GO ! 2025 rappellent les nombreux avantages qu'apportent la citoyenneté européenne. Le but n'étant pas d'effacer les différentes identités nationales mais bien de rappeler ce que c'est que d'être citoyen européen, produit d'une Union politique, économique et culturelle dont l'objectif premier et principal a toujours été la coopération.</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>L'accès à l'avortement : un enjeu au cœur de l'Union européenne</title> <link>https://www.taurillon.org/l-acces-a-l-avortement-un-enjeu-au-coeur-de-l-union-europeenne</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/l-acces-a-l-avortement-un-enjeu-au-coeur-de-l-union-europeenne</guid> <dc:date>2025-02-04T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Anaïs-Flore Magido</dc:creator> <dc:subject>Union européenne</dc:subject> <dc:subject>IVG</dc:subject> <dc:subject>Droit des femmes</dc:subject> <dc:subject>Droits fondamentaux </dc:subject> <description><p>Le 28 septembre c'est la journée internationale de l'avortement sécurisé. Une journée de sensibilisation et de mobilisation pour un droit qui n'est pas acquis partout et qui, dans le cas où il le serait, est en danger. C'est une situation que l'on retrouve au sein de l'Union européenne où près de 20 millions de femmes n'ont pas accès à l'avortement. L'Interruption volontaire de grossesse (IVG) n'est pas traitée universellement dans les 27 États membres. Chaque État est libre de sa législation à ce sujet.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-sante-364-" rel="directory">Santé</a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-union-europeenne-1866-+" rel="tag">Union européenne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-ivg-+" rel="tag">IVG</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-droit-des-femmes-+" rel="tag">Droit des femmes</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-fundamental-rights-+" rel="tag">Droits fondamentaux </a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/8a/0ff1f5ab517989650b62602a3ea1b2.jpg?1738650776' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Le 28 septembre est la journée internationale de l'avortement sécurisé. Une journée de sensibilisation et de mobilisation pour un droit qui n'est pas acquis partout et qui, dans le cas où il le serait, est en danger. C'est une situation que l'on retrouve au sein de l'Union européenne où près de 20 millions de femmes n'ont pas accès à l'avortement. L'Interruption volontaire de grossesse (IVG) n'est pas traitée universellement dans les 27 États membres. Chaque État est libre de sa législation à ce sujet.</strong></p></div> <div class='rss_texte'><h3 class="spip">L'IVG dans l'Union : droit européen, conditions nationales</h3> <p>Parmi les 27 États membres qui composent l'Union européenne, 25 ont dépénalisé l'IVG et l'autorisent sans conditions. En moyenne, l'IVG est autorisée jusqu'à 12 semaines d'aménorrhée (absence de règles). Les deux États restants, à savoir, Malte et la Pologne, l'autorisent mais avec certains prérequis.</p> <p>Jusqu'au 28 juin 2023, Malte interdisait complètement l'IVG. Les médecins et les femmes qui le pratiquaient risquaient alors une peine de 3 ans de prison. Dorénavant, le droit à l'avortement est conditionné à Malte. En effet, il faut que le fœtus ne soit pas viable et que la vie de la mère soit en danger pour permettre à la femme d'avorter.</p> <p>En Pologne, depuis le 27 octobre 2021, l'accès à l'IVG est presque totalement interdit. Une femme ne peut avoir recours à l'avortement que si la vie de la mère et du fœtus sont en danger, si la grossesse résulte d'un viol ou de l'inceste. Si un avortement est réalisé en dehors de ces conditions, le médecin et la et la patiente peuvent être condamnés à 3 ans de prison.</p> <h3 class="spip">Un droit constamment en danger</h3> <p>De nombreuses régressions, en termes d'accès à l'avortement, sont à déplorer dans les États membres qui pourtant autorisent l'IVG.</p> <p>En Italie, l'arrivée de Fratteli d'Italia au pouvoir, menés par Giorgia Meloni, a grandement ébranlé l'accès à l'avortement. Le 16 avril 2024, le Parlement italien a validé un amendement autorisant les militants anti-choix à entrer dans les cliniques. De plus, les praticiens peuvent se déclarer objecteurs de conscience et refuser de pratiquer l'avortement. Selon Oxfam France, ces praticiens se multiplient et représenteraient désormais près de deux tiers des gynécologues italiens.</p> <p>En Hongrie, l'avortement est légal depuis 1950. Mais dans l'alignement de la politique du premier ministre ultra- conservateur Viktor Orbán, un décret mis en vigueur en 2022 force les femmes à écouter les battements de cœur du fœtus avant de pouvoir avorter.</p> <p>Les restrictions se font également sentir dans la péninsule ibérique, pourtant connue pour son progressissme. En 2015, au Portugal, où le droit à l'avortement est légal depuis 2007, le Parlement a voté un projet de loi qui met fin à la gratuité des procédures. Les femmes ont à leur charge tous les frais médicaux qui surviennent pour une IVG.</p> <h3 class="spip">Vers l'inscription de l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE ?</h3> <p>Le 8 mars 2024, la France inscrivait dans sa Constitution que « La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Cet ajout historique à la Constitution permet d'interdire toute remise en cause de la liberté de celle<span aria-hidden='true'>·</span>ux qui souhaiteraient avoir recours à l'IVG. Cette loi, qui vient renforcer la Loi Veil de 1975, qui dépénalise et autorise l'IVG en France, est surtout symbolique : elle ne consacre pas le droit à l'avortement dans la Constitution. L'inscription du mot « liberté » et non du « droit » ne change pas énormément ce qu'il se fait déjà. Si l'IVG avait été consacré dans la Constitution comme un droit, l'État aurait eu l'obligation légale de mettre en œuvre des structures juridiques et institutionnelles pour garantir l'accès aux soins. Par essence, la liberté se limite, elle n'est pas absolue, ainsi un gouvernement pourrait dans les faits, tout de même limiter l'accès à l'IVG.</p> <p>Pour autant, cette décision a permis de relancer le débat sur l'avortement et son accès au sein de l' Union européenne. L'inscription de l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union requiert une révision des traités européens. La révision peut être proposée par un État membre, le Parlement européen ou la Commission européenne.</p> <p>En ce qui concerne le Parlement européen, le 11 avril 2024, une résolution visant à inscrire le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne a été adoptée. On décompte 378 voix en faveurs et 255 voix contre avec 42 absentions, soit seulement 56% de voix en faveur de l'inscription de l'avortement dans la Charte. La campagne d'Initiative Citoyenne Européenne (ICE) My voice, My choice, tente de récolter un million de signatures, provenant d'un quart des États membres, afin de solliciter la Commission européenne. Cette dernière pourrait alors proposer de nouvelles législations sur la question.Dans tous les cas, l'unanimité des États membres est requise pour modifier les traités et inscrire l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE.</p> <p>Ces débats et cette urgence d'inscrire le droit à l'avortement dans les législations européennes fait écho à l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade par la Cour Suprême des États-Unis en 2022. Depuis 1973, l'arrêt Roe v. Wade légalisait l'avortement au niveau fédéral. Son annulation laisse la décision à chaque État de légaliser ou non l'avortement. À ce jour, sur les 50 États qui composent les États-Unis, seuls 17 permettent un avortement légal et sans condition. Dans 14 États, l'avortement est devenu complètement illégal. Les Européen<span aria-hidden='true'>·</span>ne<span aria-hidden='true'>·</span>s cherchent le chemin inverse.</p></div> <div class='rss_ps'><p>Cet article a été écrit dans le cadre de « Démocratie ? 1944-2024 », le Taurillon entre Alsace et Auvergne, un partenariat entre les Jeunes Européens Strasbourg et Auvergne.</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>Ces ingérences russes qui visent l'Union européenne… Et les pays qui souhaitent la rejoindre </title> <link>https://www.taurillon.org/ces-ingerences-russes-qui-visent-l-union-europeenne-et-les-pays-qui</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/ces-ingerences-russes-qui-visent-l-union-europeenne-et-les-pays-qui</guid> <dc:date>2025-01-31T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Lucas Nitzsche</dc:creator> <dc:subject>Géorgie</dc:subject> <dc:subject>Moldavie</dc:subject> <dc:subject>Russie</dc:subject> <dc:subject>Union européenne</dc:subject> <dc:subject>Élections</dc:subject> <description><p>Tiraillées entre les influences russes et leur désir d'intégration à l'Union européenne, la Géorgie et la Moldavie voient de nombreuses tentatives d'ingérence de la part de la Russie de Vladimir Poutine. Celles-ci ont particulièrement lieu en période électorales, mais le Kremlin tente aussi d'avoir une influence, plus directe, sur les institutions de l'Union européenne.</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-ca-se-passe-en-europe-" rel="directory">Ça se passe en Europe </a> / <a href="https://www.taurillon.org/+-Georgie,306-+" rel="tag">Géorgie</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-moldavie-+" rel="tag">Moldavie</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Russie,136-+" rel="tag">Russie</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-union-europeenne-1866-+" rel="tag">Union européenne</a>, <a href="https://www.taurillon.org/+-Elections-+" rel="tag">Élections</a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/e4/60e078c0c2ad262463791aad02ff84.jpg?1738305223' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p><strong>Tiraillées entre les influences russes et leur désir d'intégration à l'Union européenne, la Géorgie et la Moldavie voient de nombreuses tentatives d'ingérence de la part de la Russie de Vladimir Poutine. Celles-ci ont particulièrement lieu en période électorales, mais le Kremlin tente aussi d'avoir une influence, plus directe, sur les institutions de l'Union européenne. </strong></p></div> <div class='rss_texte'><p>Un drapeau européen brandi en manifestation comme symbole de la résistance citoyenne. En Moldavie comme en Géorgie, l'image a fait le tour des journaux télévisés. Car les récents scrutins dans ces deux pays ont été fortement marqués par des tentatives d'ingérence de la part de la Russie, qui souhaite maintenir son influence dans les États à proximité… Et en éloigner les responsables politiques de l'Union européenne.</p> <p>En l'espace d'une semaine, trois scrutins se tenaient dans les deux pays. Le 20 octobre 2024, les Moldaves étaient appelés aux urnes deux fois le même jour. Les citoyens ont participé à un référendum concernant l'intégration de leur pays à l'Union européenne, puis ont élu leur nouveau président. Moins d'une semaine plus tard, le 26 octobre, les Géorgiens votaient pour élire leurs députés au Parlement - et donc décider de la composition de leur nouveau gouvernement.</p> <h3 class="spip">Un mode opératoire commun à peine dissimulé</h3> <p>Dans ces deux pays géographiquement proches de la Russie, deux camps - l'un plutôt pro-européen, l'autre pro-russe - s'affrontaient lors de ces élections. En Moldavie, le “oui” à l'intégration à l'Union européenne, porté par la présidente Maia Sandu, faisait face au “non”, porté par des opposants plutôt favorables à la Russie. En Géorgie, le gouvernement sortant, issu du parti pro-russe “Rêve géorgien”, affrontait une coalition pro-européenne.</p> <p>Le Kremlin a ainsi investi les réseaux sociaux des deux pays, dans l'espoir d'y faire la promotion des partis anti-européens, et de rapprocher l'opinion publique de la Russie. En Moldavie par exemple, les autorités estiment que le Kremlin aurait dépensé l'équivalent de 92 millions d'euros depuis le début de l'année 2024 pour organiser des opérations de corruption des autorités, ou mener des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux.</p> <h3 class="spip">En Moldavie, un très juste “oui” à l'intégration à l'Union européenne</h3> <p>Le scrutin moldave du 20 octobre 2024 a bien failli basculer en faveur des partisans du Kremlin. Les Moldaves ont approuvé d'extrême justesse - avec seulement 50,54% des voix - la modification de la constitution en vue de l'adhésion de leur pays à l'Union européenne, alors que les sondages prédisaient une victoire bien plus nette du “oui”.</p> <p>La présidente du pays, Maia Sandu, réélue quant à elle confortablement avec 55% des voix, a dénoncé une “attaque sans précédent” en provenance de Russie (1). Pro-européenne, la présidente moldave avait engagé le pays dans une série de réformes internes afin de remplir les conditions d'adhésion à l'Union européenne. Elle a également accueilli sur son territoire plusieurs dizaines de milliers d'Ukrainiens, réfugiés de la guerre, dont plus de 26 000 vivraient encore aujourd'hui en Géorgie.</p> <p>“Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d'euros, de mensonges et de propagande”, a-t-elle déclaré dans la nuit précédant les résultats. Le scrutin a en effet été marqué par de nombreuses irrégularités selon les observateurs indépendants sur place, dont des agents russes venus distribuer de l'argent aux électeurs devant les bureaux de vote.</p> <p>Une étude du New Strategy Center (2) pointait ainsi des “interférences russes sans précédent”. Les Etats-Unis se sont ainsi engagés à “soutenir” le pays, tout comme l'Union européenne, qui, par la voix du Parlement européen, a appelé la Russie à “respecter l'indépendance de la Moldavie, cesser ses provocations et retirer ses forces militaires” (3).</p> <h3 class="spip">En Géorgie, une victoire du parti pro-russe</h3> <p>Les élections législatives géorgiennes du 26 octobre - déterminantes pour la composition du gouvernement - ont en revanche davantage été en faveur de la Russie. Le parti “Rêve géorgien” est à nouveau sorti vainqueur des élections, avec 54% des voix, selon la commission électorale, qui a par ailleurs rapporté un taux de participation de 58%, en hausse par rapport aux deux scrutins précédents.</p> <p>“À nouveau”, car la formation politique fondée par l'oligarque Bidzina Ivanichvili en 2011 est déjà au pouvoir depuis 2012. L'homme d'affaires russe était revenu en Géorgie dans les années 2000 pour s'engager en politique et fonder le parti “Rêve géorgien”. Depuis son ascension au pouvoir il y a douze ans, son gouvernement rapproche le pays de la Russie et a fait adopter plusieurs lois restreignant les libertés des citoyens, en menant une politique de plus en plus autoritaire.</p> <p>Des observateurs électoraux indépendants sur place ont observé des “fraudes généralisées”. Le parti au pouvoir est notamment accusé d'avoir acheté des voix dans les bureaux de vote locaux, et d'avoir soumis les électeurs à des pressions, en les intimidant à l'entrée des bureaux de vote, pour influencer leur vote. Les observateurs de l'Union européenne ont eux aussi constaté des irrégularités lors du scrutin, et la Commission européenne a demandé une enquête sur le déroulement du vote.</p> <h3 class="spip">Des textes de loi inspirés par le Kremlin</h3> <p>Depuis que le parti “Rêve géorgien” est au pouvoir, le gouvernement semble mettre en place les législations influencées par le Kremlin. Deux textes en particulier semblent inspirés de lois russes, dont celui sur “les agents de l'étranger”, adopté en mai dernier, qui permet au gouvernement en place de museler les citoyens et la société civile, en restreignant notamment les financements étrangers reçus par les organisations non gouvernementales (ONG). Ce texte se base sur une loi russe visant à réduire au silence les médias indépendants. En réaction, l'Union européenne a décidé de suspendre la procédure d'adhésion de la Géorgie.</p> <p>Ces derniers mois, le parti s'est notamment fait remarquer en menant une campagne électorale mettant en garde contre une expansion de la guerre en Ukraine sur le territoire géorgien. Mais au-delà de l'objectif affiché de préserver la paix, le “Rêve géorgien” a promu la position et les valeurs de la Russie, et n'a pas suivi le mouvement de sanctions internationales après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022.</p> <p>Le gouvernement pro-russe, influencé de facto par Ivanichvili, Premier ministre entre 2012 et 2013, a également fait voter plusieurs lois conservatrices, proches de Moscou, dont celle sur “les valeurs familiales”, qui restreint largement les droits des personnes LGBTQI+, et marque un nouvel éloignement avec l'Europe de l'Ouest. Ce discours anti-occidental imprègne par ailleurs les propos de Bidzina Ivanichvili, qui qualifie l'Ouest dans son ensemble de “parti mondial de la guerre” (4).</p> <p>L'actuel Premier ministre Irakli Kobakhidzé a promis que “l'intégration européenne” restait la “principale priorité” de Tbilissi (5). Mais la présidente du pays, Salomé Zourabichvili, opposée au gouvernement, affirme que la Géorgie a été victime des pressions exercées par Moscou, et ne reconnaît pas la légitimité du scrutin - bien que son rôle reste principalement honorifique. Les partis d'opposition au gouvernement ont quant à eux appelé à poursuivre les manifestations tous les jours depuis mardi 5 novembre.</p> <h3 class="spip">L'Union européenne, principale cible des ingérences russes ?</h3> <p>Avec ces deux récentes tentatives d'ingérence, la Russie semble définitivement cibler ceux qui souhaitent se rapprocher de l'Union européenne. Mais ce n'est pas la première fois que le Kremlin tente de cibler l'UE, et elle le fait parfois plus directement. Le Kremlin tente par exemple de conserver une influence notable dans les institutions de l'UE, et notamment au Parlement européen.</p> <p>Fin mai, le parquet fédéral belge annonçait une perquisition des bureaux du Parlement à Bruxelles et Strasbourg, et plus précisément ceux d'un assistant parlementaire du parti d'extrême-droite “Alternative für Deutschland” (AfD), Guillaume P. Selon le communiqué du parquet, ces perquisitions concernaient “des indices d'ingérence russe, selon lesquels des membres du Parlement européen auraient été approchés et payés pour promouvoir la propagande russe via le « site web d'information » Voice of Europe”.</p> <p>Ce site internet tchèque, détenu par l'opposant prorusse de Volodymyr Zelensky, Viktor Medvedtchouk, également très proche de Vladimir Poutine, avait été fermé par les autorités tchèques. Mais sur le réseau X (ex-Twitter), le compte Voice of Europe est toujours actif. Selon les médias nationaux, d'autres personnalités du même parti, dont le porte-parole Petr Bystron par exemple, auraient accepté de l'argent de Voice of Europe pour influencer l'opinion publique européenne.</p> <p>Outre les accusations de corruption qui planent autour du mandat de certains eurodéputés, le Kremlin met en place de vastes systèmes de désinformation, qui s'appuient aussi bien sur des “bots” - des faux comptes sur X - que des boucles Telegram, et qui déstabilisent l'opinion publique.</p> <div class='spip_document_24438 spip_document spip_documents spip_document_image spip_documents_center spip_document_center spip_document_avec_legende' data-legende-len="81" data-legende-lenx="xx" > <figure class="spip_doc_inner"> <img src='https://www.taurillon.org/local/cache-vignettes/L496xH717/56eed235-d513-4f78-b5ff-2132bed080bb-a652b.jpg?1738333616' width='496' height='717' alt='' /> <figcaption class='spip_doc_legende'> <div class='spip_doc_descriptif crayon document-descriptif-24438 '>La couverture du numéro 26 « L'Odysée des voix levées » </div> <div class='spip_doc_credits crayon document-credits-24438 '>©Jeu de l'Oie </div> </figcaption></figure> </div></div> <div class='rss_ps'><p>Cet article a été écrit en collaboration avec le Jeu de l'Oie. Le Jeu de l'Oie est une revue semestrielle d'actualité internationale fondée en 2009 par des étudiants de Sciences Po Lille. Chaque numéro s'organise autour de trois grands dossiers thématiques auxquels peuvent contribuer tous les étudiants désireux d'éclairer le lecteur sur un sujet choisi. Le numéro 26, « L'Odyssée des voix levées », s'articule autour des thèmes suivants : « Inconnu », « Contester », « Méditerranée » et le présent article y est disponible. Suivez les aventures et les nouvelles couvées du Jeu de l'Oie sur Instagram (@jeu_2_loie) et sur son site internet (<a href="http://www.lejeu2loie.fr" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">www.lejeu2loie.fr</a>)</p></div> </content:encoded> </item> <item xml:lang="fr"> <title>Schengen à la croisée des chemins en 2025 : entre expansion et restrictions</title> <link>https://www.taurillon.org/schengen-a-la-croisee-des-chemins-en-2025-entre-expansion-et-restrictions</link> <guid isPermaLink="true">https://www.taurillon.org/schengen-a-la-croisee-des-chemins-en-2025-entre-expansion-et-restrictions</guid> <dc:date>2025-01-30T06:30:00Z</dc:date> <dc:format>text/html</dc:format> <dc:language>fr</dc:language> <dc:creator>Le Courrier d'Europe, Mariia Bilokur</dc:creator> <description><p>L'espace Schengen, l'un des piliers de l'Union européenne, se trouve aujourd'hui à un tournant décisif. Après plus de 13 ans d'attente, la Roumanie et la Bulgarie ont enfin rejoint pleinement cette zone sans frontières qui a longtemps symbolisé la liberté de circulation au sein de l'UE. Pourtant, au même moment, l'Allemagne réintroduit des contrôles temporaires à ses frontières, un geste qui semble contredire l'esprit même de Schengen. Ces élargissements et restrictions dévoilent les nouvelles réalités auxquelles l'espace Schengen doit faire face, mais qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir de cette zone de libre circulation ?</p> - <a href="https://www.taurillon.org/-ca-se-passe-en-europe-" rel="directory">Ça se passe en Europe </a> </description> <content:encoded><img src='https://www.taurillon.org/local/cache-gd2/af/194753a01f6d98f7b3d3ad0c953537.jpg?1738218715' class='spip_logo spip_logo_right' width='1200' height='630' alt="" /> <div class='rss_chapo'><p>L'espace Schengen, l'un des piliers de l'Union européenne, se trouve aujourd'hui à un tournant décisif. Après plus de 13 ans d'attente, la Roumanie et la Bulgarie ont enfin rejoint pleinement cette zone sans frontières qui a longtemps symbolisé la liberté de circulation au sein de l'UE. Pourtant, au même moment, l'Allemagne réintroduit des contrôles temporaires à ses frontières, un geste qui semble contredire l'esprit même de Schengen. Ces élargissements et restrictions dévoilent les nouvelles réalités auxquelles l'espace Schengen doit faire face, mais qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir de cette zone de libre circulation ?</p></div> <div class='rss_texte'><h3 class="spip">La Roumanie et la Bulgarie : Un pas historique vers l'intégration complète</h3> <p>Ces deux pays, longtemps perçus comme étant à l'écart de Schengen malgré leur entrée dans l'Union européenne en 2007, ont franchi un cap important le 1ᵉʳ janvier 2025. La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint officiellement l'espace Schengen, mettant ainsi fin à plus de 13 ans d'attente, marqués par des réformes nécessaires dans les domaines de la justice et de la lutte contre la corruption. Bien qu'ils aient rempli les critères techniques dès 2011, ces préoccupations avaient retardé leur intégration.</p> <p>En 2024, les citoyens de ces deux pays ont dû faire face à des files d'attente pouvant aller de 12 à 20 heures pour franchir les frontières terrestres. La levée du veto autrichien, qui craignait un afflux de demandeurs d'asile, a marqué un tournant crucial. Aujourd'hui, les citoyens roumains et bulgares peuvent enfin circuler librement à l'intérieur de l'UE, tant par voie aérienne et maritime — ouvertes depuis mars 2024 — que par les frontières terrestres.</p> <h3 class="spip">L'Allemagne : Un retour sur ses positions avec les contrôles aux frontières </h3> <p>Au même moment, l'Allemagne, autre acteur clé de l'espace Schengen, a pris une décision qui a secoué les certitudes : la réintroduction des contrôles temporaires à ses frontières. Depuis septembre 2024, des contrôles ont été rétablis, d'abord à l'occasion du championnat d'Europe de football et des Jeux Olympiques en France, avant de s'étendre à toutes les frontières du pays. Cette mesure, qui intervient dans un contexte de préoccupations migratoires croissantes et de pressions sécuritaires internes, reflète une réalité plus complexe de Schengen. L'Allemagne renforce ainsi ses contrôles aux frontières pour une durée de six mois, qui pourrait être prolongée.</p> <p>Selon la réforme du code Schengen entrée en vigueur en mai 2024, ces contrôles ne peuvent excéder deux ans, sauf dans des cas exceptionnels, où ils pourraient être prolongés de six mois supplémentaires. Cependant, avec les élections anticipées prévues en février et la montée probable de la droite (CDU sous Friedrich Merz) et de l'extrême droite (AfD), on peut anticiper des propositions visant à renforcer les contrôles migratoires et les restrictions aux frontières. Ainsi, la réintroduction de ces contrôles montre bien les tensions dans un espace de libre circulation au sein de l'UE.</p> <h3 class="spip">Schengen, entre ouverture et fermeté</h3> <p>L'expansion de Schengen à travers l'intégration de la Roumanie et de la Bulgarie contraste donc avec les mesures de plus en plus strictes prises par certains États membres comme l'Allemagne. L'objectif d'une Europe ouverte, sans frontières internes, semble se heurter à la réalité d'une crise migratoire persistante et de menaces à la sécurité. Ce paradoxe entre ouverture et restrictions montre que l'espace Schengen doit désormais naviguer sur un fil tendu entre ces deux impératifs.</p> <p>L'Union européenne, consciente de ces défis, a mis en place des mesures pour renforcer la sécurité tout en cherchant à maintenir la fluidité des déplacements. Parmi ces nouvelles initiatives, l'ETIAS (Système Européen d'Information et d'Autorisation de Voyage), qui permet depuis le début de l'année aux ressortissants de pays non membres de l'UE devront obtenir une autorisation électronique pour voyager dans l'espace Schengen. Ce système, similaire à l'ESTA américain, vise à renforcer les contrôles avant même l'entrée des voyageurs, avec un coût modeste de 7€. Cette mesure devrait permettre d'identifier plus facilement les menaces potentielles avant même leur arrivée sur le sol européen.</p> <p>Simultanément, le système EES (Entry/Exit System) sera mis en place pour suivre de manière électronique les entrées, sorties et refus d'entrée dans l'espace Schengen des ressortissants de pays tiers. L'objectif est de remplacer le traditionnel tamponnage manuel des passeports par une collecte de données biométriques et administratives, enregistrant les dates et lieux d'entrée et de sortie, ainsi que des informations comme les empreintes digitales et les images faciales. Ce suivi électronique vise à assurer une plus grande rigueur dans les contrôles, tout en accélérant les procédures.</p> <h3 class="spip">Vers un espace Schengen plus sécurisé, mais toujours aussi libre ?</h3> <p>L'avenir de l'espace Schengen se dessine donc à travers cette quête d'équilibre. D'un côté, l'intégration de nouveaux membres témoigne de la volonté de renforcer l'unité européenne et de promouvoir la libre circulation. De l'autre, les préoccupations sécuritaires et migratoires rendent ce modèle plus difficile à maintenir tel quel. Le défi est désormais de trouver une solution qui permette de garantir à la fois la sécurité des citoyens européens et la préservation des principes fondateurs de libre circulation et de solidarité entre les États membres. L'UE devra naviguer entre ces deux objectifs, en mettant en place des dispositifs comme l'ETIAS et l'EES, tout en répondant aux préoccupations grandissantes des citoyens face à l'augmentation des flux migratoires et aux menaces potentielles.</p></div> </content:encoded> </item> </channel> </rss>